A quelques jours de la rentrée, le ministre Darcos vient d’annoncer la suppression de 11200 postes pour le budget 2008. Sarkozy veut liquider autant d’emplois en un an dans l’éducation nationale que Chirac en cinq. Est-ce la rupture annoncée?
Les conséquences sont évidentes: hausse du nombre d’élèves par classe, difficultés accrues pour remplacer les enseignants malades, baisse de l’encadrement des élèves (surveillants…), réduction des horaires d’enseignement et de certaines options (ex: les mêmes qui nous rabattent les oreilles sur la mondialisation démantèlent l’enseignement des langues étrangères). 
L’hypocrisie est à son comble quand Sarkozy annonce que la priorité pour la rentrée est l’accueil des enfants handicapés et le renforcement de l’encadrement dans les ZEP. Avec 11200 postes en moins!

La vérité, c’est que Sarkozy veut payer les frais de ses milliards de cadeaux fiscaux aux privilégiés sur le dos de l’éducation nationale, qu’il prépare la privatisation rampante et la marchandisation de l’éducation (et de l’université).
A un enseignement visant la qualité pour tous grâce à l’école républicaine, laïque et gratuite, le gouvernement et le MEDEF préfèrent un système inégalitaire, largement payant (pour les familles qui le peuvent), globalement beaucoup plus coûteux (mais source de profit pour les capitalistes).
Cela revient à saper la base de notre société et de notre économie alors que même les « experts internationaux » reconnaissent que la force de la France provient du niveau d’éducation générale et de formation de sa population.
Ne laissons pas faire! Soutenons les enseignants et personnels de l’éducation nationale dans leurs luttes parce qu’elles sont celles de nous tous!
LES MAUVAIS PRESTEXTES DU MINISTRE: L’argument démographique ne tient pas. Les chiffres le contredisent. 8000 postes en moins dans le secondaire pour 20000 élèves attendus en moins, 700 créations de   postes dans le primaire pour 45000 élèves supplémentaires. Pour résumer, il faut, en moyenne, 2 élèves en moins pour supprimer un poste d’enseignant dans le secondaire quand il faut 64 élèves en plus pour créer un poste d’enseignant dans le primaire.
Le ministre prétend faire de nécessaires « économies », sous-entendant que l’éducation serait un fardeau dans un budget où les ressources manquent. Face à ce discours gouvernemental, les syndicats dénoncent, à juste titre, une logique purement comptable. Mais quelle « logique » comptable ? Il n’y aucune « logique » comptable derrière ces coupes budgétaires, le gouvernement annonce, selon des estimations largement gonflées, 800 millions d’économies par an par la suppression de 25000 poste de fonctionnaires dont les 11000 de l’éducation nationale soit à peine 5% des 14 milliards d’euros du paquet fiscal offert gracieusement aux plus riches par Sarkozy cet été.
810 millions d’euros, c’est exactement la somme globale que les 10000 foyers les plus riches vont récupérer par an avec le « bouclier fiscal ».  25000 agents du service public en moins pour payer un beau cadeau aux 10 000 ménages les plus riches (81000 euros pour chacun en moyenne—comparez avec votre déclaration!). 14 milliards de cadeaux fiscaux votés à la sauvette cet été: qui peut croire ceux qui disent qu’il n’y a pas assez d’argent pour améliorer les conditions du service public de l’éducation? Au lieu d’en supprimer, ce sont des dizaines de milliers de postes qu’il faut créer.  
 « En réduisant le nombre d’heures effectuées par les élèves, on réduit globalement le nombre d’heures de cours. Donc on pourra économiser des postes« . Nicolas Sarkozy.