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Contre la privatisation des concessions hydrauliques et les suppressions d’emplois ! Pour le monopole public de l’énergie ! – Tract/pétition

Nous reproduisons ci-dessous le tract diffusé par nos camarades de la section de Saint-Martin-d’Hères dans l’Isère. L’enjeu environnemental, la sécurité et la sûreté des installations, rejoignent l’enjeu de la maîtrise publique de l’énergie mais aussi celui de l’emploi et de la défense du statut EDF. Au nom de l’UE, une industrie efficace et amortie, une source d’électricité d’appoint en cas de sur-demande, serait livrée à terme aux intérêts privés (étape intermédiaire SEM) et au marché spéculatif « hotspot ». Sans surprise EELV a voté la privatisation avec la loi de transition « énergétique ». On sait quel crédit apporter à ces pollueurs de la vie politique en termes de défense du cadre de vie!

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Contre la privatisation des concessions hydrauliques et les suppressions d’emplois ! Pour le monopole public de l’énergie ! Signez la pétition !

C’est 7 barrages hydrauliques rien qu’en Isère !

Le projet de loi sur la transition énergétique, voté en catimini, en juillet 2015, par l’Assemblée Nationale porte les orientations énergétiques en France pour plusieurs décennies. Au milieu de ce projet figure l’ouverture à la concurrence des concessions hydrauliques. Sachant que l’ouverture à la concurrence a été votée par EELV, on peut s’interroger sur la ligne politique de ce parti qui se dit de « gauche » et défendre l’énergie propre.

Elle est l’une des conséquences de la privatisation d’EDF (Électricité de France), changement de statut d’EDF en société anonyme en 2004.

L’État français, actionnaire d’EDF (85 %), via l’union européenne du capital, s’appuie sur ce point pour faire pression afin de se conformer à la libéralisation du marché de l’énergie « au nom de la concurrence libre et non faussée ». que les français ont repoussée par voie référendaire le 29 mai 2005. Pourtant, le gouvernement précédent prévoyait la mise en concurrence de 20% de notre puissance hydraulique, entre 2015 et 2025, Le gouvernement actuel, avec le soutien d’EELV, la met en ouvre. Le gouvernement précédent prévoyait la mise en concurrence de 20% de notre puissance hydraulique, entre 2015 et 2025.

Ce projet prévoit également la création de Société d’Économie Mixte (SEM), qui régionaliserait la gestion des concessions hydrauliques, au profit des collectivités locales et d’investisseurs étrangers. La mise en concurrence de la production hydraulique est lourde de conséquences pour le service public, les usagers et les salariés :

  • hausse des prix
  • suppressions d’emplois programmées (annonce de 4000 suppressions d’emploi par EDF)
  • dés-optimisation du réseau…
  • baisse de sécurité pour nous tous. Pour l’Isère, nous parlons de 7 grands barrages hydrauliques sur des cours d’eau qui convergent sur l’agglomération grenobloise.

Introduites par la Loi, les sociétés d’économie mixte sont des partenariats publics / privés dans lesquels la part publique descend généralement en dessous de la majorité laissant ainsi les « mains libres » au privé.

Les installations de production d’hydroélectricité ont été construites par l’argent public et par les factures des usagers. Elles nous appartiennent.

Elles sont aujourd’hui complètement amorties. L’usager n’a donc plus à supporter cette charge. L’électricité d’origine hydraulique est la moins chère à produire en France. C’est aussi la première des énergies renouvelables.

Elle représente 12 % de la production nationale d’électricité (plus de 25 GW, deuxième en Europe derrière la Norvège). Il existe plus de 400 barrages en France, propriété de l’État, donc des usagers, dont 85 % concédés à EDF.

Aujourd’hui, 5600 hydrauliciens en assurent la maintenance et l’exploitation. Elle est également une énergie qui participe fortement à l’équilibre du réseau grâce à sa réactivité (pointe de consommation, relevage du réseau suite à un incident, variation de puissance très rapide). Elle est donc indispensable à la maîtrise du coût de production de l’énergie électrique. En décidant de se séparer de cette énergie, l’Etat va contribuer à dés-optimiser le réseau, ce qui entraînera la multiplication des coupures et une augmentation du prix de l’électricité. Refusons de payer la spéculation que va organiser le privé au moment des pointes de consommations.

La « transition énergétique » cette farce après la COP21, l’etat brade son hydraulique au risque de le voir se détériorer cette énergie propre.

