Vive le PCF
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Solidarité avec les travailleurs et l’ensemble de la population en lutte en Guadeloupe et en Martinique
Depuis des mois, la mobilisation grandit en Guadeloupe et en Martinique contre la politique prétextée par le Covid. Elle a atteint un niveau supérieur, ces derniers jours, devant la surdité et le mépris des autorités, du gouvernement et de ses représentants. Le pouvoir veut passer en force, par la manipulation, l’intimidation, la répression.
Nous saluons cette lutte déterminée, conséquente et les organisations, notamment syndicales qui ont appelé à la grève générale. Elle ouvre la voie aux travailleurs de métropole.
Nous soutenons les revendications du mouvement : renforcement des services publics, réintégration immédiate de tous les personnels (soignants, pompiers…) mis à pied, refus de la vaccination forcée, refus du « pass » liberticide (qui n’a rien de « sanitaire ») qui lui est lié.
De nombreuses voix, des appels, des manifestations, ont exprimé en métropole la même condamnation de l’état d’urgence à perpétuité. Dans plusieurs professions, notamment la santé, la riposte se fait entendre ici aussi. Guadeloupéens et Martiniquais indiquent le chemin, celui d’une plus large mobilisation des salariés dans le rassemblement syndical et dans un rassemblement populaire qui balaie les caricatures auxquelles le pouvoir et son appareil de propagande veulent réduire les résistances.
A notre niveau, ici, nous soutenons le mouvement aux Antilles. Nous dénonçons formellement les basses manœuvres, les diversions, les provocations, la répression, la violence dont use le gouvernement, notamment avec l’envoi de militaires et du GIGN et un couvre-feu. Des secteurs entiers de Guadeloupe et de Martinique sont laissés dans un état de relégation accentué par les politiques de casse sociale des derniers gouvernements. On ne doit pas laisser le pouvoir utiliser ces situations tendues et des déprédations commises ces derniers jours – que nous condamnons – pour attiser les tensions et la violence et ainsi fuir l’objet central de la mobilisation militante et populaire. La question de l’autonomie de la Guadeloupe n’est pas posée présentement. Les déclarations du ministre à ce sujet relèvent grossièrement de la diversion, de la menace voilée sur la solidarité nationale, d’une volonté de faire la part des choses au cas où pour éviter une contagion : celle de la lutte des Antilles à la Métropole !
Le gouvernement ferait de la Guadeloupe et de la Martinique des cas à part. Déjà, il commence à céder sur les dates de vaccination, peut-être sur l’obligation des injections ARN expérimentales de Pfizer et Moderna. Personne ne doit être dupe de la manipulation tout en enregistrant les reculs envisagés par le pouvoir.
La politique infligée depuis bientôt deux ans au nom du Covid constitue une attaque massive contre les acquis sociaux, contre l’économie au service de la réponse aux besoins, contre les libertés fondamentales. Tout cela au profit d’abord du grand capital mondialisé. La santé n’est qu’un prétexte cynique chez ceux qui distribuent des dizaines de milliards d’euros aux trusts pharmaceutiques mais rien pour soigner, qui ont fermé 5800 lits d’hôpitaux en 2020 (combien en 2021 ?), qui attaquent frontalement l’assurance maladie et ne savent que répandre la peur. La résistance à la dictature « sanitaire » est indissociable de la résistance sociale et politique contre la nouvelle étape de la politique du grand capital mondial qui va frapper de plein fouet les travailleurs et le peuple, beaucoup plus durement encore en 2022.
Elle se construit, maintenant, avant tout dans les luttes. Merci aux Guadeloupéens et aux Martiniquais !
Hommage aux 27 fusillés à Châteaubriant le 22 octobre 1941
Texte du PCF Paris XV pour le 80ème anniversaire de l’exécution. Nous le reprenons parce que c’est un hommage politique communiste qui ne se réduit pas à un martyrologe et à l’émotion, de plus en plus convoqués pour diffuser des « valeurs » creuses, consensuelles. Les 27 ont été arrêtés et fusillés parce que communistes. Ils ont été communistes jusqu’aux derniers mots, au dernier souffle. La glorification de leur mémoire, dans la Résistance, et ensuite, a été et doit être un acte politique communiste, aujourd’hui encore.
Hommage aux 27 fusillés à Châteaubriant le 22 octobre 1941, dont Charles Michels député communiste du 15ème arrondissement.
Nous célébrons la mémoire de Charles Michels parce qu’il était député communiste du 15ème – de Javel – élu en 1936. Parce qu’il était un dirigeant ouvrier et syndical de grande envergure, secrétaire de la fédération CGT des cuirs et peaux. A l’heure où tout est contesté ou déformé pour faire le jeu du régime, il est nécessaire de rappeler pourquoi la station de métro a pris le nom de « Charles Michels ».
Nous faisons savoir, à chaque diffusion de tracts, que Charles Michels était communiste, député communiste du 15e. Cela étonne, cela intrigue, cela inspire la résistance d’aujourd’hui.
Nous rappelons le combat de Jean-Pierre Timbaud, dirigeant CGT de la métallurgie, qui a été une référence dirigeante pour les camarades de nos quartiers. Celle de Guy Môcquet, seulement lycéen, mais déjà communiste conséquent.
