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Accord cynique UE/Turquie sur le dos des réfugiés. Inacceptable! Syriza et Tsipras au sommet de l’hypocrisie !

Brève, vivelepcf, 22 mars 2016

« L’accord UE/Turquie s’avère positif car fondé sur le droit international et les acquis communautaires ». Alexis Tsipras

L’accord signé le 18 mars entre l’UE et la Turquie sur la question des réfugiés est révoltant de cynisme et d’inhumanité. Le capitalisme allemand s’est suffisamment fourni en main-d’œuvre qualifiée et exploitable notamment de Syrie. Il a réussi à déplacer tout le débat politique national sur la question des « migrants ». Après avoir créé l’appel d’air, il veut couper le robinet. Les autres pays de l’UE, dans des situations économiques différentes, ont aussi manifesté leur manque d’humanité en refusant ou refoulant les réfugiés.

Pour réduire le flux humain, l’UE a donc marchandé avec la Turquie, aux conditions du régime islamo-conservateur à tendances dictatoriales d’Erdogan.

La Turquie s’est vue octroyer 3 milliards d’euros supplémentaires pour récupérer des réfugiés « illégaux » de Grèce et en expédier d’autres. Cela soi-disant pour « démanteler le modèle économique des passeurs ». La Turquie d’Erdogan devient elle-même un passeur, mais à l’échelle d’un Etat ! La Turquie se voit aussi reconnaître le statut de « pays sûr » pour les réfugiés alors qu’elle n’a pas signé plusieurs conventions internationales les concernant et qu’Erdogan a décrété une sorte d’état d’urgence permanent après les attentats d’Istanbul et d’Ankara.

Hors de l’accord, mais tacitement, les pays de l’UE continuent à couvrir par le mutisme les atteintes aux droits élémentaires, les arrestations d’opposants, la répression et les actes de guerre du régime Erdogan commis particulièrement au Kurdistan.

On imagine le triste sort qui attend les réfugiés notamment originaires d’Afghanistan ou d’Afrique en Turquie. L’accord, bien au contraire, ne va pas réduire les drames en mer Egée.

Et la complaisance de l’UE envers la Turquie n’est pas de nature à accélérer un processus de paix en Syrie et la possibilité d’un retour chez eux des réfugiés syriens. La Turquie, comme l’UE, porte une lourde responsabilité dans la déstabilisation de l’Etat syrien et dans le chaos. Elle a soutenu et soutient toujours des groupes islamistes terroristes et attise la guerre, y compris en bombardant les positions des Kurdes de Syrie. Elle dispose maintenant d’une nouvelle caution de l’UE !

Il ne se trouve quasiment aucun observateur pour défendre la moralité de l’accord UE/Turquie. Il est largement dénoncé, très au-delà des milieux progressistes, des associations humanitaires et des associations de défense des droits de l’homme.

Il se trouve quand une personnalité pour se prononcer en sa faveur, en ces termes: « Cet accord s’avère positif car fondé sur le droit international et les acquis communautaires ». Il est vrai que cette personnalité a préparé l’accord avec son homologue turc. C’est Alexis Tsipras le premier ministre du gouvernement grec de soi-disant « gauche radicale ».

Rien n’arrête Tsipras et son parti Syriza dans l’hypocrisie. Le lendemain de la signature de l’accord, Syriza animait à Athènes un séminaire international de la « gauche radicale » (étendue aux Verts allemands !), qu’a parrainé Tsipras. Même si c’est en assénant, à nouveau, son credo trompeur pro-UE – « la solution est dans l’Europe, plus d’Europe » – cette gauche « radicale » du dénoncer l’accord UE/Turquie. Syriza participe à des manifestations antiracistes de soutien aux réfugiés alors que son gouvernement s’engage avec l’OTAN et défend l’accord UE/Turquie. Est-ce la voie normale pour cette « gauche radicale » européenne quand la bourgeoisie lui donne un bout de pouvoir dans un pays? Pierre Laurent, présent au séminaire, continue de ne jurer que par Tsipras… Tsipras, Syriza : vraiment un sommet de l’hypocrisie !

Militons pour la dénonciation par la France de l’accord UE/Turquie !   

