Vivelepcf, 11 septembre 2012

 

C’est le moment, la « valeur » boursière de PSA, 2 milliards d’euros, représente moins de 20 avions de guerre Rafale !

Sans surprise, François Hollande, après l’indignation, fait le choix de l’impuissance devant le plan de casse de 8000 emplois à PSA et la fermeture de l’usine Citroën d’Aulnay. Un rapport d’expert, de complaisance, vient habilement soutenir sa position : il critique la stratégie de la direction mais juge la restructuration inéluctable. Le gouvernement va s’appliquer à aménager le plan en reclassant des personnels dans les entreprises publiques, en abondant les primes de départ etc.

Et pourtant, les mêmes politiciens, de tous bords, n’ont cessé, durant toute la campagne, de proclamer leur volonté de redresser l’industrie en France.

Et bien ils le peuvent !

Aujourd’hui, le nouveau gouvernement fait le choix de valider la politique du tout profit des actionnaires de Peugeot, comme hier, le gouvernement précédent a délivré des aides publiques, directes et indirectes, aux capitalistes du secteur. Renault, dont l’Etat reste l’actionnaire de référence mais dont les profits sont absorbés à 85% par le privé, a impulsé la politique de délocalisation et de casse industrielle en France.

Une lutte nationale peut imposer d’autres choix à ces hypocrites, à commencer par le retrait pur et simple du plan de « restructuration » de PSA.

Les capitalistes de l’automobile doivent rendre l’argent des aides publiques reçues.

La concurrence destructrice organisée par l’UE, sur la base de l’exploitation des travailleurs de chaque pays, n’est pas une fatalité. Notre peuple a déjà dit NON. Faisons-le respecter !

L’industrie et l’industrie automobile en particulier sont des priorités nationales? Oui ! Alors gagnons la nationalisation des deux entreprises centrales, dont dépendent les équipementiers et sous-traitants, qui structurent des bassins d’emploi entiers, avant qu’il ne soit trop tard !

C’est le moment ! La capitalisation boursière de Peugeot-Citroën est tombée à 2,25 milliards d’euros. C’est 20 fois moins que le coût de l’avion de guerre Rafale ! Et nous devons exiger que sur son importante trésorerie, PSA rembourse la collectivité.

Historiquement, la nationalisation, après l’expérience de la Libération, n’a rien à voir en France avec les opérations de renflouement momentané par l’Etat des trusts comme General Motors aux Etats-Unis.

Un rapport de force existe pour, par la lutte, par l’intervention des salariés, se débarrasser des intérêts privés, gagner d’autres choix industriels : la réponse aux besoins face à la logique du profit.

Exigeons la nationalisation de PSA et la renationalisation intégrale de Renault !

 

 

Ci-dessous le texte du tract diffusé par la section PCF Paris 15.

Retrait du plan de suppression de 8000 postes et de fermeture du site d’Aulnay. Il n’y a ni à se résigner d’emblée à aménager des reclassements, ni à instrumentaliser la lutte vers d’autres objectifs politiciens ou politiques.

 

La propagande patronale ne tient pas, il est aisé de la démonter. Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. Quand on veut casser ses usines, on met en scène des difficultés financières, dont tel ou tel expert n’aura plus qu’à attester (le recours aux experts : encore une illusion réformiste !). PSA n’a jamais vendu autant de voitures qu’en 2010 et 2011, a cumulé 2,5 milliards d’euros de profits depuis 2005.

 

Le plan de casse de PSA correspond à une stratégie de la direction, que l’alliance avec l’Américain General Motors complète, pour gonfler ses profits et à rien d’autre. La fermeture de l’usine d’Aulnay, l’une des plus modernes d’Europe, était préméditée depuis des années.

A la manifestation du 25 juillet devant le siège, on entendait une réflexion, à la fois profonde et de bon sens, d’un ouvrier d’Aulnay : « vous prétendez vouloir que nous soyons plus compétitifs. Mais comment serons-nous plus compétitifs quand notre usine n’existera plus ? »

 

Les pouvoirs publics, le gouvernement ont les moyens d’agir de façon décisive. C’est une question de volonté politique.

Ayrault et Hollande jouent l’indignation pour mieux se rabattre sur un aménagement du plan, une reconversion des sites. Montebourg monte sur ses grands chevaux pour accoucher, hors sujet, d’une nouvelle aide de 600 millions d’euros aux firmes automobiles au nom des voitures propres. Le lendemain, les patrons de Renault lui font un pied de nez en annonçant que les batteries des futures voitures électriques ne seront pas fabriquées à Flins, comme promis, mais par un sous-traitant coréen. Lamentable !

 

Nous pouvons exiger du gouvernement :

  • Qu’il prenne clairement position pour ou contre le plan de casse
  • Qu’il menace PSA de lui faire rendre les aides publiques perçues, d’arrêter le robinet
  • Qu’il prenne d’urgence des mesures contre les importations de produits automobiles de pays où les conditions sociales relèvent du dumping (Roumanie : des salaires 10 fois moins élevés !), indépendamment des prétentions illégitimes de l’Union européenne.
  • Qu’il intervienne, l’Etat étant actionnaire de référence, pour que Renault arrête au plus tôt ses réimportations d’automobiles montées à l’étranger, respecte son engagement que les Dacia ne soient pas distribuées en France.

Qu’il intervienne pour que PSA continue à fournir ce qui était en 2011 son premier marché d’exportation, 200.000 véhicules par an : l’Iran. Les USA, après l’alliance avec General Motors, ont conduit PSA à lâcher cette destination. C’est la cause première des pertes affichées. Ce n’est pas avec des Peugeot ou des Citroën pour ses habitants que l’Etat iranien menace la France !

Par son importance, PSA peut devenir une lutte nationale. Un rapport de force peut être construit, rassemblant les salariés dans chacune des usines, les salariés de l’ensemble de PSA, tous frappés dans leur emploi, leur salaire, leurs conditions de travail par la stratégie de la direction, les salariés de l’ensemble du secteur automobile, ceux des bassins d’emploi touchés, le pays tout entier.

A tous ces niveaux, patronat, sinon le gouvernement, vont tout faire pour jouer la division.

Tous les candidats à la présidentielles ont pleuré sur l’industrie pour gagner les voix populaires. C’est aux travailleurs, au peuple de défendre eux-mêmes et de gagner le développement de l’industrie qui répond à leurs besoins !

 

DES LE 4 SEPTEMBRE, LE TRAVAIL ET L’ACTION VONT REPRENDRE DANS LES USINES PSA !

RETRAIT DU PLAN DE SUPPRESSIONS D’EMPLOI ET DE FERMETURE DE L’USINE D’AULNAY !