Nous n’avons plus de camarades du 15e qui ont connu Charles Michels, comme Marcelle Carlier qui se souvenait des bals dansés avec Charles au Patronage Laïque du 15e après les meetings, ou d’Armand Desgardins dont le frère était devenu le chauffeur de Charles. Nous adressons nos fraternelles salutations à Denise Michels, sa fille, si vite orpheline, et toujours active.
Tous les témoignages que nous gardons sont celui d’un militant ouvrier de classe, trempé dans la lutte, enthousiaste, infatigable, ardent, animé par cette espérance grandiose pour l’humanité que la victoire des Soviets et du parti de Lénine avait stimulée sur les bases françaises de la Révolution de 1789, de 1848, de la Commune.
Il faut rappeler cela. Nos camarades élus en 1936 retournaient à l’usine, le lundi, sans s’en rendre compte, en bleu et il a fallu que le Parti leur explique que désormais ils étaient représentants de la classe ouvrière au Parlement ! Où, comme Charles Michels en premier, ils n’hésitèrent pas à donner du poing face aux provocations des adversaires. Des élus de la lutte des classes pas des rentiers de la collaboration institutionnelle !
Les biographies des 27 martyrs de Châteaubriant parlent d’elle-même. Comme celle de l’enseignant communiste vietnamien Huynh-Khuong An qui avait habité le 15ème. Un engagement conscient, étudié, profond, patriotique, internationaliste, ancré dans la lutte de classe pour le socialisme et surtout organisé par le Parti communiste.
C’est absolument ce dernier point qui explique leur arrestation, leur choix par la bourgeoisie français de les interner, de décapiter le PCF, puis de les livrer aux nazis.
L’émotion avait pleinement sa place pour les camarades et compagnons immédiats et contemporains de leur combat. Elle l’a encore pour nous. Le sacrifice si fort de nos 27 camarades a été pendant toute la guerre, et est encore 80 ans après un objet légitime et profond de célébration.
N’oublions jamais cependant le sens politique de leur engagement politique jusqu’à la mort alors que la Résistance s’amorçait à peine, dispersée, que la classe bourgeoise se partageant entre l’attentisme, la collaboration avec l’Allemagne ou le pari du parrainage impérialiste anglo-américain. Le Parti communiste, seul, dès l’appel du 10 juillet 1940 de Jacques Duclos et Maurice Thorez, a analysé et diffusé, autant que possible, une analyse anticapitaliste du désastre français de 1940. Les forces du sabotage et de la soumission ont préparé la défaite. Les travailleurs et tout le peuple de France se retrouvent démunis, sans repères, sans organisation, sauf ce qui, dans ces heures de désarroi, reste du Parti communiste. Avec tout ce qu’il a mis en œuvre dans l’antifascisme.
Communistes, nous savons que le courage, le sacrifice, l’intelligence dans l’action ne sont pas notre monopole ! Bien d’autres, d’autres obédiences, ont manifesté dans la Résistance un courage extraordinaire jusqu’à la résistance à la torture, à la déportation, à la mort.
Mais, comme je l’ai dit, les capitalistes ne se sont pas trompés en attaquant la tête du PCF et de la CGT révolutionnaire, avant même le déploiement organisé national d’une résistance communiste anti-allemande. L’adversité revancharde notamment des socio-démocrates, la mobilisation militaire, l’incompréhension du pacte germano-soviétique, ont porté un rude coup à notre parti dans cette phase critique mais décisive.
Nos camarades ont tenu bon dans leur engagement de classe, nécessairement patriotique. C’est cela, sans doute, sue nous devons valoriser dans la commémoration, loin des rituels et des récupérations.
Les dernières lettres, les derniers mots des 27, inscrits sur les palissades du camp de Noisiel, récupérées héroïquement par d’autres camarades qui allaient payer cher aussi, malgré le soutien massif de la population : ces lettres ne sont pas que des messages personnels, extrêmement émouvants. Ils sont des professions de lutte, des ferments de la résistance à venir, ultime jusqu’à la révolution sociale.
Aussi, nous n’adhérerons jamais au message des professionnels de la « mémoire » qui s’efforcent d’effacer la nature profonde des engagements qui ont conduit au martyre. Quelle odieuse caricature que la récupération par Sarkozy, en vue des écoliers, de la lettre de Guy Môcquet ! Et des plaques et des fleurs et des colloques par tous ces politiciens notamment à la ville de Paris pour mieux diluer et effacer les motivations et les conditions les plus profondes des luttes de nos camarades.
Si nous devons pleurer, c’est avant tout pour reconstruire l’espoir, mobilisateur des masses, de la classe laborieuse, de la nation française, une perspective historiquement et actuellement partagée par nos collègues et camarades étrangers, souvent héroïquement.
L’histoire, ce qu’il appelle la « mémoire » est objet de la lutte des classes !
Dans les derniers messages des 27, ne laissons pas effacer :
« Ma dernière pensée s’en va vers vous ; tout d’abord vers vous, mes chères amours de ma vie, et puis au grand idéal de ma vie. Mes deux chères amours de ma vie, du courage ! Vous me le jurez. Vive la France ! Vivre le prolétariat international » Jean-Pierre Timbaud, dit « Tintin ».
Ne laissons pas effacer que Charles Michels termine son ultime message, à 39 ans, par « Vive la France soviétique ».
