PCF – 38ème CONGRES: reconstruisons le parti de classe!

Célébration à Tours du 100ème anniversaire du PCF : Vidéo – Discours d’Emmanuel DANG TRAN

Célébration à Tours du 100ème anniversaire du PCF: nous continuons le Parti né en 1920 – Discours d’Emmanuel DANG TRAN

 VIDEO PCF-Nous continuons le Parti né en 1920 -Discours d’Emmanuel DANG TRAN

Discours d’Emmanuel DANG TRAN, membre du Conseil national du PCF, à Tours, le 19 décembre 2020, à l’occasion du 100ème anniversaire de la fondation du PCF lors d’une manifestation tenue, envers et contre tout, par des militants et responsables d’organisation du PCF de tout le pays.

Chers camarades,

Ce n’est un pas un petit symbole que nous commémorons aujourd’hui, c’est un grand symbole que nous célébrons ! Ce n’est pas qu’une plaque que nous venons fleurir. Ce n’est pas qu’un catalogue d’images que nous venons dérouler ! Grâce à Diana K, nous disposons d’une magnifique exposition qui est bien plus que cela et qui servira dans les sections du Parti. C’est encore moins des actes de contrition et de repentance que nous venons faire.

Non, communistes, nous assumons notre histoire. Nous voulons le montrer. Nous voulons montrer que nous continuons et continuerons le Parti communiste français, parti de classe, marxiste, léniniste, né à Tours le 30 décembre 1920, héritier de 1789, de 1871, de toutes les luttes les plus profondes des travailleurs de notre pays, frère des mêmes combats des autres peuples et liés avec eux par l’internationalisme.

Nous assumons notre histoire. Cela ne veut pas dire que nous n’analysons pas les inflexions, parfois les revirements, les erreurs. Nous le faisons de façon parfois radicalement critique, mais en communistes, sans céder à l’idéologie dominante hargneuse hier, bêtifiante aujourd’hui, toujours animée de la volonté de reléguer dans les oubliettes de l’histoire le dynamisme de la classe ouvrière organisée.

Ce que nous voulons continuer est plus fort. Nous ne sommes pas là pour récupérer quelques droits d’auteur sur des images jaunies.

Dans les années 1990, un « dirigeant » intellectuel du PCF expliquait que, dans « PCF », toutes les lettres étaient fausses. « Parti », c’était la division. « Communiste », c’était le passé irrémédiablement relégué. « Français », c’était contre l’Europe. Ceux qui l’ont suivi n’ont pas de raisons de fêter le 100ème anniversaire ! Même si désormais, la question du nom, supposé oublié, ne se pose plus.  

Mais il y a deux ans, camarades, nous nous sommes vu imposer, sans aucune concertation, un logo ridicule, qui, remplaçant la faucille et le marteau des travailleurs, représente un machin et soi-disant une feuillée. Il a été copié d’une campagne de publicité dont, aujourd’hui, je tairai, par décence, l’origine. Symbole ? Nous n’acceptons pas ces humiliations !

Chers camarades, cet anniversaire nous replonge dans le trajet communiste de générations de communistes. Devenir communiste, hier comme aujourd’hui, n’a rien de naturel, d’héréditaire (sauf pour certains dirigeants élus !). Les congressistes de 1920 ne savaient pas en 1914 qu’ils deviendraient communistes ! Sans partir à la guerre, « fleur au fusil », même déjà militants socialistes, pour certains d’eux, ils n’analysaient pas la guerre comme impérialiste. Dans l’Internationale socialiste, Lénine était ultra-minoritaire. La Révolution d’Octobre n’a pas eu en France, dans les tranchées ou dans les usines, un écho immédiat. La trahison de la social-démocratie européenne s’est vue plus tard, quand détruits, exploités, sans aucune reconnaissance, les travailleurs et combattants ont progressivement rencontré l’immense espoir et la réalité révolutionnaire incroyable issus de Russie.

