L’opposition au TSCG, prétexte à une recomposition d’une « gauche de la gauche » pro-UE ?
Certains comme Eva Joly ou Jean-Vincent Placé défendent avec constance le projet d’une plus grande intégration dans l’UE, d’une Europe fédérale, « sociale ». Ils en ont le droit. Ils sont clairs.
Jean-Luc Mélenchon a été un des hérauts du PS dans la défense de Maastricht en 1992. Avec emphase et arrogance contre les communistes, il défendait ce Traité comme un « bon compromis de gauche » depuis son fauteuil sénatorial. Il n’a évidemment pas changé d’avis. Dans son opuscule « Qu’ils s’en aillent tous » de 2011, page 85, il pleure le refus de Chirac et Jospin d’accepter « l’offre allemande d’un parlement souverain à nos deux pays ». « Quel horizon concret de mon fédéralisme européen » larmoie-t-il. Ces positions profondes, qui l’amènent à tendre la main à Cohn-Bendit, ne l’empêchent pas de tenir une posture anti-européenne quand il s’agit de capter l’électorat communiste.
Du côté de la direction du PCF, le revirement s’est produit, sans ou plutôt contre les communistes, après l’abandon de la campagne contre le Traité d’Amsterdam adopté par Jospin en 1998 ; encore plus avec l’adhésion au Parti de la gauche européenne, financée par la commission européenne et intégrant dans ses statuts la loyauté aux traités de l’UE du capital. Le PGE a désigné en 2010 Pierre Laurent comme président. Ce n’est pas un hasard avant les batailles majeures qui se préparent en France. Mais en 2005, contre le traité constitutionnel, les communistes avaient spontanément retrouvé leurs positions de toujours contre l’Europe des trusts.
En 2012, tous ces politiciens, de bonne ou mauvaise foi, comme les académiciens de « gauche » des fondations ATTAC ou Copernic, ont voulu faire croire, primo que François Hollande renégocierait le TSCG, secundo que le TSCG était renégociable et l’UE du capital amendable. Voilà que ces candides découvrent qu’il n’en sera rien et se lancent, ensemble, dans une croisade contre le TSCG, qui n’est rien qu’un instrument politique conjoncturel, une resucée des critères de Maastricht. Les élections sont passées, Hollande est bien élu, canalisons à qui mieux mieux l’opposition anticapitaliste, donc anti-UE, d’une nouvelle façon ! Fabius était bien contre le TCE. Hamon, Montebourg exhibent leurs doutes sur le TSCG.
La perspective hypocrite de recomposition à gauche, éliminant en particulier le point de vue communiste, se fait de plus en plus claire. Front de gauche, groupe parlementaire commun avec les élus PCF et Verts entre 2007 et 2012, maintenant posture commune anti-TSCG mais pro-UE : voilà qui en sont les prémisses.
Communistes, nous ne nous laisserons pas duper ! Non au TSCG, non à l’euro, non à l’UE ! Nous sommes au moins 55% depuis 2005 à l’avoir exprimé ! Et Oui au PCF et toutes ses positions historiques contre l’UE du capital, l’euro et l’atlantisme !