« Nous sommes en guerre ». Dans son discours du 16 mars 2020, Macron disait vrai : en guerre, il l’était déjà. Contre les travailleurs, les acquis sociaux et les services publics. Depuis 8 mois, cette politique de guerre, ils l’ont amplifiée : culpabilisation de la population, restriction des libertés fondamentales, couvre-feu, stratégie permanente de la peur (peur du covid, peur du terrorisme, peur du réchauffement climatique…), poursuite de la liquidation des services publics, nouvelles attaques contre les droits des travailleurs… La liste est longue. Le gouvernement utilise la crise sanitaire pour accélérer sa politique au service du grand patronat et des plus riches. Retrouvons le chemin des luttes pour faire entendre notre voix et imposer d’autres choix !

 

 

 

A l’éducation nationale, le bulldozer blanquer continue la démolition !

Jour de carence, gel du point d’indice, « école de la confiance », Parcoursup, casse du bac et du lycée, formation pendant les vacances, fin du paritarisme… Faire la liste des attaques menées par Blanquer contre l’éducation nationale paraît presque impossible tant elles sont nombreuses. Depuis un an maintenant, il ne cesse d’utiliser la crise du Covid pour justifier sa politique et accélérer encore un peu plus la casse du service public d’éducation.

Avec la crise du covid, c’est encore moins de moyens pour fonctionner ! Le covid a révélé aux yeux de tous ce que nous dénonçons depuis des années : les classes sont surchargées, les établissements trop petits et les personnels (enseignant, nettoyage, cantine, administration…) en sous-effectif. Au lieu d’annoncer un vaste plan de recrutement et de construction pour répondre aux besoins, c’est tout l’inverse qui se passe. Le gouvernement vient ainsi d’annoncer la suppression de 1 883 postes supplémentaires de profs dans le secondaire à la rentrée prochaine !

Avec la crise du covid, c’est la stratégie du chaos permanent ! Pour mener à bien son projet de destruction du service public d’éducation, Blanquer utilise une méthode dont il a le secret : multiplier les attaques sur tous les fronts, plonger les personnels dans l’incertitude permanente et multiplier les déclarations choc. Son objectif ? Aboutir à un chaos généralisé pour démobiliser. Depuis le début de la crise du covid, les revirements, mensonges et provocations ne se comptent plus. Le ministre joue malgré tout un jeu dangereux car les enseignants ne sont pas dupes. Un tel niveau de rejet des politiques du gouvernement ne s’était pas exprimée depuis longtemps dans le monde de l’éducation.

Avec la crise du covid, c’est toujours moins de cadrage national ! Depuis le départ, toute l’organisation des protocoles sanitaires est renvoyée au local, ce qui épuise les équipes et impose l’idée d’une autonomie des établissements, c’est-à-dire dans le secondaire une toute puissance des chefs d’établissements. Cela se traduit par un accroissement des inégalités entre les établissements.

Avec la crise du covid, c’est une marche forcée vers l’école « à la carte ». Depuis son arrivée Rue de Grenelle, Blanquer a un projet pour l’éducation. Une école individualiste, à la carte et où toutes les références collectives ont disparu. C’est le sens de ses réformes du lycée, du bac et de Parcoursup. Il utilise la crise du covid pour accélérer cette transformation. Au lycée, le recours perpétuel au contrôle continu et la suppression régulière des épreuves de ce qu’il reste du bac vont dans ce sens. La conséquence en est alors une explosion des inégalités entre établissements et entre élèves.

Avec la crise du covid, un « Grenelle de l’éducation » pour casser encore plus les métiers. Depuis quelques mois, le ministère a lancé ce Grenelle dont les premières conclusions ne nous surprennent pas. Une revalorisation ridicule : 70% des enseignants n’auront aucune revalorisation, pour les autres ce sera quelques dizaines d’euros. En échange de ces miettes, le ministère exige des contreparties conséquentes et inacceptables : redéfinition complète des métiers, modification de la gestion des carrières, numérisation de l’éducation… Alors qu’en 15 ans un enseignant a perdu l’équivalent de 2 mois de salaires par an du fait de gel du point d’indice, ce Grenelle est une nouvelle provocation faite aux personnels de l’éducation nationale.

Dans les autres services publics, les mêmes manques de moyen et la même politique

Du côté de la santé, aucun lit de réanimation supplémentaire n’a été ouvert de manière pérenne depuis mars. L’hôpital et les services publics de santé étaient déjà mis à mal par des années de casse du statut, de destruction et de privatisation : 100 000 lits supprimés en 30 ans, 10 hôpitaux en cours de fermeture rien qu’en région parisienne. Aux personnels soignants, on demande de ne pas compter les heures de travail ou de renoncer aux congés : des sacrifices pour les travailleurs, et l’accélération des politiques qui nous ont menés à cette situation, voilà ce que le gouvernement veut imposer.

Dans les transports, le gouvernement poursuit ses attaques. A la SNCF, les réformes successives du ferroviaire continuent de s’appliquer, détruisant le statut et les conditions de travail des cheminots et allant vers une ouverture à la concurrence et une logique privée. A l’opposé de ce que doit être le rail : un service public pris en charge par un monopole public ! A la RATP, la loi LOM est en cours d’application. Elle prévoit entre autre le transfert des agents RATP vers le privé et l’ouverture des bus, trams et métros à la concurrence privée. Là encore, c’est la nature même du service public qui est attaquée.

Dans l’énergie, le gouvernement impose le plan Hercule. Avec ce plan, le gouvernement impose la scission de l’entreprise EDF en deux entités : l’une non rentable qui restera publique et l’autre, rentable, qui sera privatisée. L’objectif est là encore de liquider le service public et de marchandiser l’électricité encore un peu plus. Pour les ménages, ce sera une explosion des tarifs que nous observons déjà (+36% du prix de l’élécricité depuis 2003)Pétition à signer sur edf-stop-scission-privatisation.fr.

Passé la stupéfaction du premier confinement et de l’entrée dans cette nouvelle période politique, il est grand temps de reprendre le chemin des luttes.

Le 26 janvier est une première journée d’action dans l’education qui doit en appeler d’autres. Ensemble, battons-nous pour exiger :

-Un plan massif de recrutement d’enseignants et de personnels pour permettre une réponse aux besoins de la période actuelle et future dans l’éducation.

-Le dégel du point d’incide dans la fonction publique et des revalorisations salariales importantes sans aucune contrepartie.

-L’abrogation des réformes du lycée, du bac et de Parcoursup et la remise en place d’épreuves terminales et nationales pour le baccalauréat.

-Le lancement d’un vaste plan de rénovation et de construction d’établissements scolaires (de la maternelle ou supérieur) pour répondre aux besoins actuels et futurs.

-L’abandon définitif du projet de réforme des retraites et la défense de notre sécurité sociale contre les attaques gouvernementales.