Ce chemin a été progressif entre 1918 et 1920 jusqu’à l’adoption des 21 conditions de l’adhésion à la 3ème Internationale, pour des militants de « base » comme pour des dirigeants socialistes chevronnés. Pour beaucoup de camarades des générations ultérieures, cela s’est passé de la même façon. On devient communiste parce que l’on comprend, au contact de collègues, de voisins, que l’action organisée dans la lutte des classes permet d’avancer vers un monde plus juste, un monde meilleur, aussi vers un avantage et une dignité personnels immédiats.

Quel autre parti que le Parti communiste est allé, avec ses membres ouvriers, vers les ouvriers des usines Citroën, dans les années 60, avec des tracts en 4 langues, contre l’exploiteur ?

Le parti de type nouveau, révolutionnaire, qui a rompu avec le crétinisme électoraliste, qui a placé au centre la lutte des classes et l’organisation politique, sur le lieu de l’exploitation, des travailleurs, qui a fonctionné sur le mode du centralisme démocratique, n’est pas dépassé ! 

Chers camarades, aujourd’hui, nous célébrons le Parti des grandes conquêtes sociales et démocratiques de la classe ouvrière et du peuple de France au 20ème siècle.

A partir de 1920, le mouvement progressiste s’est peu à peu confondu avec le Parti communiste. La social-démocratie a changé de rôle, en restant encore liée, un temps, de moins en moins, à la classe ouvrière. De réformiste, elle est devenue le cordon sanitaire contre les communistes et les révolutionnaires.

1936, 1945 : l’action des communistes est déterminante dans les nationalisations démocratiques, le statut des travailleurs, la sécurité sociale. On perle beaucoup du CNR et de son programme. Je pense qu’on en parle mal vis-à-vis du rôle central du PCF, de son action dans la résistance, du poids de l’Union soviétique dans l’antifascisme. Il y a eu des patriotes progressistes, remarquables de courage dans la résistance, parmi les conservateurs ou les libéraux. Mais qui peut imaginer que De Gaulle, dans son appel de 1940 à sauver l’impérialisme français, a jamais songé à établir une assurance maladie en France ? L’analyse décisive, précédant l’action, le maintien périlleux, héroïque de l’organisation communiste en 1939 et 1940, l’appel du 10 juillet 1940 de Jacques Duclos et Maurice Thorez ont porté ces conquêtes formidables.

Nous ne laisserons jamais dire que notre parti d’avant-garde n’a pas été aussi à l’avant-garde sur les questions dites aujourd’hui « de société ». Le PCF a présenté, dès 1925, des femmes aux élections municipales alors qu’elles n’étaient pas éligibles. Il a été en première ligne pour leur droit de vote en 1944. Un panneau de notre exposition souligne l’intervention remarquable et tonitruante de Clara Zetkin au Congrès de Tours.

C’est le parti de la fraternité ouvrière quelle que soit l’origine des travailleurs, le parti qu’ont rejoint tant d’immigrés persécutés dans la Résistance ! L’analyse était juste et demeure juste. Le système économique d’exploitation de notre société est le capitalisme. Il se sert de toutes les autres formes de domination préexistantes ou parallèles pour son profit. Les batailles pour l’émancipation des uns et des autres opprimés passent nécessairement par la lutte contre le capitalisme, par un parti communiste de classe.

Dès le congrès de Tours, et avant, dès les textes de Lénine dénonçant le colonialisme, forme de l’impérialisme, la lutte pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes a été au cœur de nos combats. Un panneau de l’exposition reprend l’intervention du camarade indochinois Ho Chi Minh. Une des premières batailles du nouveau PCF fut l’opposition, seul contre tous, à la guerre du Rif. La solidarité internationaliste a toujours été et reste au cœur de notre engagement. Avec tous les peuples, mais citons les peuples cubain et palestinien. La défense du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes vaut aussi pour le peuple français face à l’Europe supranationale du capital que Lénine condamnait déjà, « les Etats-Unis d’Europe » comme une organisation d’oppression antipopulaire.

