Brèves

Tests de dépistage COVID : le privé se remplit les poches sur le dos de la Sécurité Sociale

Avec plus d’1 million de tests virologiques PCR effectués par semaine à l’automne en France et un remboursement par l’assurance maladie à hauteur de 73,59 € par test, le dépistage du COVID est un business rentable pour le secteur des laboratoires d’analyse et des fabricants, entièrement privé.

Alors que le coût d’un test varie dans les autres pays d’Europe entre 30 € et 60 €, le tarif élevé fixé en France suite aux négociations entre l’État et le patronat font la part belle au privé, tout en vidant les caisses de la Sécurité Sociale.

Une politique de santé publique coûteuse loin de faire ses preuves, alors même que le délai d’obtention des résultats d’un test varie de 48 heures à parfois plus de 10 jours dans les grandes villes, rendant très relative la possibilité d’un isolement des malades dans un délai efficace.

À ce jour, plus de 28 millions de tests ont déjà été effectués depuis le début de l’année (source : Santé publique France, décembre 2020). La rentabilité nette moyenne pour les laboratoires est estimée à 30 % par test, de quoi réaliser des centaines millions d’euros de profit. Si les salariés subissent les conséquences économiques et sociales de la crise de plein fouet, visiblement d’autres s’en frottent les mains.

De quoi remettre à l’ordre du jour les revendications d’un monopole public de la santé, la réquisition et la nationalisation des laboratoires privés et la défense du financement solidaire de la Sécurité Sociale, mis à mal par les exonérations de cotisations toujours plus élevées accordées au patronat.

Loi « sécurité globale » : un nouveau tour de vis sécuritaire inquiétant !

Les parlementaires examinent actuellement le projet de loi « sécurité globale » issu du rapport du député LREM Jean-Michel Fauvergue. Ce projet fourre-tout est un nouveau tour de vis sécuritaire très inquiétant qui s’inscrit dans un contexte déjà marqué par une restriction sans précédent des libertés individuelles, collectives et politiques au prétexte du covid ou du terrorisme.

Le projet de loi prévoit d’abord une réorganisation du secteur de la sécurité en France en opérant un glissement complet des prérogatives de la police nationale vers la police municipale ainsi que vers le secteur privé. Les agents de sécurité privés pourront par exemple réaliser des palpations et intervenir dans le cadre « de la lutte anti-terroriste ». C’est donc une nouvelle étape franchie vers la privatisation du secteur qui bénéficiera largement aux officines privées.

Le projet de loi comporte également de nombreuses mesures sécuritaires qui portent directement atteinte à nos libertés :

- Filmer les policiers en exercice pourra mener à une condamnation, de quoi rendre invisible les violences policières  ainsi que les stratégies de « maintien de l’ordre » musclées chères à Darmanin.

- L’usage des drones par la police sera désormais légal et largement développé, en particulier pour la surveillance des manifestations politiques et syndicales.

- Les policiers et militaires pourront porter leur arme en-dehors de leur service, y compris dans les établissements publics, comme par exemple les lycées et les universités !

Le gouvernement utilise donc encore une fois l’émotion suscitée par les attentats récents et l’apathie engendrée par le covid pour faire passer une nouvelle loi restreignant nos libertés. Disons-le clairement, ces mesures n’ont nullement vocation à empêcher des actes terroristes. Qui peut croire que l’interdiction de filmer des policiers en train de réprimer une manifestation ou la peur d’être filmé par un drone peut empêcher un terroriste de passer à l’acte ? Personne ! Ce qui est visé directement par cette loi ce sont nos libertés, en particulier politiques et syndicales.

L’objectif du gouvernement est de mettre en place un arsenal juridique lui permettant de réprimer encore plus facilement les contestations de sa politique aujourd’hui et dans l’avenir. Nous ne pouvons qu’être très inquiets de voir qu’en ce moment-même, au prétexte du covid, des militants sont contrôlés par la police partout dans le pays et reçoivent une amende pour simple fait politique ou syndical dans l’espace public. C’est par exemple ce qui est arrivé à des militants CGT rassemblés devant l’hôpital de l’Hôtel-Dieu à Paris pour dénoncer sa fermeture. Quand les hospitaliers se mobilisent pour dénoncer la fermeture d’un énième hôpital public à Paris, le gouvernement répond par la répression.

