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CN du PCF du 15 avril 2016 (primaires/congrès) – Intervention de Dominique NEGRI

Conseil national du PCF, 15 avril 2016, intervention de Dominique Negri, fédération de l’Isère

La résolution que vous allez adopter nous enfonce dans le piège des primaires. Elle prépare de nouvelles divisions entre communistes tout en évacuant les débats dont ils auraient absolument besoin, dans le cadre d’un congrès digne de ce nom, notamment sur le bilan de la stratégie mise en œuvre avec le Front de gauche depuis 2008 et 2012.

Avec de ce débat qui prend toute la place, cette impasse politicienne pour le PCF, le congrès est confisqué aux camarades.

Les communistes n’ont pas besoin d’écuries pour 2017, mais de mobilisation immédiatement dans les luttes. Contre le projet de loi El-Khomri, notre objectif ne peut être que son retrait ouvrant à une remise en cause de toute la politique du gouvernement de « gauche » et de ses relais. Il passe aussi par la construction de convergences de lutte avec les cheminots et les fonctionnaires notamment. Je pense notamment à cette administration, les finances publiques, au cœur des attaques des politiques d’austérité, des menaces que font peser les perspectives du prélèvement à la source et de la fusion, voulue par les « frondeurs » de la CSG et de l’impôt sur le revenu. Contre le projet El-Khomri, les travailleurs ont besoin d’une victoire !

C’est sur ce plan que je situe l’espoir et non dans la construction politicienne d’un « processus », de « primaires » ou peu importe le nom qu’on lui donne. Même si l’ordre du jour de ce CN n’est pas prioritairement là, je trouve que nos échanges sur les primaires, s’ils étaient retransmis, pourraient décourager les travailleurs…

Certaines voies qui peuvent paraître comme des boulevards n’en sont pas moins des impasses. Remettre en selle Mélenchon maintenant, éternel homme providentiel, la personnalité qu’il faudrait pour en finir avec le pouvoir personnel, en est une sacrée d’impasse. Celui qui a appelé à voter Hollande comme pour le lui-même, qui conspue les communistes, qui copine avec Dassault et multiplie les sorties nationalistes ? Une fois, ça suffit ! ça déjà été de trop ! Une candidature issue du PCF, dans le cadre d’un rassemblement « primaires » à la Tsipras, allant jusqu’à Cohn-Bendit !  Elle n’aura plus rien de communiste et ne peut qu’entraîner le parti à un nouvel échec d’autant plus grave que le « Front de gauche », les compromis d’hier et d’aujourd’hui avec le PS, ont encore terriblement affaibli structurellement et sur le fond le Parti.

La résolution d’aujourd’hui nous promet une conférence nationale sur les présidentielles ? Oui, mais avec le choix des primaires, imposé en marge du congrès des communistes, elle sera complètement faussée et condamnée à s’enfermer dans ce cadre.

C’est ce qu’avec 1000 communistes, je refuse à travers l’appel pour la sortie immédiate du Parti du processus des primaires.  

La préparation de ce congrès est délibérément précipitée et détournée de son objet. Il n’est que plus important de ne pas laisser faire en utilisant le texte alternatif, « Reconstruisons le Parti de classe ! Priorité au rassemblement dans les luttes » comme base de débat, et moyen d’enrayer le scénario mortifère pour le Parti que les primaires annoncent.

CN du PCF – janvier 2016 – Intervention de D. NEGRI

Conseil national du PCF des 16 et 17 janvier 2016, intervention de Dominique NEGRI, fédération de l’Isère

Je retiens que le rapport de Pierre Laurent et la plupart des interventions font le constat – il est temps ! – de l’échec du « Front de gauche ». Pierre invite à faire un « bilan sans complaisance » des stratégies à l’œuvre depuis plusieurs années et sans les réduire aux seuls résultats électoraux. Allons-y ! Et sérieusement ! Et en remontant aussi loin qu’il faut.

Souvenons-nous, sans aller plus loin, de 2007 quand la stratégie d’effacement du Parti dans les « collectifs antilibéraux » a abouti au terrible résultat électoral que l’on sait. La réaction immédiate des dirigeants du Parti a consisté à vouloir aller plus avant dans la même stratégie suicidaire, avant de constituer le Front de gauche. Après le naufrage du Front de gauche qu’achèvent de confirmer les élections régionales, je crains qu’on ne tire les mêmes conclusions erronées qu’en 2007 : continuer dans le mur.

