36ème congrès du PCF – Contribution d’un militant syndicaliste agricole
Assemblée du 11 novembre 2012
Message de Jean-Pierre Fournier, fédération de l’Allier
Bonjour à tous,
Il me serait très agréable de venir débattre avec vous. Cependant des semaines bien chargées par notre travail à la ferme, ainsi que des réunions syndicales afin de préparer les élections à la Chambre d’agriculture ne me permettent pas de me libérer aussi facilement que je le voudrais.
Cependant, c’est avec plaisir que je vous prépare ce petit texte que je confie aux bons soins d’Antoine.
Longtemps, l’’agriculture a résisté aux ravages du capitalisme, même si, depuis toujours, une forte majorité de paysans est très ancrée à droite (idolâtrant Chirac, Sarkozy voire Le Pen…). Le système d’agriculture familiale avait préservé un tant soit peu notre secteur d’activité des griffes impérialo-capitalistes.
Puis l’Europe est née. Ah, vraiment, vive l’Europe! Cette « Europe » s’est d’abord investie surtout dans la gestion des productions agricoles, en fait dans le seul but de mieux les contrôler.
Si autrefois les agriculteurs étaient libres de leurs productions, cette liberté leur a échappé avec la mise en place des « aides » à l’agriculture plus communément appelées primes.
Les technocrates de Bruxelles ont bien réussi leur coup.
D’environ 3 millions d’agriculteurs dans les années 60, nous sommes passés aujourd’hui à 450.000, avec encore une perte de 25 pour cent en dix ans. Quel gâchis pour les espaces ruraux mais aussi pour tout le contexte sociétal de notre pays !
Ils ont fait de nos produits non seulement une matière à spéculer comme jamais, cotée en bourse, mais aussi une arme alimentaire. Le blé par exemple peut-être vendu et revendu plus de quarante fois à la bourse du blé de Chicago, ou sur les autres places spéculatives des denrées alimentaires dans le monde.
Face à cette montée en puissance de l’argent avec l’Europe, le PCF n’a pas su garder sa fermeté sur les idées qui faisaient que nous étions un parti de luttes, revendicatif et utile au peuple sur le terrain. Nous devons nous reprendre en main.
Déjà pour ce qui concerne l’agriculture, le Parti communiste doit demander la sortie de l’OMC. Nous ne devons pas hésiter à demander la nationalisation des grandes surfaces pour que les produits alimentaires soient à la portée de tous, en prix et en qualité.
Le Parti doit aussi être ferme sur la demande du plafonnement des aides selon un nombre donné d’hectares et suivant un montant par unité de travail, afin de décourager la création d’empires agricoles qui empêchent notamment l’installation de jeunes.
Bien d’autres choses pourraient être abordées mais je tenais à vous faire part de ces quelques idées qui sont fondamentales pour la réussite de nos exploitations familiales. Je souhaite que l’agriculture ne soit pas oubliée dans les débat de ce congrès.
Le capitalisme, avec son arme destructrice qu’est le fric, cause d’innombrables dégâts. Nous devons tout faire pour le combattre, le freiner, le stopper, le détruire. Pour cela, nous ne devons pas être des accompagnateurs du système en nous engouffrant en permanence dans des reniements socio-démocrates. Mais nous devons bien lutter avec nos théories MARXISTES et LENINISTES.
PAYSANS, OUVRIERS même combat !
Amitiés,
Jean-Pierre FOURNIER