Macron instrumentalise la période à des fins bassement politiciennes. En mettant en avant le tout-sécuritaire, et en tenant des discours que Ciotti doit lui envier, il cherche à siphonner les voix de la droite en vue de 2022. Cela lui permet aussi de mettre en orbite son adversaire préféré : le RN. Nous ne pouvons être dupes d’une telle mascarade !

Cette loi « sécurité globale » s’inscrit dans une tendance lourde et inquiétante, débutée au moins depuis 2015 de tentation autoritaire de la bourgeoisie française (qu’elle soit représentée par Hollande ou maintenant par Macron). Nous ne devons pas nous habituer à ces reculs réguliers de nos libertés les plus élémentaires que ce soit au nom du terrorisme ou au nom du covid !

Seuls les travailleurs organisés, syndicalement et politiquement, pourront briser cette dynamique sécuritaire et autoritaire de la bourgeoisie !

Les allocataires du RSA mis aux 35 heures : le Conseil départemental de l’Aisne à l’avant-garde du macronisme et de sa politique de dissolution de l’emploi dans le chômage.

Brève vivelepcf, 30 juin 2019 

Le Conseil départemental de l’Aisne a adopté, ce 24 juin 2019, un dispositif dénommé « Aisne Actifs Plus » en direction des allocataires du RSA. Le département a décidé de conditionner une partie de leur allocation à une somme d’activités – formation, recherche d’emploi, bénévolat, petits boulots – dont ils devront rendre compte. Le président du CD, Nicolas Fricoteaux (UDI) a donné toute la philosophie du projet en fixant à 35 heures « d’activités de réinsertion » par semaine, l’équivalent de la semaine de travail des salariés, le minimum imposé aux allocataires. Le prétexte affiché est évidemment d’encourager le retour à l’emploi, un autre objectif est  d’économiser 10% des versements du RSA…

Sur le site du Conseil départemental, le président se targue d’un vote unanime des conseillers. Il est préoccupant que les élus de gauche étiquetés PCF-Front de gauche aient approuvé ce plan qui correspond exactement à la politique, aggravée par Macron, que, communistes, nous combattons résolument, de précarisation, de bas salaires, de remise en cause de la définition même du chômage.

Immédiatement, le dispositif fournit une main d’œuvre, vulnérable, sur le marché du travail, à certains patrons. Pour justifier de ses heures, les allocataires seront désormais poussés, par exemple, en plus de faire les vendanges (exception déjà prévue), à cueillir des endives ou à ramasser des pommes de terre, contre un salaire minimal, en sus de leur RSA. Quant aux heures de « bénévolat », elles s’apparentent de plus en plus nettement à du travail gratuit, à du travail obligatoire. Nous avions dénoncé des précédents dans ce sens dans des départements, déjà dans l’Aisne ou dans le Haut-Rhin (liens).

Dans un cas comme celui des aides ménagères aux personnes âgées, on saisit tout de suite le risque, la tentation pour des entreprises, même à statut associatif, de substituer des salariés par des  « bénévoles ». On mesure au passage la dévalorisation et la déqualification des métiers et les risques pour la société.

Le département de l’Aisne se place à l’avant-garde de la contre-réforme de l’assurance chômage que Macron entend poursuivre, après avoir déjà basculé les cotisations chômage vers la CSG. On sort d’une logique d’assurance des salariés, mutualisée nationalement, devant le risque chômage dont l’entreprise est reconnue à l’origine. On passe à une logique de revenu minimal, d’administration, de sa mise à disposition du patronat d’une main d’œuvre, rendue responsable elle-même, culpabilisée, de sa situation de chômage.

Dans un système et Etat capitalistes tout puissants, communistes, nous nous interrogeons, à nouveau, sur les « utopies » ou « projets systémiques » agitées par une partie de la « gauche » (et de la droite), comme le revenu minimum universel ou même les visées de « sécurité sociale professionnelle » ou de « sécurité emploi formation ». Dans un rapport de force défavorable, notamment sur le plan idéologique, on mesure, avec des exemples comme celui de l’Aisne, les possibilités de récupération de ces idées par le système contre les acquis sociaux existants.

Le 3 juin 2019, le gouvernement a justement lancé la « concertation » sur son projet de « revenu universel d’activité » destiné un certain nombre de dispositifs dont le RSA.

Il n’en est que plus important de dénoncer et combattre la mesure du Conseil départemental de l’Aisne.    

