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Tsipras, en visite en Israël, et Netanyahou se congratulent : les amis de nos ennemis sont nos …

Vivelepcf, 28 novembre 2015 (sources : presse grecque et déclarations officielles)

SUR LA RENCONTRE TSIPRAS/NETANYAHOU ET SA GRAVITE

Le premier ministre grec Alexis Tsipras vient d’effectuer un voyage officiel en Israël au cours duquel il a rencontré le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

Dans leur communiqué commun du 25 novembre et au cours d’une conférence de presse conjointe, ils se sont félicités du haut niveau de la « coopération stratégique » entre leurs deux Etats. Ils ont exprimé leur préoccupation commune face à la montée du « Jihadisme ».

Ils se sont aussi réjouis des avancées de leur collaboration économique, notamment dans le domaine de l’énergie avec la perspective d’une exploitation commune – aussi avec Chypre – de gisements de gaz. L’augmentation du nombre de touristes israéliens séjournant en Grèce a été saluée.

Dans un hommage appuyé, Netanyahou a loué les réformes économiques difficiles mais courageuses entreprises par Tsipras en Grèce. Il les a comparées aux siennes.

Tsipras s’est défini en « ami », en « partenaire », en « allié » d’Israël. A ce titre, il a « écouté avec intérêt » les positions de son homologue israélien sur la question palestinienne. Tsipras a exprimé son rejet du terrorisme et de la violence, mais aussi de la violence exercée à l’encontre des populations civiles.

Le 26 novembre, Tsipras a rendu visite au Président d’Israël, Reuven Rivlin, pour célébrer les 25 années de relations diplomatiques entre les deux pays. Dans ses déclarations, Tsipras a affirmé notamment que la Grèce était « l’amie d’Israël » et qu’elle était à sa disposition pour « faciliter les négociations » avec les Palestiniens. Il a réaffirmé le besoin d’Israël de protéger ses citoyens et d’assurer sa sécurité. Il a également estimé que « face à la terreur en Europe, ils (avec Rivlin) devaient envoyer un message, d’ici, de Jérusalem, pour affirmer que la coopération peut vaincre l’extrémisme et la haine ».

Tsipras a commis un acte symbolique de grande conséquence en reconnaissant Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël. Il a écrit sur le livre d’or de la Présidence cette phrase en anglais :  » avec l’immense honneur de se trouver dans votre capitale historique et de faire la rencontre de votre Excellence, Alexis Tsipras, 26/11/2015 ».

C’est une question politique très sensible. La plupart des pays ne reconnaissent pas Jérusalem comme capitale d’Israël, n’entérinant pas l’annexion de Jérusalem-Est en 1967. Le ministère français des affaires étrangères indique par exemple sur la page de son site internet présentant Israël: « Capitale : l’Etat d’Israël a fixé sa capitale à Jérusalem en dépit de l’absence d’accord international sur le statut de cette ville ».

Visiblement, Tsipras est prêt à tout pour gagner la sympathie du pouvoir israélien…

CLARIFIER PLUS QUE JAMAIS LES POSITIONS DU PCF SUR SYRIZA ET TSIPRAS

Communistes français (qui tenons ce site), nous condamnons ces graves positions internationales du gouvernement grec SYRIZA-ANEL. Elles ne se sont pas nouvelles. En juillet 2015, il signait un accord de coopération militaire renforcé avec Israël (voir notre article en lien). En avril 2015, il co-organisait des manœuvres militaires aéronavales inédites avec les Etats-Unis et Israël (lien).

Il ne se passe pas une semaine sans que la réalité et la gravité de la politique de Tsipras et SYRIZA ne se confirment. Depuis leur arrivée au pouvoir à Athènes (et même avant), sur la base de faits et d’analyses, notamment de nos camarades du Parti communiste grec KKE, nous mettons en garde contre la duperie de l’opération SYRIZA et ses dangers politiques également dans le mouvement progressistes des autres pays et de France. Illusionnés par les médias, par le discours de certains partis de gauche, par leur volonté de croire, bien des camarades et amis refusaient de nous entendre. Les choses ont changé depuis les reniements les plus évidents et la mise en œuvre par Tsipras du pire plan antisocial qu’ait frappé le peuple grec.

Pourtant, certains dirigeants du Parti de la gauche européenne (PGE) continuent de nier l’évidence. Pierre Laurent, notamment, secrétaire national du PCF a tenu à s’envoler pour Athènes en septembre pour chaudement féliciter Tsipras après sa réélection.

