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Rappel: L’Association des Jeunes Elus de France (2009-2013): une étape carriériste du jeune Brossat (avec UMP-PS-MODEM-VERTS-PS) qui en annonçait d’autres..

Actualisation juillet 2019 (à suivre) de notre article de 2013 et d’un autre de 2009: le carriérisme, signal du renouveau du PCF?

Pourquoi nous remettons cet article en avant.


La promotion appuyée de Ian Brossat, par la gauche réformiste (Delanoë-Hidalgo) avec de bonnes places institutionnelles d’élu, également par les médias dominants, en ricochet, en 2018/19, par les choix imposés par la direction du PCF, remet en avant une forme de parti politicien d’un type ancien, qui était révolu dans le Parti communiste (même si depuis Hue, il est revenu peu à peu). Il est en contradiction frontale avec le modèle du parti « de type nouveau », du parti de classe tournée vers les luttes et le monde du travail, qui reste, comme repère, celui de nombre de communistes. Ceci explique sans doute cela.

Le choix imposé de Brossat comme chef de file, puis, à défaut d’alliance à gauche, comme tête de liste aux Européennes n’était évidemment pas indépendant du modèle politique qu’il personnifie (toutes proportions gardées) en plus de l’orientation réformiste pro-UE que la direction voulait continuer à imposer.

La campagne devenant, dans les faits, après l’isolement forcé, une défense d’un affichage identitaire communiste (malheureusement superficiel et artificiel), une défense du vote communiste et une défense du Parti devant le danger d’un nouvel effacement électoral, ce n’était pas le moment de cibler ce que signifie, pour la suite de la recomposition-liquidation du Parti, la mise en leadership des Brossat et cie.

Aujourd’hui, il nous semble important, en évitant le piège tendu de la personnification, d’y revenir.

D’où les rappels de 2009 et 2013 ci-dessous qui choquèrent à l’époque surtout les plus au courant de la situation à Paris, mais qui sont éclairants. A Paris en 2019/2020, beaucoup de camarades ne manqueront pas d’accuser et de combattre, avec plus de détermination encore, la politique social-libérale, opportuniste, au service de l’argent et des puissants, qu’Anne Hidalgo a aggravée depuis 2014, avec une grave caution Front-de-gauche-PCF, notamment dans l’hypocrisie générale en termes de politique du logement.

Si Hidalgo devait couler dans les sondages, que LREM, version Villani par exemple, semblait en situation de l’emporter, puisque l’exfiltration vers les chaudes places au Parlement européen a été manquée, les hauts élus du Front-de-gauche à Paris se réfugieront-ils dans un autre navire de « gauche », mais toujours dans la même logique de postures et de places? Pour le Parti à Paris et en France, ce ne doit pas être la seule logique offerte aux communistes!

A suivre.

 

 

L’ARTICLE DU PARISIEN DU 13 OCTOBRE 2009 (qu’agrémentaient des vidéos sur Dailymotion qui semblent avoir été retirées):

Les jeunes élus se serrent les coudes

Marie-Anne Gairaud

Il y avait l’association des maires de France et désormais il y aura aussi celle des jeunes élus de France. Hier midi, plusieurs petits nouveaux de la politique ont lancé ce mouvement. Issus de tous les principaux partis politiques, ces « moins de 35 ans » ont décidé de dépasser les courants idéologiques pour se serrer les coudes. « L’Ajef appelle tous les jeunes élus à rejoindre cet élan pour développer ensemble une approche authentique et moderne de l’action politique, fondée sur les convictions, les compétences et l’indépendance », explique l’association dans un communiqué.

Les quatorze jeunes conseillers municipaux et adjoints au maire qui ont déjà adhéré entendent ainsi « réconcilier une génération avec l’action publique ». « Il s’agit de promouvoir l’engagement des jeunes, faire émerger de nouveaux talents » annonce l’association. A Paris, trois élus ont déjà répondu à l’appel : les conseillers de Paris communistes Ian Brossat et Emmanuelle Becker ainsi que l’adjointe (Verts) de Daniel Vaillant en mairie du XVIII e , Hélène Delille. « Parité homme-femme, non-cumul des mandats : notre génération partage souvent les mêmes idées sur ces sujets », note Ian Brossat.