Voir aussi :

http://vivelepcf.fr/7085/manifestation-a-colmar-pour-sopposer-au-rsa-contre-benevolat-force-dignite-pour-les-prives-demploi-et-acces-a-des-formations-qualifiantes-et-de-vrais-emplois-un-ele/

http://vivelepcf.fr/6315/conjuguer-la-bataille-pour-de-vrais-emplois-pour-les-travailleurs-declasses-en-contrats-aides-avec-la-bataille-contre-les-ordonnances-macron-refuser-de-rentrer-dans-le-piege-de-la-defe/

Inauguration d’une « place de Jérusalem » à Paris : communistes, dénonçons le soutien scandaleux de la municipalité d’Anne Hidalgo à la politique de l’Etat d’Israël !

REPRIS DE PCF Paris 15, 28 juin 2019

Dimanche 30 juin 2019 sera officiellement inaugurée à Paris, dans le 17ème arrondissement, une « place de Jérusalem » par Anne Hidalgo maire de Paris et Moshe Leon, maire de Jérusalem-Ouest. Communistes, nous dénonçons ce geste scandaleux de la municipalité de Paris, qui marque son soutien à la politique de colonisation, d’expropriation, d’annexion, d’apartheid poursuivie par l’Etat d’Israël contre les populations palestiniennes, singulièrement à Jérusalem-Est, contre le droit international.

La décision de la municipalité de Paris, instruite de façon expresse – moins de 2 mois -, a été votée au Conseil de Paris du 12 juin, à l’unanimité moins un vote contre (FI), avec abstention de certains élus écologistes et des élus PCF-Front-de-Gauche.

A cette date déjà, personne ne pouvait être dupe des intentions et de l’opportunité de la proposition de l’équipe d’Anne Hidalgo. Il ne s’agissait pas d’honorer la ville historique, polyculturelle, pas plus que de, soudainement, réparer la suppression, en 1883, de l’ancienne « rue de Jérusalem » par l’urbanisme hausmannien. La rapporteuse du projet, l’adjointe à la « mémoire », Catherine Vieu-Charier (PCF-Front-de-gauche), avait déjà été désignée par Mme Hidalgo, pour instruire l’opération consécutive à une demande de Joël Mergui, président du Consistoire israélite, faite à la suite de la visite à Paris, le 24 janvier, de Reuben Rivlin, Président de l’Etat d’Israël.

Dans sa lettre à M. Mergui datée du 15 mai 2019, accédant à sa demande, Mme Hidalgo a notamment écrit : « Je suis très sensible à votre proposition de créer une place de Jérusalem au sein de la Capitale, qui permettrait également de commémorer l’amitié qui unit la Ville de Paris à l’Etat d’Israël ». Mme Hidalgo promet que cette place se situera « aux abords du lieu hautement symbolique du Centre européen du judaïsme » (l’image de la lettre a été publiée par le « Times of Israel » du 18 juin).

Cette situation pose, nous pose, plusieurs problèmes de natures et d’importances inégales.

A nouveau, sur ce cas sensible, les élus PCF au Conseil de Paris, ont manifesté leur docilité, sans borne, à leur maire et à leur municipalité, en s’abstenant au Conseil de Paris. L’affaire n’ayant pas manqué d’éclater dans la presse, ils changent d’opinion et réclament, maintenant qu’il est trop tard, ce dont nous nous réjouissons quand même, l’abandon de l’inauguration. C’est presque une question secondaire, interne, même si, communistes, nous tenons à nous démarquer publiquement.

La « place de Jérusalem » suit, notamment le refoulement par la municipalité de la « Flottille de la Paix pour Gaza » des rives de la Seine en juillet 2018 et l’initiative « Tel Aviv-plage à Paris-plage » que nous avions dénoncée en août 2015 (lien). Il est inacceptable que ces positions soutenant la politique de l’Etat d’Israël (loin d’une simple manifestation d’amitié avec le peuple israélien) ne fassent pas débat, notamment avant les élections de 2020. La Ville de Paris ne peut pas ainsi emboîter le pas aux présidents américains, depuis Bill Clinton en 1995, qui reconnaissent, contre le droit international, Jérusalem comme capitale d’Israël (ou encore au premier ministre grec Alexis Tsipras, allié militaire de Netanyahou – lien).

Mais, pour nous, le plus important, à cette occasion, avec cette dénonciation, est de réaffirmer notre soutien à tous ceux, victimes palestiniennes opprimées, Palestiniens et Israéliens, citoyens du monde, épris de paix et d’amitié entre les peuples, qui combattent le colonialisme israélien, qui s’élèvent pour une paix juste et durable en Palestine, sur la base de deux Etats souverains, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale de l’Etat palestinien.