Ce mercredi 14 novembre 2012, des mouvements de grève et de manifestation étaient organisés dans plusieurs pays d’Europe.

Ainsi, la confédération syndicale CGTP au Portugal, dans la suite d’un premier succès en septembre obligeant le gouvernement à retirer un plan de « rigueur », a poursuivi sa lutte de haut niveau, soutenue indéfectiblement par le Parti communiste portugais.

En Espagne, le mouvement contre l’austérité devient de plus en plus massif et recherche des voies dépassant l’expression d’une simple indignation.

A quelques dizaines de milliers, en France, salariés, retraités, jeunes, nous avons manifesté aujourd’hui, à l’appel surtout de la CGT, pour exprimer notre solidarité avec les combats de ces peuples face à ces politiques pilotées par l’Union européenne.

Nous avons manifesté contre la politique antisociale poursuivie, sans surprise, par le gouvernement Ayrault en France, qui vient d’annoncer 20 milliards d’euros d’aides supplémentaires au patronat sous forme de crédit d’impôt. Ce même gouvernement verse des larmes de crocodile sur les plans de fermeture d’usine.

Nous avons aussi exprimé notre rejet, conscient, de la tentative française et européenne d’intégrer les salariés français et leurs syndicats dans une logique de cogestion de la politique du profit capitaliste. Il n’est pas question par exemple, de rentrer dans une négociation entre « partenaires » sociaux (adversaires !) sur des contreparties aux cadeaux aux actionnaires et aux saigneurs de la classe ouvrière.

Voilà une partie des raisons pour lesquelles, dans l’attente de revendications fédératrices, ceux d’entre nous qui l’ont pu, ont manifesté aujourd’hui.

En aucun cas, en ce qui nous concerne, nous ne sommes rentrés dans la logique des instigateurs proclamés d’un mouvement européen, des dignitaires de la Confédération européenne des syndicats, la CES, soutien indéfectible de l’UE du capital.

Sa présidente, de nationalité française mais qui n’a jamais travaillé dans une entreprise ni milité dans un syndicat français, Mme Bernadette Ségol est interviewée dans l’Humanité de ce jour. Quel dommage que les journalistes aient omis de lui demander d’expliciter son engagement exprimé dans l’appel européen de la CES pour la journée du 14. Citation : « Le Comité européen de la CES rappelle que l’Union européenne est tenue, de par le Traité de Lisbonne, ­« d’œuvrer pour le développement durable de l’Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social, et un niveau élevé de protection et d’amélioration de la qualité de l’environnement ». La CES rappelle aussi que son soutien au Traité de Lisbonne était basé sur la pleine application de ces principes ».

Ne laissons pas le mouvement de contestation populaire dans chaque pays, contre les politiques nationales coordonnées par l’UE du capital,  l’aspiration à un nouvel internationalisme, être canalisés et dévoyés par ces organismes de collaboration de classe à la solde de l’UE et par leurs filiales !

Nous savons pourquoi nous manifestons : faisons-le savoir !