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Messages de solidarité de partis communistes avec le PC ukrainien en voie d’interdiction

Nous reprenons plusieurs communiqués de soutien de partis communistes du monde au Parti communiste ukrainien en voie d’interdiction après le rejet de ses appels par la « Cour administrative de Kiev » le 16 décembre. Nous avons choisi de ne pas reprendre les positions de certains partis qui en appellent aux soi-disant valeurs de l’Union Européenne alors que l’UE, les puissances européennes, avec les Etats-Unis et l’OTAN sont précisément à l’origine de l’installation du régime fascisant de Kiev.

Le Parti AKEL de Chypre dénonce l’interdiction du Parti communiste d’Ukraine

Bureau de presse du CC d’AKEL, 18 décembre 2015, Nicosie, traduction MlN pour Solidarité internationale PCF

Nous assistons à un nouveau recul historique en Ukraine après la décision prise avant-hier par la Cour administrative du district de Kiev d’interdire le Parti communiste d’Ukraine. AKEL dénonce ce nouvel acte qui constitue une nouvelle manœuvre du gouvernement réactionnaire de Kiev contre la principale force d’opposition du pays.

Sans aucun doute possible, ce développement s’inscrit dans la continuité des actions visant à consolider le régime pro-occidental et antidémocratique mis en place à l’instigation des cercles dirigeants des Etats-Unis, de l’UE et de l’OTAN et soutenu par eux. Depuis 2014, les mêmes, qui ont renversé par un coup d’Etat le gouvernement de Ianoukovitch, persécutent tous ceux qui expriment une opposition dans le pays. Ces actes sont à l’origine du déclenchement de la guerre civile qui a conduit à la partition de facto du pays. Dans le même temps, des organisations d’extrême-droite sont encouragées. Entre autres, elles ont pris part sans entrave aux persécutions anticommunistes comme la destruction des monuments de la période soviétique, le pillage de bâtiments et les agressions à l’encontre de membres et de dirigeants du Parti communiste d’Ukraine. Des efforts constants sont déployés dans le but d’imposer de force une révision de l’histoire salissant et rabaissant tout ce qui a rapport à la période soviétique du pays constitue. Ils sont allés jusqu’à justifier les actes des collaborateurs du nazisme pendant la deuxième guerre mondiale et à se revendiquer d’eux.

Le sommet de l’hystérie anticommuniste du régime de Kiev a été atteint avec la récente parodie de justice destinée à réduire au silence le Parti communiste d’Ukraine. Pendant le procès, le juge, chargé au départ de l’affaire, a démissionné devant la pression politique exercée sur lui ; d’autres juges en ont fait autant. Le procès a finalement été transféré à une autre juridiction, non qualifiée pour cette affaire. Ce procès n’a rien été d’autre qu’une procédure politique engagée contre la principale force d’opposition du pays, qui critique fortement la soumission de Kiev aux intérêts occidentaux et aux politiques néolibérales du FMI. La commission qui a statué sur l’affaire a inventé le prétexte « d’incompatibilité du programme du parti avec la Constitution » sans pourtant constater et analyser la moindre « violation ».

Nous soulignons le fait que cet acte est couvert par les médias occidentaux et l’UE, ceux-là mêmes qui se présentent dans d’autres cas comme guidés par un intense sentiment démocratique. Dans le même temps, nous exprimons notre détermination à lutter, ensemble avec d’autres forces démocratiques et progressistes du monde entier, pour que l’hystérie anticommuniste et la chasse aux sorcières en cours, visant à servir les plans impérialistes et réactionnaires, ne l’emporte pas.

En tant que parti AKEL, nous soulèverons toute la question dans des organismes européens tels que l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et le Parlement européen. En outre, nous en appelons aussi à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et à la Commission de Venise du Conseil de l’Europe pour qu’elles prennent position et se prononcent sur cette question.

Déclaration du Parti communiste de Bohème-Moravie (République Tchèque), sur les tentatives d’interdire le Parti communiste d’Ukraine

18 décembre 2015, traduction MlN, pour Solidarité internationale PCF

Le 16 décembre 2015, la Cour d’appel administrative de Kiev a rejeté l’appel du Parti communiste d’Ukraine du jugement l’interdisant de participer aux élections. Une nouvelle étape a été franchie non seulement vers la restriction des libertés politiques, mais aussi vers la possibilité d’interdire juridiquement le Parti communiste d’Ukraine.