Leur sacrifice a construit la résistance populaire, la poursuite de la lutte des classes dans les pires conditions, des alliances et amitiés avec d’autres courants de pensée, validées par le combat et le sacrifice pour l’avenir du peuple de France, l’internationalisme, la liberté et le progrès, la libération de notre pays.
Soyons fiers et méritons d’être les héritiers de ces camarades !
L’instituteur en Loire-Inférieure, poète, ami du PCF, René-Guy Cadou, a écrit ce poème après avoir vu des camarades dirigés vers le peloton d’exécution. Je souhaite vous le lire avant de passer le Chant des partisans.
« Les Fusillés de Châteaubriant »
Ils sont appuyés contre le ciel
Ils sont une trentaine appuyés contre le ciel
Avec toute la vie derrière eux
Ils sont pleins d’étonnement pour leur épaule
Qui est un monument d’amour
Ils n’ont pas de recommandations à se faire
Parce qu’ils ne se quitteront jamais plus
L’un d’eux pense à un petit village
Où il allait à l’école
Un autre est assis à sa table
Et ses amis tiennent ses mains
Ils ne sont déjà plus du pays dont ils rêvent
Ils sont bien au-dessus de ces hommes
Qui les regardent mourir
Il y a entre eux la différence du martyre
Parce que le vent est passé là ils chantent
Et leur seul regret est que ceux
Qui vont les tuer n’entendent pas
Le bruit énorme des paroles
Ils sont exacts au rendez-vous
Ils sont même en avance sur les autres
Pourtant ils disent qu’ils ne sont pas des apôtres
Et que tout est simple
Et que la mort surtout est une chose simple
Puisque toute liberté se survit.
René-Guy Cadou, « Les Fusillés de Châteaubriant », in René-Guy Cadou, Pleine Poitrine
Vive la France, Vive le Parti communiste français, Vive l’internationalisme prolétarien !
Remerciements éternels aux 27 martyrs de Châteaubriant !
Célébration à Tours du 100ème anniversaire du PCF: nous continuons le Parti né en 1920 – Discours d’Emmanuel DANG TRAN
VIDEO PCF-Nous continuons le Parti né en 1920 -Discours d’Emmanuel DANG TRAN
Discours d’Emmanuel DANG TRAN, membre du Conseil national du PCF, à Tours, le 19 décembre 2020, à l’occasion du 100ème anniversaire de la fondation du PCF lors d’une manifestation tenue, envers et contre tout, par des militants et responsables d’organisation du PCF de tout le pays.
Ce n’est un pas un petit symbole que nous commémorons aujourd’hui, c’est un grand symbole que nous célébrons ! Ce n’est pas qu’une plaque que nous venons fleurir. Ce n’est pas qu’un catalogue d’images que nous venons dérouler ! Grâce à Diana K, nous disposons d’une magnifique exposition qui est bien plus que cela et qui servira dans les sections du Parti. C’est encore moins des actes de contrition et de repentance que nous venons faire.
Non, communistes, nous assumons notre histoire. Nous voulons le montrer. Nous voulons montrer que nous continuons et continuerons le Parti communiste français, parti de classe, marxiste, léniniste, né à Tours le 30 décembre 1920, héritier de 1789, de 1871, de toutes les luttes les plus profondes des travailleurs de notre pays, frère des mêmes combats des autres peuples et liés avec eux par l’internationalisme.
Nous assumons notre histoire. Cela ne veut pas dire que nous n’analysons pas les inflexions, parfois les revirements, les erreurs. Nous le faisons de façon parfois radicalement critique, mais en communistes, sans céder à l’idéologie dominante hargneuse hier, bêtifiante aujourd’hui, toujours animée de la volonté de reléguer dans les oubliettes de l’histoire le dynamisme de la classe ouvrière organisée.
Ce que nous voulons continuer est plus fort. Nous ne sommes pas là pour récupérer quelques droits d’auteur sur des images jaunies.
Dans les années 1990, un « dirigeant » intellectuel du PCF expliquait que, dans « PCF », toutes les lettres étaient fausses. « Parti », c’était la division. « Communiste », c’était le passé irrémédiablement relégué. « Français », c’était contre l’Europe. Ceux qui l’ont suivi n’ont pas de raisons de fêter le 100ème anniversaire ! Même si désormais, la question du nom, supposé oublié, ne se pose plus.
Mais il y a deux ans, camarades, nous nous sommes vu imposer, sans aucune concertation, un logo ridicule, qui, remplaçant la faucille et le marteau des travailleurs, représente un machin et soi-disant une feuillée. Il a été copié d’une campagne de publicité dont, aujourd’hui, je tairai, par décence, l’origine. Symbole ? Nous n’acceptons pas ces humiliations !
Chers camarades, cet anniversaire nous replonge dans le trajet communiste de générations de communistes. Devenir communiste, hier comme aujourd’hui, n’a rien de naturel, d’héréditaire (sauf pour certains dirigeants élus !). Les congressistes de 1920 ne savaient pas en 1914 qu’ils deviendraient communistes ! Sans partir à la guerre, « fleur au fusil », même déjà militants socialistes, pour certains d’eux, ils n’analysaient pas la guerre comme impérialiste. Dans l’Internationale socialiste, Lénine était ultra-minoritaire. La Révolution d’Octobre n’a pas eu en France, dans les tranchées ou dans les usines, un écho immédiat. La trahison de la social-démocratie européenne s’est vue plus tard, quand détruits, exploités, sans aucune reconnaissance, les travailleurs et combattants ont progressivement rencontré l’immense espoir et la réalité révolutionnaire incroyable issus de Russie.