En se rassemblant, ces élus ont l’intention d’être une « force de pression » pour faire avancer leurs convictions au sein de leurs partis. L’association doit aussi leur permettre de s’entraider. « Ce n’est pas toujours facile de se faire une place, on se donnera des petits conseils mutuellement », explique Ian Brossat. Les témoignages de trois jeunes femmes élues en mars 2008 à Paris montrent en effet que les nouveaux doivent souvent jouer des coudes pour s’imposer dans le monde de la politique.

LE Coup de gueule DE NOTRE CAMARADE CAMILLE MARQUES EN 2009.
Non, les (jeunes) communistes ne sont pas de petits politiciens comme on en trouve dans les autres partis ou comme M. Ian Brossat !

Je n’en peux plus de voir le PCF ridiculisé dans la presse et que des élus se réclamant de mon parti se prêtent au jeu, consciemment ou non.

Le quotidien Le Parisien, à forte tradition anticommuniste, c’est le moins que l’on puisse dire, se délecte depuis quelques mois. Le nouveau président du groupe des élus communistes et du PdG au Conseil de Paris, Ian Brossat, 28 ans, ravit ses rédacteurs et a le droit à une publicité régulière dans ses pages que nos luttes ne rencontrent jamais.

Pas étonnant !

Hier, 13 octobre 2009, sur une pleine page, Le Parisien publie sa photo en grand et salue sa dernière initiative : participer à la création, derrière M. Adrien Babeau, adjoint UMP à Neuilly-sur-Seine, avec d’autres élus de l’UMP, du Modem, du PS, des Verts… d’une association de jeunes pour « se serrer les coudes en dépassant les courants idéologiques », l’Association des jeunes élus de France (AJEF).

« Il s’agit de promouvoir l’engagement des jeunes, faire émerger de nouveaux talents » indique l’association.

On attend l’adhésion de Jean Sarkozy !

Il est inconcevable que des gens qui se disent communistes figurent dans ce type de regroupement de politiciens en herbe et discréditent notre parti et notre engagement.

Petits carriéristes, qui affûtons nos dents, unissons-nous, pour avancer dans nos partis respectifs ! « Donnons-nous des petits conseils mutuellement », comme le promet Brossat dans Le Parisien.

Quels petits « conseils » ? Quelles expériences !

M. Brossat a fait un passage éclair au PCF 14ème, parachuté par la direction du PCF. Il en est reparti aussi sec quand il a vu que, pour cause de parité, il ne pouvait pas prétendre à une des places de conseiller de Paris octroyées par le PS dans le 14ème mais dans le 18ème, reniant ses déclarations d’amour précédentes pour notre arrondissement et ses habitants.

Tant qu’on n’était pas certain que Delanoë n’aurait pas besoin du Modem en 2008, il s’est bien gardé d’exclure toute possibilité ! Quitte à se refaire une virginité après !

Sitôt élu, M. Brossat décide seul de devenir politicien professionnel, payé vraisemblablement sur son indemnité, alors que les élus communistes doivent normalement la reverser au Parti.

Un autre « bon petit conseil » à délivrer ? Quoi qu’en cette matière, UMP, PS et autres ont plus à donner qu’à recevoir.

Pour avoir des places et progresser, visiblement selon M. Brossat, il ne faut jamais contrarier le maire que l’on sert, en l’occurrence Delanoë, mais docilement lui apporter la caution de gauche que représente le nom du PCF sur les sujets les plus importants (des questions secondaires servent à jouer une posture différente).

Pour en rester à la réunion du dernier Conseil de Paris, c’est comme cela qu’il faut sans doute comprendre certaines positions surprenantes.

Plutôt approuver les dépenses pharaoniques pour le futur stade Jean Bouin au bénéfice des sponsors du Stade Français, la diminution des HLM aux Batignoles ou la promotion immobilière à Beaugrenelle plutôt qu’ennuyer la municipalité ! Même si, des riverains, des militants associatifs, des sympathisants du Parti que nous rencontrons n’en croient pas leurs yeux.