  • 5 à 8 milliards d’euros par jour, C’est ce que coûterait un black-out en France si on persiste à fermer des unités de production sans assurer l’équilibre du réseau électrique.

• 11 millions de Français sont en situation de précarité énergétique. Ils consacrent plus de 10 % de leur revenu à leur facture d’énergie. 90 % sont issus du parc logement privé, 62 % sont propriétaires et 55 % ont plus de 60 ans. La déréglementation du secteur aggrave cette situation !

• 80 % C’est l’augmentation du prix du gaz depuis 2005 et la privatisation de GDF. Et les actionnaires, ils se sont augmentés de combien ?

• 15 % La Contribution au service public de l’électricité (CSPE) représente 15 % de votre facture annuelle moyenne TTC en sachant que presque les 2/3 servent à financer les énergies types renouvelables hors hydraulique. La transition énergétique a un prix. Qui paie à votre avis ? Les contribuables sur les aides publiques à l’investissement, les factures d’électricité sur la vente de l’énergie produite à un prix 3 fois plus élevé que le coût de production EDF.

• 20 % C’est le taux de TVA appliqué sur la consommation d’énergie alors qu’il est normalement de 5,5 % pour les produits de première nécessité. Il semble pourtant assez incontestable que se chauffer et s’éclairer est de première nécessité !

Les communistes soutiennent les actions des salariés d’EDF en lutte et ils appellent tous les travailleurs à la Résistance. Communistes, nous affirmons que, plus que jamais, la montée des luttes et leurs convergences portent la rupture politique !

  • Non à la privatisation des concessions hydrauliques !
  • Pour la renationalisation de l’énergie !
  • Pour le monopole public de l’énergie !

Pétition : Pour la renationalisation de l’énergie

Les signataires de la pétition exigent :

  • Arrêt de la marchandisation de l’énergie !
  • Arrêt de la privatisation de barrages ; prolongation des concessions historiques
  • Baisse des tarifs, l’énergie n’est pas une marchandises c’est un besoin de la population,
  • Reconquête d’un grand service public de l’énergie avec la nationalisation (EDF -GDF -Suez France) sans contre partie financière et ré-instauration d’un monopole public de l’énergie
  • Développement du service public par des créations d’emplois statutaires et toutes mesures contre la dégradation des conditions de travail ;
  • Arrêt de la casse du service public et du statut des IEG (industries électriques et gazières)
  • Arrêt du processus européen de marchandisation et de privatisation et le rétablissement du statut public et du monopole public de l’énergie, des transports, de la sidérurgie, de l’industrie pharmaceutique, de la chimie, de l’aéronautique, de l’industrie automobile, des autoroutes…
  • Non application des directives européennes

PCF/Régionales 2015 (suite) : en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, les élus PCF n’ont pas résisté à l’attrait de vice-présidences derrière le PS et EELV

Vivelepcf, 30 décembre 2015

La dépendance du PCF-FdG au PS est des éléments qui ont certainement le plus pesé dans les très mauvais résultats de ses candidats aux élections régionales, touchés également par le vote sanction de la politique du PS au gouvernement.

Malgré des appels de militants, jusqu’au Conseil national, à aucun moment, les directions du PCF n’ont avancé la perspective d’une rupture avec la participation aux exécutifs régionaux dirigés par le PS, même pas entre les deux tours quand le jeu cynique du PS avec le FN est apparu au grand jour et, en Ile-de-France, après le dérapage scandaleux de Bartolone sur la « race blanche ».

Cette position (plutôt absence de position) est allée de pair avec le maintien en place jusqu’au bout des vice-présidents PCF dans les exécutifs de gauche sortants, bien que ceux-ci aient constitué des relais de la politique d’austérité nationale, des soutiens aux « réformes » territoriales et ferroviaires, entre autres, que les communistes combattent.

Après le résultat du second tour, dans la plupart des 13 nouvelles régions, la question ne s’est plus posée. 7 sont dominées par la droite, la Corse par les nationalistes. Dans 4 des 5 que la gauche va gérer, les listes FdG ont été éliminées au premier tour et n’ont donc aucun élu.

Onesta (EELV-européiste) et Delga (PS, ministre de Valls) règlent leur accord régional

Reste le cas de la nouvelle grande région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. La liste issue de la fusion des listes conduites par le PS et EELV l’a emporté au second tour. Il y a 7 élus PCF sur 158 qui figuraient sur la liste EELV-FdG+ « Nouveau Monde ». Ils n’ont pas résisté à la tentation d’occuper les 2 vice-présidences offertes sur 15 au sein d’un exécutif présidé par Carole Delga, PS, ex-ministre de Valls, accompagné d’un bureau de l’Assemblée qui devrait être présidé par Gérard Onesta, EELV, européiste, corédacteur du projet de constitution européenne Giscard en 2005.