Beaucoup d’entre nous ont au cœur les batailles pour la paix en Algérie, contre les crimes de l’OAS. Pour une jeune employée des chèques postaux, 24 ans, juste montée à Paris, découvrant la fraternité de la lutte, l’action pour les revendications sociale et la lutte pour la paix étaient indissociables. Anne-Claude Godeau fait partie des 9 assassinés de Charonne par la police impérialiste de Papon et De Gaulle.

Le PCF, c’est aussi le parti de la culture, de la pensée, de la science et de la raison. La Colombe de Picasso, mais pas seulement ! Cette aventure, liée à la matérialité de l’espoir de la Révolution, au souffle de l’organisation ouvrière, ne peut se limiter à quelques images. Aujourd’hui, au temps de la peur organisée, des annonces apocalyptiques, dignes des pires superstitions intéressées ; propagées par le capital, la recherche du progrès et de la rationalité qui ont été au centre du mouvement communiste – spoutnik ! ou même Pif Gadget ! – ne doit absolument pas être abandonnée. C’est une part entière de l’engagement que nous voulons continuer.  

Le temps des conquêtes s’est éteint peu à peu. Avec le recul de l’Union soviétique que nous ne cessons d’analyser, avec l’Union de la gauche en France, avec l’illusion réformiste de l’Eurocommunisme, avec la banalisation progressive dans le jeu politicien de notre parti qui, depuis les années 1990 est devenu un reniement ouvert par la « tête ».

Nous ne mesurons pas encore à quel point la victoire de la contre-révolution en 1989 a ouvert une période de sombres régressions dans le monde et en France. Le PCF, nos organisations sœurs, syndicales et associatives, ont fini au fil du 20ème siècle, par porter tous les acquis sociaux et démocratiques. Notre recul, jusqu’au quasi-effacement, n’a pas seulement conduit à la remise en cause des conquêtes dont notre parti a été le premier artisan mais il a ouvert aussi à une terrible remise en cause de tous les acquis démocratiques, même les plus anciens, de la démocratie bourgeoise. Nous sommes en train de le vivre terriblement avec le grand bond en avant de la dictature du capital au nom du Covid.

Parti de conquête, nous sommes aussi le Parti de la Résistance et c’est, malheureusement, ce que nous pouvons imaginer être dans un proche avenir !

Avant 1914, aucun des pays impérialistes qui se ont engagés dans la guerre n’imaginait en sortir aussi ruinés. En 1939/40, nous nous sommes retrouvés seuls ! En 1933/34, mais dans un seul pays, une politique de peur et d’intimidation systématiques s’est jetée sur nos camarades en premier.

Dans les mois qui viennent, viendront s’ajouter aux 800000 nouveaux chômeurs des millions d’autres, aux privations de liberté les plus inimaginables un flicage de la pensée de tous les instants, un redoublement de la casse des services publics. Une casse des retraites encore plus violente que celle prévue en 2018 est en préparation avec la faillite organisée de la Sécu. L’argent factice coule à flots pour redistribuer encore davantage les vraies richesses, créées par le travail, vers les rentiers transnationaux.

Résistance ! Camarades ! Résistance !

Pour l’accès aux biens fondamentaux, logement, énergie, eau dont les tarifs risquent d’exploser aux dépens des travailleurs. Songeons qu’ils sont sur le point de privatiser EDF, après avoir liquidé GDF ! EDF, nous devons à Marcel Paul, ministre communiste, déporté à Buchenwald, résistant communiste au cœur du camp de la mort, sa création et son développement au service du pays !

L’énumération des batailles à venir serait trop longue. Ce n’est pas l’objet direct de notre commémoration. Mais c’est bien son objectif aussi.

Le PCF n’est pas un parti comme les autres. C’est un parti qui refuse la collaboration de classe. C’est un Parti qui se doit de mobiliser au cœur de la classe ouvrière, de la paysannerie, des couches intellectuelles.