J’ai retrouvé les déclarations au journal « Le Monde » du 14 septembre 2007 de notre camarade Olivier Dartigolles, à l’époque déjà porte-parole du PCF :

« On ne peut plus se la raconter. Après la claque électorale qu’on s’est prise, si on fait comme avant, on meurt », dit-il. Désormais, il est persuadé qu’il faut « une nouvelle organisation politique » dans laquelle existerait « une sensibilité communiste organisée ». Pas un « parti ripoliné », mais bien une autre organisation avec d’autres sensibilités, antilibéraux, socialistes de gauche, syndicalistes, altermondialistes ».

Aujourd’hui, après les régionales, Olivier Dartigolles, toujours porte-parole national, déclare au Figaro du 14 janvier 2016: « L’une des questions majeures qui seront abordée portera sur la nature et le rythme du changement des transformations au PCF ». « Il faudra répondre à la crise de confiance qui touche les partis, à leur déconnexion avec la société, sans jeter tout notre patrimoine. Il faudra tout explorer, sans tabou » explique-t-il. Même la délicate question d’un changement de nom du parti pourrait être abordée. »

Honnêtement, camarades, vous voyez une différence ? Collectifs antilibéraux, Front de gauche avec le PG, demain « fabriques citoyennes » avec les partenaires des « primaires » : on tourne en rond, en termes de stratégie politicienne! Avec un seul résultat obtenu à chaque fois: l’effacement du PCF, du parti de lutte et de ses positions révolutionnaires.

Aujourd’hui encore, le rapport pose la question complètement de travers. Au lieu de discuter pour savoir comment sauver « la Gauche » avec les élections de 2017 comme finalité (en créant de nouvelles illusions électorales), posons la question : comment le PCF redevient le parti dont les travailleurs ont besoin dans la lutte des classes très agressive que, globalement, ils subissent. Avec éventuellement, le moment venu, les élections uniquement pour la relayer (sans illusions).

Il est lamentable que toute cette réunion du Conseil national ait été tournée vers l’éventualité de « primaires à gauche ». Mon avis ? Pour moi, c’est non à cette farce, à cette mascarade politicienne destinée à accentuer le brouillage politique (que ce soit à « la gauche de la gauche » avec le souvenir de la piteuse expérience des « collectifs antilibéraux » ou que ce soit « avec toute la gauche »). Et je ne veux surtout pas que l’on embarque – comme dans les épisodes précédents – les communistes, malgré eux, sur cette voie, sur la voie d’une nouvelle recomposition politique qu’ils ne pourraient que valider et subir après coup.

Quelques mots sur le principal dans le peu de temps qui m’est imparti :

-          La tromperie du mot d’ordre de « l’Europe sociale », de la réorientation de l’UE et de l’euro, ces outils d’exploitation économique et de mise en concurrence des peuples de l’UE, est de plus en plus dénoncée, exemple grec à l’appui. Enfin, j’ai entendu quelques autres voix s’élever ici. Poser la question de la rupture à tout niveau avec l’UE du capital est essentiel dans la préparation du congrès.

-          De nombreuses luttes sectorielles se développent. J’en cite une qui me concerne directement en tant qu’employée et militante syndicale aux finances publiques : la grève du 26 janvier pour les salaires et l’emploi (32.000 suppressions de poste depuis 2002 aux finances !). La casse du statut de la fonction publique est à l’œuvre sous ce gouvernement de « gauche ». Le protocole PPCR (Parcours professionnels, carrières et rémunérations) en est un instrument étendant notamment la mobilité forcée, les rémunérations à la tête du client. L’absence de position nationale offensive du parti a facilité un certain flottement syndical sur cette question (la direction de la FSU approuvant le PPCR !). Agissons !

Enfin je vous annonce qu’il y a déjà plus de 150 inscrits aux vœux de la section de Saint-Martin-d’Hères le 31 janvier que précédera un meeting sur la coordination des luttes sociales dans l’Isère. Face au fatalisme ambiant : Résistance !

Fête de la section du PCF Saint-Martin-d’Hères : belle réussite pour une première édition !

Correspondance pour vivelepcf et reprise de l’article du Dauphiné Libéré du 1er juin 2015

Le Dauphiné Libéré a bien rendu l’atmosphère de la 1ère nouvelle fête du PCF à Saint-Martin-d’Hères, deuxième ville de l’Isère. Nous reproduisons son article ci-dessous.