Ce chemin a été progressif entre 1918 et 1920 jusqu’à l’adoption des 21 conditions de l’adhésion à la 3ème Internationale, pour des militants de « base » comme pour des dirigeants socialistes chevronnés. Pour beaucoup de camarades des générations ultérieures, cela s’est passé de la même façon. On devient communiste parce que l’on comprend, au contact de collègues, de voisins, que l’action organisée dans la lutte des classes permet d’avancer vers un monde plus juste, un monde meilleur, aussi vers un avantage et une dignité personnels immédiats.
Quel autre parti que le Parti communiste est allé, avec ses membres ouvriers, vers les ouvriers des usines Citroën, dans les années 60, avec des tracts en 4 langues, contre l’exploiteur ?
Le parti de type nouveau, révolutionnaire, qui a rompu avec le crétinisme électoraliste, qui a placé au centre la lutte des classes et l’organisation politique, sur le lieu de l’exploitation, des travailleurs, qui a fonctionné sur le mode du centralisme démocratique, n’est pas dépassé !
Chers camarades, aujourd’hui, nous célébrons le Parti des grandes conquêtes sociales et démocratiques de la classe ouvrière et du peuple de France au 20ème siècle.
A partir de 1920, le mouvement progressiste s’est peu à peu confondu avec le Parti communiste. La social-démocratie a changé de rôle, en restant encore liée, un temps, de moins en moins, à la classe ouvrière. De réformiste, elle est devenue le cordon sanitaire contre les communistes et les révolutionnaires.
1936, 1945 : l’action des communistes est déterminante dans les nationalisations démocratiques, le statut des travailleurs, la sécurité sociale. On perle beaucoup du CNR et de son programme. Je pense qu’on en parle mal vis-à-vis du rôle central du PCF, de son action dans la résistance, du poids de l’Union soviétique dans l’antifascisme. Il y a eu des patriotes progressistes, remarquables de courage dans la résistance, parmi les conservateurs ou les libéraux. Mais qui peut imaginer que De Gaulle, dans son appel de 1940 à sauver l’impérialisme français, a jamais songé à établir une assurance maladie en France ? L’analyse décisive, précédant l’action, le maintien périlleux, héroïque de l’organisation communiste en 1939 et 1940, l’appel du 10 juillet 1940 de Jacques Duclos et Maurice Thorez ont porté ces conquêtes formidables.
Nous ne laisserons jamais dire que notre parti d’avant-garde n’a pas été aussi à l’avant-garde sur les questions dites aujourd’hui « de société ». Le PCF a présenté, dès 1925, des femmes aux élections municipales alors qu’elles n’étaient pas éligibles. Il a été en première ligne pour leur droit de vote en 1944. Un panneau de notre exposition souligne l’intervention remarquable et tonitruante de Clara Zetkin au Congrès de Tours.
C’est le parti de la fraternité ouvrière quelle que soit l’origine des travailleurs, le parti qu’ont rejoint tant d’immigrés persécutés dans la Résistance ! L’analyse était juste et demeure juste. Le système économique d’exploitation de notre société est le capitalisme. Il se sert de toutes les autres formes de domination préexistantes ou parallèles pour son profit. Les batailles pour l’émancipation des uns et des autres opprimés passent nécessairement par la lutte contre le capitalisme, par un parti communiste de classe.
Dès le congrès de Tours, et avant, dès les textes de Lénine dénonçant le colonialisme, forme de l’impérialisme, la lutte pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes a été au cœur de nos combats. Un panneau de l’exposition reprend l’intervention du camarade indochinois Ho Chi Minh. Une des premières batailles du nouveau PCF fut l’opposition, seul contre tous, à la guerre du Rif. La solidarité internationaliste a toujours été et reste au cœur de notre engagement. Avec tous les peuples, mais citons les peuples cubain et palestinien. La défense du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes vaut aussi pour le peuple français face à l’Europe supranationale du capital que Lénine condamnait déjà, « les Etats-Unis d’Europe » comme une organisation d’oppression antipopulaire.
Beaucoup d’entre nous ont au cœur les batailles pour la paix en Algérie, contre les crimes de l’OAS. Pour une jeune employée des chèques postaux, 24 ans, juste montée à Paris, découvrant la fraternité de la lutte, l’action pour les revendications sociale et la lutte pour la paix étaient indissociables. Anne-Claude Godeau fait partie des 9 assassinés de Charonne par la police impérialiste de Papon et De Gaulle.
Le PCF, c’est aussi le parti de la culture, de la pensée, de la science et de la raison. La Colombe de Picasso, mais pas seulement ! Cette aventure, liée à la matérialité de l’espoir de la Révolution, au souffle de l’organisation ouvrière, ne peut se limiter à quelques images. Aujourd’hui, au temps de la peur organisée, des annonces apocalyptiques, dignes des pires superstitions intéressées ; propagées par le capital, la recherche du progrès et de la rationalité qui ont été au centre du mouvement communiste – spoutnik ! ou même Pif Gadget ! – ne doit absolument pas être abandonnée. C’est une part entière de l’engagement que nous voulons continuer.