Jean-Luc Gibelin, ancien syndicaliste passé directeur d’hôpital, s’est vu octroyer la 6ème vice-présidence – aux transports – et la camarade du Lot, Marie Piqué, la 15ème  – aux solidarités, services publics et logement (domaines hors des prérogatives des régions).

On voit déjà les commentaires à l’encontre du Parti : « vos dirigeants sont prêts à tout pour quelques bonnes places ». Si elles émanent du PG, qui a certes refusé de participer à l’exécutif en LR-MP, mais qui a obtenu quelques bonnes places de conseillers dans la même combinaison régionale, elles ne seront pas recevables.

Tout indique que, si le cas s’était présenté, les candidats élus PCF dans les autres régions auraient également continué à cogérer les régions derrière le PS. Des particularités régionales (encore davantage effacées avec l’agrandissement des régions) l’auraient plus ou moins justifié : une plus ou moins grande distance des dirigeants régionaux du PS vis-à-vis du gouvernement, un poids du PCF autonome plus ou moins grand. En Bretagne, le vice-président sortant de la région aux transports, le PCF Gérard Lahellec vient d’être reconduit à ce poste dans l’équipe du ministre de la guerre Le Drian. Mais il s’était présenté directement sur les listes PS au 1er tour, contre les listes FdG et le résultat de la consultation dans le PCF. Il avait argué que puisque le FdG était d’accord pour valoriser le bilan des élus sortants et qu’il envisageait de toute façon le ralliement à Le Drian et une alliance avec lui, il n’y avait pas de raison de prendre le risque d’être éliminé au 1er tour…

Dans les régions, les départements (avec des nuances locales), à Paris derrière le social-libéralisme de Delanoë/Hidalgo, la direction du PCF continue à considérer le PCF-FdG comme une force d’appoint et une caution de gauche au PS. « Tirer le PS à gauche », « limiter les dégâts dans des contrepouvoirs locaux » : ces arguments ne fonctionnent plus, s’ils ont jamais fonctionné. Aux dernières régionales, la campagne commune entre les deux tours en Ile-de-France, menée sous les caméras, par Pierre Laurent en compagnie d’Emmanuelle Cosse et de Claude Bartolone, dignitaire du PS au pouvoir, a encore plombé durablement l’image du PCF.

Et ce n’est pas qu’une question d’image : c’est une question de stratégie et de ligne politiques profondes. Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées est l’exemple qui les a le mieux illustrées.

Le mal était fait avant le 1er tour dans la décision de se rallier à l’EELV Gérard Onesta. Loin de représenter une « gauche de contestation », Onesta dans EELV (Cohn-Bendit !) est un européiste libéral, militant acharné du développement des féodalités régionales européennes contre la démocratie nationale. Pour ce rôle d’avant-garde, malgré les 10% seulement obtenu par ses listes (la moitié des résultats de 2010), Onesta va obtenir du PS (le 4 janvier 2016) la présidence d’un « bureau de l’assemblée régionale » spécialement créé à sa demande.

Vis-à-vis des communistes et des électeurs, il y a eu tromperie sur la marchandise. Rien n’était clair dans les termes des consultations des communistes : leurs résultats aberrants par département le traduisent (98% dans l’un, 35% dans l’autre). Il y a eu décision directe de la direction du PCF, notamment de Marie-Pierre Vieu et de Pierre Laurent qui a même envoyé une circulaire pour demander aux secrétaires départementaux de garantir la désignation de Vieu comme chef de file des candidats du PCF. Le lendemain, Vieu s’engageait avec Onesta…

A la stratégie de satellisation dans les institutions à la social-démocratie, se double une nouvelle stratégie de recomposition à « gauche », plus poussée que le Front de gauche (EELV/Frondeurs), dans un deuxième bloc social-démocrate effaçant, reniant les positions communistes.

Encore un sombre enseignement de ces lamentables élections régionales.

Retrouver le chemin des luttes, contre le système PS/LR (ex-UMP)/FN, de plus en plus dangereux, passe par une rupture avec cette suite, sans fin, de combinaisons suicidaires de la direction du PCF.