Aujourd’hui, des collaborateurs du PGE ne veulent voir dans la visite de Tsipras en Israël/Palestine que l’entretien rituel et les bobards convenus de la rencontre à Ramallah avec le cacique Mammoud Abbas. Même François Hollande a fait mieux dans cet exercice… Certains vont peut-être nous justifier les flagorneries à l’endroit des dirigeants israéliens en nous expliquant qu’elles relèvent d’un subtil calcul secret de Tsipras pour contrebalancer, grâce à Israël, le poids des pressions de l’UE, la BCE et du FMI… On en a déjà tellement entendu !

Dans ce registre, l’Humanité-dimanche du 19 novembre a osé titrer un article : « Grèce. Alexis Tsipras solide soutien de la grève » avant d’écrire notamment « Près de 15.000 personnes ont défilé à Salonique. La grève, appuyée par le gouvernement, le KKE et Unité populaire a été très suivie ». Quelle honte pour ce qui fut notre journal et qui enfreint maintenant toute déontologie journalistique ! Mettre gouvernement et KKE du même côté de la barricade! Et tordre la réalité la plus manifeste : la grève était précisément dirigée contre la politique de Tsipras et du gouvernement ! Le double-jeu tordu d’une partie de SYRIZA ne peut plus tromper personne.

Pourquoi cette obstination des dirigeants du PCF avec Pierre Laurent et de la rédaction de l’Humanité, alors que même Mélenchon ne suit plus ? Ont-ils peur de se désavouer avant des échéances électorales? Pensent-ils toujours que s’afficher derrière Tsipras leur donne une stature et une crédibilité ? Veulent-ils s’inspirer des roueries politiciennes de Tsipras ? Ou bien sont-ils aussi alignés que lui sur les tenants de l’idéologie dominante de France et d’Europe?

L’alignement de Pierre Laurent et des parlementaires communistes sur l’Union nationale de Hollande et l’état d’urgence après les attentats du 13 novembre fait gravement réfléchir.

Concernant la Palestine, combat constant des communistes, dont la JC a fait la priorité de son action, ne pas désavouer publiquement Tsipras démolirait des années de lutte.  

CAHIERS COMMUNISTES N°10 – SPECIAL GRECE – DISPONIBLE – RAPPEL

Le gouvernement Tsipras facilite les retraits de fonds du clergé grec

Le grand quotidien grec Ekhatimerini a donné l’information  le 16 octobre 2015.

Dans les toutes premières mesures adoptées par le gouvernement de coalition Syriza-Anel, après sa reconduction aux élections du 20 septembre, figure un décret assouplissant les règles de retrait de capitaux pour le clergé orthodoxe grec. Depuis juin, les simples citoyens ne peuvent retirer que 60 euros par jour au distributeur ou 420 euros par semaine à leur agence bancaire. Grâce au décret signé par le ministre des finances, Euclide Tsakalotos, les évêques pourront retirer 10.000 euros de cash par mois et l’archevêque d’Athènes 20.000 euros.

Cette mesure, principalement symbolique, confirme la bienveillance d’Alexis Tsipras envers l’Eglise qui détient le plus grand patrimoine du pays après l’Etat, bénéficie d’exonérations historiques d’impôts et fait payer 10.000 salariés par les contribuables.

Ceux-ci apprécient sans doute moins le symbole et le maintien de tous ces privilèges par la « gauche » qui se disait « radicale » et qui leur inflige les pires mesures antisociales.

Sort des migrants en Grèce : aggravé par l’hypocrisie du gouvernement Tsipras

Brève, vivelepcf, 15 août 2015

Des réfugiés fuyant les guerres du Moyen-Orient affluent, depuis des semaines, par dizaines de milliers dans certaines îles grecques. Les côtes turques n’étant distantes que de quelques kilomètres, en cette saison, la situation n’atteint pas le niveau d’horreur de la situation entre Libye et Sicile. Mais elle n’en est pas moins dramatique.

Les migrants débarquent et sont parqués dans les pires conditions. Les autorités locales sont non seulement débordées mais souvent délibérément malveillantes et intéressées. Les forces publiques semblent agir de même. Les médias ont diffusé une vidéo montrant des gardes-côte en train de couler une embarcation emplie de réfugiés. Le pouvoir central grec a manifesté impuissance sinon laxisme et une incapacité totale à dépasser son incurie sans l’intervention de l’UE, dans les îles comme sur le continent.