Le temps des conquêtes s’est éteint peu à peu. Avec le recul de l’Union soviétique que nous ne cessons d’analyser, avec l’Union de la gauche en France, avec l’illusion réformiste de l’Eurocommunisme, avec la banalisation progressive dans le jeu politicien de notre parti qui, depuis les années 1990 est devenu un reniement ouvert par la « tête ».
Nous ne mesurons pas encore à quel point la victoire de la contre-révolution en 1989 a ouvert une période de sombres régressions dans le monde et en France. Le PCF, nos organisations sœurs, syndicales et associatives, ont fini au fil du 20ème siècle, par porter tous les acquis sociaux et démocratiques. Notre recul, jusqu’au quasi-effacement, n’a pas seulement conduit à la remise en cause des conquêtes dont notre parti a été le premier artisan mais il a ouvert aussi à une terrible remise en cause de tous les acquis démocratiques, même les plus anciens, de la démocratie bourgeoise. Nous sommes en train de le vivre terriblement avec le grand bond en avant de la dictature du capital au nom du Covid.
Parti de conquête, nous sommes aussi le Parti de la Résistance et c’est, malheureusement, ce que nous pouvons imaginer être dans un proche avenir !
Avant 1914, aucun des pays impérialistes qui se ont engagés dans la guerre n’imaginait en sortir aussi ruinés. En 1939/40, nous nous sommes retrouvés seuls ! En 1933/34, mais dans un seul pays, une politique de peur et d’intimidation systématiques s’est jetée sur nos camarades en premier.
Dans les mois qui viennent, viendront s’ajouter aux 800000 nouveaux chômeurs des millions d’autres, aux privations de liberté les plus inimaginables un flicage de la pensée de tous les instants, un redoublement de la casse des services publics. Une casse des retraites encore plus violente que celle prévue en 2018 est en préparation avec la faillite organisée de la Sécu. L’argent factice coule à flots pour redistribuer encore davantage les vraies richesses, créées par le travail, vers les rentiers transnationaux.
Résistance ! Camarades ! Résistance !
Pour l’accès aux biens fondamentaux, logement, énergie, eau dont les tarifs risquent d’exploser aux dépens des travailleurs. Songeons qu’ils sont sur le point de privatiser EDF, après avoir liquidé GDF ! EDF, nous devons à Marcel Paul, ministre communiste, déporté à Buchenwald, résistant communiste au cœur du camp de la mort, sa création et son développement au service du pays !
L’énumération des batailles à venir serait trop longue. Ce n’est pas l’objet direct de notre commémoration. Mais c’est bien son objectif aussi.
Le PCF n’est pas un parti comme les autres. C’est un parti qui refuse la collaboration de classe. C’est un Parti qui se doit de mobiliser au cœur de la classe ouvrière, de la paysannerie, des couches intellectuelles.
C’est un parti fondamentalement internationaliste qui n’acceptera jamais les diktats de l’impérialisme, qu’il soit américain, allemand, français ou européen. Nous sommes contre l’UE du capital et contre son instrument de répression économique, l’euro. C’est un parti qui se bat contre la guerre impérialiste en toute circonstance, qui doit se battre pour le désarmement et, notamment pour le désarmement nucléaire unilatéral de la France.
Nous sommes un parti pour qui, et c’est une rupture fondamentale du congrès de Tours, les élections sont parfois un moyen, jamais une fin.
C’est un parti révolutionnaire dont la perspective est la victoire sur le capitalisme et l’établissement du socialisme.
Et c’est pour tout cela que nous sommes les premiers défenseurs des libertés !
Camarades, dans les jours et les semaines qui viennent, nous allons propager ce message : il y a des communistes qui entendent continuer, renforcer le Parti communiste né à Tours en 1920 et sur ces bases ! Nous allons le propager par tous les moyens, en tenant compte des contraintes du moment. Jour après jour d’ici le 30 décembre, date anniversaire. Nous allons le propager dans les sections et fédérations du Parti, au moyen, notamment, de l’exposition. La carte 1921 a été la première du nouveau parti. Une carte 2021 en commémorera le centenaire.
Nous allons animer le débat du 39ème congrès du PCF que la direction veut engager en le précédant d’une candidature, 15 mois avant, à l’élection que nous avons toujours le plus condamnée. Nous allons le propager en direction de camarades d’autres pays, dont les expériences nous sont bien utiles.
L’idéologie dominante est plus dominante que jamais. Le mouvement communiste et le PCF sont très faibles ! Il y a un lien. Il y a des causes. Nous allons tout faire pour les surmonter avec modestie, lucidité mais avec détermination !
Prolétaires de tous les pays, unissons-nous !
Vive l’internationalisme prolétarien !
Vive le Parti communiste français !
PCF : situation – positions – réunions du Conseil national (7 novembre – 12 décembre 2020)
Par Emmanuel DANG TRAN, membre du Conseil national du PCF (fédération de Paris), 18 décembre 2020
Notre pays connaît une attaque capitaliste sans précédent contre les acquis sociaux et démocratiques, contre les libertés fondamentales, contre des pans utiles de l’économie. Le pire est encore à venir. Et notre CN est convoqué pour étudier un calendrier électoral sinon électoraliste ! C’est lamentable ! Plus grave encore, on met au centre, 17 mois avant, l’élection que nous condamnons le plus : l’élection présidentielle ! C’est vraiment le contraire du Parti né à Tours en 1920 !