C’est un parti fondamentalement internationaliste qui n’acceptera jamais les diktats de l’impérialisme, qu’il soit américain, allemand, français ou européen. Nous sommes contre l’UE du capital et contre son instrument de répression économique, l’euro. C’est un parti qui se bat contre la guerre impérialiste en toute circonstance, qui doit se battre pour le désarmement et, notamment pour le désarmement nucléaire unilatéral de la France.

Nous sommes un parti pour qui, et c’est une rupture fondamentale du congrès de Tours, les élections sont parfois un moyen, jamais une fin.

C’est un parti révolutionnaire dont la perspective est la victoire sur le capitalisme et l’établissement du socialisme.

Et c’est pour tout cela que nous sommes les premiers défenseurs des libertés !

Camarades, dans les jours et les semaines qui viennent, nous allons propager ce message : il y a des communistes qui entendent continuer, renforcer le Parti communiste né à Tours en 1920 et sur ces bases ! Nous allons le propager par tous les moyens, en tenant compte des contraintes du moment. Jour après jour d’ici le 30 décembre, date anniversaire. Nous allons le propager dans les sections et fédérations du Parti, au moyen, notamment, de l’exposition. La carte 1921 a été la première du nouveau parti. Une carte 2021 en commémorera le centenaire.

Nous allons animer le débat du 39ème congrès du PCF que la direction veut engager en le précédant d’une candidature, 15 mois avant, à l’élection que nous avons toujours le plus condamnée. Nous allons le propager en direction de camarades d’autres pays, dont les expériences nous sont bien utiles.

L’idéologie dominante est plus dominante que jamais. Le mouvement communiste et le PCF sont très faibles ! Il y a un lien. Il y a des causes. Nous allons tout faire pour les surmonter avec modestie, lucidité mais avec détermination !

Prolétaires de tous les pays, unissons-nous !

Vive l’internationalisme prolétarien !

Vive le Parti communiste français !

Le Parti communiste français va avoir 100 ans ! Rendez-vous à Tours le 19 décembre 2020

« PCF : Reconstruire le Parti de classe – Priorité au rassemblement dans les luttes ». RENCONTRE Ile-de-France, dimanche 30 juin 2019.

Face au rouleau compresseur de Macron, à l’aggravation de la crise globale du capitalisme, aux menaces nouvelles de guerre impérialiste, plus que jamais, affirmons la nécessité du PCF, parti politique indépendant, entièrement dédié à la lutte des classes, dans le camp des travailleurs. A l’opposé de toute combinaison pour remonter une illusion de « gauche » réformiste institutionnelle: partir des luttes, des contradictions du système pour résister, reconquérir des droits sociaux, avancer vers le socialisme.

Rencontre régionale Ile-de-France des initiateurs de la motion du 38ème congrès du PCF « Reconstruire le Parti de classe – Priorité au rassemblement dans les luttes ».
Dimanche 30 juin 2019, à 15 heures
Au 61 rue Violet, Paris 15ème (métros 10-Emile Zola ou 8-La Motte-Piquet)
La réunion sera introduite par Corinne Bécourt, secrétaire de la section du PCF de Saint-Quentin (Aisne), Pierre Dargham, de la section du PCF de Paris 15ème et Emmanuel Dang Tran, membre du Conseil national du PCF.
Un échange avec la salle suivra, à partir notamment d’expériences de lutte récentes, dans l’éducation nationale, la santé, les transports publics et l’industrie.
La section du PCF Paris 15 proposera un petit buffet à l’issue de la réunion.

PREMIERE BASE DE DISCUSSION:

Les élections européennes ont consolidé la politique macroniste, malgré la faible adhésion à « En Marche » (11% des inscrits). Le rouleau compresseur des contre-réformes antisociales et antidémocratiques continue d’avancer : lois Blanquer, Buzyn, Belloubet (menace inédite sur la liberté d’expression), suite du démantèlement de la fonction publique, des finances publiques et du financement solidaire de la Sécurité sociale, avec, entre autres, la perspective de la « retraite par points ».

