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Dossier – Une fiscalité de classe à combattre !

Dans les années 70, Georges Marchais proposait qu’au-delà d’un certain montant de revenus l’impôt prenne tout. Cela peut paraître dur mais les très riches peuvent effectivement payer. Même avec un taux d’imposition moyen à 75 % (ce qui implique, avec le système des tranches, une tranche maximum autour de 80, 90%), Mme Bettencourt disposerait encore de quoi bien vivre !

Le patrimoine connu de Mme Bettencourt est pratiquement égal à celui cumulé des 13 millions de français les plus pauvres. Pour avoir aujourd’hui le même patrimoine, un smicard aurait dû mettre de côté l’intégralité de son salaire depuis l’année 2 700 000 avant Jésus-Christ ! Avant la découverte du feu ! Prendre 2000 € à un ménage moyen, c’est le priver de dépenses utiles. Les prendre à une personne au RSA, c’est le priver de dépenses vitales. Prendre 90 % du revenu de Mme Bettencourt soit 480 millions, c’est lui laisser par an près de 55 millions. Pas vraiment la misère ! Quant à son patrimoine, il lui faudrait pour le consommer, en dépensant 4,5 millions par mois, si on confisquait tous ses revenus, vivre jusqu’en 2630 ! Pas de pot, elle a déjà 94 ans !

Alors oui pour les communistes, il faut taxer à un taux très élevés les revenus indécents des ultra-riches ! Il faut en finir avec la fiscalité de classe qui fait peser sur les travailleurs le poids des impôts !

Impôts locaux : injustes et très lourds pour les foyers modestes

Les impôts locaux (pour les particuliers, taxe d’habitation et taxe foncière) sont particulièrement lourds pour les moins aisés. Une veuve de 70 ans avec une pension de réversion de 800 €, propriétaire de sa maison dans une ville pauvre, peut facilement payer 2000 € d’impôts locaux.

Calculés sur une «valeur locative» fictive (loyers de 1970 réactualisés), ils ne tiennent pas compte des revenus. La valeur locative n’ayant pas été révisée depuis 1970, une maison de maître rénovée et luxueuse est évaluée plus bas qu’une maison modeste récente ou un HLM, même ancien, car lors de la première évaluation, la maison de maître avait les WC à coté des lapinières et juste un évier avec l’eau froide.

Ce sont des impôts de répartition, ce que ne paie pas la maison de maître est payé par les autres contribuables ! Plus une commune est pauvre (pas d’industrie, etc,,) plus le taux appliqué est fort. Paris est souvent moins cher que bon nombre de petites communes rurales. La réforme de la taxe professionnelle, gigantesque cadeau aux grandes entreprises et aux professions libérales les plus aisées, a contribué à reporter ces impôts sur les particuliers. La baisse des dotations de l’Etat (28 milliards, en parti pour financer des cadeaux aux patrons ) a encore fait augmenter l’addition pour le contribuable lambda.

La fin progressive de la demi-part pour les veufs et divorcés lancée par Sarkozy et maintenue par Hollande a fait perdre à de nombreux retraités modestes leurs exonérations. Les protestations, notamment du PCF, ont permis de les maintenir en 2015 et 2016 pour ceux qui en bénéficiaient en 2014 mais ceux qui ont eu 60 ou 75 ans en 2015 en sont exclus.

Pour les communistes, il faut réviser les valeurs locatives pour coller à la réalité de la valeur des biens et intégrer les revenus perçus au calcul. Comme pour l’impôt sur les revenus, les foyers aux revenus modestes et sans gros patrimoines doivent bénéficier d’abattements et d’exonérations. Enfin, un système de péréquation doit permettre de mettre fin à une situation ou plus une collectivité est pauvre, plus l’impôt local est élevé.

Les impôts indirects : injustes et anti-démocratiques

Un impôt dit indirect est un impôt payé par le consommateur lorsqu’il achète des biens ou des services. Sous la monarchie, ils focalisaient la colère du peuple et la révolution les avait supprimés pour les remplacer par des impôts directs. Très vite la bourgeoisie les a réintroduits. Aujourd’hui, la TVA est de loin le plus important d’entre eux, suivi par la TICPE sur les produits pétroliers.