L’actuel régime ukrainien a pris une décision, dans une atmosphère de peur, destinée à liquider l’opposition par la voie judiciaire, au mépris à la fois de la constitution ukrainienne, des lois et du droit international. Elle viole à la fois le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention européenne auxquels ce régime prétend vouloir se conformer, du moins dans les mots. En réalité, il nie le droit de son opposition politique à se défendre elle-même comme son droit à exprimer publiquement toute opinion différant d’une opinion en faveur du régime.

Avec la décision de la Cour, basée sur aucune preuve, le régime ukrainien actuel démontre son incapacité à défendre les intérêts de son propre peuple et il montre que la démocratie, la liberté d’expression comme les autres droits fondamentaux ne sont pour lui que des phrases creuses.

Partant de son expérience, le Parti communiste de Bohème-Moravie, qui a envoyé un représentant assister au procès de Kiev, condamne sans ambiguïté cette pratique autoritaire du pouvoir ukrainien. Dans le même temps, il exprime sa solidarité avec le Parti communiste d’Ukraine comme son soutien à son action légitime.

Nous demandons au ministère de la justice d’Ukraine qu’il mette fin immédiatement et sans conditions aux procès contre le PC d’Ukraine ainsi qu’aux procès contre les droits civils et politiques en vue de les restreindre et de les détourner dans la société ukrainienne. Une telle pratique n’a rien à voir avec les décisions de la Cour européenne des Droits de l’Homme.

Vojtech Filip, secrétaire général du Comité central du PCBM, le 18 décembre 2015

Le PC portugais sur la décision d’interdire le Parti communiste d’Ukraine

Communiqué du bureau de presse, 18 décembre 2015, traduit par MlJ pour Solidarité internationale PCF

Le PCP exprime sa condamnation la plus forte de la décision de la Cour administrative de Kiev d’interdire le Parti communiste d’Ukraine et manifeste sa solidarité avec les militants et sympathisants du PCU et de toutes les forces démocratiques et antifascistes du pays qui résistent à la politique criminelle et désastreuse du pouvoir oligarchique issu du coup d’Etat de février 2014.

La décision arbitraire et inacceptable qui vient d’être annoncée fait partie de la vaste compagne en cours en Ukraine pour interdire l’idéologie communiste. Ce fait confirme la dérive antidémocratique actuelle en Ukraine.

Dans ce cadre, plusieurs aspects suscitent également une grande inquiétude : la campagne pour réécrire l’histoire, pour camoufler les crimes des organisations qui ont collaboré avec l’occupant nazi pendant la deuxième guerre mondiale et la promotion de forces paramilitaires présentant des caractères néonazis.

La complaisance et la connivence de l’UE, des Etats-Unis et de l’OTAN à l’égard du pouvoir actuellement en place à Kiev et la dérive fasciste dans le pays constituent un fait d’une extrême gravité.

Appelant à la solidarité des démocrates face à cette violation frontale des droits fondamentaux et des libertés et à la répression en Ukraine, le PCP exprime sa confiance que les justes aspirations à la paix et à la justice, que la lutte organisée pour défendre les droits des travailleurs et du peuple ukrainien finiront par prévaloir et mettre un coup d’arrêt au plan des forces rétrogrades qui méprisent aujourd’hui la dignité et la souveraineté de l’Ukraine.

Le Parti communiste de Grèce (KKE) dénonce la décision des autorités judiciaires d’Ukraine d’interdire définitivement le Parti communiste d’Ukraine.

Communiqué du Bureau de presse du Parti communiste grec KKE, 18 décembre 2015, traduction par la rédaction du Lien, organe du PADS

Le Parti communiste de Grèce (KKE) dénonce la décision des autorités judiciaires d’Ukraine d’interdire définitivement le Parti communiste d’Ukraine.

Le gouvernement réactionnaire de Kiev, avec le soutien des USA et de l’UE et avec l’activité ouverte des nationalistes et fascistes, ont mis à exécution cet acte profondément anti-démocratique, après une parodie de procès et la révision de son arsenal législatif anti-communiste.

Ils se trompent vraiment, s’ils pensent pouvoir soumettre le militantisme des communistes et mettre un frein à la supériorité de l’idéologie communiste en utilisant des mesures répressives.

Le KKE exprime sa solidarité avec le parti communiste d’Ukraine et il renforcera encore davantage son activité en Grèce et en Europe jusqu’à l’annulation des lois anti-communistes et des interdictions en Ukraine.