Au dernier CN, j’étais pour que le congrès soit reporté fin 2021, mais justement pour que l’année ne soit pas polluée par les calculs électoraux, que les communistes puissent se rononcer en connaissance de la situation politique et, surtout, qu’il ait eu le débat de fond sur les orientations politiques.
J’ai voté contre le calendrier proposé. En 1969, la candidature de Duclos a été décidée quelques semaines avant.
S’imaginer « sauver le Parti » par la loterie électorale est une illusion. Les 20 dernières années nous l’ont bien montré. La priorité devrait être d’adopter les positions de rupture de fond qui entretiennent la lutte des classes.
L’an dernier, aux européennes, la liste Brossat a obtenu le plus mauvais résultat électoral de toute l’histoire du Parti. L’acceptation de l’intégration européenne [la condamnation du Brexit], à l’opposé de nos positions historiques, en sont des causes. Cette année, l’UE profite du Covid pour resserrer l’étau sur les peuples et les démocraties nationales avec le pacte budgétaire. Pour les communistes, ce devrait être inacceptable. Et la bataille contre l’euro devrait être reprise.
Placer le changement politique dans une union et une victoire électorale de la « gauche+EELV » est plus que jamais inconcevable dans la période. Des appels communs sur les retraites avec ceux qui ont ruiné le financement de la sécurité sociale ? Des alliances derrière des « socio »-libéraux dans les grandes villes aux municipales ? Comment reconstituer un parti et même un vote communistes utiles pour les travailleurs avec cela ?
Je voudrais faire une mention spéciale pour EELV (qui ne vaut pas pour tous les « écolos »). Ce n’est pas un parti de gauche qui a dérivé vers la collaboration de classe ou le « populisme ». C’est un petit ensemble disparate, pro-UE par définition, réunissant principalement différents profils opportunistes qui servent l’écrasante propagande du capitalisme « vert » que nous subissons et l’ensemble de l’idéologie dominante, notamment sur les questions sociétales. EELV ne peut pas constituer un partenaire d’alliances pour le Parti.
Communistes, nous nous battons, en fait « d’écologie », pour une gestion des ressources et des risques naturels allant vers la protection et l’amélioration du cadre de vie de l’Humanité. Dans cette conception, nous n’avons aucune raison, même de façon « alternative », de rentrer dans la campagne de dramatisation catastrophiste mondiale développée par le capitalisme sur le climat et le risque « réchauffement ». L’omniprésente propagande apocalyptique ne vise que trop clairement à détruire de la valeur, à recréer des marges de profits sur des activités ne répondant à aucun besoin, à développer des politiques autoritaires, intrusives, au nom, notamment, « d’experts », comme, aujourd’hui pour le confinement au nom du Covid.
Sur le confinement, je n’ai pas pu m’exprimer au CN de novembre [le logiciel de visio ayant « planté » toute l’après-midi]. Ce qui me semble fondamental, c’est de découpler les buts antisociaux et antidémocratiques de la politique du pouvoir de la question sanitaire qui les prétexte. Covid ou pas Covid, le gouvernement, comme ceux des autres pays de l’UE, ont poursuivi leur politique de destruction de l’offre de santé publique : 800 millions d’euros de moins pour l’hôpital, fermeture de lits – notamment en gériatrie ! -, application de la loi Buzyn et … pas un lit de réanimation en plus alors que, chaque fin d’année, notre système connaît une dangereuse saturation. Ce n’est pas une politique « d’incapables » mais c’est un choix politique.
Sur le plan sanitaire, le confinement (illusoirement « généralisé » et non la mise à l’abri des personnes « vulnérables » le temps des pics épidémiques) commence aussi à donner ses résultats désastreux, avec les retards de soins et de dépistage, les gens qui n’ont plus osé se faire soigner, l’isolement notamment des vieux, les dégâts psychiatriques. Le confinement, comme alertent nombre de médecins, va conduire à une baisse de l’espérance de vie. Son effet sur le Covid est indémontrable et indémontré comme en témoignent les chiffres parfaitement contradictoires des « experts » au service du gouvernement.
En fait, la quasi-totalité des 14,3 milliards d’euros engagés aux dépens de l’assurance maladie a servi à alimenter la panique et la peur et non à soigner. Des millions de tests, deux millions par semaine, au prix fort, peu fiables, poussés au maximum pour être « positifs » et montrer une progression du Covid. Des dizaines de millions de masques pour établir la peur et la méfiance dans toute la société mais pas assez de masques de qualité dans les hôpitaux contre notamment les maladies nosocomiales.
Aussi venir appuyer le confinement, voire en demander plus (!) comme l’a fait Fabien Roussel, c’est cautionner le prétexte qui sert et servira, dans la lutte idéologique, à une purge sociale et économique inédite du capital et à une remise en cause des libertés fondamentales, en France comme dans la plupart des pays capitalistes. C’est cautionner aussi la dictature des experts qui menace d’une manière nouvelle les acquis démocratiques et prépare de nouvelles formes de répression. Cette position est irresponsable pour le Parti communiste français. Au lieu de cela, nous devrions, avec des faits et des arguments rigoureux, face à la chape de la propagande, tenter de raisonner la peur, remettre en cause le confinement et mobiliser pour la levée immédiate de ses éléments les plus évidemment absurdes (sur le plan sanitaire) et liberticides comme le couvre-feu, les masques en plein-air, les attestations, les interdictions de réunion etc.