Les impôts indirects sont antidémocratiques car « invisibles ». En achetant une Logan à 7790 €, l’acheteur paie 1298 € de TVA. un caddy de 200 € à Leclerc, c’est 18 € de TVA. Un appartement à 120000 €, c’est 20000 € de TVA. Les taxes sur le carburant représentent (TVA et TICPE) environ 60 % du prix payé.Chaque plein de 70 € c’est 42 € d’impôt ! Mais ces impôts ne se voient pas et le consommateur ne proteste pas. Hors, le consentement conscient à l’impôt est la base de la démocratie.

Les impôts indirects sont injustes car ils touchent uniquement le revenu consommé ! Un Smicard, une personne au RSA, un couple moyen avec enfants consomment intégralement leur revenu et paient de la TVA sur la totalité de leurs revenus.A l’extrême opposé, la population la plus riche ne consomme qu’une part infime de son revenu. Elle ne paie donc de la TVA que sur une petite part de ce qu’elle gagne. La TVA est donc un impôt dégressif : plus l’on gagne, plus le taux d’imposition est faible !

Les impôts indirects sont très injustes. Leur part augmente sans cesse tandis que la part de l’impôt sur le revenu baisse sans cesse. Ils représentent plus de 55 % des impôts d’Etat en France. L’impôt sur les revenus , plus juste en théorie, représente moins de 20 % des recettes de l’Etat et 13 % des impôts si l’on intègre les impôts locaux et la CSG. Détesté par les plus riches, sa part baisse régulièrement tandis que celle des impôts indirects augmente. En fiscalité, Hollande est bien plus « l’homme qui murmure à l’oreille des riches » que « l’ennemi de la finance » qu’il prétendait être. Il a poursuivi et aggravé les politiques fiscales de Sarkozy.

Il n’est pas de justice fiscale possible sans  remplacement  des impôts indirects par un impôts progressif dont le taux augmente avec le revenu. Il faut en finir progressivement avec les impôts indirects injustes et accroitre l’imposition des plus riches.

Impôt sur la fortune : pas si cher que ça !

Les personnes payant l’impôt sur la fortune ont l’habitude de se plaindre. Pourtant, l’impôt  payé représente 0, 3 % en moyenne de leur fortune imposable.

Celle-ci ne comprends pas leur patrimoine professionnel (action de sociétés qu’ils dirigent par exemple) et beaucoup de biens sont imposés après de gros abattements Le taux réel moyen doit tourner au pire à 0,2 %.

L’impôt est en outre plafonné en fonction du revenu imposable (80%). Hors beaucoup parmi les plus riches déclarent de très faibles revenus et échappent à tout ou partie de l’ISF. Par exemple, ce plafonnement fait économiser 51 millions à Mme Betttencourt.

 

Jeux olympiques à Paris : plutôt que le matraquage, le débat contradictoire et un référendum

La candidature de Paris pour l’organisation des Jeux olympiques d’été en 2024 suscite un gros enthousiasme parmi les grandes entreprises, les patrons et les politiciens. Vu les promesses de milliards d’euros de profit, engrangés sur des investissements publics juteux, on les comprend. Les autorités, François Hollande, Anne Hidalgo, le Comité olympique déclarent unilatéralement que tout le pays suit leur choix et tous les contribuables sont heureux. Préventivement, ils annoncent – y compris avec la caution d’une partie de la « gauche » – des dépenses publiques modérées et des retombées bénéfiques.

Sauf que les gouvernements grec (Athènes 2004), chinois (Pékin 2008), britannique (Londres 2012) ou brésilien  (Rio 2016) ont tous promis la même chose. Sans parler des jeux olympiques d’hiver… Et à chaque fois, les budgets initiaux ont explosé aux dépens des contribuables et des peuples, au profit des multinationales sinon des mafias. Les chiffres, officiels, sont parlants :

PCF refus jeux olympiques paris 2024

Pour l’instant, Paris 2024 doit coûter officiellement 6,5 milliards d’euros. Quel coefficient de sous-estimation doit-on appliquer ? La construction de la Philharmonie (équipement culturel utile celui-ci) a coûté aux collectivités et à l’Etat deux fois plus qu’annoncé (400 millions d’euros au lieu de 200) pour le plaisir notamment de Bouygues…

« Evénement populaire », les JO ? Les habitants de Rio ont été presque tous exclus, pour cause de prix, des 15 jours de spectacle, alors que c’est eux qui sont ponctionnés ! Les stades flambants neufs – et bourrés de malfaçons – étaient bien vides cet été. Les JO ont entraîné la Grèce dans la corruption totale et la crise que l’on sait. A Londres, les profits ne sont pas allés aux Londoniens !