Entre une visite au premier ministre turc Davutoglu et une invitation de président français Hollande, Tsipras s’arrête un instant avec le PGE et Pierre Laurent (11 mars 2016)

Brève, vivelepcf, 12 mars 2016

Finalement, le « grand meeting européen » du Parti de la Gauche européenne annoncé pour le 11 mars par la direction du PCF avec Pierre Laurent, Alexis Tsipras et – « à confirmer » – Pablo Iglésias s’est réduit à une conférence de presse, coincée entre deux rendez-vous de Tsipras. Sans Iglésias, mais avec la députée verte allemande Ska Keller (ex-binôme de José Bové aux élections européennes).

Nous ne revenons pas sur la signification politique du choix de Pierre Laurent de s’afficher derrière la figure européenne de l’extrême-gauche de la résignation ou plutôt de la gauche de l’extrême résignation. Voir notre article en lien : Meeting Laurent/Tsipras le 11 mars: Tsipras inspirateur de la direction du PCF et des primaires à la française ?

La conférence de presse a principalement porté sur la question des réfugiés. Là encore, l’hypocrisie et le cynisme de Tsipras ont éclaté.

Notons d’abord que Mme Ska Keller s’est lancée dans le plaidoyer classique pour « plus d’Europe », fustigeant l’égoïsme – et surtout la souveraineté nationale – des peuples. Comme si l’UE, coordination des impérialismes européens, ne portait pas une responsabilité écrasante, à côté des Etats-Unis, dans la déstabilisation des Etats et les guerres au Moyen-Orient et dans le drame des réfugiés. Comme si, en fait de grandeur d’âme, sa chancelière Merkel ne recherchait pas à importer de la main d’œuvre qualifiée et bon marché pour le capitalisme allemand quitte à sacrifier des centaines de milliers d’autres « migrants ».

Tsipras a plaidé pareillement pour une Europe plus généreuse. Pourtant, trois jours plus tôt, le 8 mars, il s’accordait à Izmir avec le premier ministre islamo-réactionnaire Ahmet Davutoglu.

Que les dirigeants de pays voisins, directement concernés par cette question majeure, se rencontrent : cela n’a rien de choquant. Mais Tsipras a affiché son soutien avec la politique du pouvoir turc qu’il s’est engagé à défendre au sommet européen. Comme si la Turquie ne jouait pas, au niveau d’un Etat, le rôle de « passeur », de « dealer » de réfugiés, retirant 6 à 7 milliards d’euros de l’UE de son chantage. « Généreux » à la façon européenne, Tsipras remercie la Turquie d’accepter, pour cette somme, de reprendre sur son territoire les migrants « économiques » refoulés par l’UE. Comment Tsipras distingue-t-il un réfugié afghan économique d’un réfugié afghan politique ? Sinon, pas un mot critique de Tsipras envers la politique turque qui attise la guerre en Syrie, soutient les terroristes islamistes, exacerbe les tensions avec la Russie, massacre les Kurdes.

Tsipras a poussé la complaisance jusqu’à distribuer des roses, en compagnie de Davutoglu, à l’occasion de la Journée de la femme, au moment même où les femmes progressistes turques se faisaient tabasser et arrêter par la police…

Il faut rappeler que la Grèce de Tsipras et la Turquie d’Erdogan ont un parrain commun : l’OTAN. Tsipras et son ministre de la défense d’extrême-droite Kammenos ne cessent de réclamer plus d’intervention de l’alliance impérialiste et fauteuse de guerre en mer Egée.

Tsipras mérite sans conteste la médaille d’or européenne de l’opportunisme en politique. Suivre son exemple est-il un gage de réussite (même par défaut) aux élections ? Pas sûr ! Tous les dirigeants « de gauche » ne disposent pas de son brio personnel. Surtout la Grèce a traversé un état de crise politique très particulier amenant le système à avoir recours à son profil.

A propos, le lendemain de la conférence de presse, Tsipras est parti à l’Elysée honorer l’invitation de Hollande faite aux dirigeants socio-démocrates d’Europe. C’est pour cela qu’il est venu à Paris.    

Meeting Laurent/Tsipras le 11 mars: Tsipras inspirateur de la direction du PCF et des primaires à la française ?

Tsipras fêtant sa victoire électorale avec ses amis du PGE le 20/09/15. Tsipras se concertant avec Porochenko au sommet capitaliste de Davos le 22/01/16

Brève, vivelepcf, 5 mars 2016 

L’événement est finalement confirmé. Le 11 mars, un « grand meeting » se tiendra avec comme intervenants Marisa Matias du « Bloc de gauche » portugais, Alexis Tsipras, premier ministre grec et Pierre Laurent sur le thème « L’Europe doit changer ». Pierre Laurent est annoncé comme « Président du Parti de la gauche européenne ».

