Questions de société

Korian : La bourse ou la vie ?

Le débat sur les « Gilets jaunes » a traversé tout le Parti. Avec, à mon avis, trois options : l’illusion, l’opportunisme et surtout la possibilité ou non de s’en saisir comme d’une opportunité. BILAN. NI REJET, NI SOUTIEN.

Sur le mouvement des Gilets jaunes et le PCF. EDT dans la suite et l’actualisation de la position exprimée avec d’autres en novembre. (extrait article EDT situation avril 2019).

Rappel, position de novembre 2018:

http://vivelepcf.fr/7215/communistes-pourquoi-nous-ne-soutenons-pas-les-initiatives-et-lorganisation-des-gilets-jaunes/

Le débat sur les « Gilets jaunes » a traversé tout le Parti. Avec, à mon avis, trois options : l’illusion, l’opportunisme et surtout la possibilité ou non de s’en saisir comme d’une opportunité.

Les dernières réunions du CN ont traduit, comme dans l’ensemble du Parti, que nous sommes globalement bien conscients de l’extrême diversité des Gilets jaunes, notamment géographique, de la pénétration, souvent, d’éléments – disons  « poujadistes » – dans ses noyaux, des limites de leurs revendications générales. L’illusion a été l’exception parmi nous.

Je ne m’étends pas sur l’opportunisme que nous devrions tous proscrire. L’électoralisme a orienté le positionnement de politiciens, même de gauche, suivant leur cible électorale (centre-ville, banlieue, zones «périphériques »).  Suivant les sondages, beaucoup ont pensé profitable de soutenir les Gilets jaunes (d’autres non, dans d’autres régions !). Maintenant que le mouvement dégénère, ils s’en détachent… Passons !

Le débat principal, justifié, entre communistes, a eu lieu sur l’opportunité ouverte par le mouvement « Gilets jaune », la possibilité, sinon de l’orienter, du moins de s’appuyer sur lui pour développer les luttes sur les revendications essentielles.

Deux éléments semblaient y inviter. Les GJ, et – c’est différent – le soutien dans l’opinion, ont indiscutablement traduit la colère sociale, dont celle du monde du travail. Le mouvement des GJ a fait rentrer quelques dizaines milliers de travailleurs, le plus souvent étrangers aux mobilisations sociales syndicales, dans une forme d’action collective. Malgré cela, j’ai été des communistes qui ont refusé de soutenir et cautionner le mouvement des Gilets jaunes, ce qui ne veut pas ne pas aller à la rencontre des individus et des groupes, sans préjugés et avec mes positions de communiste.

Les faits nous donnent de plus en plus raison, en mettant en évidence les limites fondamentales du mouvement GJ.

En dehors de la baisse des taxes sur les carburants, et peut-être du RIC, les revendications des GJ vont dans tous les sens, même au nom du « pouvoir d’achat » et restent très imprécises, comprenant un peu de meilleur et beaucoup de pire. C’est pourquoi, ils ont pu être soutenus aussi bien par Besancenot, Dupont-Aignan, Mélenchon, Le Pen ou Tapie.

La diversité et le flou des GJ rendent difficile leur identification. C’en est déjà une, par défaut. On a bien vu aussi, c’est fondamental, que ce mouvement n’attaquait pas le patronat et les exploiteurs ni dans ces formes d’action ni dans ces idées dominantes, mais cultivait souvent l’hostilité à l’organisation syndicale.

Les GJ, dans leur faiblesse d’identification, présentés comme expression du peuple, ont été investis par de nombreux groupes opportunistes. Il est difficile de reconnaître dans les insulteurs de Finkielkraut les occupants des ronds-points. En définitive, le pouvoir, son idéologie dominante et ses médias arrivent à parler au nom des GJ, via telle ou telle figure. Ils ont trouvé un interlocuteur, une « opposition » sur mesure dont ils ont renforcé le statut aussi bien par les fausses concessions sociales de décembre que par la répression.

Grâce au GJ, Macron est maître du calendrier et de l’ordre du jour du débat politique national. Il coordonne ses conclusions du « grand débat » avec la campagne des Européennes. Nous pouvons notamment nous attendre à voir la question de l’immigration et des migrants investir la place publique. Nous devons nous y préparer.

La caution aux GJ apportée tôt par la direction du Parti, avec plus de recul, par certains syndicats, n’ont pas aidé à renforcer les mobilisations sur les revendications de ruptures que nos organisations devraient porter. Elles se sont plutôt trouvées effacées dans une contestation globalement représentée par la Gilets jaunes. Mais la question n’est plus de savoir s’il est opportun que des « Gilets rouges » tendent la main aux « Gilets jaunes », mais comment les luttes contre chaque contre-réforme de Macron se renforcent.

Dès la journée de grève du 19 mars, nous allons faire le maximum pour que les mobilisations syndicales de travailleurs portent ces revendications de ruptures et de résistances aux contre-réformes structurelles du pouvoir. Et, à mon avis, ce doit être très au-delà des « 10 propositions » d’aujourd’hui.

Ecologie – PCF – « réchauffement et capitalisme « vert » – rappel de notre texte du 37e Congrès

RAPPEL: Extrait de la résolution pour le 37ème congrès du PCF « Reconstruire le parti de classe – Priorité au rassemblement dans les luttes » concernant « l’écologie ».