« Glorification de la noblesse du sport et de la santé » les JO ? Le sport amateur y est depuis 30 ans juste toléré comme faire valoir du sport-business avec des idoles publicitaires, gavées de produits et de fric. Seul le chauvinisme, de plus en plus étroit et commercial, demeure du soi-disant idéal olympique du Baron de Coubertin. Dans la Grèce antique, les JO étaient une période de trêve dans les guerres entre les cités. Aujourd’hui, à l’âge néo-capitaliste, ils avivent les tensions, les hostilités, les haines, la mise en concurrence entre les peuples. Certains Etats (Qatar) vont jusqu’à acheter des champions étrangers en leur offrant des naturalisations factices.

Le sport populaire sort-il dopé des JO ? Une récente décision, particulièrement mesquine, de la municipalité de Paris, donne une bonne idée de sa notion de l’affectation de l’argent. La température des 37 piscines parisiennes va être abaissée d’un degré pour économiser … 200.000 euros par an. Sans doute pour combler une partie des milliards d’euros destinés aux JO !

La moindre des choses en tout cas – communistes, nous nous adressons dans ce sens aux donneurs de leçons de démocratie –serait d’organiser un référendum à Paris et en Ile-de-France. Cela obligerait les autorités à informer de façon moins dépendantes des puissances d’argent et à laisser la parole à des contradicteurs.

Dans un pays, que l’on dit relativement épargné par la crise, l’Allemagne, les habitants de Hambourg et de Munich, ayant obtenu la tenue de référendums, ont, tour à tour, dit NON aux projets de JO (d’été et d’hiver) voulus par les autorités régionales et le patronat. A Rome, la nouvelle maire – sur ce plan du moins – a respecté ses engagements électoraux et couper court au projet ruineux « Rome 2024 », au grand dam notamment des firmes de l’immobilier.

Anne Hidalgo et Valérie Pécresse ont au moins autant l’obligation de faire le choix de la démocratie. Ensemble, sachons le leur rappeler !

Meeting du 6 décembre 2015 (Paris 15ème) – Intervention de Corinne Becourt, secrétaire de la section du PCF Saint-Quentin, responsable nationale du réseau « Vive le Parti communiste français »

Nous reproduisons sur vivelepcf.fr les interventions politiques prononcées au banquet/meeting de fin d’année de la section du PCF Paris 15. Ci-dessous celle de Corinne Bécourt, secrétaire du PCF à Saint-Quentin et coordinatrice du réseau « Faire vivre et renforcer le PCF » , après les inquiétantes nouvelles prises de position de la direction du PCF, à « contresens de la raison d’être de notre parti », en faveur de « l’unité nationale », l’état d’urgence, la guerre impérialiste après les attentats, en soutien à la politique antisociale de Tsipras en Grèce, ou encore en alliance avec les pro-UE d’EELV aux régionales etc.  Corinne Bécourt expose l’état d’esprit de lutte qui anime des camarades de toute la France décidés à faire vivre le PCF « sur les rails de la lutte des classes ».

 

PCF Paris 15ème, repas fraternel du 6 décembre 2015, rencontre politique

Intervention de Corinne Becourt, secrétaire de la section du PCF Saint-Quentin, responsable nationale du réseau « Vive le Parti communiste français

Chers amis, chers camarades,

Je suis heureuse d’être à nouveau avec vous et de partager ce moment de fraternité. Notre première réunion ensemble remonte à 2008.

Aujourd’hui la direction du PCF Paris 15 m’a sollicitée pour vous présenter notre situation nationale dans le PCF à ce moment grave où la direction du Parti vient d’approuver l’intensification d’une guerre impérialiste et l’état d’urgence.

D’abord, avec les quelques camarades de Saint-Quentin qui sont venus avec moi, nous témoignons de notre expérience. Depuis plusieurs années, nous nous renforçons dans les quartiers populaires, dans la jeunesse mais aussi, de nouveau, dans les entreprises. En 3 ans, plus d’une cinquantaine d’adhésions sérieuses. Cela, nous le devons à notre activité mais aussi au travail en commun avec des camarades comme ceux de Paris 15 qui nous permis par exemple d’être très présents dans la lutte contre la « réforme ferroviaire ». Notre poids et l’écoute de ce nous disons dans l’Aisne augmente d’autant.