Osons être à contre-courant de l’idéologie dominante, encore plus dans un moment aussi critique ! Macron est mandaté par le grand capital non pour poursuivre une guerre contre un virus mais une guerre contre les travailleurs et le peuple. Aux communistes, avec d’autres, de faire monter la Résistance !
Des millions de citoyens ne sont pas loin de se mobiliser pour la défense des libertés fondamentales. Des dizaines de millions d’autres, désinformés, intimidés, attendent des voies pour sortir de la spirale de la peur. A l’inverse, le pouvoir joue sur les peurs irrationnelles de certains, sur l’opportunisme d’autres, sur la peur des sanctions administratives de ses cadres, sur le suivisme automatique des responsables politiques opportunistes pour qui le choix de la peur est plus profitable que celui de la raison et de la vérité.
Bénéficiant d’un rapport de force favorable comme jamais, le régime et ses collaborateurs peuvent se permettre de confondre leurs différentes attaques contre les libertés. A nous d’éviter les confusions néfastes ! Les projets de loi vicieux sur « la sécurité globale « ou « contre le séparatisme » renforcent à la fois le système de répression et de division de la société en même temps qu’ils offrent le terrain de l’opposition à des complices objectifs du pouvoir. La grande majorité des manifestants du 28 novembre s’est opposée en bloc à toutes les mesures sécuritaires et liberticides, à commencer par celles prétextées par le Covid, comme elle a voulu montrer, avant une attaque antisociale sans précédent, sa capacité de mobilisation. Ce mouvement ne saurait être résumé, canalisé par des débats hors-sol et hors du temps, manipulés par l’idéologie dominante mondialiste, sur le rôle de la police (qui exerce une violence pour le compte du pouvoir en place par définition). Le problème immédiat, c’est l’extension des dispositifs de répression, de surveillance de la vie privée, la privatisation de la sécurité, l’utilisation de la police nationale, de plus en plus détournée de ses missions publiques, depuis Sarkozy et Valls, et non son existence ou sa nature.
Le projet de loi contre le « séparatisme » confond de façon indécente l’intégration souhaitable du culte musulman dans la loi de 1905 et une assimilation, à peine voilée, scandaleuse, de nos camarades, amis, collègues, voisins supposés musulmans au « séparatisme » sinon au terrorisme. Ces agressions délibérées du pouvoir ne visent qu’à semer la division dans la classe ouvrière. Notre réponse ne saurait de rentrer dans leurs jeux, notamment en appuyant le communautarisme (qui a le droit d’exister comme projet politique mais auquel, communistes, nous nous opposons), ou, encore pire, en s’agenouillant devant les directives mondiales racialistes, ségrégationnistes des « Black Lives Matter » qui se situent à l’exact opposé de tout notre combat politique historique communiste contre le racisme. Egalité entre les hommes ! Un homme une voix ! Honte à nos dirigeants qui, par suivisme, par opportunisme se sont agenouillés devant ces conceptions racistes du monde! Pour une fois, le slogan, qu’en général je n’apprécie guère, a résonné à mes oreilles : « l’humain d’abord ». Mais surtout, plus que jamais, fraternité dans la lutte des classes des travailleurs de France quelle que soit leur origine ! Dans la lignée de la main tendue aux croyants par Maurice Thorez.
Je reviens au PCF. Dans cette période d’affrontement idéologique aussi dure que nous n’en avons pas vécue, camarades de moins de 80 ans, lorsque la direction de notre parti accepte tout à la fois l’intégration dans l’UE supranationale du capital, la perspective politique dans l’union avec la « gauche » et les « écologistes » au service du régime, qui ne représentant aucune force sociale travailleuse positive pour notre pays, le dogme capitaliste de l’apocalypse climatique, le confinement au nom du Covid qui va servir, pour des années, à faire accepter les pires sacrifices sociaux et économiques, et qui s’agenouille devant le racisme propagé par Facebook, Twitter et consorts : ils ne reste pratiquement aucune latitude pour être utile au peuple travailleur ! Même, j’en ris, avec une hypothétique candidature 17 mois en avance à l’élection présidentielle ! Un monsieur+ ou une madame + du réformisme ?
Nos économistes réclament de la création monétaire factice depuis des années. Ils sont comblés comme jamais, sur la base d’une destruction de la création de richesse réelle sans précédent en temps de paix. Comme ils ne sont ni la tête de la BCE, même pas à la tête de la Banque de France, il y a fort à parier que le pouvoir a prévu de faire le plus cher possible aux travailleurs, aux petits épargnants, à certains petits patrons même, les dettes abyssales créées dans les comptes de l’Etat, de la Sécurité sociale etc. Casse des prestations, inflation sélective sur les biens essentiels, pourquoi pas au nom du climat, impôts nouveaux, baisse des salaires et des retraites, dans un temps attendu de chômage de masse : voilà ce qui nous attend et à quoi nous devons répondre fermement, en tant que communistes.
