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Le revenu universel de Benoît Hamon : une attaque déguisée contre la sécurité sociale

Présenté comme un marqueur de gauche, le revenu universel de Benoît Hamon constitue un véritable cheval de Troie de la remise en cause de la sécurité sociale et de l’ensemble du système de protection sociale.

Le revenu universel suppose de verser tous les mois à chaque citoyen un revenu d’un montant identique sans contrepartie et sans conditions de ressources. Cette mesure s’oppose donc à la logique des minimas sociaux qui  dépendent en France des difficultés et des besoins particuliers de chacun.

Cette proposition, aussi bien défendue à gauche qu’à droite (comme Nathalie Kosciusko-Morizet ou Christine Boutin), est aujourd’hui largement associée à Benoît Hamon qui en a fait la mesure phare de son programme. Pour « éradiquer la grande précarité », il propose d’instaurer un revenu universel en trois étapes. Dans un premier temps, il s’agit de verser automatiquement le RSA, revalorisé à 600 euros (+10%), à tous les ayant-droits ainsi qu’aux jeunes de 18-25 ans. Dans un deuxième temps, ce revenu universel sera versé à toute la population. Enfin, dans un troisième temps, il s’agit d’organiser une « grande conférence citoyenne » pour préciser les conditions de mise en œuvre du revenu universel, notamment son financement et son montant – tout en annonçant l’ambition de le porter à 750 euros.

En l’état, le revenu universel constitue un double piège pour les salariés et les citoyens. Pour s’en rendre compte, il suffit de se poser la question de son financement.

Le revenu universel : un moyen de réduire les minimas sociaux

Pour un revenu universel de 600 euros, cette mesure coûterait environ 360 milliards par an (600 x 12 x 50 millions) et il est certain que les financements des minimas sociaux en France seront fusionnés et affectés à cette nouvelle mesure. C’est là le premier piège du revenu universel car, en plus d’être inférieur au seuil de pauvreté (960 euros par mois), la somme prévue (600 euros) se révèle inférieure à ce qu’une personne en situation de précarité pourrait prétendre avec le système actuel de protection sociale. Neuf types de prestations sociales répondent aujourd’hui aux situations de précarité, comme le minimum vieillesse ou l’allocation adulte handicapés qui prévoient toutes les deux une allocation maximale de 800 euros. Par ailleurs, certaines de ces aides sociales peuvent être cumulées avec les prestations sociales, de telle sorte qu’en région parisienne un bénéficiaire du RSA et de l’APL peut prétendre parfois à une allocation supérieure. Derrière ses dehors progressistes, le revenu universel est en réalité une mesure destinée à réduire les minimas sociaux.

Le revenu universel : un moyen de casser la sécurité sociale

Par ailleurs, même en mobilisant l’ensemble des financements réservés aux minimas sociaux (24 milliards d’euros en 2015), on est encore loin du compte. Et ce hic du financement du revenu universel ne fait que s’aggraver dès lors qu’on prévoit, comme Benoit Hamon, d’en porter le montant à 750 euros – il en coûterait alors 450 milliards d’euros. Pour financer sa mesure, Benoît Hamon prévoit de nouvelles recettes issues essentiellement de la lutte contre l’évasion fiscale ou la taxation des robots… Cela serait largement insuffisant et ne peut pas être pris au sérieux de la part d’un ancien ministre socialiste d’un gouvernement champion des cadeaux aux entreprises et aux plus riches. A l’inverse, il paraît évident qu’il lui faudra mobiliser une large partie du budget de la Sécurité sociale (450 milliards). Une éventualité qui correspond d’ailleurs au projet de la fondation Jean Jaurès, dont s’inspire Benoit Hamon, qui prévoit que le revenu universel se substitue aux dépenses d’assurance vieillesse (les retraites) et celles d’assurance maladie (sauf pour les affections de longue durée… ce qui rejoint la proposition de François Fillon). Voilà le deuxième piège du revenu universel : sa mise en œuvre implique nécessairement la fin de notre système actuel de Sécurité sociale, reposant  sur les cotisations et la solidarité entre salariés.

Que le revenu universel séduise autant la gauche social-démocrate que la droite ne doit rien au hasard. Comme le projet de fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, défendu – sans faire trop de bruits – par la quasi-totalité des candidats à la présidentielle, cet alignement nous pousse, plus que jamais, à faire monter le rapport de force pour la défense de la sécurité sociale et faire barrage à sa casse programmée.

 

MR pour PCF Paris 15, février 2017

Les députés communistes grecs (KKE) ont voté contre la ratification de l’Accord de Paris « sur le climat » au Parlement européen

Nous publions le communiqué du 7 octobre 2016 de la délégation du Parti communiste grec (KKE) au Parlement européen (Traduction MlN pour « Solidarité internationale PCF – Vive le PCF »). Les députés européens du KKE expliquent pourquoi ils ont voté contre la ratification de l’Accord de Paris sur le climat (610 pour, 38 contre, 31 abstentions). Le seul député issu du PCF restant, Patrick Le Hyaric, s’est au contraire félicité « d’un vote historique pour lequel le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, a fait le déplacement ».