Pierre Laurent n’en est pas moins en même temps secrétaire national du PCF, d’un PCF qu’il engage dans une perspective électorale vers 2017 passant, au moins momentanément, par une stratégie de « primaires » à l’américaine.

Tsipras a réussi à se faire élire et réélire. Est-il une personnification de l’objectif de la stratégie de la direction du PCF ? Visiblement, oui.

Pourtant, l’illusion Tsipras est complètement retombée. Tsipras et Syriza, avec leurs alliés de droite radicale, se sont confirmés être les champions de l’étouffement du mouvement populaire, de la pédagogie de la résignation, en particulier à l’UE du capital. Ils infligent aujourd’hui aux travailleurs et au peuple grecs le programme politique le plus antisocial que leur pays ait connu, un programme qui prépare le retour de la droite.

La direction du PCF, comme les communistes avertis notamment par les camarades du Parti communiste grec KKE, avaient tous les éléments pour alerter, dès le début, sur l’opération Syriza en Grèce et ses répercussions européennes.

Après le soutien de Pierre Laurent notamment au volant de mesures antipopulaires de juillet, son meeting commun à Athènes en septembre après la reconduction par défaut aux élections de la coalition Syriza-Anel, il ne peut plus être question de confusion, d’erreur mais bien d’une option politique assumée européenne et française.

Le meeting du 11 mars confirme cette perspective hautement critiquable et critiquée dans le PCF, le mouvement syndical révolutionnaire et au-delà en France. Nous tenons à la souligner et à le faire savoir.

Pour notre gouverne à tous, ajoutons que Alexis Tsipras a participé au sommet des économistes et dirigeants capitalistes du globe à Davos en Suisse en janvier, contre lequel manifestaient les altermondialistes. Tsipras y a, entre autres grands de ce monde, choisi de rencontrer le président ukrainien Petro Porochenko. L’oligarque ukrainien et le leader « radical » grec se sont félicités de leurs points d’accord, ont lancé une intensification de leur collaboration bilatérale. Porochenko s’est réjoui aussi du soutien grec aux sanctions contre la Russie et de la facilitation de la délivrance facilitée de visas aux ressortissants ukrainiens par la Grèce. Une visite de Tsipras à Kiev est prévue cette année…

Tsipras, en visite en Israël, et Netanyahou se congratulent : les amis de nos ennemis sont nos …

Vivelepcf, 28 novembre 2015 (sources : presse grecque et déclarations officielles)

SUR LA RENCONTRE TSIPRAS/NETANYAHOU ET SA GRAVITE

Le premier ministre grec Alexis Tsipras vient d’effectuer un voyage officiel en Israël au cours duquel il a rencontré le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

Dans leur communiqué commun du 25 novembre et au cours d’une conférence de presse conjointe, ils se sont félicités du haut niveau de la « coopération stratégique » entre leurs deux Etats. Ils ont exprimé leur préoccupation commune face à la montée du « Jihadisme ».

Ils se sont aussi réjouis des avancées de leur collaboration économique, notamment dans le domaine de l’énergie avec la perspective d’une exploitation commune – aussi avec Chypre – de gisements de gaz. L’augmentation du nombre de touristes israéliens séjournant en Grèce a été saluée.

Dans un hommage appuyé, Netanyahou a loué les réformes économiques difficiles mais courageuses entreprises par Tsipras en Grèce. Il les a comparées aux siennes.

Tsipras s’est défini en « ami », en « partenaire », en « allié » d’Israël. A ce titre, il a « écouté avec intérêt » les positions de son homologue israélien sur la question palestinienne. Tsipras a exprimé son rejet du terrorisme et de la violence, mais aussi de la violence exercée à l’encontre des populations civiles.

Le 26 novembre, Tsipras a rendu visite au Président d’Israël, Reuven Rivlin, pour célébrer les 25 années de relations diplomatiques entre les deux pays. Dans ses déclarations, Tsipras a affirmé notamment que la Grèce était « l’amie d’Israël » et qu’elle était à sa disposition pour « faciliter les négociations » avec les Palestiniens. Il a réaffirmé le besoin d’Israël de protéger ses citoyens et d’assurer sa sécurité. Il a également estimé que « face à la terreur en Europe, ils (avec Rivlin) devaient envoyer un message, d’ici, de Jérusalem, pour affirmer que la coopération peut vaincre l’extrémisme et la haine ».

