Le Parti communiste grec (KKE) ouvre courageusement la voie. Déclaration, 1er juin 2012

Communistes français, nous tenons à saluer le combat des communistes grecs du KKE.

Nous félicitons les communistes grecs du KKE pour leur progrès aux élections du 6 mai 2012, obtenu dans les conditions les plus adverses, comme nous saluons les progrès de la Jeunesse communiste grecque aux élections étudiantes. Nous les remercions pour le point d’appui et les repères qu’ils apportent à nos propres luttes et au mouvement communiste international.

Nous observons et étudions avec grand intérêt le travail résolu et rigoureux du KKE dans les entreprises et auprès de toutes les couches exploitées, notamment au sein d’un mouvement syndical dominé par les forces réformistes.

La Grèce constitue le laboratoire des politiques de super-austérité en Europe.

Main dans la main, le capitalisme grec, l’Union européenne, la BCE et le FMI ont entrepris de liquider tous les acquis du mouvement ouvrier grec, de réduire le pays au sous-développement, à une néo-colonisation.

Ils entendent faire payer au peuple, au prix le plus cher, leur propre crise, la dette publique dont les capitalistes grecs et européens se sont gorgés.

L’euro aujourd’hui est l’instrument de cette politique. L’expulsion de la Grèce de la zone euro le sera éventuellement demain, tant que la sauvegarde de cette monnaie de domination sera assurée en Europe de l’Ouest dans l’intérêt des grands trusts à dominante allemande.

Le KKE rejette globalement l’Union européenne. Nous nous reconnaissons dans son analyse, dans le refus de toutes les illusions sur une réorientation de ses institutions conçues dans l’intérêt exclusif du capital, de « la BCE en organisation de charité » comme le disent ironiquement nos camarades grecs.

L’organisation du KKE et la perspective de lutte qu’il ouvre représentent un obstacle majeur au projet du capitalisme en Grèce, alors que le peuple est partagé entre colère et désespérance. L’action du KKE accuse le discrédit des forces politiques conservatrice et social-démocrate qui se succèdent au pouvoir. La condamnation de l’UE du capital par le KKE rencontre l’attachement fondamental des masses à la souveraineté nationale, si chèrement acquise.

Aussi les forces du capital, nationales et européennes, sont-elles amenées à recourir à tous les moyens pour sortir de l’impasse politique dans laquelle elles se trouvent en Grèce.

Elles tentent de réhabiliter les partis traditionnels.

Elles ont ravivé successivement plusieurs partis de droite et d’extrême-droite nationalistes et xénophobes.

Plaçant d’autres fers au feu, elles s’efforcent de développer une social-démocratie de substitution, en remplacement du PASOK disqualifié. Il s’agit d’enfermer toute la vie politique, notamment la gauche, dans le carcan européen.

La promotion de la coalition hétéroclite « Syriza », comme alternative à la droite avant les élections du 17 juin, est à situer dans ce cadre. C’est la branche grecque du Parti de la gauche européenne, le PGE, appointé par la Commission européenne. Syriza a multiplié par 4 son résultat électoral de 2009, récupérant de nombreux électeurs de la social-démocratie. La complaisance du système à l’égard de Syriza contraste avec l’énergie déployée pour diaboliser le KKE. Les ralliements d’anciens du Pasok se succèdent.

L’affichage « radical » de ce « front de gauche à la grecque » est trompeur. Sa perspective véritable s’est aussitôt révélée quand son leader médiatique Alexis Tsipras s’est tourné vers notre nouveau président Hollande pour l’aider à réformer l’UE, à sauver l’euro… Hollande qui défendait hier le Traité de Lisbonne côte-à-côte avec Sarkozy ! Les leaders de Syriza furent également d’ardents partisans de Maastricht. Tsipras dispute aujourd’hui à la droite la qualité de meilleur défenseur de l’euro et plaide pour une « renégociation » de la dette. La mise en avant de Syriza permet de canaliser la colère du peuple grec dans une logique d’acceptation de diktats européens « renégociés ».