Accord de Paris sur le climat : un nouveau champ de profit pour les monopoles, au milieu d’une concurrence féroce.

La délégation du KKE au Parlement européen a voté contre la ratification de l’Accord de Paris sur « le changement climatique » en séance plénière du Parlement européen à Strasbourg parce qu’il perpétue les causes des problèmes environnementaux que la voie du développement capitaliste crée et exacerbe.

Dans son explication de vote, la délégation du KKE a insisté sur les points suivants :

« L’Accord de Paris sur le climat est un compromis temporaire entre les centres impérialistes et les pays capitalistes les plus puissants. Il ne cherche pas – pas plus qu’il ne le peut – à répondre aux problèmes environnementaux aigus créés par le mode capitaliste de production, parce qu’il envisage la question environnementale comme un moyen d’accroître les profits des grands groupes, dont le pillage des ressources naturelles a des effets dévastateurs non seulement par leurs émissions polluantes incontrôlées, mais aussi à cause des guerres impérialistes partout dans le monde.

Le cœur de l’Accord réside dans les différents systèmes d’échange des quotas d’émission [de gaz]. Il a été démontré que ces mécanismes d’achat et de vente lucratifs de la pollution elle-même intensifient la dégradation de l’environnement.

Les technologies « vertes » sont destinées à ouvrir de nouveaux champs d’investissement pour les monopoles avec la perspective de profits immenses et rapides, dans un contexte de concurrence intense et dans un secteur où l’UE joue un rôle dominant et pense que ses propres groupes capitalistes bénéficient d’un avantage comparatif. Quand on prétend financer les pays pauvres et les moins avancés en vue d’atteindre les objectifs de l’accord, il ne s’agit de rien d’autre que d’un nouveau moyen pour les groupes capitalistes de pénétrer de nouveaux marchés et de piller encore davantage les peuples et leurs ressources.

Le résultat assuré de cet accord (comme du précédent, à Kyoto, etc.) sera l’aggravation des problèmes environnementaux, de la situation et des conditions de vie des familles des couches populaires.

Seule la socialisation des richesses et des moyens de production, une économie et une société qui ne reposeront pas sur le profit capitaliste, mais sur la satisfaction des besoins des peuples, sont susceptibles de garantir un impact planifié, cohérent et équilibré du travail humain sur la nature et sur l’environnement. Pour cette vie que les travailleurs méritent, il faut qu’ils prennent les rênes de l’économie, fondent leur propre alliance sociale rompant avec la barbarie capitaliste, les monopoles et les unions impérialistes ».

Pays-Bas. Résultat du référendum sur l’accord UE/Ukraine: la population rejette la propagande militariste et le libre-échange néolibéral

Communiqué du Nouveau Parti Communiste des Pays-Bas (NCPN), 9 avril 2016, traduction MlN pour „Solidarité internationale PCF – vivelepcf“ – Voir aussi l’extrait relatif (lien) du texte de congrès « Reconstruisons le parti de classe! – Priorité au rassemblement dans les luttes ». 

En 2005, une part importante de la population néerlandaise avait dit non à la Constitution européenne. Ceci malgré une tentative écrasante des élites, du gouvernement d’alors et de leurs laquais dans les médias, pour amener l’opinion publique au oui.

La même chose se produit actuellement à l’occasion de ce référendum consultatif. Les opposants au traité ont à peine eu droit à la parole. Le super-spéculateur et anticommuniste George Soros a même payé le voyage à de jeunes Ukrainiens aux Pays-Bas pour qu’ils soutiennent le camp du oui. Pourtant malgré ce violent déploiement médiatique, ou peut-être en partie grâce à lui, plus de 61% des électeurs ont décidé de voter contre le traité, avec une participation nettement supérieure à 30%. Les représentants du gouvernement et les dirigeants de « l ‘opposition » unifiée sont sous le choc et la surprise.

Le référendum portait officiellement sur l’accord d’association avec l’Ukraine. Cependant, dès le départ, il a été dévié pour renforcer l’image d’ennemi de la Russie. L’action de l’OTAN, qui ne cesse d’accroître les menaces de guerre, a été ainsi justifiée. La nature du coup d’Etat antidémocratique en Ukraine, commis avec le soutien des fascistes, a été, dès le départ, minimisée et excusée. L’UE a été posée en sauveuse de la démocratie. Pas un mot n’a été dit sur les effets néfastes de cet accord et du plan du FMI pour la majorité de la population, pour les travailleurs.

Une grande majorité de l’électorat ne s’est pas laissée tromper par cette propagande de guerre et a compris que l’accord d’association n’était pas une bonne chose.

Le gouvernement a promis de rediscuter avec Bruxelles, mais il le fait avec une réticence évidente. Rien n’indique qu’il prend en compte le rejet clair du contenu politique de l’accord par le peuple. Le résultat du référendum souligne le progrès de la résistance à l’élargissement agressif et manipulateur de l’UE et à ceux qui font la promotion.