En effet, la section du Parti, avec la participation active de plusieurs dizaines de militants, a su recréer les conditions – mettre les petits plats dans les grands aussi – pour organiser à nouveau une fête populaire et politique dans la ville.
Le tournoi de pétanque, les animations pour les enfants, les concerts avec des groupes locaux, l’expertise des camarades en termes de restauration ont mis une ambiance de fête largement ouverte. 330 tickets repas ont été achetés, en plus des consommations légères au bar.
La participation d’organisations progressistes, comme le SPF ou la CGT, ont contribué à l’orientation militante de la journée. Des tracts et publications relatant les combats du PCF dans la ville ont été diffusés.
Deux débats se sont tenus dans l’après-midi.
Sur les transports urbains, les mots d’ordre des différents intervenants se sont heureusement complétés. Le slogan – utopique – de « gratuité des transports » a souligné la réalité du choix politique posé : un service public d’entreprise publique ou une logique de concurrence, d’appel d’offres, de profit, complémentaire du transfert de la politique nationale d’austérité aux collectivités locales.  L’heure est plus que jamais à la lutte contre cette orientation, pratiquée au niveau de la Métropole, du département, et déjà synonyme de réduction de l’offre et d’une dégradation grave des conditions de travail et de sécurité. Le plan régional, avant les élections, peut et doit être un niveau pour prolonger la lutte contre la réforme ferroviaire et la mise en concurrence des TER, anticipées – objectivement – par les exécutifs de « gauche ».
Pour la défense du service public postal, les luttes contre la délocalisation du centre de distribution, pour la préservation d’un bureau, menées par la section du PCF, avec la municipalité, engageant des milliers d’usagers ont constitué le point de départ de la discussion. C’est un aspect d’une politique générale de régression – 7400 suppressions d’emploi en 2014 – qui se traduit dans tout le pays, dans tout le département. L’unification de la lutte, en partant de la mobilisation de 2009 (« votation »), complétée par le rejet de la politique de marchandisation des directives européennes, est apparue comme un objectif prioritaire et réaliste. Par la mobilisation et la lutte, d’abord celles des postiers, puis celles des usagers, pas à pas contre chaque mauvais coup, nationalement pour la restauration et le développement du monopole public de La Poste!
La question des moyens et du rôle des communistes dans le développement des luttes contre la politique poursuivie par le gouvernement a animé les discussions, sous le soleil, les frondaisons et de plus en plus dans une sympathique et fraternelle ambiance de détente.
Bravo aux camarades de Saint-Martin-d’Hères !

ARTICLE DU DAUPHINE LIBERE (photos PCF et Dauphiné):

La fête des Résistances: une réussite sous le soleil

C’était un pari risqué que de vouloir remettre au goût du jour une grande fête populaire à Saint-Martin-d’Hères comme le Parti communiste français (PCF) en organisait voilà bien des années. Pari risqué, mais réussi, car les Martinérois ont répondu présent samedi, place Henri-Dezempte.

Dès le matin, les visiteurs ont pu s’attarder autour de l’exposition réalisée par le parti avec l’aide d’un étudiant, sur l’histoire des luttes ouvrières dans la ville et de la gestion de celle-ci par la municipalité communiste. Pendant ce temps, les amateurs de pétanque ont pu s’affronter, plus pour le plaisir plutôt que pour les modestes lots à gagner, et les enfants ont profité des animations et jeux dans leur espace réservé. À midi, les 120 repas préparés n’ont pas fait pli.

« Les gens adhèrent à nos idées, à notre parti »

« L’ambiance était familiale, bon enfant. Pour une première, on peut dire que l’objectif est atteint. Les gens sont venus nombreux pour partager ce moment de fête et puis peut-être être pour entendre un autre discours », se sont réjouies Dominique Negri, secrétaire de la section et Florence Landois, membre de la section et du conseil départemental.

Justement côté politique, la privatisation des transports en commun de l’Isère et la défense du service public, deux sujets qui tiennent à cœur des communistes locaux ont fait l’objet des débats de l’après-midi en présence de responsables, des jeunes communistes et des militants syndicalistes. Dans ce domaine-là, Dominique Negri a constaté avec satisfaction : « Notre initiative a vu la participation d’élus et de militants venus des communes proches, ainsi que des délégations de jeunes communistes de Paris, Lyon et Marseille. C’est très encourageant mais ce qui l’est peut-être encore plus, c’est de voir que les gens adhèrent à nos idées, à notre parti. Quatre aujourd’hui ont pris leur carte ».