Le PCF ne se réduit pas à cette caricature dont la jeunesse contraste avec les 90 ans d’histoire glorieuse, de dévouement et de luttes, de notre parti et de ses adhérents.

Nous le disons et le dirons parce que les salariés et les habitants de Paris et du reste du pays ont besoin du PCF, tels que des milliers de militants le font vivre, fidèles à leurs engagements idéologiques, sans mélanger torchons et serviettes, sans compromission, fidèles à l’intégrité de ceux qui se battent parce qu’ils ressentent le besoin de changer la société, de battre le capitalisme, et non parce qu’ils veulent s’y faire une bonne place.

Pour les opportunistes, les portes des autres partis sont grand ouvertes !

Camille Marques, membre du Conseil départemental du PCF Paris

NOTRE ARTICLE DU 4 NOVEMBRE 2013:

En 2009, des élus de plusieurs bords politiques lançaient avec Pierre Adrien Babeau, maire-adjoint UMP à Neuilly-sur-Seine, d’autres petits camarades du PS, du MODEM et du Front de Gauche, dont Ian Brossat, Président du Groupe communiste au Conseil de Paris l’Association des Jeunes Elus de France, « au delà des clivages partisans ».

L’objet de l’association? S’entraider entre élus d’étiquettes différentes, échanger « des conseils mutuellement » pour chacun faire avancer le plus loin possible sa carrière… peu importe l’étiquette!

A l’approche des élections municipales de 2013, cette fraternité interpartiste aurait pu devenir compromettante pour les membres de la petite bande qui se répartissent dans diverses formations politiques amicalement concurrentes. Depuis 15 jours, le site internet de l’association a été mis en sommeil. On reste sur sa faim.

Les bons « petits conseils » entre amis ont-ils été profitables?

Est-ce désormais instruit des conseils de ses amis qu’Ian Brossat est désigné bras gauche d’Anne Hidalgo pour poursuivre la politique anti-sociale de Bertrand Delanoë les 6 prochaines années?

 

Conseil national du PCF des 10 et 11 avril 2015, intervention d’Emmanuel DANG TRAN, fédération de Paris

Les importantes manifestations de jeudi (9 avril) ont rassemblé l’avant-garde de la classe ouvrière. Elles portent la perspective de rupture politique dans l’intérêt du monde du travail. Elles devraient être au centre des préoccupations de notre Conseil national. Je constate que ce n’est pas le cas.

Du point de vue du monde du travail et, en particulier du PCF, on ne peut guère trouver de sujet de satisfaction dans les résultats des élections départementales, sinon peut-être très localement (Val-de-Marne…).

Le refus de la politique gouvernementale s’est, certes, à nouveau exprimé massivement. Mais il se heurte plus que jamais à l’impasse politique institutionnelle. Le pouvoir ne sort pas entravé du scrutin pour continuer et aggraver la même politique antisociale.

Son rejet s’est d’abord manifesté par l’abstention, qui avec les blancs et nuls, dépasse les 50% – sans compter les non-inscrits.

Le système de l’alternance « gauche/droite » continue de fonctionner, tant bien que mal, même massivement discrédité. Il est complété maintenant, à part entière, par le FN. On est passé de « l’UMPS » au PS+UMP+FN.

Le calcul politicien, tel que Valls l’a dévoilé grossièrement pendant la campagne, fonctionne. Le repoussoir FN plombe la droite, crée un réflexe minimum de mobilisation à « gauche » derrière le PS. Surtout, il contribue à polariser la vie politique sur les échéances de 2017, dans une logique de moindre mal. Dans le flou des positions démagogiques et contradictoires du FN, un point est soigneusement mis en avant par l’idéologie dominante: le nationalisme de l’extrême-droite sert à discréditer toute opposition à l’Union européenne du capital.

Les résultats du PCF n’ont pas été en état de perturber ce scénario électoral. Et pour cause ! La direction du PCF a pris la lourde décision d’emblée de dissoudre le vote communiste au plan national.

Aux élections cantonales de 2008 (8,82%), à celles de 2011 (7,46%) – malgré le début du brouillage du Front de gauche – la persistance du vote et de l’ancrage communistes s’était manifestée (certes sous des gouvernements de droite qui relativisaient la participation aux exécutifs départementaux de «gauche » avec le PS).

