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En 2015, nationaliser la lutte pour le service public de LA POSTE : C’est possible, c’est nécessaire !

Repris de PCF Paris 15, 11 décembre 2014 (tract en PDF – en lien)

L’année 2014 aura été marquée par une double réalité à La Poste :

 - D’un côté, une destruction d’une violence sans précédent, par sa propre direction, sous la tutelle des ministres Montebourg puis maintenant Macron, des conditions du service public.

 - De l’autre côté, un développement de très nombreuses luttes locales dans les centres de distribution, de tri et pour la défense du réseau, des luttes dures, souvent longues et durement réprimées, à la hauteur de l’attaque.

Nous reproduisons ci-dessous une carte visualisant les mouvements de mobilisation et de grève, dans tout le pays – et il en manque – de mai à octobre. Parce qu’il faut mesurer la force que tout cela représente, souvent avec le soutien et l’action d’usagers, d’élus locaux, de salariés d’autres entreprises. On pourrait faire une carte aussi éloquente des mouvements de défense des hôpitaux ou des gares.

La direction de La Poste et le gouvernement ont engagé une course de vitesse. Ils misent sur le caractère inconcevable pour les gens de la disparition de la distribution du courrier, du lien avec le facteur, de la présence postale. Les nouvelles missions avancées pour les facteurs, les services de proximité, sont de la poudre aux yeux. Il n’y aura bientôt plus personne pour les assumer.

En 2014, la direction de La Poste aura supprimé plus de 8000 emplois, 5300 rien que pour les six premiers mois de l’année. Cela représente l’équivalent, en pertes humaines, de la fermeture de 4 usines automobiles comme PSA Aulnay, 10 hauts-fourneaux sidérurgiques comme à Florange.

Avec l’augmentation de 10 à 15% du prix du timbre au 1er janvier, La Poste prend la responsabilité d’accélérer la baisse du volume du courrier. Comme disent ses managers, elle « segmente » son marché. Le J+1 devient l’exception, un service de luxe. La lettre « verte » devient la règle, habituant la population non pas au J+2 mais à une distribution aléatoire dans la semaine.

Le gouvernement accompagne le mouvement. Nous avions dénoncé les déficiences constatées dans l’envoi des circulaires électorales avant les élections municipales de mars 2014. Valls a décidé qu’elles ne seraient plus envoyées du tout pour les élections locales de 2015. Et ce n’est qu’un exemple.

L’esprit de service public est directement remis en cause,  littéralement sapé par les directions, avec les conditions de travail et de rémunération. La direction de La Poste dénature le travail des postiers, rend impossible le travail bien fait,. Elle aggrave cette réalité qu’est de plus en plus la souffrance au travail.

Que faire ? Communistes, nous constatons que des forces existent pour résister, défendre, reconquérir le service public postal.

En 2009, c’est par millions que les usagers de tout le pays sont intervenus pour défendre le service public de La Poste dans la « votation » citoyenne. Nous en avions repéré les limites : le refus par les organisateurs de mettre en cause les directives européennes de mise en concurrence, le caractère « préélectoral » de l’initiative qui en renvoyait l’issue aux élections générales de 2012. Mais les possibilités d’une mobilisation de même ampleur existent toujours.

Les possibilités de jonction avec les luttes des postiers existent. Si elle ne se décrète pas, l’unification des luttes des postiers répond pourtant à une évidence logique.

Nous ne faisons pas partie de ceux qui ont semé des illusions sur un changement de politique avec l’arrivée de Hollande à la présidence. La désillusion alimente un sentiment de résignation, une tendance au repli. L’idéologie dominante impose déjà la perspective politique stérile et décourageante des bisbilles et des petits calculs politicienns pour les élections de 2017, avec l’extrême-droite en dangereux repoussoir.

En juin, la grève des cheminots a commencé à montrer qu’une autre voie est possible. Comme la mobilisation pour La Poste de 2009, celle pour les retraites et la sécurité sociale en 2010 est toujours présente. Un peu partout des mouvements se développent. Les femmes de ménage de l’hôtellerie de luxe ont obtenu des victoires sociales inédites. Contre l’extension du travail du dimanche, l’action s’organise.