Bureau de Presse du CC de KKE

Scandale des navires Mistral remboursés à la Russie : à quels intérêts obéissent Hollande et le gouvernement ?

vivelepcf, 13 août 2015

Il est revenu au ministre de la Défense Le Drian d’essayer de minimiser l’ampleur du scandale, au cœur de l’été. Mais à hauteur de 1, de 1,5 ou de 2 milliards d’euros, le coût définitif pour l’Etat du refus de livrer les Mistral à la Russie sera de toute façon colossal, même s’il se retrouvait un jour un autre acheteur les navires (après lourdes transformations). Pour donner une idée, cela représente entre 30 et 60 euros de plus sur l’avis d’imposition que chaque foyer fiscal reçoit en ce moment, au moment où tout est bon pour appeler la population à se serrer la ceinture.

On peine à imaginer que Hollande et son gouvernement aient pris une telle décision à la légère, d’autant plus qu’elle fait la pire publicité mondiale possible à l’une des rares activités économiques qu’ils choient : les ventes d’armes. Ils semblent avoir d’ailleurs hésité pendant presque deux ans.

La raison officielle invoquée est l’impossibilité de livrer des armes à un acteur présumé de la guerre (civile) en Ukraine. Elle n’est pas du tout convaincante.

On peut balayer d’un revers de main toute considération  morale. Parmi les premiers acheteurs d’armes françaises, on trouve certaines des plus sordides dictatures de la planète, à commencer par le tout premier, l’Arabie Saoudite, vite suivie par les Emirats, le Qatar, le Maroc. Les armes françaises ont, pour ces régimes agressifs, une importance sans comparaison avec ce que les 2 porte-hélicoptères Mistral peuvent bien représenter dans l’arsenal de la superpuissance militaire russe.

Concernant la guerre en Ukraine, susceptible de repasser à une phase « chaude », les deux Mistral ne sont pas des armements opérationnels. Toujours dans le domaine de l’hypocrisie, le soutien militaire de l’OTAN, y compris en mercenaires, au pouvoir de Kiev est avéré.

Si Hollande voulait vraiment sanctionner la Russie, l’annulation de la vente des Mistral est un échec complet. L’Etat russe rentre largement dans ses fonds (d’autant plus qu’entre-temps le rouble s’est fortement déprécié). Les transferts de technologie de la France vers la Russie ont eu lieu, pour la plus grande satisfaction de l’état-major et du complexe militaro-industriel russes, ce dernier récupérant le contrat de construction des porte-hélicoptères.

Sans effet militaire ou économique, la décision de Hollande est donc exclusivement politique. Trois signes politiques semblent donnés au peuple français et au monde:

1°- La France cède au régime de Kiev de Porochenko, issu d’un coup d’Etat, favorisant les fascistes, la xénophobie et la guerre et lui apporte un soutien encore plus appuyé.

2°- La France choisit de faire de la surenchère dans la montée de l’antagonisme entre les impérialismes occidentaux et la puissance russe, dont la lutte d’influence en Ukraine est un théâtre.

3°- La France obéit aux pressions extérieures, d’abord celles des autorités américaines – Obama sur ce sujet en juin 2014 : « je pense qu’il serait préférable d’appuyer sur le bouton pause » –  également d’autres pays comme la Pologne qui a conditionné certains marchés à la non-livraison des Mistral.

En outre, les marchands d’armes étrangers ne sont pas mécontents de voir le concurrent français discrédité…

On notera, presqu’avec amusement, qu’Israël a continué depuis 2009 et continue en 2015 de vendre des drones militaires (de « Isreli Aerospace Industries ») à la Russie, en prenant soin de rester neutre sur l’Ukraine. Seule une éventuelle aide militaire russe à l’Iran pourrait clore cette opération cette année.

L’annulation de la vente des Mistral est un scandale susceptible d’avoir de lourdes répercussions. Communistes, nous la condamnons.

D’autres le font avec des positions totalement opposées aux nôtres : les défenseurs du lobby militaro-industriel français, les partisans d’une plus grande autonomie de l’impérialisme français dans le bloc OTAN-UE, les relais poutiniens en France (souvenons-nous que Poutine a fait financer le FN…) etc. Un appel regroupant, entre autres, des députés et personnalités comme Dupont-Aignan, Goasguen, Mariani, Balkany, Sapir … réunit ces tendances. Nous n’avons rien à voir avec ces gens-là.

Le Parlement devrait être saisi de l’accord de remboursement de la Russie. Il est temps d’ici là de dénoncer le scandale, le préjudice au peuple français, d’élever la lutte contre les orientations de la politique extérieure du gouvernement, combinées à celles de l’UE et de l’OTAN.