Au plan national, nous travaillons avec une trentaine de sections, aussi avec les fédérations de Haute-Saône et du Tarn, et des centaines de camarades plus ou moins isolés. Cela ne nous empêche pas d’être entièrement dans le Parti mais cela compense le déficit organisé d’échanges réels dans les fédérations et au plan national. D’une façon ou d’une autre, aussi par ma présence sur les « réseaux sociaux » (sourires), je participe à construire ce réseau pour l’instant informel, par choix. Mais à l’approche du congrès du Parti, avancé par Pierre Laurent en juin, nous sentons qu’il faut passer à une autre étape.

Dans les derniers mois, l’absence de point de vue communiste organisé s’est fait lourdement sentir. La défaillance, la faillite de la ligne direction du PCF aussi. Au moins sur trois points.

Le premier, le plus récent, je l’évoquais à l’instant, c’est le ralliement unilatéral, sans consultation du Conseil national du Parti, de la direction du PCF à l’Union nationale demandée par Hollande. Cela s’est traduit notamment dans les interventions des parlementaires à Versailles le 16 novembre, alignées. Puis les députés « Front de gauche » ont approuvé la prolongation de l’état d’urgence et l’intensification des bombardements en Syrie.

L’état d’urgence est destiné à réprimer la contestation du système dominant dans la société française et n’a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme. Nous l’avons montré, en nous appuyant sur les analyses de nos camarades députés de 1955…

Je tiens à faire savoir notre condamnation totale des récents propos du député Alain Bocquet approuvant les déclarations sur la « déchéance nationale » faites par Hollande après les attentats avec le sous-entendu évident d’aider les partis xénophobes.

La guerre impérialiste et le terrorisme sont les deux faces de la même pièce. Daesh, Al Qaïda sont des monstres produits par l’impérialisme, l’OTAN et son alliée l’UE. La direction de notre parti se trouve même aujourd’hui dépassée sur sa gauche par le Parti travailliste britannique qui refuse les frappes sur la Syrie et met en cause les alliés saoudiens, turcs et qataris de l’OTAN, soutiens directs du terrorisme.

Comment s’expliquer ces positions de la direction du PCF ? Par électoralisme avant les régionales, vu la pression de l’idéologie dominante ? Par soumission au PS pour garder quelques places ? Et/ou parce qu’elle a viré sa cuti. En 1999, la liste « Bouge l’Europe » a fait élire, déjà, 3 députés européens ouvertement favorables aux bombardements de la Serbie par l’OTAN…

Deuxième défection grave récente et révélatrice de la ligne de la direction du PCF : la Grèce.

Vous avez sans doute suivi le voyage la semaine dernière de Tsipras en Israël et son alliance diplomatique, économique et militaire avec Netanyahou. Cela ne modifie pourtant rien au soutien indéfectible du Parti de la gauche européenne et de son président, Pierre Laurent, à Tsipras. Syriza est érigé en modèle politique de la « gauche alternative » en Europe alors que ce parti est en train d’infliger la pire politique antisociale qu’un peuple a eu à subir sur le continent. Tsipras et Hollande s’embrassent. Le Parti communiste grec – le KKE – alerte. Rien n’y fait : La direction du PCF reste collée à son anti-modèle. Quel projet de société pour notre pays ! De nombreux camarades ne comprennent pas, n’acceptent pas ces positions et sont en colère.

Le troisième point que je veux relever, c’est l’immédiat, la stratégie politique telle que la direction du PCF la prépare à l’occasion des élections régionales.

Je le dis tout de suite : nous ne sommes pas, communistes, tous dans la même situation. Dans certaines configurations régionales et locales, des camarades peuvent porter le sens du vote communiste à ces élections. Dans d’autres endroits, à Saint-Quentin ou à Paris 15, nous avançons nos propositions dans les luttes dans la période. Dans les régions où les directions du PCF sont parvenues à s’allier aux socio-démocrates d’EELV et à s’aligner derrière eux, aucune campagne n’est possible. Pour nos camarades de Haute-Garonne ou du Tarn, comment appeler à voter pour un co-rédacteur de la constitution européenne de Giscard, anticommuniste patenté et supporter de Cohn-Bendit 2017. Dans les Bouches-du-Rhône, comment supporter la candidature d’une soi-disant « écolo » qui en appelle à la candidature en 2017, du marchand de déodorant, Nicolas Hulot. On ma transmis un tract de cette région où les candidats EELV-Front de gauche promettent d’améliorer le dialogue social pour réduire la « conflictualité » (quel vocabulaire de patron et RH !) à la SNCF. C’est un front anti-luttes !