L’absence de perspective politique bloque les luttes mais seules les luttes peuvent débloquer la perspective politique.

En 2015, la lutte pour La Poste peut et doit s’étendre, se nationaliser ! Bonnes fêtes !

Fraude et évasion fiscales en hausse – moyens de contrôle en baisse: logique!

Brève vivelepcf, 14 octobre 2013

Les autorités elles-mêmes évaluent la fraude fiscale à 50 milliards d’euros par de préjudices pour les comptes publics, estimation en hausse de 25% depuis 2008. Un rapport sénatorial va jusqu’au chiffre de 80 milliards d’euros pour la fraude et l’évasion fiscales. Elles sont quasi-uniquement le fait des grandes fortunes et des entreprises.

Pour mémoire, le déficit du budget de l’Etat doit atteindre – en année de crise – 70 milliards d’euros en 2013. Le déficit, fabriqué, de la Sécurité sociale s’est élevé à 13,4 milliards d’euros en 2012.

Et pourtant le gouvernement continue les coupes claires dans les moyens pour combattre la fraude fiscale. Le projet de budget pour 2014 programme la suppression, encore, de 1988 postes aux finances publiques. Pas de « changement » là non plus, 30.000 suppressions d’emploi ont été opérées par la droite entre 2002 et 2012, 2023 par la « gauche » en 2013.

A ce tableau, il faudrait ajouter la dégradation des conditions de travail, le dévoiement des missions des finances publiques qui remettent en cause le principe d’égalité de traitement.

Combien de personnels sont ainsi employés depuis l’an dernier à inciter et aider les patrons à bénéficier du Crédit d’impôt compétitivité ? Le CICE monte en puissance depuis 2012. Cette remise d’impôt atteindra 20 milliards d’euros par an pour … rembourser au patronat 6% des salaires qu’il verse ! Le plus grand scandale fiscal depuis quinze ans !

Fraude fiscale en hausse, moyen de contrôle en baisse : pas difficile de trouver la cohérence!

Non à la liquidation de SGS-Aster ! Exigeons l’intervention des pouvoirs publics !

Pour la sécurité des médicaments, pour la préservation en France des compétences en matière d’essais cliniques

L’industrie pharmaceutique française est l’une des plus développées au monde. Chaque année, 600 millions d’euros sont consacrés à la recherche, privée ou publique, dans la recherche clinique.

La législation française est l’une des plus poussées du monde en matière de sécurisation du médicament. Des scandales comme ceux du Mediator ou des prothèses PIP sont l’exception. Avant toute mise sur le marché, un médicament doit faire l’objet d’essais cliniques sur l’homme. Dans ce domaine aussi, l’encadrement juridique en France est très avancé.

Mais pour les multinationales, les essais cliniques constituent un marché concurrentiel mondialisé, source de profits potentiels considérables.

En France, on teste les médicaments dans des cliniques spécialisées sur des volontaires sains, suivis dans la durée, indemnisés jusqu’à 3800 euros par an. En Inde à l’extrême opposé, on peut recruter des cobayes à 5 euros l’expérimentation.

C’est dans ce contexte qu’il faut situer la décision de la multinationale suisse SGS de liquider la clinique Aster, l’un des trois principaux spécialistes français des essais cliniques, situé dans le 15ème arrondissement de Paris. SGS a racheté Aster-Cepach, entreprise indépendante, prospère et réputée pour son sérieux.

Après s’être accaparé du beau carnet de clients d’Aster, la direction de SGS a consciencieusement sapé sa nouvelle filiale. Elle a désorganisé le calendrier d’exécution des études, vendu certaines activités « à la découpe », plombé les comptes avec des frais immobiliers, sans parler de la pollution du climat social. Au total, en 7 ans, elle a réussi à affaiblir Aster de la moitié de ses emplois.

Pourtant jamais, SGS-Aster et ses salariés ne sont « tombés dans le rouge » et n’ont perdu leur reconnaissance dans le milieu pharmaceutique.

Janvier 2013 : SGS argue de la baisse conjoncturelle du chiffre d’affaires en 2012 pour annoncer un plan de suppression de 88 des 99 emplois, les 11 autres restant en sursis. Pourtant, le carnet de commandes était plein pour 2013 !

