1940 – PCF – Combattre l’’anticommunisme est plus que jamais une lutte d’actualité

13 Décembre 2006 , Rédigé par PCF – Section Paris 15ème Publié dans #Histoire – Notre mémoire

Après les articles du Monde des 10 et 11 décembre 2006 :

Combattre l’anticommunisme est plus que jamais une lutte d’actualité

Déclaration de militants et responsables du PCF dont Stéphane AURIOL, Emmanuel DANG TRAN, Fabienne DEBEAUVAIS, Claude FAINZANG, membres du Conseil national du PCF

Le journal Le Monde cherche visiblement à relancer l’une des attaques les plus récurrentes de l’anticommunisme en publiant sur toute la troisième page de son édition datée des 10 et 11 décembre 2006 deux articles sur le PCF regroupés sous le titre infâmant, sur cinq colonnes, « quand le PCF négociait avec les nazis ». Depuis 1945, les anticommunistes de toutes les obédiences tentent d’exploiter les hésitations stratégiques de la direction du PCF en 1940 pour salir l’histoire et l’idéologie de notre parti, jusqu’à amener l’amalgame aussi intolérable qu’écoeurant entre fascisme et communisme. Plus l’accusation est grosse, … on connaît la suite.

Le PCF est la seule organisation politique dont on attend qu’elle soit comptable de son histoire. Pour beaucoup de communistes dont nous faisons partie, qui refusent de renier nos convictions et de changer de nom, c’est notre fierté.

En 1940, après l’invasion allemande, toutes les autres formations politiques abdiquent, sinon trahissent, devant le fascisme. Elles se sont davantage consacrées depuis la déclaration de guerre en septembre 1939 à réprimer les communistes et l’ensemble des militants ouvriers qu’à préparer le pays à se défendre. Le 27 septembre, le ministre socialiste Sérol signait le décret punissant de mort toute activité communiste. On est loin du Front populaire déjà anéanti par Munich un an à peine auparavant.

En juin 40, le pays est en décomposition, le régime de Vichy, le plus violemment anticommuniste, va s’installer. La direction du PCF est géographiquement éclatée. La vision tactique du pacte germano-soviétique, gagner du temps pour préserver et renforcer l’Union soviétique, peut se comprendre aisément comme peut se comprendre que les réalités de l’internationale communiste sont en décalage avec celles de la France occupée.

C’est dans ce contexte de confusion généralisée qu’il est nécessaire de situer l’initiative éphémère de demande de reparution légale de L’Humanité par certains dirigeants du PCF. Cette application de la théorie de l’utilisation de la « moindre possibilité favorable » est rapidement désavouée notamment par Maurice Thorez lui-même et abandonnée. L’Appel du 10 juillet de Duclos et Thorez, diffusé clandestinement tout au long de l’été, traduit sans conteste la volonté du PCF de mobiliser pour l’indépendance nationale. Le choix de faire réapparaître dans la légalité au grand jour les cadres du Parti a coûté cher mais la reconstitution de l’organisation communiste dès 40 aura été décisive pour la Résistance.

Cela fait des années que ces sujets font l’objet d’études historiques, notamment du côté du PCF. Qu’y a-t-il de neuf aujourd’hui ? Un xième  ouvrage signé par MM. Besse et Pennetier, historien de « gauche », vient de sortir. Ils chargent la personnalité de Jacques Duclos, dont l’apport au mouvement révolutionnaire est incontestable, et dévoilent des « notes » décousues qu’ils ont retrouvées dans les archives départementales de Paris et qui seraient issues de cette police qui allait se mettre au service de Vichy et de la collaboration dans la droite ligne des opérations de traque des communistes qu’elle a menées depuis septembre 39. Elles auraient été saisies sur une militante communiste faisant partie d’une délégation partie demander la reparution de l’Huma. Ils « estiment » que leur auteur pourrait être le responsable communiste Tréand. Surtout, ils prétendent leur donner valeur de document d’orientation du PCF. Le procédé démontre pour le moins la légèreté du travail de ces « historiens ». Elle les conduit à une insinuation ignoble. Dans ces notes griffonnées, le ministre Georges Mandel est désigné comme le « juif Mandel ». Voilà de quoi alimenter la thèse si appréciée des anticommunistes : « les communistes sont antisémites comme les fascistes ». Toute insinuation dans ce sens est une insulte inacceptable pour le Parti de Maurice Thorez et Georges Politzer, pour tous les communistes.

Quelle est l’opportunité pour le Monde de remettre le couvert ? S’agit-il de donner des arguments supplémentaires à ceux qui veulent éradiquer l’identité du PCF du paysage politique ?

L’Humanité datée du 12 décembre consacre deux pages à ce même sujet. Si les articles de Jean-Paul Scot rétablissent heureusement des éléments de vérité sur le nombre de résistants communistes assassinés mis en doute honteusement par le Monde, l’article de l’historien Bourderon rentre entièrement dans le jeu malsain de MM. Besse et Pennetier à qui l’Huma juge bon de surcroît d’accorder 4 colonnes d’interview. Aucun rappel du contexte, aucun esprit critique : l’Huma choisit la ligne de la repentance avec toutes les acceptations qu’elle comporte à l’égard de l’anticommunisme. Nous dénonçons cette orientation et demandons à ce qui est encore à 80% notre journal (le reste du capital étant dans les mains des trusts menés par le groupe Lagardère) de rectifier le tir incessamment.

Mais le pire est constitué par la déclaration de la direction du PCF. De qui émane-t-elle exactement ? Ce texte valide d’emblée la thèse du livre et son esprit, osant affirmer que la stratégie du PCF en 40 « était nourrie de propos antisémites ». Elle reprend la thématique souvent reprise par les anticommunistes de « gauche » de la gentille base, composée de braves militants « ignorant tout des tractations puis des règlements de compte de sommet » opposée aux directions et à la structure du Parti. Sans son organisation, sans sa direction, sans ses structures, un parti communiste n’existe pas et le PCF n’aurait pas pu résister, l’affirmation de cette évidence n’empêchant pas l’analyse critique, au contraire nécessaire, de notre histoire et de l’action de nos dirigeants. S’il y a un divorce entre les communistes et leur direction, c’est bien en ce moment !

Nous invitons les camarades à intervenir auprès du secrétariat national du PCF pour qu’un communiqué rectificatif voie le jour !