Les régionales traduisent une option politicienne indéfendable du PCF, néfaste pour les luttes. Les élus PCF seront restés jusqu’au bout dans les exécutifs régionaux PS qui ont relayé les pires mauvais coups du gouvernement, notamment en termes de marchandisation des services publics.

Pour s’en distinguer, les directions du PCF choisissent de faire des offres d’alliance à un parti sans réalité populaire dont la raison d’être est la collaboration avec l’UE du capital : EELV. « Europe, écologie les verts » : ils portent bien leur nom.

Les pauvres propositions en découlent : l’humain d’abord comme si quelque se présenterait en appelant à l’humain derrière ! Des aides au patronat plus ou moins contrôlées. Du baratin.

Il est significatif que la direction du Parti, qui finit de faire son deuil du Front de gauche, dont Mélenchon conserve la propriété, ne sache pas comment dénommer sa nouvelle formule d’alliance réformiste.

Stop ! Pierre Laurent nous discrédite complètement lorsque, tour à tour, il annonce qu’il ne sera pas candidat avant de changer d’avis et se désigner tête de file aux régionales en Ile-de-France pour gagner en notoriété face à Mélenchon et aux Verts dans la perspectives d’une candidature aux présidentielles.

Ils appellent cela « une nouvelle façon de faire de la politique ». Je préfère l’ancienne du PCF, le parti de la classe ouvrière et de la lutte des classes ! Celui auquel j’ai adhéré !

Plus aucun camarade ne doit se laisser posséder par le discours résigné et opportuniste selon lequel le rassemblement passerait par l’effacement du parti et de nos positions communistes, marxistes et léninistes.

Communistes, nous ne pouvons pas être autrement qu’à contre-courant de l’idéologie capitaliste dans l’intérêt des travailleurs et du peuple, et sur le fond !

Nous serons amenés, encore davantage ce soir, à mesurer le jeu dangereux que jouent les possédants, avec le FN, notamment pour éteindre les contradictions de classes, comme avec l’union sacrée contre le terrorisme, éventuellement contre le climat. Nous serons amenés à réagir sans doute dès ce soir.

En aucun cas pour nous, communistes, l’objectif ne doit être d’occuper un espace politicien, « à gauche de la gauche », sous des couleurs tantôt rouge, verte ou rose, suivant des postures préparées par l’idéologie dominante. En vue d’une place de figurant aux présidentielles ou pour autre chose.

20 ans maintenant de « mutation » du parti ont fait leur démonstration par le vide et la destruction. Ce parti, unique dans l’histoire de France, ils ont voulu le détruire nous voulons le préserver et le faire vivre !

Nous ne voulons pas d’un parti petit bourgeois, qui offre des espaces de discussions stériles, le soir, à ceux pour qui c’est un passe-temps de réfléchir à des combinaisons politiques. Plus que jamais, nous avons besoin d’un parti tourné vers l’entreprise, la lutte contre l’exploitation, les quartiers populaires et les campagnes, acteur de la vie syndicale.

20 ans d’adaptation au réformisme et de résignation à l’UE ont montré tout leur contre-sens. L’internationalisme, la défense de la souveraineté des peuples, la promotion de leur coopération sont inconciliables avec l’UE du capital.

La rupture avec l’UE, ses directives, avec l’idée illusoire du réformisme, que l’on pourrait la changer, la rupture avec l’OTAN sont des priorités pour nous.

Pour des nationalisations démocratiques, pour la défense du financement solidaire de le Sécurité sociale, nous devons être intransigeants.

Je ne veux pas m’étendre maintenant sur toutes les luttes que nous voulons mettre en avant, convaincus que l’alternative politique aujourd’hui, ne peut provenir que du mouvement populaire.

Le PCF, par ce qu’il représente historiquement, par la légitimité qu’il continue à posséder dans le mouvement syndical, ne peut être laissé à ceux qui renient sa raison d’être.

Telle est plus que jamais notre conviction. Je mentionnais tous les camarades, de toute la France, qui travaillent et militent suivant la même conviction que nous. Nous allons continuer.

La direction du PCF a décidé d’avancer le congrès à juin. Est-ce pour mieux le ficeler ? Est-ce pour mieux le concentrer sur une candidature bidon aux présidentielles ? Est-ce pour nous rejouer la mascarade de « rallumer les étoiles » le texte fumeux envoyé à la dernière minute en 2013 ?