L’autre raison d’être fondamentale de Syriza est de réduire l’influence du Parti communiste grec. C’est dans ce sens qu’il lui propose une participation empoisonnée à une coalition de « gauche » pro-européenne, de gestion de la crise capitaliste.

Cette situation nous incite encore davantage, en tant que communistes français, membres et responsables d’organisations du PCF, à apporter notre soutien au KKE, parti frère au glorieux passé, notre soutien à son action, à son rejet de l’opportunisme, à son combat pour le socialisme.

Nous incitons nos camarades communistes, les militants syndicalistes français à prendre connaissance des analyses et des expériences de lutte de nos camarades grecs. Nous dénonçons les entreprises de dénigrements du KKE relayées dans notre pays par la presse et les médias au service des forces du capital et même, plusieurs fois, de façon inacceptable, par l’Humanité. A leur manière, elles témoignent de la portée internationale du combat de nos camarades grecs.

La meilleure solidarité qu’il puisse exister entre nous est de combattre chacun l’ennemi commun, dans nos cadres nationaux : les capitalismes et impérialismes de nos pays respectifs, leur internationale, l’UE, le Traité de Maastricht et son application.

Illustrant la réalité militante du KKE et de son émanation syndicale le PAME, les banderoles déployées à plusieurs reprises sur l’Acropole d’Athènes constituent un appel formidable à la résistance dans tous les pays. Merci !

Premiers signataires (responsabilités dans le PCF : CD = Conseil départemental ; CN = Conseil national)

ALLEG Henri (91 – Palaiseau) – AURIOL Stéphane (75 – RATP – ex. CN), BECOURT Corinne (02 – Saint-Quentin – CD/CN), BERNABE Frédéric (70 – Vesoul – CD/CN – Secr. Fédéral), BERTRAND Robert (31 – Verfeil) ; CARPENTIER Laurie (02 – Saint-Quentin) ; CAUVIN Aline (78 – Mantes) ; CHANTRELLE Jean (92 – Malakoff) ; CHANTRELLE Laurence (92 – Malakoff) ; CHATAIN Monique (83 – Carqueiranne) ; COPIN Joël (62 – Rouvroy) ; CREZEGUT Anthony (75 – Paris 15, CD) ;  DANG TRAN Emmanuel (75 – Paris 15 – CD/CN), DARGHAM Pierre (92 – Vanves) ; DAVOISE Olivier (75 – RATP) ; DEBEAUVAIS Fabienne (80 – Amiens – CN) ; DELVAL Jean-Claude (78 – Mantes) ; FAINZANG Claude (75 – Paris 19 – CD/CN) ; FRICOUT Serge (24 – Jumilhac) ; GAGLIANO Michel (42 – cheminot communiste de Saint-Etienne) ; GARCIA Jacqueline (10 – Romilly) ; GARCIA José (10 – Romilly) ; GAWSEWITCH Josette (75 – Paris 15 – CD) ; HAREL Guy (37 – Montlouis) ; Armelle HERVE (78 – Mantes – secr. Section- CD) ;  JALADE Eric (81 – Castres – CN), JAMELOT Joran (75 – Paris 15 – AP-HP) ;  JAMMET Marc (78 – Mantes- CD ) ; JUNG Véronique (70 – Gray) ; LANDAIS Benjamin (75 – Paris 5 – CD) ;  LAROSIERE Jean-François (59 – Douai – CD) ; LE ROY Olivier (31 – Toulouse – JC) ; LIEVIN Fabienne (70 – Vesoul – CD) ; LIEVIN Patrick (70 – Vesoul – CD) ; LLORENTE Marie (78 – Mantes) ; LUBRINA Antoine ( 03 – Désertines) ; MARION Fabien (13 – Aix) ; MARQUES Camille (75 – Paris 14 – CD) ; MATTA Robin (13 – Aix) ; MUZARD Patrice (70- Gray – CD) ; NEGRI Dominique (38 – Saint-Martin-d’Hères – CD/CN) ; NEGRI Jean-Louis (38 – Saint-Martin d’Hères) ; NIEL Guy (94 – Gentilly) ; ODETTI Christiane (81 – Lavaur – Secr.  Section – CD) ; NEGRI Jean-Louis (38 – Gières) ; PERRIN Michel (87 – Limoges SNCF – ex-Secr. fédé) ; RALLIERES Danièle (81 – Bastides – CD) ; RALLIERES (81 – Bastides – secr. Section – CD) ; RICHARD Laurent (38 – Terres froides) ; RIO Paul (58 – Guérigny) ;  ROLLO Stéphane (38 – Saint-Martin-d’Hères – JC) ; SABATTIER Henri (07 – Sud-Ardèche) ; SCHMIDT Jean-Claude (75 – Paris 15) ; TORNER Emile (75 – Paris 15 – ancien déporté-résistant) ; TOURNAY Jean-Luc (02 – Saint-Quentin – Secr. Section) ; TOURNAY Olivier (02 – Saint-Quentin – CD) ; VARENNE Georges (02 – Saint-Quentin) ; YAGHLEKDJIAN Pierre (75 – RATP) ; YATES Russell (77 – Meaux – Secr. Section) ; ZICCHINA Noël (2A – Ajaccio)