Bien que le camp du «oui» et celui du «non» manquaient d’homogénéité politique, il apparaît qu’un nombre croissant de personnes a voulu donner une leçon au gouvernement et aux partis qui soutiennent sa politique. Le résultat du référendum est un signal clair que, dans une partie de plus en plus grande de la population, l’élite politique n’est plus prise au sérieux. Le résultat peut également nourrir de nouvelles formes de résistance chez les adversaires du traité dans les 27 autres pays de l’UE.

Le NCPN a mené, conjointement avec l’organisation de jeunesse CJB, la campagne contre le traité. Ils continueront de le faire. Ils ont produit du matériel de campagne, des brochures, des articles, dans lesquels les implications du traité pour les travailleurs et les classes dirigeantes en Ukraine ont été exposées. Ont été abordées les implications géopolitiques et les ambitions de l’UE et de l’OTAN que l’accord doit faciliter. Dans nos publications, a été posée la nécessité centrale d’agir contre l’UE capitaliste et les politiques de droite du gouvernement. Le NCPN a organisé le samedi 2 avril une manifestation devant l’ambassade d’Ukraine, à laquelle environ 70 personnes – dont beaucoup de jeunes – ont participé.

La lutte contre la liquidation des droits démocratiques, le démantèlement des services publics, l’abaissement des salaires, des prestations sociales et des pensions connaît une forte impulsion avec le résultat du référendum. C’est pour cela que le pouvoir s’efforce, de toutes les manières possibles, de minimiser le résultat et ses conséquences. Il entend que sa politique de casse sociale, de flexibilisation du travail, de privatisation et de remise en cause des droits démocratiques se poursuive sans contrôle démocratique et avec le moins possible de perturbation. Pour cela, les partis néolibéraux aux Pays-Bas et dans l’UE veulent aller dans la même direction.

Toutefois, le résultat de ce référendum montre clairement qu’il existe un potentiel de briser le front néolibéral. Cette brèche peut être utilisée pour gagner de «vrais emplois», plus de pouvoir d’achat pour les salariés, pour les retraités, une amélioration du secteur public, des transports, des services sanitaires et sociaux. Pour cela, l’opposition à la politique de casse néolibérale doit être sortie des mains des populistes de droite. Par conséquent, nous appelons à:

Renforcer le mouvement ouvrier.
Renforcer le mouvement syndical.
Renforcer le Parti communiste.

La direction du NCPN, le 9 Avril 2016

Le Parti communiste allemand (DKP) quitte le Parti de la gauche européenne (PGE)

Déclaration du Parti communiste allemand, 1er mars 2016, traduite par MlN pour « Solidarité internationale PCF – vivelepcf »

Contre l’Union européenne, pour un travail en commun à gauche

Les délégués du 21ème congrès du Parti communiste allemand (DKP) [réunis en 3ème session] ont décidé le 27 février 2016 que le Parti abandonnait sont statut d’observateur dans le « Parti de la gauche européenne » (PGE). 99 délégués ont voté pour cette résolution, 52 se sont prononcés contre et six se sont abstenus. Le DKP entend à l’avenir mettre l’accent, dans le travail en commun au plan international, sur la recherche de contacts avec les partis frères communistes.

Que le DKP reste observateur ou même devienne membre de plein droit du PGE fait partie depuis des années des questions les plus controversées dans le Parti. Le PGE, comme l’a rappelé une intervention liminaire à la discussion de la résolution, critique certes la politique actuelle de l’UE. Mais, le PGE part de l’analyse qu’il ne s’agit là que d’une déviation du cours, fondamentalement juste pour lui, de l’intégration européenne. Les délégués, par leur décision ont souligné une nouvelle fois que le DKP considère que cette UE ne saurait être amendable. De son point de vue, l’UE est dans sa structure même tournée vers les intérêts des banques et des trusts. Une minorité du Parti a critiqué le retrait du PGE estimant qu’il signifiait un renoncement à la collaboration avec d’autres forces de gauche. Beaucoup d’intervenants sont allés contre cette vision des choses. Pour eux, il ne s’agit pas de savoir s’il on doit travailler avec d’autres forces de gauche. Il s’agit de définir à quoi ce travail doit ressembler : les communistes peuvent-ils s’accorder avec un PGE dont le programme n’envisage pas de dépasser les frontières du capitalisme ? Le DKP milite pour des formes de travail en commun où soient reconnues les différences de vue entre les participants. Il n’entend pas se laisser ôter la possibilité, aussi bien de s’engager dans de larges alliances qu’en même temps aussi, de promouvoir ses propres options progressistes et révolutionnaires.

A l’avenir encore, le DKP entend travailler avec des partis membres du PGE. Il se place dans l’unité d’action dans le combat contre l’exploitation, la remise en cause de la démocratie et la guerre. Il salue chaque initiative qui met en avant les intérêts communs des travailleurs contre les monopoles. Il participe à toute démarche visant au combat commun. Dans les entreprises et les quartiers, dans la rue et dans les conseils municipaux, au niveau national et international, le DKP s’engage dans le combat, dans de vastes alliances, pour les intérêts des travailleurs.