Comme bien d’autres, nous l’avons dénoncé : la responsabilité première de ces drames se trouve dans les politiques hypocrites et cyniques des puissances impérialistes, notamment de l’UE. Elles attisent les guerres, déstabilisent des Etats pour étendre leurs intérêts économiques, pour enrégimenter leur « démocratie » dans une croisade contre le terrorisme. Elles défendent les plus sombres dictatures. Elles repoussent ceux qui fuient les guerres et les atrocités dont elles sont complices, ou, du moins, les trient sélectivement selon leur besoin de main-d’œuvre, plus ou moins qualifiée, à sous-payer. Elles instrumentalisent leur drame dans des débats politiques nationaux de diversion teintés de xénophobie et de racisme.

Ceci étant rappelé, même ceux qui ne se font plus guère d’illusion sur Tsipras pouvaient imaginer qu’au moins, sur cette question, il trancherait avec la politique de l’UE. Et ceux qui veulent encore s’accrocher à son image peuvent penser que son gouvernement n’a pas les moyens d’agir, malgré une supposée bonne volonté.

Tsipras n’a-t-il pas d’ailleurs nommé ministre des politiques migratoires une avocate droits-de-l’hommiste, Mme Tasia Christodoulopoulou, qui, longuement interviewée dans l’Humanité dimanche du 30 avril, paraissait plus humaine sur la question de l’accueil des migrants. Mais (naïvement ?) elle fixait déjà elle-même les  limites de son humanisme : « Par ailleurs j’essaierai de toutes mes forces de rendre l’UE plus humaine dans son traitement des immigrés et des réfugiés ».

Les résultats de la politique de Tsipras donnent un résultat inverse. De sinistres bidonvilles se développent jusqu’aux parcs publics d’Athènes. Ils exacerbent les tensions.

Les caisses sont vides en Grèce même pour répondre à cette situation d’urgence affirme Tsipras. Pourtant son gouvernement a trouvé quand même de quoi engager en avril, pour 500 millions d’euros, la modernisation des avions de reconnaissance de la Marine, dont l’une des missions, précisément, est de contrôler les déplacements des migrants…

Avec son franc-parler goguenard et toujours cynique, le ministre de la défense et partenaire de Tsipras, Kammenos, leader du parti d’extrême-droite ANEL allié de Syriza, avait donné le ton. En mars, il déclarait au journal italien La Reppulica : « Si l’Europe nous lâche en pleine crise, on l’inondera de migrants, on leur distribuera des papiers valides qui leur permettront de circuler dans l’espace Schengen. Ainsi, la marée humaine pourra se rendre sans problèmes à Berlin. Et tant mieux si, parmi ces migrants, se trouvent des djihadistes de l’État islamique ». Quel encouragement au peuple grec à être accueillant ! Une conception des migrants bien proche de celle de l’idéologie dominante diffusée par l’UE !

L’accord sur le 3ème mémorandum antisocial est signé maintenant. Plus pro-européen que jamais, Tsipras appelle à la « solidarité » de l’UE pour soulager son problème migratoire.

A l’opposé, des organisations, notamment le syndicat PAME lié au Parti communiste KKE, appellent à la solidarité populaire et l’organisent à Kos comme à Athènes. Les syndicats PAME de l’archipel du Dodécanèse (où se trouve Kos) ont dénoncé dans un communiqué les responsabilités conjointes de l’UE et du gouvernement et le choix de ce dernier de laisser faire les agissements des autorités locales. A Athènes, le PAME distribue des tracts aux migrants en grec et en persan affirmant leur solidarité objective de classe.

En servant les intérêts capitalistes grecs, l’UE et l’OTAN, le gouvernement Tsipras ne peut pas avoir une politique humaine à l’égard des réfugiés des guerres impérialistes. Tout est cohérent.

Grèce : Le PAME appelle à manifester le 13 août contre le nouveau mémorandum.