NOUVEAUX SIGNATAIRES (6 JUIN 2012):

AGIUS Alain (13 – Vitrolles) ; ALI Alain (02 – Saint-Quentin) ; AUTIER Jean-François (33 – ex CD PCF 33) ;  BARDE René (81 – Lavaur) ; BERNARD Nicole (75 – Paris 15) ; BERNATETS Jean-Claude (02 – Chauny) ; BERNATETS Monica (02 – Chauny) ; BOUCHER Sébastien (38) ; CHAUVINEAU Jean-Marc (Etr – Ho-Chi-Minh-Ville) – CHERRUAULT Yann (75 – Paris 14) ; CREUZEVAUT Gérard (01) ; CROS Jacques (34 – Béziers) ; DANG TRAN Jacqueline (35 – Rennes) ; DEFFONTAINE Claude (75 – Paris 16 – CD) ; DIMIER Rémy (83 – Toulon) ; DURAND Raymond (81 – Lavaur) ; FERRIER Martine (69 – Lyon) ; FEVRE Thomas (42 – Saint-Etienne) ; FOURNIER Jean-Pierre (03 – Commentry) ; FRASSIN Claudine (81 – Lavaur) ; GERMAIN Roland (70) ; JEAN Robert (2B – Cap Corse – CD) ; JORQUERA Christophe (38 – Saint-Martin-d’Hères) ; JORQUERA Roger (38 – Saint-Martin-d’Hères) ; LAFLEUR Michel (81 – Lavaur) ; LAFLEUR Marie-Rose (81 – Lavaur) ; LATCHER Jean-Pierre (81 – Lavaur) ; LATREILLE Michel (75 – Paris 15) ; LE GLOHAHEC Yves (73 – Saint-Genis) ; LEMEE Raymond (22) ; MAISSE France (80 – Amiens) ; MILHAS Jacques (77 – Noisiel) ; OUKZIZ Moha (81 – Albi – CD) ; PATE Jean-Claude (50 – Valognes) ; PATTE Jean-François (62 – Arras) ; PICARRETTA Savino (38 – Echirolles) ; PLE Christian (02 – Saint-Quentin) ; PUGNALE Nelly (38 – Poisat) ; REINKINGEN Christian (33 – Sadirac) ; ROULET Régis (etr – Ho-Chi-Minh-Ville) ; TOURNAY Alain (83 – Toulon) ; TOURNAY Josette (83 – Méounes) ; TOURTEAUX Jacques (51 – Reims) ; TRANCHANT Valérie (38) ; WAGNER Ysaline (13 – Marseille) ; WEINMANN Gautier (62 – Leforest) ; YAN Joël (64 – Nay) ;

Pour s’associer à cet appel :

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