Aux départementales 2015, il est purement et simplement impossible de décompter le vote communiste. Suivant les cantons, la direction du PCF n’a pas présenté de candidats, ou bien a soutenu des candidats qui étaient aussi ceux du PS dès le 1er tour, ou bien encore a fait des alliances avec des partenaires divers, dont, dans un tiers des cas, avec EELV, regroupement opportuniste pour le moins éloigné des positions communistes – c’est le moins que l’on puisse dire – radicalement même sur l’Europe.

Les sondages « sortis des urnes » attribuent entre 5,5% et 6% au Front de gauche. Mais que représente le Front de gauche à ces élections quand les paroles de Mélenchon et de Pierre Laurent s’opposent autant médiatiquement ?

Il n’est pas raisonnable de la part de la direction d’afficher faussement, à destination des lecteurs de l’Humanité, un résultat de 9,4%. C’est additionner des choux et des carottes ! Dans le détail, vous ne comptez pas les 26% des cantons où le FdG n’avait pas de candidat et soutenait implicitement ou explicitement le PS. Mais vous comptabilisez pour le FdG toutes les voix dans les cantons où il y avait alliance avec le PS ou soutien du PS dès le 1er tour. Et vous comptez comme vote « communiste » les voix des candidatures communes avec EELV. C’est n’importe quoi ! Essayer de se mentir pour se défausser de la critique, c’est la pire façon d’aborder l’avenir !

Selon le rapport d’Olivier Dartigoles, il resterait 166 élus départementaux PCF ou apparentés, au lieu de 227. Parmi eux, 133, au plus, sont membres du PCF. C’est évidemment a priori un point d’appui pour les populations. Mais, il est stupide de proclamer pour autant, comme le fait un communiqué du CN, que le Front de gauche constituerait la 3ème force politique du pays, même si 133 élus, c’est deux fois plus que le nombre d’élus du FN (62)… C’est aussi deux fois plus que le nombre d’élus du PRG (62) ! Le point commun avec le PRG, pour la première fois, c’est que 44 des 133 élus communistes étaient candidats du PS dès le 1er tour…

Pierre Laurent, dans son intervention d’hier, a souligné la nécessité de subordonner les alliances électorales à la stratégie politique et celle-ci aux contenus. Je fais remarquer que la direction a pris soin de faire l’inverse. La réunion du Conseil national consacrée à la préparation des départementales a eu lieu le 15 octobre 2014 alors qu’une conférence nationale était convoquée le 8 novembre…

La ligne décidée par la direction suit bien une cohérence, même si elle décidée en dehors des communistes. Elle consiste à combiner les deux fers au feu de la social-démocratie. Cette cohérence s’est traduite par une désastreuse géométrie variable dans les alliances électorales. A ce jeu, le vote communiste disparaît et le PCF est perdant à tous les coups.

D’un côté, pour garantir les sièges, pour assumer la participation/collaboration aux exécutifs de « gauche » sortants, les directions du PCF ont présenté des candidatures en connivence directe avec le PS. L’image de Pierre Laurent, main dans la main avec Cambadélis avant le 2nd tour, continuera à peser lourdement. Cela ne signifie pas pour moi le refus de tout accord de désistement avec le PS pour le second tour ; mais seulement lorsque le positionnement est clair au premier. Cette politique associe logiquement le Parti au désaveu de la « gauche » gouvernementale.

De l’autre côté, suivant les situations électives locales, les directions du PCF ont soigné une posture critique à gauche, en préparation de 2017, avec des « frondeurs », des PS déguisés en « divers gauche », en « Nouvelle Donne », ou des « écologistes ».

A entendre la discussion de notre CN, cette combinaison ambiguë, impossible à assumer ouvertement, va rester à l’ordre du jour jusqu’aux élections régionales de décembre 2015. Vu le mode de scrutin, la volonté de poursuivre la participation, la collusion, aux exécutifs régionaux de gauche, il sera impossible d’être clairs vis-à-vis de la politique du PS. La constitution des listes pour le 1er tour, offrira la possibilité de soigner une image « à gauche de la gauche » pour préparer 2017. Après les régionales, en 2016, on pourra passer à une étape déjà expérimentée lamentablement par les communistes : celles des disputes pour le choix du candidat de la « gauche de la gauche » pour les présidentielles !