En refusant la dictature de l’euro et de la BCE, qui prive d’abord ce qui reste de notre démocratie nationale de toute prise sur ces choix monétaires mortifères. Les positions de I. Brossat contre le Brexit populaire, celles de F. Wurtz dans l’Huma-dimanche plus européistes que celles de feu Giscard, sont inacceptables pour notre parti, comme la participation d’André Chassaigne à une assemblée parlementaire germano-européo-antifrançaise (et anti-allemande) !
La « Sécurité emploi formation » (SEF) a été le projet central dans campagnes présidentielles de Robert Hue. Il vaut mieux se répéter que se contredire, peut-être ! Je n’ai jamais adhéré à cette proposition floue. La sécurité sociale, chacune de ses branches, sur un mode qui n’est pas socialiste, a été conquise solidairement face au patronat, face à chaque risque « assurantiel » : santé, vieillesse, accidents du travail. En aucune manière, nous ne devons fragiliser cet édifice menacé. La SEF contribue à nier l’origine du chômage en régime capitaliste. C’est une illusion très dangereuse. Oui battons-nous – et c’est d’actualité – pour l’assurance chômage qui met à contribution les patrons, pour la formation initiale, continue et professionnelle. Mais, camarades, arrêtez de vous prendre pour les dirigeants d’un Etat socialiste ! Dans cette nouvelle période, cette proposition est d’autant plus négative qu’elle alimente la propagande de la « gauche de collaboration » pour l’institution d’un revenu minimum universel qui arasera toutes les prestations sociales existantes et reléguera, hors de la lutte des classes, des pans entiers, abandonnés, de notre peuple.
Aujourd’hui, ce que le Parti communiste français doit produire et diffuser, c’est une ligne de résistance, dans la lignée du Parti né à Tours il y a 100 ans
Résistance, je le répète encore, contre le schéma politicard des alliances avec les servants de « gauche » de la bourgeoisie, justement ceux que nos anciens surent repousser. Et Blum était autrement plus cultivé que Macron ou Mélenchon !
Résistance contre la dictature transnationale du capital via l’UE, mais aussi à travers une mauvaise version du « multilatéralisme », qui n’est qu’un accompagnement des oppositions et arrangements entre les impérialismes principaux.
Résistance contre les prévaricateurs qui lorgnent sur les petits biens de nos travailleurs : une maison à saisir, un impôt à élever, un chantage à l’internement en EHPAD !
Résistance contre les mesures antisociales déjà annoncées, comme le prolongement de la CADES, la casse de l’assurance chômage, la poursuite de la purge de l’hôpital public ou des centres de santé, un comble, alors qu’on a fait applaudir hypocritement les soignants par millions en début d’année.
Résistance contre la finance ! Avec des exigences précises de nationalisations, celles qui correspondent à un rapport de force et non à une affirmation en l’air : les laboratoires pharmaceutiques, les grandes banques, les grands groupes d’Ehpad qui se repaissent de l’argent de nos vieux qu’ils euthanasient.
Résistance pour les services publics sur les bases, encore importantes qu’il nous reste. La nécessité de la défense du service postal est apparue comme jamais depuis des années à l’occasion du confinement. C’est la base d’un affrontement face à Amazon. La lutte contre le démantèlement d’EDF est capitale. Nous l’avons engagée, certaines organisations du PCF, dès le début de l’année. Après les défaites successives, mais conscients du rapport de force qui demeure, battons-nous mordicus pour le service public SNCF, comme pour le service public RATP en Ile-de-France, face à la logique de la « concurrence » et de la privatisation.
Résistance pour les salaires, la production en France pour les habitants de la France (et des échanges mutuellement avantageux) ! Il est inadmissible de laisser le capital et l’Etat, avec l’UE et les spéculateurs mondialistes, tout prétexte confondu, liquider notre agriculture, la filière fruits, comme la filière viande, comme la filière sucre ! Il est inadmissible que notre pays, historiquement pionnier de l’industrie automobile, importe plus la moitié des véhicules vendus.
Résistance ! C’est aussi le mot qui me vient pour notre éduction et notre culture face aux démolisseurs tels que Blanquer ou Vallaud-Belkacem ! Non le Bac, ce n’est pas pour se vendre au rabais à des employeurs peu instruits, c’est pour ouvrir à la connaissance, à la culture, à la construction d’une France internationaliste dans un monde de progrès !
Oui, nous sommes communistes, 100 ans après ! Oui, nous sommes conscients de ce que le léninisme, après le marxisme et l’héritage d’Engels, nous ont apporté. Critiques mais reconnaissants, nous saluons l’œuvre de nos camarades soviétiques et celle des camarades du monde entier, de la RDA, du Vietnam, de Cuba etc.
L’idéologie dominante est plus dominante que jamais. Le PCF est plus faible que jamais. Permettez-moi de vous dire qu’il y a un lien !
Dans la suite de nos camarades qui ont fait le choix révolutionnaire en 1920, meurtris par la guerre mondiale, dans la suite de tous nos camarades qui en « ont pris plein la gueule » dans leurs usines, leurs mines, leurs champs ou leurs administrations, dans la suite de nos camarades qui se sont levés pour l’indépendance de la France dans les années 40, dans la suite de nos camarades qui ont toujours répondu à l’appel de l’internationalisme prolétarien contre le racisme et les guerres coloniales,
En décembre 2020, le PCF doit avoir la tête haute et être plus communiste que jamais !