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Meeting du 6 décembre 2015 (Paris 15ème) – Intervention de Corinne Becourt, secrétaire de la section du PCF Saint-Quentin, responsable nationale du réseau « Vive le Parti communiste français »

Nous reproduisons sur vivelepcf.fr les interventions politiques prononcées au banquet/meeting de fin d’année de la section du PCF Paris 15. Ci-dessous celle de Corinne Bécourt, secrétaire du PCF à Saint-Quentin et coordinatrice du réseau « Faire vivre et renforcer le PCF » , après les inquiétantes nouvelles prises de position de la direction du PCF, à « contresens de la raison d’être de notre parti », en faveur de « l’unité nationale », l’état d’urgence, la guerre impérialiste après les attentats, en soutien à la politique antisociale de Tsipras en Grèce, ou encore en alliance avec les pro-UE d’EELV aux régionales etc.  Corinne Bécourt expose l’état d’esprit de lutte qui anime des camarades de toute la France décidés à faire vivre le PCF « sur les rails de la lutte des classes ».

 

PCF Paris 15ème, repas fraternel du 6 décembre 2015, rencontre politique

Intervention de Corinne Becourt, secrétaire de la section du PCF Saint-Quentin, responsable nationale du réseau « Vive le Parti communiste français

Chers amis, chers camarades,

Je suis heureuse d’être à nouveau avec vous et de partager ce moment de fraternité. Notre première réunion ensemble remonte à 2008.

Aujourd’hui la direction du PCF Paris 15 m’a sollicitée pour vous présenter notre situation nationale dans le PCF à ce moment grave où la direction du Parti vient d’approuver l’intensification d’une guerre impérialiste et l’état d’urgence.

D’abord, avec les quelques camarades de Saint-Quentin qui sont venus avec moi, nous témoignons de notre expérience. Depuis plusieurs années, nous nous renforçons dans les quartiers populaires, dans la jeunesse mais aussi, de nouveau, dans les entreprises. En 3 ans, plus d’une cinquantaine d’adhésions sérieuses. Cela, nous le devons à notre activité mais aussi au travail en commun avec des camarades comme ceux de Paris 15 qui nous permis par exemple d’être très présents dans la lutte contre la « réforme ferroviaire ». Notre poids et l’écoute de ce nous disons dans l’Aisne augmente d’autant.

Au plan national, nous travaillons avec une trentaine de sections, aussi avec les fédérations de Haute-Saône et du Tarn, et des centaines de camarades plus ou moins isolés. Cela ne nous empêche pas d’être entièrement dans le Parti mais cela compense le déficit organisé d’échanges réels dans les fédérations et au plan national. D’une façon ou d’une autre, aussi par ma présence sur les « réseaux sociaux » (sourires), je participe à construire ce réseau pour l’instant informel, par choix. Mais à l’approche du congrès du Parti, avancé par Pierre Laurent en juin, nous sentons qu’il faut passer à une autre étape.

Dans les derniers mois, l’absence de point de vue communiste organisé s’est fait lourdement sentir. La défaillance, la faillite de la ligne direction du PCF aussi. Au moins sur trois points.

Le premier, le plus récent, je l’évoquais à l’instant, c’est le ralliement unilatéral, sans consultation du Conseil national du Parti, de la direction du PCF à l’Union nationale demandée par Hollande. Cela s’est traduit notamment dans les interventions des parlementaires à Versailles le 16 novembre, alignées. Puis les députés « Front de gauche » ont approuvé la prolongation de l’état d’urgence et l’intensification des bombardements en Syrie.

L’état d’urgence est destiné à réprimer la contestation du système dominant dans la société française et n’a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme. Nous l’avons montré, en nous appuyant sur les analyses de nos camarades députés de 1955…

Je tiens à faire savoir notre condamnation totale des récents propos du député Alain Bocquet approuvant les déclarations sur la « déchéance nationale » faites par Hollande après les attentats avec le sous-entendu évident d’aider les partis xénophobes.

La guerre impérialiste et le terrorisme sont les deux faces de la même pièce. Daesh, Al Qaïda sont des monstres produits par l’impérialisme, l’OTAN et son alliée l’UE. La direction de notre parti se trouve même aujourd’hui dépassée sur sa gauche par le Parti travailliste britannique qui refuse les frappes sur la Syrie et met en cause les alliés saoudiens, turcs et qataris de l’OTAN, soutiens directs du terrorisme.