La soirée musicale, malgré la présence du groupe local de rap G7N, n’a pas vraiment fait recette ; ce sera la petite déception du jour.

Par Chantal AYE, édition du 1er juin 2015

Adieu à René Proby

René Proby, maire communiste de Saint-Martin-d’Hères, deuxième ville de l’Isère, de 1999 à 2014, conseiller général, est décédé mercredi 4 février. Très nombreux, les Martinérois remplissent les registres pour rendre hommage avec émotion à l’élu qui a défendu avec grand dévouement les travailleurs et les populations pauvres de cette banlieue grenobloise. L’engagement communiste de René Proby inspirait toutes ses activités, de médecin – actif jusqu’au bout ou presque -, d’habitant au milieu des autres, d’élu, de militant. Nous saluons la mémoire du camarade qui a su rester fidèle à ses convictions, dans les questionnements, résister aux pressions de l’idéologie dominante pendant ces dernières décennies de déstabilisation du mouvement communiste organisé en France. Nous adressons nos condoléances à ses camarades de la section du PCF de Saint-Martin-d’Hères dont nous reproduisons ci-dessous la déclaration.

Les obsèques ont lieu le 9 février. Un hommage public sera rendu le 14.

Notre camarade René Proby nous a quittés

février 2015, par Saint Martin d’Hères

Notre camarade René Proby, maire de Saint-Martin-d’Hères durant 15 années et encore conseiller général, nous a quittés ce mercredi 4 février 2015 en début de soirée. Il allait avoir 62 ans.

Les communistes et les habitants de Saint-Martin-d’Hères sont en deuil.

René s’est engagé au Parti communiste français pendant ses études de médecine. Quand certains réfléchissent à leur carrière et à la manière de la conduire, René s’engageait dans le mouvement étudiant et au PCF pour changer le quotidien des travailleurs, des plus démunis et avec la volonté de rompre avec la société capitaliste asservissante.

Cet engagement fort et singulier pour un médecin allait de pair avec son engagement humaniste d’être le médecin de tous, y compris de ceux qui n’avaient pas les moyens de payer une consultation.

Notre camarade René avait de nombreuses qualités humaines mais une particulière doit être soulignée, c’est celle qui fait les grands médecins et les grands hommes que personne n’oublie : l’empathie !

Cette faculté de partager la peine et les soucis de chacun, la joie et les bonheurs de tous !

Cette empathie a été le moteur de toute sa vie et des luttes qu’il a mené au côté des gens dans la maladie, et des travailleurs en luttes contre l’exploitation et pour la satisfaction de leurs revendications.

Cet engagement fort de communiste et de médecin, tous le connaissaient et l’ont reconnu bien au-delà de notre ville.

René était reconnu et apprécié de tous les travailleurs qui luttent au quotidien. Il était de toutes les manifestations et pas seulement les plus grandes. Son engagement pour la défense des salariés et du service public a été jusqu’à être le seul conseiller général à refuser la privatisation des VFD.

Nous, communistes, l’avons encore eu à nos côtés, sous une pluie battante, lors de la manifestation du 15 novembre 2014 pour sauver la poste de la Croix rouge. Affaibli, fatigué et fragile sur ses jambes, il avait tenu à être avec ses camarades, sous la pluie et dans le froid.

Voilà notre René ! Comme il va nous manquer !

Aujourd’hui tous les communistes sont profondément tristes et en deuil, mais pas seulement eux.

Camarade René, nous, communistes, nous engageons à poursuivre ton combat, le combat communiste, à être dans toutes les luttes, par tous les temps et quelle qu’en soit la difficulté !

Texte de Dominique Negri, secrétaire de la section de Saint-Martin-d’Hères du PCF et membre du conseil national.

La Maison communale sera ouverte samedi 7 février toute la journée pour que celles et ceux qui le souhaitent puissent se recueillir et laisser un message.

Un recueillement civil aura lieu lundi 9 février 2015 à 15 heures, salle de cérémonie du centre funéraire (PFI) à La Tronche.

 

Un hommage populaire aura lieu samedi 14 février, à partir de 11 h, à L’heure bleue de Saint-Martin-d’Hères, à l’invitation de David Queiros, maire de Saint-Martin-d’Hères et du Conseil municipal.