Ukraine : le fascisme ne passera pas ! 70 ans après la victoire contre le nazisme, les autorités françaises ne peuvent pas tolérer l’anticommunisme du régime de Kiev et le soutenir.

Le Parlement ukrainien, élu après le coup d’Etat de février 2014, a adopté le 9 avril 2015 un projet de loi qui entend interdire la propagande communiste, mise en parallèle avec la propagande nazie, qui réhabilite et honore les milices collaboratrices des crimes hitlériens pendant la seconde guerre mondiale.

Les militants du Parti communiste ukrainien subissent chaque jour une oppression, des intimidations croissantes, y compris physiques dans leurs actions contre les politiques de casse sociale et d’assujettissement à l’impérialisme OTAN/UE.

Le gouvernement ukrainien comprend plusieurs ministres de partis ouvertement fascistes. Les campagnes xénophobes, antisémitismes, racistes, encouragées par le régime, celles qui ont contribué à prétexter la guerre – contre une partie du peuple ukrainien lui-même – à l’Est, soulèvent une réprobation internationale venant d’organisation d’horizons très différents.

Vigilants contre toutes résurgences du fascisme, les démocrates doivent obtenir une réaction des autorités françaises, jusqu’à présent si complaisantes avec le régime oligarchique ukrainien.

Communistes, nous appelons les démocrates en France à exiger une dénonciation officielle de la dérive et des agressions anticommunistes en Ukraine, à demander aux autorités françaises d’intervenir pour que le « président » Porochenko ne paraphe pas la loi, à se tenir prêtes à rappeler l’ambassadeur de France à Kiev.

Au 70ème anniversaire de la Victoire des Alliés contre le nazisme, après le sacrifice de 20 millions de Soviétiques, dont des millions d’Ukrainiens, guidés par les idéaux du socialisme et du communisme, alors qu’en France même des mouvements d’extrême-droite diffusent des thèses révisionnistes sur cette période, que des raccourcis honteux sont établis par les plus hauts politiciens entre communistes et néofascistes, nous ne pouvons pas accepter que la France cautionne un régime encourageant le fascisme en Ukraine.

Intervenons :

Multiplions les messages à l’adresse de la Présidence ukrainienne, comme nous le demandent les communistes ukrainiens : pr_inoshcheenko@apu.gov.ua  ou yurii.onishchenko@apu.gov.ua

Au bureau de presse de l’ambassade de France à Kiev : presse.kiev@gmail.com

Au ministère des Affaires étrangères :

Une « mission de sécurité » de l’Union européenne en Ukraine pour aider la police locale à mater les rebelles : c’est décidé !

Anthony Crézégut pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net

L’Union européenne « au-dessus de la mêlée » dans le choc des puissances en Ukraine ? Qui peut bien y croire en dépit de la propagande anti-russe après le krach de l’avion malaisien. L’occasion de revenir sur une information peu commentée : l’envoi envisagé de forces de police européennes pour soutenir le gouvernement illégitime de Kiev.

Vous verrez les images terribles de l’avion de Malaysia Airlines, les corps sans vie, dans un climat de chaos et de guerre civile, sous le poids des commentaires vous livrant déjà le coupable parfait, les ordres pour la guerre à venir. Mais il est des informations cruciales que vous aurez du mal à vous procurer.

A commencer par ces documents du Conseil de l’Union européenne et du Service européen pour l’action extérieure, filtrée à la fin du mois de juin par l’ONG britannique « Statewatch », et brièvement référencée par le site « Euractiv ».

Le constat biaisé de l’UE : hostilité anti-russe, peur de l’instabilité sociale, besoin de réformes structurelles (du FMI)

L’Union européenne n’entend pas rester les bras croisés dans la crise ukrainienne.

En un combat douteux, face à des séparatistes pro-russes guère identifiables, une Russie jalouse de ses intérêts, un président élu démocratiquement chassé, un gouvernement putschiste mené par le « roi du chocolat », rempli d’éléments fascistes, néo-nazis, anti-sémites, va-t-en guerre.

L’UE a choisi son camp : le Conseil de l’Union européenne du 18 juin a acté la décision d’envoyer au plus vite – selon des modalités et des temporalités encore à décider avec Kiev – une force de sécurité et de police en soutien du gouvernement actuel, dans le cadre de la PESC (Politique étrangère de sécurité commune), pour la « réforme du secteur de sécurité ».