Comment s’expliquer ces positions de la direction du PCF ? Par électoralisme avant les régionales, vu la pression de l’idéologie dominante ? Par soumission au PS pour garder quelques places ? Et/ou parce qu’elle a viré sa cuti. En 1999, la liste « Bouge l’Europe » a fait élire, déjà, 3 députés européens ouvertement favorables aux bombardements de la Serbie par l’OTAN…

Deuxième défection grave récente et révélatrice de la ligne de la direction du PCF : la Grèce.

Vous avez sans doute suivi le voyage la semaine dernière de Tsipras en Israël et son alliance diplomatique, économique et militaire avec Netanyahou. Cela ne modifie pourtant rien au soutien indéfectible du Parti de la gauche européenne et de son président, Pierre Laurent, à Tsipras. Syriza est érigé en modèle politique de la « gauche alternative » en Europe alors que ce parti est en train d’infliger la pire politique antisociale qu’un peuple a eu à subir sur le continent. Tsipras et Hollande s’embrassent. Le Parti communiste grec – le KKE – alerte. Rien n’y fait : La direction du PCF reste collée à son anti-modèle. Quel projet de société pour notre pays ! De nombreux camarades ne comprennent pas, n’acceptent pas ces positions et sont en colère.

Le troisième point que je veux relever, c’est l’immédiat, la stratégie politique telle que la direction du PCF la prépare à l’occasion des élections régionales.

Je le dis tout de suite : nous ne sommes pas, communistes, tous dans la même situation. Dans certaines configurations régionales et locales, des camarades peuvent porter le sens du vote communiste à ces élections. Dans d’autres endroits, à Saint-Quentin ou à Paris 15, nous avançons nos propositions dans les luttes dans la période. Dans les régions où les directions du PCF sont parvenues à s’allier aux socio-démocrates d’EELV et à s’aligner derrière eux, aucune campagne n’est possible. Pour nos camarades de Haute-Garonne ou du Tarn, comment appeler à voter pour un co-rédacteur de la constitution européenne de Giscard, anticommuniste patenté et supporter de Cohn-Bendit 2017. Dans les Bouches-du-Rhône, comment supporter la candidature d’une soi-disant « écolo » qui en appelle à la candidature en 2017, du marchand de déodorant, Nicolas Hulot. On ma transmis un tract de cette région où les candidats EELV-Front de gauche promettent d’améliorer le dialogue social pour réduire la « conflictualité » (quel vocabulaire de patron et RH !) à la SNCF. C’est un front anti-luttes !

Les régionales traduisent une option politicienne indéfendable du PCF, néfaste pour les luttes. Les élus PCF seront restés jusqu’au bout dans les exécutifs régionaux PS qui ont relayé les pires mauvais coups du gouvernement, notamment en termes de marchandisation des services publics.

Pour s’en distinguer, les directions du PCF choisissent de faire des offres d’alliance à un parti sans réalité populaire dont la raison d’être est la collaboration avec l’UE du capital : EELV. « Europe, écologie les verts » : ils portent bien leur nom.

Les pauvres propositions en découlent : l’humain d’abord comme si quelque se présenterait en appelant à l’humain derrière ! Des aides au patronat plus ou moins contrôlées. Du baratin.

Il est significatif que la direction du Parti, qui finit de faire son deuil du Front de gauche, dont Mélenchon conserve la propriété, ne sache pas comment dénommer sa nouvelle formule d’alliance réformiste.

Stop ! Pierre Laurent nous discrédite complètement lorsque, tour à tour, il annonce qu’il ne sera pas candidat avant de changer d’avis et se désigner tête de file aux régionales en Ile-de-France pour gagner en notoriété face à Mélenchon et aux Verts dans la perspectives d’une candidature aux présidentielles.

Ils appellent cela « une nouvelle façon de faire de la politique ». Je préfère l’ancienne du PCF, le parti de la classe ouvrière et de la lutte des classes ! Celui auquel j’ai adhéré !

Plus aucun camarade ne doit se laisser posséder par le discours résigné et opportuniste selon lequel le rassemblement passerait par l’effacement du parti et de nos positions communistes, marxistes et léninistes.

Communistes, nous ne pouvons pas être autrement qu’à contre-courant de l’idéologie capitaliste dans l’intérêt des travailleurs et du peuple, et sur le fond !

Nous serons amenés, encore davantage ce soir, à mesurer le jeu dangereux que jouent les possédants, avec le FN, notamment pour éteindre les contradictions de classes, comme avec l’union sacrée contre le terrorisme, éventuellement contre le climat. Nous serons amenés à réagir sans doute dès ce soir.