Les camarades du 15ème ici présents et les autres peuvent être certains que nous ferons tout, pour le congrès, et d’ici-là dans les luttes, pour que le PCF se soit pas identifié à cette sinistre perspective.

Ensemble, nous pouvons faire vivre un PCF sur des bases de classes ! C’est une nécessité !

Merci à vous !

« 

 

Stéphane Hessel : Décès d’une bonne conscience

Vivelepcf, 28 février 2013

L’ancien diplomate et essayiste Stéphane Hessel est mort le 27 février 2013. Les hommages politiques à l’auteur du best-seller « Indignez-vous » sont unanimes, allant de Jean-François Copé à Harlem Désir en passant par Jean-Luc Mélenchon.

Rarement la bien-pensance et la bonne conscience auront eu un sens aussi peu péjoratif que s’appliquant à Stéphane Hessel. Sa personnalité jubilatoire, sa constance et sa ténacité dans ses positions, son passé d’ancien déporté-résistant l’auront atténué comme son impertinence et son humour – du moins dans son grand âge.

Cependant, communistes, il nous est difficile de partager la communion politique autour du défunt, tout respect pour la personne mis à part. Son engagement s’est trouvé bien plus souvent opposé au nôtre qu’il ne l’a rejoint.

L’idéalisme de la bourgeoisie libérale et cosmopolite qui l’animait l’a dressé contre le fascisme et le racisme. Il ne l’a pas conduit à s’indigner devant le colonialisme de l’Etat qu’il servait en diplomate des années 40 aux années 60. Il n’a cessé de se féliciter de la politique occidentale, après la Libération, favorisant la renaissance de l’Allemagne impérialiste et revancharde, la RFA. Par idéalisme plus que par naïveté, voudrions-nous croire.

Une constante, soixante ans durant, dans l’engagement de Stéphane Hessel aura été jusqu’aux derniers mois son soutien inconditionnel à l’Union européenne, à l’institution supranationale du capital dont les impérialismes européens se sont dotés pour écraser les peuples. Idéalisme mal placé ? Sans doute ! Naïveté de caution morale: nous ne ferons pas injure au défunt.

« L’indignation » du vieillard, conforme à aux partis-pris du haut-fonctionnaire, a rencontré, dans la dernière période de crise du capitalisme, un accueil favorable et a priori insolite de toute part. Dans sa révolte sociétale, dans ses scrupules moraux, brillamment valorisés par le grand âge et la diction pédagogique, se sont retrouvés aussi bien la colère des milieux sociaux nouvellement fragilisés que le discours de l’idéologie dominante contre les « excès » du capitalisme. Son adhésion à l’UE du capital, à la démocratie bourgeoise, ont constitué une garantie de conformité au conformisme pour les éditeurs et les médias. Dans ces conditions, les quelques pages bien inoffensives « d’Indignez-vous » sont devenues un produit de grande distribution, même exportable en placebo à la détresse espagnole ou grecque.

De gauche ou de droite, Stéphane Hessel ? On mesure avec lui la perte de sens de cette unité de mesure. On l’aurait longtemps classé au centre-droit, par exemple quand il suivait le démocrate-chrétien Pierre Abelin, ou au centre avec le « radical » anti-communiste Mendès-France. Ces dernières années, il a soutenu des leaders de parti de gauche, auxquels il a voulu identifier ses prescriptions.

Les noms de ceux-ci parleront plus concrètement à la jeunesse, à celle dont on voudrait détourner la révolte et l’aspiration à s’organiser dans le mouvement révolutionnaire.

Stéphane Hessel n’a pas cherché à feinter dans le temps de vie court qu’il lui savait rester. Il a appuyé successivement Michel Rocard, Lionel Jospin, Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn, François Hollande ou encore, avec enthousiasme, Daniel Cohn-Bendit, notamment aux élections européennes de 2009. Il a accepté de servir de figurant sur la liste EELV aux régionales en Ile-de-France de 2008 et d’appui sur une motion au congrès du PS en 2012, l’organisation la plus « à gauche » qu’il ait jamais soutenue.

L’affront suprême à Stéphane Hessel serait de le représenter comme un militant révolutionnaire. Par respect pour sa mémoire, qui rejoindra, à sa bonne place, celles de tant et tant d’anciens résistants, nous ne le ferons pas.