Pour les salariés, c’est un « coup de massue ». D’une moyenne d’âge de 40 ans et de 10 ans d’activité dans une activité d’excellence très spécialisée, n’existant nulle part ailleurs dans la région, où retrouver un emploi ? Devant le sabotage, le gâchis, la colère s’est organisée avec les syndicats. Il n’est pas question d’accepter un « plan de sauvegarde de l’emploi », annoncé hors des procédures légales et n’assurant aucun reclassement ou formation. (Ah que SGS aurait aimé bénéficier de l’accord MEDEF-CFDT de flexibilisation de l’emploi (ANI) adopté par le gouvernement pour aller plus vite en sale besogne !).

Surtout, la bataille pour le maintien, la reprise de l’activité reste centrale, envers et contre le diktat de SGS. Un projet existe déjà de reprise de 60% de l’activité. SGS s’est appliqué à le saboter en annulant les études programmées, en détournant les contrats en court et les clients vers son autre filiale en Belgique (où les conditions sociales sont beaucoup plus lâches et où le travail s’effectue en … anglais). C’était bien ça le but !

Depuis 5 mois, les salariés des laboratoires de la rue Eugène Million et de la rue de la Croix-Nivert n’ont quasiment plus de travail. SGS laisse pourrir la situation. Si cela aussi, ce n’est pas du harcèlement !

La lutte des salariés de SGS-Aster est la nôtre, que nous travaillons à l’hôpital, à l’Institut Pasteur, ou  partout ailleurs, comme patient potentiel.

Face à SGS, les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités, associer les gestes aux annonces. Les salariés en lutte sont allés rencontrer la ministre de la santé et celui du « redressement productif ». De leurs collaborateurs, ils n’ont entendu que de molles paroles de compassion.

La mobilisation doit s’étendre pour porter la bataille de SGS-Aster !

- Non aux 88 suppressions d’emplois !

- Non à la liquidation d’un des trois principaux centres d’essais cliniques du médicament en France !

-  Oui, le maintien et la reprise de l’activité est possible, sur la base des compétences des personnels, d’un projet existant, du carnet de commandes de début d’année, de la réputation de la clinique.

- Oui, le gouvernement peut et doit intervenir contre SGS, comme auprès des firmes pharmaceutiques. L’Etat subventionne les essais, accorde des crédits d’impôts : autant de moyens financiers de pression.

- Avec les hôpitaux, les CHU notamment, avec l’Institut Pasteur, l’Inserm, cela fait des années que l’on évoque la nécessité d’un rapprochement avec des centres d’essais cliniques ! Il est temps. Un « Centre national de gestion des essais de produits de santé – le CeNGEPS » a été créé. Il est dirigé en Ile-de-France par l’Assistance-publique – Hôpitaux de Paris. Il fait quoi pour sauver Aster ?

- Le besoin d’essais cliniques, d’études épidémiologiques, du savoir-faire d’Aster, ne cesse de croître.

 La liquidation de SGS-Aster serait un scandale sanitaire : il faut que cela se sache !

PSA prêt à racheter 10% de ses propres actions : plus que jamais nationaliser !

Article Vivelepcf, 20 avril 2013

La direction du groupe PSA Peugeot-Citroën a mis à l’ordre du jour de l’assemblée annuelle des actionnaires, le 24 avril prochain, le rachat de 10% des actions de son propre capital.

Soi-disant dans le « rouge », PSA trouve 340 millions d’euros, non pas pour maintenir l’appareil de production en France, encore moins pour investir, mais pour enrichir les actionnaires et faire remonter à terme le cours en bourse.

C’est proprement scandaleux, alors que 8.000 salariés doivent être mis sur le carreau !

Entre 1999 et 2011, PSA avait déjà distribué au total 3 milliards d’euros à ses actionnaires sous forme de rachats d’actions et autant en dividendes, dont 450 millions en 2011, pourtant année de « crise ».

La vérité éclate encore un peu plus nettement :

PSA utilise et exagère la crise pour accélérer aujourd’hui les restructurations, les suppressions de site industriel et d’emploi en France, les délocalisations, pour maximiser ses profits de demain. (Lire la suite…)