Quel scénario ! J’ai envie de dire aux camarades : « Vous avez apprécié les collectifs antilibéraux, vous avez aimé le Front de gauche, vous allez adorer les « Chantiers de l’espoir » » !

Je remarque combien notre CN est maintenant embarrassé avec le « Front de gauche ». Faut-il même garder la « marque » alors que Mélenchon en est de fait dépositaire nationalement et que le PG ne se prive pas de tailler des croupières au PCF à tous les niveaux ? Ce n’est pas faute que quelques-uns ici, dont je fais partie, aient alerté ! Nous avons dénoncé fondamentalement la poursuite de la stratégie d’effacement du Parti et des positions communistes avec le « Front de gauche ». Mais nous avons aussi alerté sur le risque immédiat de donner les clés à un politicien socio-démocrate comme Mélenchon. Difficile de contester aujourd’hui que nous avions raison.

Les « Chantiers d’espoir » [à la réunion desquels certains dirigeants du Parti se sont rendus juste après le CN, le 11 avril] sont le nouveau lieu de rencontre et d’affrontement de toutes les postures, personnalités et groupes qui ambitionnent d’occuper l’espace de la « gauche de la gauche », en forces d’appoint de la social-démocratie. L’appel de lancement est si vague qu’il pourrait être signé par le pape. La référence des EELV, rocardiens de « Nouvelle Donne » ou PS « frondeurs », c’est le programme de Hollande en 2012 !

Ça promet ! On connaît ! 2016 sera l’année des guéguerres pour désigner le ou la candidate de la gauche « radicale » pour les présidentielles. Les négociations politiciennes, sans fin, pour les places éligibles aux régionales sera le lot d’ici la fin de l’année 2015 !

Hier, Pierre Laurent a mis en garde à juste titre : « Notre discours peut passer au-dessus de la tête des gens des quartiers ». Avec ces combinaisons politiciennes, c’est sûr !

Plusieurs membres du CN ont soulevé la nécessité d’organiser des campagnes de « solidarité concrète ». Oui ! Partir de la détresse et de la colère de la population : oui ! Mais non pour les canaliser, non pas même pour seulement les exprimer mais pour les traduire en luttes politiques en s’appuyant sur l’avant-garde telle qu’elle a défilé le 9 avril ! Allons-y !

[Je n’ai pas eu le temps au CN de détailler toutes les propositions suivantes. Je les mets en discussion dans ce texte].

-          L’anniversaire de la sécurité sociale, les luttes contre le démantèlement de l’hôpital public appellent un large mouvement convergent pour réexpliquer et reconquérir le financement solidaire par la cotisation sociale.

-          La revendication de la semaine de 32 heures monte, notamment dans l’industrie. Profitons-en pour lancer une campagne pour la véritable semaine des 35 heures, alors que les salariés à plein-temps travaillent en fait 39,4 heures en moyenne, autant qu’avant les lois Aubry dont le patronat a tant profité.

-          L’annonce récente de la montée de l’Etat dans le capital de Renault devrait nous amener à reprendre nos propositions de nationalisations démocratiques telles que nous aurions pu et dû les avancer pour l’automobile (PSA), la sidérurgie (Arcelor) ou Alstom.

-          A nouveau, j’appelle à une campagne nationale contre les augmentations des tarifs publics. La défense des services publics ne saurait se limiter à des « coordinations » alibi [Le rapport du CN a vanté les « Assises pour le service public »], dirigées par des ex-cadres de la CFDT, sur des bases opportunistes. On ne peut pas se battre pour les services publics avec les politiciens qui ont appuyé le démantèlement de la SNCF avec la « réforme ferroviaire », qui la pratiquent dans les régions. Pas plus qu’avec ceux qui défendent l’UE du capital et ses directives de mise en concurrence. Pour la SNCF, La Poste : prenons, communistes, nos responsabilités pour faire converger les très nombreuses luttes locales sur la position politique de fond de défense et de reconquête des grands monopoles publics nationalisés !

