Sur le Mali. Je tiens à saluer l’intervention de Nordine Idir, nouveau secrétaire de la JC, pour son communiqué clair et courageux dénonçant la guerre française. C’est ce type d’intervention que j’aurais aimé entendre ici de la part de la direction du Parti.

Pierre Laurent nous dit que les « vérités d’hier ne sont pas celles d’aujourd’hui… » Les combats des communistes, souvent seuls, courageusement à contre sens, contre les guerres impérialistes, pour l’autodétermination des peuples ne sont pas pour moi à renvoyer dans l’histoire. Malheureusement, ils sont d’une terrible actualité.

Aussi, je n’en reviens pas d’entendre ici des voix pour justifier l’intervention militaire au Mali. Qui peut croire que les motivations de l’Etat français sont autres que les intérêts du capital, notamment le contrôle de mines d’uranium ?

Que Mélenchon trouve les formes de l’intervention « discutables », c’est son problème. Mais pour le PCF, le refus de toute guerre impérialiste n’est pas « discutable ».

La situation nationale est grave, dramatique pour des centaines de milliers de familles. Hier, nous apprenons la suppression programmée de 7500 emplois à Renault. Le gouvernement, représentant l’Etat actionnaire, le ministre Montebourg, n’y voient rien à redire ! Même pas les larmes hypocrites versées sur PSA !

Et le PCF, nous faisons quoi ?

Camarades membres du CN, nous ne sommes pas des enfants de chœur ! Nous ne découvrons rien de la politique du PS et de Hollande…

Je me souviens de certains ici qui jugeaient opportun d’organiser des distributions de tracts pour Hollande…  Mélenchon avait indiqué la voie en se ralliant sur la social-démocratie sans rien demander en échange….avec pour seul argument « battre Sarko ». Nous devons mesurer aujourd’hui le poids des illusions semées hier.

Il est temps de se reprendre. La campagne pour une « alternative à l’austérité » ne répond pas à l’urgence de la situation.

Il est inadmissible qu’elle soit décidée en dehors du Parti. Le PCF a encore le droit de s’exprimer en tant que tel, de lancer des grandes campagnes sans en référer aux groupuscules du Front de gauche. Par exemple pour la nationalisation de secteurs cruciaux de l’économie comme l’automobile. Nationalisation intégrale en l’occurrence : les demi-mesures ne fonctionnent pas. Renault en est  la preuve.

La distance entre l’action des communistes et le congrès est terriblement révélatrice.

Les communistes ont voté, comme ils ont pu. Le texte de la direction nationale « Rallumer les étoiles » a obtenu officiellement 24.334 voix sur 63.033 cotisants à jour et 140.000 adhérents déclarés. Je vous laisse faire le pourcentage. Quel engouement !

En 2008, lors du dernier congrès, on déclarait 79.000 cotisants. En 2013, 16.000 de moins ! Comme d’autres camarades, je cherche la vague d’adhésions Front de Gauche, même couleur rose fluo !!!

En aucun cas la direction nationale ne peut se prévaloir d’une légitimité. Ces résultats confirment le grand malaise chez beaucoup de camarades. Cela devrait nous inquiéter tous au plus haut point.

La « base commune » pour le congrès n’a vraiment rien de « commun ». Ce texte est complètement inamendable. A quoi sert-il sinon à faire diversion, à distraire les communistes pendant que les vraies décisions sont prises ?

Sans même l’avis du Conseil national, en pleine préparation du Congrès, on décide ainsi de supprimer le marteau et la faucille de la carte du Parti. A la place : le logo du PARTI DE LA GAUCHE EUROPEENNE!

La question est loin d’être anodine. Mais la décision et le débat échappent complètement aux communistes et au CN ! Je demande à ceux qui sont à l’origine de cette décision d’assumer leur choix. On ne peut pas avoir toujours à la bouche le mot « démocratie » et ne jamais s’y tenir dans le Parti.

Si changement il doit y avoir, il ne peut se faire qu’après un débat à tous les niveaux et avec une grande consultation nationale.

Pour 2013, je demande qu’une carte « normale » du Parti soit rééditée. Le coût des cartes « étoilées » pourrait être déduit de la contribution du PCF au Front de gauche !

Concernant le PGE, je rappelle que les communistes français n’y sont pas adhérents à titre individuel. Cela ne peut pas figurer sur leur carte. Sur le fond, je fais partie des communistes qui refusent la participation du PCF au PGE, outil de soutien et de promotion de l’Europe du capital. Là encore, ce devrait être une vraie question de congrès !

Dans le même ordre d’idée, qui a décidé que tout le matériel national serait estampillé du logo Front de gauche ?

Je m’inquiète au plus haut point des statuts du Parti qui s’apprêtent à être édictés.

Rien n’est dit sur ce Front de gauche qui pourtant décide de tout. Pour moi, cela doit être clair : nous refusons toute organisation parallèle chapeautant le parti des communistes !

La réduction d’un tiers des ressources des sections est inadmissible. La concentration nationale des reversements d’élus, pour ceux qui reversent encore, doit être revue. A moins que l’on considère que les militants et l’action de proximité n’ont pas besoin de moyens !

Concernant le mode de désignation des candidats aux élections, même constat, tout est fait pour éloigner les bases, les communistes de la décision.

Ce qui se met en place, ce n’est rien d’autre qu’un centralisme sans démocratie, un centralisme dans la peur de la souveraineté des communistes.

Après ce que j’ai entendu ce matin, je voudrais ajouter deux points :

1-     Pierre Laurent nous a annoncé qu’il se représente au poste de secrétaire national du PCF. Soit, c’est son droit. Mais la question du cumul des mandats doit être sérieusement abordée : secrétaire du PCF, président du PGE, conseiller régional, sénateur…

2-     Si l’on veut un CN plus en phase avec la société, il faut que des salariés en activité puissent en être membres et s’y investir.

Pour finir, à chacun ses choix, à chacun le sens de son engagement. Je n’ai pas adhéré au Front de Gauche, mais au Parti communiste français, comme, je pense, l’immense majorité des camarades.

Le Parti communiste n’existe et n’a de sens que comme parti de classe, de la classe ouvrière, comme parti révolutionnaire, avec comme perspective le socialisme, le communisme.

Cette phrase est à la mode mais elle me convient bien: Nous ne lâcherons rien !