Tsipras a commis un acte symbolique de grande conséquence en reconnaissant Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël. Il a écrit sur le livre d’or de la Présidence cette phrase en anglais :  » avec l’immense honneur de se trouver dans votre capitale historique et de faire la rencontre de votre Excellence, Alexis Tsipras, 26/11/2015 ».

C’est une question politique très sensible. La plupart des pays ne reconnaissent pas Jérusalem comme capitale d’Israël, n’entérinant pas l’annexion de Jérusalem-Est en 1967. Le ministère français des affaires étrangères indique par exemple sur la page de son site internet présentant Israël: « Capitale : l’Etat d’Israël a fixé sa capitale à Jérusalem en dépit de l’absence d’accord international sur le statut de cette ville ».

Visiblement, Tsipras est prêt à tout pour gagner la sympathie du pouvoir israélien…

CLARIFIER PLUS QUE JAMAIS LES POSITIONS DU PCF SUR SYRIZA ET TSIPRAS

Communistes français (qui tenons ce site), nous condamnons ces graves positions internationales du gouvernement grec SYRIZA-ANEL. Elles ne se sont pas nouvelles. En juillet 2015, il signait un accord de coopération militaire renforcé avec Israël (voir notre article en lien). En avril 2015, il co-organisait des manœuvres militaires aéronavales inédites avec les Etats-Unis et Israël (lien).

Il ne se passe pas une semaine sans que la réalité et la gravité de la politique de Tsipras et SYRIZA ne se confirment. Depuis leur arrivée au pouvoir à Athènes (et même avant), sur la base de faits et d’analyses, notamment de nos camarades du Parti communiste grec KKE, nous mettons en garde contre la duperie de l’opération SYRIZA et ses dangers politiques également dans le mouvement progressistes des autres pays et de France. Illusionnés par les médias, par le discours de certains partis de gauche, par leur volonté de croire, bien des camarades et amis refusaient de nous entendre. Les choses ont changé depuis les reniements les plus évidents et la mise en œuvre par Tsipras du pire plan antisocial qu’ait frappé le peuple grec.

Pourtant, certains dirigeants du Parti de la gauche européenne (PGE) continuent de nier l’évidence. Pierre Laurent, notamment, secrétaire national du PCF a tenu à s’envoler pour Athènes en septembre pour chaudement féliciter Tsipras après sa réélection.

Aujourd’hui, des collaborateurs du PGE ne veulent voir dans la visite de Tsipras en Israël/Palestine que l’entretien rituel et les bobards convenus de la rencontre à Ramallah avec le cacique Mammoud Abbas. Même François Hollande a fait mieux dans cet exercice… Certains vont peut-être nous justifier les flagorneries à l’endroit des dirigeants israéliens en nous expliquant qu’elles relèvent d’un subtil calcul secret de Tsipras pour contrebalancer, grâce à Israël, le poids des pressions de l’UE, la BCE et du FMI… On en a déjà tellement entendu !

Dans ce registre, l’Humanité-dimanche du 19 novembre a osé titrer un article : « Grèce. Alexis Tsipras solide soutien de la grève » avant d’écrire notamment « Près de 15.000 personnes ont défilé à Salonique. La grève, appuyée par le gouvernement, le KKE et Unité populaire a été très suivie ». Quelle honte pour ce qui fut notre journal et qui enfreint maintenant toute déontologie journalistique ! Mettre gouvernement et KKE du même côté de la barricade! Et tordre la réalité la plus manifeste : la grève était précisément dirigée contre la politique de Tsipras et du gouvernement ! Le double-jeu tordu d’une partie de SYRIZA ne peut plus tromper personne.

Pourquoi cette obstination des dirigeants du PCF avec Pierre Laurent et de la rédaction de l’Humanité, alors que même Mélenchon ne suit plus ? Ont-ils peur de se désavouer avant des échéances électorales? Pensent-ils toujours que s’afficher derrière Tsipras leur donne une stature et une crédibilité ? Veulent-ils s’inspirer des roueries politiciennes de Tsipras ? Ou bien sont-ils aussi alignés que lui sur les tenants de l’idéologie dominante de France et d’Europe?

L’alignement de Pierre Laurent et des parlementaires communistes sur l’Union nationale de Hollande et l’état d’urgence après les attentats du 13 novembre fait gravement réfléchir.

Concernant la Palestine, combat constant des communistes, dont la JC a fait la priorité de son action, ne pas désavouer publiquement Tsipras démolirait des années de lutte.  

CAHIERS COMMUNISTES N°10 – SPECIAL GRECE – DISPONIBLE – RAPPEL