Quelques-uns l’ont évoqué : Les débats et soubresauts actuels dans la CGT ne peuvent nous laisser indifférents. Plutôt que de faire la part belle aux réformistes et aux représentants du patronat [comme à la « Convention nationale pour l’industrie » d’octobre], donnons des repères politiques de rupture aux camarades syndiqués qui en sont à la recherche.

Un dernier mot sur la Grèce. Arrêtez ! Être solidaire avec les Grecs, ce n’est pas soutenir le gouvernement de coalition Syriza/ANEL (parti d’extrême-droite) ! La question n’est pas de souhaiter ou de ne pas souhaiter la réussite du plan de Syriza. Son plan – très modeste –  de relance capitaliste est voué à l’échec. Ils continuent à se placer à la merci de l’UE du capital. Ils multiplient les gages de soumission à l’OTAN, aux possédants, aux armateurs notamment. Il est maintenant possible que la Grèce finisse par sortir de l’euro. Ce qui aurait pu et dû être une reconquête de souveraineté, risque de passer – à cause du parti pris de Syriza – pour une « punition » infligée par l’UE et la BCE.

Communistes, nous devrions analyser et démonter cette pédagogie de la résignation à destination européenne, au lieu d’y participer !

Et surtout ne suivons pas la ligne du Parti de la gauche européenne, PGE, soumise à l’UE ! Comment peut-on aujourd’hui valider le nouveau diktat imposé par l’UE, le FMI et les grandes puissances européennes à la Grèce dans les mêmes termes que ceux que nous avions dénoncés quand la droite était au pouvoir ? Syriza, dans ses compromis est peut-être obligé de l’accepter [Tsipras a pris garde de ne pas le soumettre au Parlement grec]. Mais, si nous voulons être solidaires du peuple grec, nous ne pouvons que le dénoncer dans nos pays. La section allemande du PGE, die Linke, se déchire sur cette question. Syriza elle-même se fracture.

En France, communistes, cessons de soutenir l’illusion d’un capitalisme européen à visage humain !

L’Huma ouvre ses colonnes à Gattaz : mais en quoi peut-on s’en féliciter ?

Vivelepcf, 8 décembre 2014

Responsables du PCF, il ne se passe quasiment pas une heure depuis quelques jours sans que nous recevions un mail de relance nous invitant à acheter et vendre en masse le prochain numéro de l’Humanité Dimanche parce qu’il contiendra la transcription d’un échange entre Pierre Laurent et Pierre Gattaz.

Nous ne devons pas être les seuls à être éberlués que la direction du Parti nous appelle à diffuser l’opinion … du patron des patrons.

Rappelons d’abord comment ce débat a vu le jour. Etape 1 : Pierre Gattaz met au défi dans les médias les hommes politiques de bien vouloir débattre avec lui. Etape 2 : Pierre Laurent répond : « chiche ». Etape 3 : aucun média dominant ne se montre intéressé. Etape 4 : Pierre Laurent et Patrick Le Hyaric mettent l’Humanité au service de ce débat. Etape 5 : Pierre Gattaz répond : « chiche » !

Communistes, nous comprenions bien l’intérêt de prendre Gattaz au mot pour lui porter, par exemple à la télévision, la contradiction sur le terrain de l’idéologie dominante. Mais à la fin des courses, c’est l’inverse qui se produit, c’est Gattaz à qui l’on ouvre les portes et qui pourra apporter son apport à l’idéologie du Front de gauche dans son propre journal.

Le lecteur de l’Huma, même occasionnel, n’en sortira guère plus instruit. L’opinion du Medef, il faudrait qu’il soit sourd et aveugle pour ne pas l’avoir déjà entendue ou lue. L’argumentation de Pierre Laurent, celle des économistes de la gauche européenne, il peut la retrouver dans chaque édition du journal dirigé par Patrick le Hyaric. Au mieux, il sera conforté dans ces positions.