En aucun cas pour nous, communistes, l’objectif ne doit être d’occuper un espace politicien, « à gauche de la gauche », sous des couleurs tantôt rouge, verte ou rose, suivant des postures préparées par l’idéologie dominante. En vue d’une place de figurant aux présidentielles ou pour autre chose.

20 ans maintenant de « mutation » du parti ont fait leur démonstration par le vide et la destruction. Ce parti, unique dans l’histoire de France, ils ont voulu le détruire nous voulons le préserver et le faire vivre !

Nous ne voulons pas d’un parti petit bourgeois, qui offre des espaces de discussions stériles, le soir, à ceux pour qui c’est un passe-temps de réfléchir à des combinaisons politiques. Plus que jamais, nous avons besoin d’un parti tourné vers l’entreprise, la lutte contre l’exploitation, les quartiers populaires et les campagnes, acteur de la vie syndicale.

20 ans d’adaptation au réformisme et de résignation à l’UE ont montré tout leur contre-sens. L’internationalisme, la défense de la souveraineté des peuples, la promotion de leur coopération sont inconciliables avec l’UE du capital.

La rupture avec l’UE, ses directives, avec l’idée illusoire du réformisme, que l’on pourrait la changer, la rupture avec l’OTAN sont des priorités pour nous.

Pour des nationalisations démocratiques, pour la défense du financement solidaire de le Sécurité sociale, nous devons être intransigeants.

Je ne veux pas m’étendre maintenant sur toutes les luttes que nous voulons mettre en avant, convaincus que l’alternative politique aujourd’hui, ne peut provenir que du mouvement populaire.

Le PCF, par ce qu’il représente historiquement, par la légitimité qu’il continue à posséder dans le mouvement syndical, ne peut être laissé à ceux qui renient sa raison d’être.

Telle est plus que jamais notre conviction. Je mentionnais tous les camarades, de toute la France, qui travaillent et militent suivant la même conviction que nous. Nous allons continuer.

La direction du PCF a décidé d’avancer le congrès à juin. Est-ce pour mieux le ficeler ? Est-ce pour mieux le concentrer sur une candidature bidon aux présidentielles ? Est-ce pour nous rejouer la mascarade de « rallumer les étoiles » le texte fumeux envoyé à la dernière minute en 2013 ?

Les camarades du 15ème ici présents et les autres peuvent être certains que nous ferons tout, pour le congrès, et d’ici-là dans les luttes, pour que le PCF se soit pas identifié à cette sinistre perspective.

Ensemble, nous pouvons faire vivre un PCF sur des bases de classes ! C’est une nécessité !

Merci à vous !

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Elections régionales 2015 – Déclaration de la section du PCF Paris 15 – désaccord avec la fusion avec le PS

PCF Paris 15, 9 décembre 2015

Les résultats du 1er tour des élections régionales traduisent à nouveau le niveau de désaveu de la politique du gouvernement Valls, qui est celui – rappelons-le – qui a opéré le plus grand transfert des revenus du travail vers le profit capitaliste, aux dépens des salaires, de l’emploi, de la sécurité sociale, du droit du travail, des services publics…

Malgré le matraquage légitimiste qui a suivi les attentats du 13 novembre, le parti au pouvoir n’obtient même pas 24% des suffrages exprimés, soit le soutien de moins d’un électeur inscrit sur 8.

L’abstention dépasse à nouveau 50%. Nous considérons qu’elle traduit tout à la fois un phénomène dangereux de désengagement de la vie politique dans la durée et un rejet légitime de l’impasse politique électorale actuelle.

La droite dite « classique » obtient un résultat historiquement mauvais avec moins de 30%, soit moins d’un inscrit sur 6. Ses positions économiques et sociales, pro-européennes, sont identifiées à juste titre à celle du pouvoir en place et logiquement tout autant rejetées. Les récentes sorties aussi bien de Hollande et Valls que des Le Pen lui coupent en outre l’herbe sous le pied sur les questions de société, notamment en matière de démagogie sécuritaire et de sous-entendus xénophobes.

Le FN obtient un résultat jamais encore atteint en pourcentages des suffrages exprimés : 27,8%. Il arrive en tête en tant que parti. Il étend son influence électorale géographiquement et sociologiquement. En voix, il reste en-deçà du résultat de Marine Le Pen en 2012 (6 millions au lieu de 6,5 millions).

Communistes, nous serons toujours au 1er rang pour combattre l’extrême-droite, le fascisme, le racisme et la xénophobie, mais aussi tout ce qui fait leur lit.