Le document du Conseil de l’Union européenne dresse un tableau manichéen de la crise.

D’un côté, des « ingérences continues de la Russie » ainsi que l’ « annexion illégale de la Crimée » après le « départ de Yanoukvitch suite à des manifestations populaires » ont conduit au chaos et à l’ « émergence de combattants pro-russes qui ont pris le contrôle de territoires près de Luhansk et Donetsk, s’attaquant aux forces de police locales, ayant recours systématiquement à la violence ».

De l’autre, un « nouveau gouvernement ayant manifesté une attitude plus ouverte envers la société » (sic), décidé à réaliser les « réformes nécessaires sur l’Etat de droit, la gouvernance économique, les droits de l’Homme ». Entendez, l’accord de libre-échange avec l’UE, les réformes structurelles du FMI.

L’attitude criminelle de la Russie, le poids de l’ancien régime sont jugés de façon unilatérale responsables du piètre niveau d’organisation, du moral faible et du haut niveau de corruption de la police ukrainienne, reconnue par le document de l’UE.

Ce que craint l’Union européenne, c’est un affaiblissement critique du gouvernement putschiste, avec la perte de contrôle déjà effective d’une partie de l’appareil de sécurité, une défiance de plus en plus grande de la population, une incapacité à mettre en œuvre les réformes structurelles.

Pour le Conseil de l’UE, il y a un risque à moyen-terme de « désillusion, de protestation et de troubles sociaux majeurs ».

L’envoi de formateurs/conseillers de l’UE pour aider la police locale

C’est dans ce contexte, et sur une requête du Ministère des Affaires étrangères ukrainien datée du 20 mars 2014 où le dignitaire ukrainien appelle de ses vœux la mise en place d’une mission de la PESC de l’UE pour contribuer à la désesclade de la situation sur place, en « raison de l’attitude désastreuse de la Russie ».

Dans ce document officiel, l’UE rappelle que les programmes d’aide ne manquent pas : projet de soutien à la réforme du secteur de justice (9 millions d’€), partenariat entre forces de police (5 millions d’€, mené par la Pologne), programme général de coopération est-européen (30 millions d’€, en 2015), programme pour la gestion des frontières (66 millions d’€), etc.

Dans ce dispositif, un nouveau pas serait franchi avec une coopération directe dans le secteur des forces de sécurité dans un pays en guerre civile, et l’envoi de forces sur place.

La « mission civile de la PESC » serait centrée sur la « réforme radicale du secteur de la sécurité », avec l’encadrement de la création de la Garde nationale. Elle serait initiée par l’envoi de 40 « conseillers stratégiques » à Kiev, complétés par des équipes de formation de personnel.

Par la suite, la mise en place de bureaux régionaux à Kharkov, Odessa et Lvov est envisagée.

Le rôle des consultants et formateurs de l’UE devrait être d’épauler (mais comment?) les forces de police ukrainienne au niveau central, régional, puis local, conseiller et former pour mater la rébellion et faciliter la mise en œuvre des réformes, jusqu’à ce que le gouvernement ait repris le dessus.

Une coordination avec l’OTAN, comme au Kosovo : un modèle ?

Le document du Conseil de l’Union européenne évoque explicitement la « coordination étroite » avec les conseillers militaire envoyés en parallèle par l’OTAN, de quoi encore plus démasquer les arguments éculés de la « défense de la paix et de la sécurité » en Ukraine.

Dans le billet consacré à cette nouvelle dans Euractiv – portail accompagnant les décisions de l’UE avec un faible esprit critique –, l’envoi de cette mission civile est présenté comme un pendant de l’action menée il y a une dizaine d’années au Kosovo.

Quinze ans après, le Kosovo est l’État le plus pauvre d’Europe ; une zone de non-droit accaparée par des mafias sordides, plaque-tournante en Europe du trafic d’armes, de drogue et d’organes ; sans oublier la prolifération des combattants islamistes soutenus par l’UE ; dans un pays sous protectorat européen (avec un drapeau inspiré de l’UE, le Mark puis l’Euro comme monnaie !).

Un modèle excitant à n’en pas douter quand on nous présentait le combat des « indignés de Maidan » comme celui pour les droits de l’Homme, la démocratie, la souveraineté, la prospérité !

Démasquons la propagande médiatique d’où qu’elle vienne … mais d’abord dans « notre » propre camp. L’Union européenne n’est pas engagée à défendre la paix, l’unité, la démocratie en Ukraine, elle attise le feu pour défendre ses propres intérêts économiques et politiques.