Déclaration du Parti communiste de Grande-Bretagne, 18 avril 2017, traduction ML pour « Solidarité internationale PCF – vivelepcf ».

Le Parti communiste n’est pas totalement surpris par l’annonce de la tenue d’élections générales anticipées le 8 juin. Il n’a jamais pris au mot les dirigeants conservateurs. Il sait que la loi adoptée [en 2011] prévoyant des mandatures à « durée déterminée » est une tromperie.

Theresa May cherche à obtenir un mandat pour poursuivre un programme, sur cinq ans, de politiques néolibérales comprenant plus d’austérité, de privatisations, de militarisme et de guerre en alliance avec les Etats-Unis et l’OTAN.

Son courant dans la direction du Parti conservateur – qui a majoritairement fait campagne pour le maintien dans l’UE – veut obtenir un accord sur le commerce et l’investissement avec l’UE sur la base de la plupart des règles du Marché unique européen. La Commission européenne approuve cette démarche et ne cache guère son soutien à l’annonce d’élections anticipées.

Un autre courant de la direction du Parti conservateur veut que la Grande-Bretagne retrouve un contrôle total sur les politiques commerciales, migratoires et fiscales, sans plus aucune contribution au budget de l’UE.

Une large majorité à Westminster devrait permettre au courant de May d’imposer son calendrier en se passant de ses dissidents anti-UE les plus intransigeants.

Cela pourrait également renforcer sa position, du moins à court terme, face à la montée de l’opposition à plusieurs de ses orientations politiques intérieures, comme la réintroduction des « grammar schools » (et donc des « secondary moderns ») [rétablissement d’une sélection à l’entrée dans l’enseignement secondaire, un peu équivalente aux projets de suppression du collège unique en France – NdT], la privatisation du Service national de santé, de nouvelles coupes dans les services publics et les allocations sociales et encore davantage de réductions d’impôts pour les plus riches et le capital.

Les deux courants du Parti conservateurs partagent la vision de May d’une Grande-Bretagne, paradis fiscal, pays de bas-salaires, déréglementé, privatisé, hostile aux syndicats. Tous les deux, ils soutiennent les accords économiques néolibéraux avec les Etats-Unis, la Turquie, le Japon et d’autres pays.

C’est pourquoi il est essentiel d’obtenir une victoire travailliste le 8 juin et d’ouvrir la voie à un gouvernement dirigé par Jeremy Corbyn pour conduire des politiques de gauche, progressistes sur de nombreuses questions intérieures et internationales.

C’est précisément parce qu’elle redoute une telle perspective que la classe dirigeante ne veut pas laisser trois ans – même pas trois mois – au Parti travailliste pour reconstruire l’unité du parti et pour adopter une ligne politique tournée vers le peuple, notamment en Ecosse.

Les libertés nouvelles données par la sortie de l’UE et du Marché unique pourraient permettre à la direction travailliste d’adopter des orientations politiques clés pour reconstruire la base industrielle de Grande-Bretagne, défendre et étendre les services publics, promouvoir le développement régional, diminuer ou supprimer la TVA, renforcer nos syndicats et en finir avec la surexploitation de la main-d’œuvre  immigrée.

Il y a besoin d’un gouvernement travailliste qui ne brade pas ces libertés potentielles dans des négociations commerciales avec l’UE.

C’est pourquoi le Parti communiste exhorte la classe ouvrière et les peuples de Grande-Bretagne à se saisir de l’opportunité du 8 juin pour se débarrasser des Conservateurs. Non au pessimisme et au défaitisme ! Oui à une victoire du mouvement ouvrier, au progrès et à la paix !