Le vote d’extrême-droite se nourrit – pour les dévoyer – des colères et des peurs sociales, de la précarisation de la vie, résultant notamment des politiques de casse sociale. Depuis 30 ans, le vote FN se développe sur la base des politiques menées successivement par la droite et la « gauche » au service de l’exploitation capitaliste. Mais il prospère aussi grâce à leur aide politique directe et délibérée. On se souvient du coup de main de Mitterrand à Jean-Marie Le Pen.

Aujourd’hui, nous dénonçons avec la plus grande force les dirigeants du PS, qui, depuis des mois, derrière Hollande et Valls, se livrent à une promotion calculée et cynique du FN. Nous transmettons le sentiment d’écœurement ressenti par nos camarades à la vue des scènes de joie à la télévision, le soir du 1er tour, chez les cadres du PS au QG de Claude Bartolone. Ils escomptent limiter les dégâts en termes de pertes de régions et d’élus grâce à la poussée du FN et s’en réjouissent. Nationalement, ils font la part du feu dans le Nord et en Provence pour se donner bonne figure. De tels calculs politiciens sont misérables et ils peuvent conduire au pire.

On sait à quoi sert le FN pour les tenants du système. D’une part, comme dépotoir, il stérilise une partie de la colère sociale, la renvoie vers les seules échéances électorales, la détourne des luttes, vers la haine et le nationalisme. D’autre part, comme repoussoir, il permet à l’idéologie dominante d’enrégimenter le reste de la population vers un soi-disant « moindre mal », une résignation à la politique du pouvoir, aujourd’hui notamment celle de l’Union européenne capitaliste. Il est, à ce titre, particulièrement à remarquer comme le président du MEDEF, Pierre Gattaz s’est lourdement engagé dans la campagne électorale prétendument contre le FN.

Hollande et Valls se sont cyniquement servis des attentats du 13 novembre pour intégrer le FN et les Le Pen dans « l’unité nationale », en validant même certaines de leurs prises de position les plus perfidement xénophobes (déchéance de nationalité). Puis ils ont recommencé à marteler dans les médias la nécessité du « Front républicain » contre ce même FN.

La perspective politique apparaît plus bouchée que jamais. La direction de notre parti, le PCF, porte sa lourde part de responsabilité dans cette sombre impasse.

Elle a choisi de rendre impossible le vote communiste, dans le nom comme dans le contenu, au profit de la recherche d’un regroupement politicien avec des groupes issus du PS et avec EELV, anticipant une recomposition politicienne d’ici 2017.

L’alliance derrière EELV a finalement été scellée dans seulement deux régions du sud, mais l’offre a été maintenue jusqu’au dernier moment ailleurs. Cette alliance donne l’idée du complet contresens politique commis par la direction de notre parti. Outre son insignifiance dans le pays, EELV a été le suppôt des mesures (à grande implication régionale) que les communistes ont le plus fortement combattues, en premier lieu la « réforme » territoriale et la « réforme » ferroviaire. Par ailleurs, la promotion par ces « écologistes » de l’UE du capital, que nous combattons, est constante : elle est inscrite dans leur nom. La tête de liste en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Gérard Onesta, derrière lequel se sont présentés les candidats PCF, a même co-rédigé le projet de « constitution » européenne de 2005 avec Giscard ! Comment les communistes et l’électorat communiste peuvent-ils se reconnaître dans les soutiens de l’ultralibéral anticommuniste Cohn-Bendit ou du marchand de shampoing Hulot ?

La direction du PCF soutenait au 1er tour, dans toutes les régions, d’autres listes que celles du PS mais en quoi étaient-elles « autonomes », émancipées de la social-démocratie au pouvoir ?

En rien ! Car, de surcroît, les élus sortants du PCF seront restés jusqu’au bout dans les exécutifs régionaux, dont ils partagent le bilan, dirigés par le PS, comme caution de gauche à ces relais des politiques nationales d’austérité. En Ile-de-France derrière Jean-Paul Huchon, chantre de la mise en concurrence des services publics…

Les résultats, selon les régions, sont en recul en moyenne d’un tiers par rapport à ceux des listes du Front de gauche en 2010. De plus de la moitié dans les deux régions où elles étaient menées par EELV (par rapport aux voix cumulées EELV/FdG de 2010). Les reculs sont les plus nets dans les zones ouvrières et rurales où le vote communiste était traditionnellement fort. En Ile-de-France, la liste conduite par Pierre Laurent récupère une toute petite partie (0,08%) des 3,13% qui s’étaient portées sur la liste conduite par Besancenot en 2010. A Paris, la ville la plus chère du pays, elle est au-dessus de la moyenne avec 6,81% des suffrages. Mais la liste départementale était conduite par un PG (ex-PS) et le PG seul, sans candidats PCF, a obtenu 4,94% aux municipales de 2014.