Le gouvernement SIRIZA-ANEL et la Troïka (BCE, UE, FMI) se sont accordés le 11 août sur le 3ème mémorandum. Tsipras convoque le Parlement en session extraordinaire le 13 août pour valider la nouvelle salve de mesures antisociales. Le PAME (organisation syndicale proche du Parti communiste grec KKE) appelle à manifester à Athènes (place Omonia à 19h30) et dans tout le pays. Communiqué du 12 août 2015, traduction MlN pour Solidarité internationale PCF

« Le « Front militant de tous les travailleurs grecs » (PAME) appelle la classe ouvrière à apporter une riposte massive, combative, décisive au gouvernement grec et aux monopoles qui font pression pour imposer le 3ème mémorandum et les mesures destinées à démolir ce qui reste du droit du travail. Les syndicats doivent renforcer leur présence sur les lieux de travail, y organiser la lutte à un rythme plus élevé ainsi que dans les quartiers. Demain, quand le gouvernement présentera son « mémorandum-guillotine » au Parlement, c’est par milliers que doit se compter la mobilisation militante des travailleurs dans les initiatives du mouvement syndical de classe.

Les mots d’ordre du syndicat d’orientation communiste:

Nous pouvons mettre en échec le mémorandum et les mesures dirigées contre les travailleurs

Nous pouvons abolir les lois patronales

Participez aux manifestations du PAME, jeudi 13 août ! »

Le gouvernement de coalition entre le parti social-démocrate SYRIZA et le parti d’extrême-droite ANEL soumet au vote du Parlement, suivant une procédure d’urgence, juste avant l’Assomption, le 3ème mémorandum qui représente un véritable désastre pour la classe ouvrière et les couches populaires des villes et des campagnes.

Le « mémorandum-Tsipras » est un nouveau paquet de mesures lourdes contre le peuple. Il détruit ce qui reste des droits des travailleurs et de la protection sociale. Il porte directement un nouveau coup dur au revenu des travailleurs. Il accélère le processus de privatisation des infrastructures stratégiques et des ressources naturelles. Il s’en prend à la petite paysannerie. Le nouveau mémorandum engage le pays à appliquer strictement toutes les lois issues des mémorandums précédents, de 2010 et de 2012 tout en ajoutant de nouvelles mesures dirigées contre le monde du travail.

Particulièrement dans les domaines des relations au travail et de la sécurité sociale, il comporte la mise en œuvre de toute la législation anti-ouvrière des deux mémorandums précédents mais encore la remise en cause des conventions collectives, l’élévation de l’âge de départ en retraite, l’allongement de la durée de cotisation, la perte de certaines bonifications, avec pour conséquences des coupes claires dans les pensions et les prestations de santé. Les mesures antisociales seront mises en route d’ici octobre, le nouveau Plan à moyen terme sur 2016-2019.

De l’autre côté, le gouvernement SYRIZA – ANEL accorde un financement généreux de plusieurs milliards d’euros aux banques et aux grands groupes, prouvant que les négociations se sont déroulées dans l’intérêt des monopoles. Ceux-ci se félicitent de la conclusion des négociations et de l’accord.

Plus aucune ruse ne peut cacher maintenant le caractère antipopulaire du gouvernement de coalition SYRIZA-ANEL. Tous les partis bourgeois lui ont offert leur soutien dont les conservateurs de ND et les socio-démocrates du PASOK qui avaient imposé les précédents mémorandums.

La recherche de la compétitivité et de la rentabilité pour les grandes entreprises, la participation à l’Union européenne sont incompatibles avec les intérêts du peuple. La rupture et la confrontation avec la barbarie capitaliste sont nécessaires, sinon les sacrifices exigés à la classe ouvrière et au peuple tout entier seront sans fin.

Il n’y a pas de temps à perdre ! Aucune résignation, frustration et acceptation ! A l’attaque du gouvernement, de l’UE, du patronat, nous répondons par l’organisation et la lutte dans chaque lieu de travail, chaque entreprise, chaque quartier. Nous renforçons le PAME, les syndicats de classe, les comités populaires. La perspective se trouve dans une lutte de classe puissante et une Alliance sociale forte qui permettra au peuple de bénéficier de la richesse qu’il produit, libéré de l’UE et des capitalistes qui l’exploitent.

Nous apporterons une réponse militante au nouveau « mémorandum – guillotine », avec la participation massive aux manifestations du PAM E (Athènes, jeudi 13 août, à 19h30 à Omonia). Nous ne donnons pas le moindre consentement aux nouvelles mesures antisociales brutales. Elles doivent être mises en échec sur les lieux de travail et dans les quartiers.

Nous nous préparons pour de nouvelles luttes difficiles.

Nous imprimons notre marque dans les développements en cours.

Nous pouvons annuler les lois patronales anti-populaires.

Août 2015