Le système est parvenu, en partie, à enfermer la protestation populaire dans un dialogue entre le pouvoir macroniste et la nébuleuse des « Gilets Jaunes ». Celle-ci a pu être soutenue de l’extrême-droite à l’extrême-gauche. Malgré son caractère social, elle a épargné le patronat. Son débouché politique – c’est un constat, malgré le soutien populaire – a tourné en faveur de Macron et de Le Pen. Cette expérience appelle à compléter notre analyse de communiste, également à partir de la manifestation du 1er mai à Paris et des débats syndicaux.

L’idéologie dominante, en France comme dans d’autres pays d’Europe, tente de focaliser la vie politique sur une bipolarisation entre une option capitaliste « libérale » et une option capitaliste « nationaliste ». Cette dernière garde son statut de repoussoir politique en France mais se rapproche du pouvoir politique.

La situation politique annonce aussi la reconstitution d’une troisième option : un « moindre mal » social-démocrate réformiste recomposé, une nouvelle perspective d’alternance à « gauche », dans le cadre de la gestion loyale du capitalisme, comme déjà en Espagne avec Sanchez, encore en Grèce avec Tsipras, voire inspirée… d’Obama, le prix Nobel qui a présidé à l’anéantissement de la Libye.

Les travailleurs de France vivent très durement cette impasse politique, jusque dans leur engagement syndical et leur résistance aux stratégies patronales. Après Sarkozy et Hollande, Macron s’attaque méthodiquement aux « boucliers sociaux », acquis historiques de nos luttes, qui ont limité l’impact de la crise financière de 2008. Il leur faut les abattre d’ici la prochaine phase de la crise globale du système qui s’annonce. Au plan international, les tensions inter-impérialistes montent avec le surarmement, nouvelles ingérences contre la souveraineté des peuples, nouvelles menaces de guerres chaudes.

Plus que jamais, dans cette situation, notre préoccupation prioritaire est de refaire vivre, de reconstruire le PCF, parti de classe, marxiste et léniniste. Avec un congrès « extraordinaire » bâclé et saboté, la direction du Parti, juste ripolinée, a cherché, par tous les moyens, à contourner l’exigence de changement des communistes, à continuer à préparer l’insertion du PCF dans la recomposition de la gauche réformiste, euro-intégrationniste.

En particulier, le débat sur les élections européennes a été soigneusement volé aux congressistes et aux communistes.

Mais, à ce stade de la recomposition de la « gauche » réformistes en miettes, la direction du Parti n’a pas réussi à s’aligner aux élections européennes sur tel ou tel partenaire. Condamnée à se présenter seule, elle a fait appel aux réflexes du vote communiste et de l’engagement militant, du patriotisme de Parti, pour limiter les dégâts et ménager l’avenir. D’une certaine façon, elle a donné raison à ce que nous défendons depuis des années quant à ce que continue de représenter historiquement le PCF dans la classe ouvrière de France.

Mais le recours à des « marqueurs identitaires » est resté artificiel et superficiel, sans retour sur le virage euro-constructif des années 90 ou la perspective d’affiliation à une nouvelle « gauche plurielle », dont le social-libéralisme à Paris derrière Delanoé et Hidalgo est le prototype.

Nous n’acceptons pas que le nouvel échec électoral – à nouveau, après les législatives de 2017, le plus mauvais de toute notre histoire – soit instrumentalisé pour mettre en cause, de façon fausse et malhonnête, l’engagement et les positions historiques du PCF. Ce n’est pas le Parti de classe révolutionnaire qui a été sanctionné électoralement !