« Pour nous, l’écologie est une préoccupation essentielle mais qui ne saurait être dissociée de nos luttes contre le capitalisme. Ce système, dans sa recherche de profit maximum à court terme, tend à être indifférent à la détérioration du cadre de vie, de la santé des travailleurs et des populations, à gaspiller les ressources, à menacer, dangereusement pour l’humanité, des équilibres écologiques, du local au planétaire. 

L’idéologie dominante utilise aujourd’hui les propres menaces que le capitalisme fait peser sur l’environnement pour développer de nouveaux marchés à son profit : marché des droits à polluer, « capitalisme » vert.

Au nom de l’énergie renouvelable, des taxes nouvelles sont, par exemple, prélevées sur les factures des consommateurs.

Le risque « écologique » sert de prétexte à la fermeture d’usine pour mieux les délocaliser, tandis que la recherche de compétitivité justifie l’abaissement, la « simplification » des règles de sécurité etc.

Le réchauffement climatique constaté dans les dernières décennies du 20ème siècle pose des inquiétudes légitimes. Ses causes font l’objet de recherche. Mais au-delà de cela, la « COP 21 » a été le symbole de l’instrumentalisation par le capital des préoccupations écologiques. Indifférentes, par exemple, à la faim dans le monde, les grandes puissances impérialistes enrôlent les opinions publiques dans cette nouvelle croisade morale.

On invite les populations à accepter une restriction de la réponse à leur besoin au nom de cette cause, notamment dans les pays les moins développés. L’aide au développement est détournée vers le capitalisme « vert », tandis que le pillage des ressources énergétiques des pays les plus pauvres continue.

Les puissances impérialistes, les lobbys représentant les différentes industries énergétiques s’affrontent dans ce cadre idéologique imposé par les impérialismes occidentaux. 

Parce que nous sommes communistes, nous sommes des écologistes conséquents. Nous replaçons les conséquences et les causes dans l’ordre et croyons à la science et au progrès.« 

Le Parti communiste d’Irlande salue la victoire du Oui au référendum sur la légalisation de l’avortement

Traduction NK pour Solidarité Internationale PCF

Le Parti communiste d’Irlande se félicite du vote du peuple irlandais en faveur de la suppression du 8ème amendement anti-femmes de la Constitution. Le résultat de 66% pour le Oui, contre 34% pour le Non, avec une forte participation, est un hommage à des années de travail et de campagne par de nombreux groupes et individus, et n’a que peu ou rien à voir avec les partis de l’establishment.

Le vote en faveur du Oui est une grande victoire pour les milliers de jeunes militantes – mais aussi pour un bon nombre de militants masculins – qui ont travaillé dur pour obtenir cette victoire. C’est aussi une victoire pour les syndicats qui ont mis leurs ressources dans une campagne active et qui ont encouragé leurs membres à voter Oui, ainsi que pour les nombreuses organisations féminines, sociales et politiques qui se sont déclaré en faveur du Oui. Il est également important de reconnaître l’action de nombreux militants du nord de l’Irlande qui se sont déplacés pour apporter un soutien actif à la campagne pour le Oui.

La victoire du Oui est aussi un hommage aux générations précédentes de militantes qui n’ont jamais abandonné mais ont toujours continué à s’opposer au 8ème amendement après son insertion dans la Constitution il y a trente-cinq ans.

Les forces actives de la campagne du Non font partie de l’histoire de l’Irlande qui est en déclin et qui s’estompe. C’est aussi une défaite significative pour les forces réactionnaires des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et d’autres pays européens qui sont intervenues directement dans la campagne référendaire avec de l’argent et des outils de campagne ainsi qu’avec des gens.

Cette victoire est un développement significatif dans la vie politique de notre pays. L’expérience vécue par les femmes et les problèmes et défis auxquels elles ont été et continuent d’être confrontées ne sont plus aussi invisibles qu’au moment de l’adoption du 8ème amendement. Les femmes irlandaises ont grandi dans la confiance et l’estime en elles-mêmes. Le retour au pays de milliers de nos concitoyens pour voter Oui est une grande manifestation de solidarité et le signe d’un sentiment partagé que le changement est nécessaire et, plus important encore, qu’il est possible.

Mais il est clair que nous avons encore un long chemin à parcourir pour atteindre l’égalité. La prochaine étape de cette lutte démocratique est de veiller à ce que les partis de l’establishment tiennent leurs promesses en ce qui concerne la législation relative à l’avortement. L’élan politique et la mobilisation qui ont émergé de la campagne du Oui doivent rester actifs et visibles. L’expérience de la campagne Right2Water montre que la mobilisation et le mouvement du peuple est essentielle.

Il nous a été promis un référendum sur la propriété publique de l’eau par l’establishment, une promesse qui n’a pas encore été honorée. Jusqu’à présent, elle s’enlise dans le marais des procédures et des commissions de l’Assemblée d’Irlande, dans le cadre des efforts continus de l’establishment pour aspirer l’énergie de la mobilisation de masse. Ce sont les actions du peuple et sa mobilisation active qui peuvent être et seront le facteur décisif pour apporter le changement. Seule une lutte politique active peut apporter des changements.