Ce n’est pas ça qui va beaucoup déranger Gattaz. Mais, ce fin renard de la propagande patronale ne compte certainement pas manquer cette occasion inédite. Il va pouvoir montrer à la France, grâce à la direction du PCF, qu’il est un homme ouvert au débat le plus large, tant que c’est pour l’intérêt national, entre hommes de bonne volonté bien sûr. Gros malin, il saura se retrouver d’accord avec Pierre Laurent sur les objectifs – baisse du chômage, relance de l’industrie – malgré les désaccords sur les moyens. Subtil, il saura remercier Pierre Laurent de se préoccuper du « coût du capital » subi par les entreprises, tout en attirant en parallèle son attention sur le « coût du travail ». Pierre Laurent se récriera alors certainement. Gattaz pourra même se retrouver avec lui pour demander une réorientation de la politique monétaire de la BCE plus favorable aux patrons français, ceux qui produisent ici (et profitent aussi!) mais qui, évidemment, n’en peuvent plus des charges… etc.

Gattaz jouera bien évidemment aussi son rôle de gros méchant. Il bavera sur le CICE insuffisant et trop complexe, poussant Pierre Laurent à réclamer des contreparties et ainsi à légitimer les aides publiques au patronat et au profit capitaliste.

On pourrait peut-être s’épargner d’acheter l’Huma vendredi et fermer les yeux. On pourrait mettre plutôt les 1,5 euros dans l’achat des « aventures de Roudoudou » proposées dans les mêmes mails publicitaires du journal fondé par Jean Jaurès.

Mais malheureusement, il ne s’agit pas d’une bourde, d’une maladresse, d’un piège dans lequel seraient tombés quelques collaborateurs de Pierre Laurent sans s’en rendre compte, puis s’en pouvoir l’en dégager.

Non, l’échange Pierre Laurent/Pierre Gattaz révèle un virage bien plus grave de la part de la direction du PCF.

Inviter à débattre courtoisement le patronat, érigé en « partenaire » politique (comme l’idéologie dominante a imposé l’expression « partenaires sociaux »), est en train de devenir une ligne générale. Le secrétaire départemental du PCF Bouches-du-Rhône vient ainsi d’échanger publiquement avec son homologue du Medef 13. Ce n’est pas faire injure à notre camarade que de constater que le patron a largement tiré son épingle du jeu (voir la vidéo).

Les camarades qui ont assisté à la « convention nationale industrie » organisée par la direction du PCF les 22 et 23 novembre derniers en ont vécu une manifestation encore plus grossière de cette tendance.

La réunion était organisée par l’ancien dirigeant de l’aile réformiste de la CGT, Alain Obadia (rappelé par Robert Hue à la direction du PCF). Elle s’est déroulée, en la présence, sinon sous le patronage, entre autres dirigeants de la CGT, de Jean-Christophe Le Duigou, économiste qui s’affiche « keynésien » plutôt que marxiste et qui travaille étroitement avec des patrons au point d’avoir fait préfacé un de ses livres par Jean Gandois (prédécesseur de Gattaz).

Cette réunion méritera un autre article pour souligner notamment l’éviction de toute proposition de lutte immédiate au monde du travail. Evacués notamment les objectifs de nationalisation de la sidérurgie ou de l’automobile, de défense et de reconquête des monopoles publics structurants, de rupture avec l’UE et l’euro… Entre l’expression du désespoir et de la colère et les objectifs vagues et fumeux de réindustrialisation « écologique » ne sont envisagées que des politiques d’aménagement du système, de réorientation des aides au patronat, de baisse du coût du capital en faveur du patronat et des capitalistes productifs, d’accommodement de l’UE.

Pour l’exprimer au mieux, Obadia a appelé à la tribune du Colonel Fabien, un certain Thierry Weil, porte-parole du lobby patronal créé par Louis Gallois et financé par la sinistre UIMM (fédération patronale de la métallurgie), « la Fabrique de l’industrie ». Le moment était finement choisi après l’intervention d’un jeune militant d’Airbus qui dénonçait la délocalisation des usines aéronautiques vers la zone dollar que justement Gallois, ce bon conseiller des princes, a mise en place lorsqu’il était PDG d’EADS, avec le plan « Power 8 ».