Des clans de la direction, héritiers de positions institutionnelles, proclamant depuis des décennies la mort de la « forme Parti et du PCF » ramènent encore leurs projets opportunistes de « big bang » avec la social-démocratie sociétale ou fumeusement « écologiste ». De leur côté, les porte-parole de la direction du PCF, dès le soir du scrutin européen, ont remis au centre leur demande « d’union de la gauche » institutionnelle. « Pour l’Europe des gens – contre l’Europe de l’argent » : l’intitulé de la liste européenne portait en lui-même la contradiction : qui pourrait imaginer une « UE des gens », autre chose qu’une « UE de l’argent » ? « L’Europe des gens », ce n’est pas non plus, « l’Europe des peuples »…

Le Conseil national du PCF du 15 juin a assorti la perspective de rapprochements politiques « à gauche » d’ici les prochaines élections d’initiatives et d’appels communs sur des « contenus ». Comment pourraient-ils dédouaner ceux qui ont privatisé, démantelé services publics et protection sociale, et, restent fidèle à l’UE du capital ? La campagne de signatures, calculée pour s’achever la veille des municipales de mars 2020, en faveur d’un « référendum d’initiative partagé » sur ADP (ex « Aéroports de Paris »), octroyée par le Conseil constitutionnel  (Fabius, Juppé, Giscard…) ne saurait couler de source pour les communistes. En réalité, deux options de privatisation des profits, d’extinction du statut sont en concurrence, dans un processus, une proposition de loi entièrement bardée. Une partie de la droite s’investit. Le FN-RN s’implique déjà massivement dans la campagne sur le thème de l’immigration dont Macron, Philippe et Castaner ont annoncé la remise au premier plan dès septembre.

Notre parti, le PCF, n’a pas pour destin, de dilapider, le plus longtemps possible, pour quelques positions institutionnelles, notre histoire glorieuse ! Non, ce choix de la mort lente n’est ni une fatalité, ni un moindre mal ! Il est contradictoire avec l’engament communiste comme la nécessité renouvelée du parti révolutionnaire en France.

Dans la suite de nos motions de congrès « PCF – reconstruire le Parti de classes – Priorité au rassemblement dans les luttes », après cette dernière période de la vie du Parti, dans le contexte de luttes éclatées mais fortes contre la politique du capital, nous te proposons, nous vous proposons, de faire un point, ce 30 juin 2019.

Ces derniers mois, chacune suivant sa propre analyse et sa situation locale, avec des niveaux d’insertion différents, assumés, dans la campagne nationale des Européennes, les organisations du Parti qui ont opté pour notre texte de congrès en 2018 ont poursuivi leur implication dans les luttes, nourri le vote communiste.

Des campagnes ont été plus marquantes, notamment pour la défense de l’hôpital, pour l’Ecole, pour les services publics de transport (SNCF, RATP etc.) dans la suite de notre pétition contre l’application des directives de mise en concurrence et la « réforme » ferroviaire de 2018. La justesse de notre positionnement d’alors a été soulignée lors de la manifestation nationale du 4 juin 2019. Notre réseau d’échange d’analyses et d’outils militants progresse. Pas à pas, insuffisamment, mais il progresse. Nos prises de position contre le surarmement et l’impérialisme français, européen et international (OTAN), contre les nouvelles agressions impérialistes, notamment au Venezuela, ont salutairement contredit des consensus « à gauche ».

Nous continuons à informer et échanger sur les expériences des partis communistes des autres pays. Nous portons plus que jamais, la nécessité que le PCF sorte du PGE de Tsipras, alors que le congrès du PGE est prévu fin 2019.

Ensemble, nous nous préparons aussi à affronter la propagande anticommuniste qui, à la rentrée, en même temps que la Fête de l’Huma, va se recycler avec le 30ème anniversaire de la destruction du Mur de Berlin ! Nous nous préparons, face à tous les fossoyeurs et les révisionnistes, à réaffirmer la justesse du choix des socialistes révolutionnaires français d’approuver, en 1920, il y a presque 100 ans, les conditions de l’adhésion à l’internationale communiste.

Voilà donc un ensemble de sujets, de propositions et de perspectives dont nous vous proposons de discuter le 30 juin à Paris, comme, à d’autres dates, notamment, à l’occasion des fêtes de section et de fédération, ailleurs en France cet été.