Lors d’une émission de débat télévisée, une députée du Parti communiste grec (KKE), Liana Kanelli, a été physiquement agressée par un porte-parole du parti d’extrême-droite « l’Aube dorée ». Depuis, celui-ci est en fuite…

Le capitalisme grec en crise a recours au fascisme et à sa violence. Cet acte inqualifiable, portant devant les caméras une situation vécue tous les jours dans la rue, en traduit les lourdes conséquences.

Les fascistes ne se trompent pas d’ennemi en ciblant le KKE en particulier.

Comme lors des émeutes qui ont suivi la mort d’un lycéen, tué par la police en 2008, le KKE, parti conséquent, refuse de tomber dans la provocation, dans le piège visant à le situer comme le pendant de l’extrême-droite. Des rivières de sang séparent historiquement les héritiers des résistants de ceux des collabos.

Le KKE analyse et dénonce les insuffisances de mouvements de protestation spontanés dans lesquelles les fascistes infiltrent leurs idées.

Ci-dessous une traduction (ML pour vivelepcf) du communiqué du Comité central du KKE.

Plus que jamais signez et faites signer la déclaration de soutien des communistes français au combat de nos camarades (en lien avec troisième liste de signataires).  

 

Communiqué du bureau de presse du Comité central du KKE après la lâche agression du représentant de « l’Aube dorée » le 7 juin 2012.

Le KKE condamne l’agression lâche du représentant de l’Aube dorée » contre la députée du KKE Liana Kanelli et son comportement général à l’encontre des représentants des autres partis, notamment de Syriza, pendant l’émission matinale « Kalimera Ellada ».

Le peuple s’opposera par lui-même aux agissements nazis en renforçant le mouvement des travailleurs, le mouvement populaire, son orientation de classe. Seul un tel mouvement porteur de rupture, un mouvement révolutionnaire, peut mettre définitivement hors d’état de nuire ces organisations qui sont un instrument au service du système lui-même. Depuis des années, « l’Aube dorée » soutient les basses œuvres patronales contre les ouvriers et les employés comme briseur de grève. Les travailleurs, les jeunes, les retraités qui ont sonné leur voix à l’Aube dorée » doivent lui tourner le dos et rejoindre leur intérêt de classe et le KKE.

Voici un extrait de la conférence de presse de la secrétaire générale du Comité central du KKE à propos de l’agression de « l’Aube dorée ».

«  Au nom du KKE, je veux condamner formellement  l’agression du candidat à la députation de « l’Aube dorée » contre Liana Kanelli et la candidate de Syriza, Rena Dourou.

Soyons clairs : la réponse à « L’Aube nouvelle » ne peut pas être le « dent pour dent » ou la politique de revanche. La réponse immédiate doit être  donnée par le peuple aux élections.

Nous ne mettons pas sur le compte des électrices et des électeurs de « l’Aube dorée » les agissements et l’orientation de ce parti. Ils doivent prendre conscience de la signification de leur vote et en conséquence s’écarter de « l’Aube dorée ».

Repousser de telles attitudes de nazis passe avant tout par un mouvement populaire, un mouvement ouvrier, bien organisés, hautement conscients politiquement. Nous insistons sur la nécessité de cette conscience « hautement politique » car, dans ces conditions de crise, les exigences d’orientation du mouvement sont bien autres que dans les temps ordinaires précédents.

Nous voulons souligner un point: « L’Aube dorée se retrouve toujours au service des patrons ou des syndicats jaunes : elle s’applique à briser les grève, à terroriser les travailleurs pour qu’ils abandonnent ces formes de lutte.

Le temps est venu que les ouvriers et les employés apprécient à nouveau bien pourquoi le KKE a remis en cause certains mouvements déclenchés pendant la crise. Indépendamment de leurs slogans, ces mouvements étaient dénués d’identité [de classe – NdT]. Au cours de ces mouvements, bien sûr sans en attribuer la responsabilité aux manifestants, des forces comme « l’Aube dorée » ont été systématiquement à la manœuvre et ont essayé de substituer aux revendications spontanées et authentiques d’autres comme : « Il faut exécuter les 300 députés » ; « il faut incendier le Parlement » etc. en lien avec des mots d’ordre tels que « A bas les partis » ou « A bas les organisations syndicales ». Dans ces mouvements sans identité, qui présentent un certain niveau de spontanéité, de telles organisations arrivent, par leurs agissements nuisibles, à empêcher la politisation des masses laborieuses et populaires. Surtout, elles parviennent par des provocations à étouffer et même dissoudre de véritables actions de protestation.

C’est à cela aussi que certains devraient réfléchir, ceux qui sont prompts à attaquer le KKE quand notre parti exprime ses doutes sur les conséquences des mouvements sans identité ».