Ce vote a encore été plus incapable de porter l’aspiration au changement et de relayer les intérêts et les luttes des travailleurs et des couches les plus victimes de la crise après plusieurs prises de position de Pierre Laurent et des parlementaires du FdG.

Notre section du PCF a exprimé son total désaccord avec leur alignement dans l’union nationale derrière Hollande après les attentats, avec leur soutien à l’état d’urgence et à sa prolongation, avec leur soutien à l’intensification de la guerre impérialiste. Nous n’avons pas été les seuls dans le Parti et dans le syndicalisme révolutionnaire. Les porte-parole du PCF en sont arrivés à reprendre cette position consensuelle, « voter (pour n’importe qui sauf le FN), c’est résister », démobilisatrice pour leurs propres listes.

Par ailleurs, Pierre Laurent continue de prendre pour modèle pour 2017 en France l’expérience en Grèce de Syriza et Tsipras. L’illusion est pourtant tombée depuis longtemps. Tsipras inflige à son peuple le pire plan antisocial d’Europe, dont son ami Hollande n’ose pas rêver et pour lequel son autre ami Netanyahou le félicite.

Nous avons exprimé notre désapprobation totale de la stratégie imposée par la direction du Parti pour les régionales. Depuis les résultats, la révolte gagne de nombreux autres camarades et organisations du Parti. On peut compter sur nous pour tout faire pour mettre en échec la poursuite du processus de mutation réformiste et de disparition du PCF, dans les mois à venir, d’ici le congrès annoncé. Il en va de l’intérêt des travailleurs et de notre peuple.

Avant le 1er tour, nous avions décidé de poursuivre nos actions en soutien des luttes sociales, notamment dans les transports et la santé. Nous continuons.

Nous tenons cependant à faire savoir publiquement notre désaccord, à nouveau, avec le choix de la direction du PCF pour le 2nd tour en Ile-de-France (comme aussi en Rhône-Alpes). Comment être sourd à ce point au message du 1er tour ? La fusion des listes, la campagne commune, bras dessus bras dessous, avec Claude Bartolone montrent des dirigeants du PCF, du PG (ou encore Mme Clémentine Autain) prêts à toutes les compromissions pour quelques bonnes places. L’image est désastreuse pour notre parti. Les gens doivent savoir que les communistes, le PCF, ne se résument pas à ces attitudes.

Nous pensons qu’il reste une différence historique entre la gauche et la droite, même quand la « gauche » mène une politique de droite. Nous pensons qu’il reste une profonde différence entre la droite et la gauche d’un côté et l’extrême-droite de l’autre, même quand des politiciens de droite ou de gauche sombrent dans le populisme fascisant. Mais cela ne peut pas justifier tous les reniements dans la situation actuelle.

Nos camarades dans les régions où le FN risque de l’emporter sont confrontés à un dilemme électoral complexe : tout faire pour contribuer, tout de suite, à empêcher le FN d’accéder à des positions institutionnelles dangereuses mais sans disposer d’autre moyen électoral que le vote pour ceux qui mènent la politique qui, à terme, fait son lit. Aucune des 2 solutions électorales dimanche n’est satisfaisante.

Avec eux, nous jugeons que la priorité est à développer les solidarités de classes, la résistance aux politiques patronales, les luttes dans une perspective de rupture. C’est ce qui permet de démasquer la démagogie sociale du FN, ses contradictions, son rôle au service du pouvoir capitaliste. C’est ce qui permet aussi de lutter contre le racisme, de contrer les tendances à la peur, au repli individuel ou communautariste, faisant le jeu des conservatismes et de la réaction, que le pouvoir s’efforce de favoriser, encore davantage depuis les attentats.

A propos d’Air France, pour une fois, Philippot a réagi spontanément sans réfléchir : il s’est placé dans son camp, celui des DRH, des technocrates, des patrons, des actionnaires.

Face aux tentatives d’intimidation, de répression du pouvoir, face à l’état d’urgence, nous, communistes, nous sommes dans le camp des salariés d’Air France, des salariés venus les défendre, contre la casse des emplois et des activités de la compagnie, pour la construction de convergences de lutte, pour une alternative politique au capitalisme qui passe, pour nous, toujours par le socialisme.