Dans son long exposé d’orateur rompu au marketing politique, Weil a dosé généreusement la provocation insultante envers la classe ouvrière et les communistes « à l’ancienne » et les compliments outranciers à Alain Obadia ou à Philippe Martinez, secrétaire de la fédération CGT de Métallurgie, pressenti par Thierry Lepaon pour lui succéder, au cas où. Présent, Martinez venait d’intervenir pour expliquer qu’il fallait désormais envisager prioritairement l’intervention publique au niveau européen comme l’augmentation du SMIC (173 euros en Bulgarie – NDLR). Un bon point de la part du nervi du Medef !

Celui-ci n’a pas feint son plaisir de pouvoir appeler à la collaboration de classe sous la coupole du siège du PCF*. Gageons que Gattaz rira autant de son débat dans l’Huma.

Communistes, cela ne nous fait vraiment pas rire de constater cette réalité que la lutte des classes ne s’arrête plus aux portes des organisations historiques révolutionnaires de la classe ouvrière en France !

Dimanche prochain sera un dimanche sans huma, mais non sans réflexion et action.

 

*Plusieurs camarades ont quitté la salle en signe de réprobation. Le malaise était large. Deux camarades ont interpelé Obadia.   

Meeting samedi 8 novembre : Sur quoi bute le mouvement social ? Remettons le PCF sur les rails de la lutte des classes !

Plus que jamais, nous avons besoin d’un PCF fort, dans les entreprises, dans les quartiers, pour renforcer et faire converger les luttes, pour mettre en échec la politique au service du capital !

Samedi 8 Novembre, tous à Paris ! Meeting à 15h au Patronage Laïque

(61 rue Violet, 75015 Paris : Métro Commerce (8) ou Emile Zola (10), plan d’accès en lien)

Organisations du parti, camarades, agissons…

La situation est dramatique, la colère gronde, des luttes explosent un peu partout et pourtant !
La direction de notre parti, une fois encore, n’est pas à la hauteur des enjeux, des attentes des travailleurs.
De plus en plus nombreux, communistes responsables d’organisations, isolés, nous voulons faire entendre notre voix !
Les 20 ans de stratégies successives d’effacement et d’abandon du rôle historique du PCF amène, aujourd’hui, la direction de notre parti dans une grande difficulté.
Elle a d’abord convoqué la Conférence nationale avec le but d’en faire une initiative d’ampleur. Puis au dernier CN la baudruche s’est dégonflée, aucune analyse des dernières stratégies mortifères, aucun texte conséquent.

- Quelle analyse des diverses stratégies de la direction du PCF ?
- Où allons-nous ?
- Quelles sont les conséquences de ce rapprochement avec les frondeurs opportunistes ?

Un ordre du jour loin des réelles préoccupations des communistes, où les vraies questions ne sont pas posées.

Cette conférence nationale est un non-événement.
De notre côté, nous constatons que notre ligne est juste, que plusieurs nouvelles organisations du Parti nous ont rejoints et que cette ligne nous renforce aussi avec la jeunesse. Nous devons continuer.

Des communistes sont en perte de repères. Ils ont, pour certains, pensé de bonne foi que le Front de gauche était une solution de rassemblement porteur de réussite électorale et de renforcement de notre organisation. Impossible de nier que c’est un échec sur ces deux points. Ils ont aussi cru que ce Front de gauche les affranchirait du PS, que le PCF cesserait d’être à la remorque du PS dans toutes les institutions.

La direction du PCF tente aujourd’hui de leur faire admettre que nos nouveaux alliés dans le Front de gauche sont les opportunistes « frondeurs » du PS, les Verts ou « Nouvelle donne ».

Alors que nous constatons par l’ampleur du rejet de la politique actuelle, que les forces existent pour porter par la lutte des ruptures politique, la direction du PCF poursuit envers et contre tout une stratégie suicidaire, à la recherche d’hypothétiques et illusoires solutions institutionnelles : une pseudo-alternance en 2017 avec une gauche de remplacement, une 6e république, l’illusoire refondation de l’UE, etc…
Le Front de gauche, une stratégie purement institutionnelle, est en échec patent.

Nous avons proposé lors de notre stage annuel de fin août à Vierzon puis lors du débat à la Fête de l’Huma de se saisir de l’occasion de la Conférence nationale du PCF pour porter notre analyse marxiste de la situation et nos propositions de rupture dans la situation de crise capitaliste actuelle.
Il est temps de s’organiser.