Ce lundi, 687.000 lycéens ont entamé le 16 juin 2014 leurs épreuves écrites du baccalauréat par la philosophie. Le même jour, entre 50.000 et 70.000 cheminots ont continué leur grève contre la « réforme ferroviaire », pour une réunification réelle de la SNCF, contre l’application des directives européennes de mise en concurrence et de privatisation.

Les deux événements n’ont eu quasiment aucune interférence n’en déplaise à François Hollande et à Manuel Valls. Les quelques candidats qui comptaient se rendre en train à l’examen ont eu information et temps nécessaire pour prendre d’autres dispositions.

Ces derniers jours, le président et le premier ministre avaient trouvé à reprendre et répéter « l’argument du bac » pour fustiger le mouvement social. Maintenant il est dégonflé. Il va leur falloir trouver autre chose… En maintenant la date du passage à l’Assemblée de la « réforme ferroviaire », ils auraient porté toute la responsabilité d’un dysfonctionnement du bac.

De nombreux syndicats locaux d’enseignants ont apporté leur soutien au cheminots en grève et contribué à dénoncer la propagande gouvernementale. Nous reproduisons ci-dessous une déclaration de la FSU du Nord-Pas-de-Calais.

De cet épisode, les enseignants retiendront au moins une chose : les grandes déclarations d’attachement au baccalauréat des plus hautes autorités de l’Etat qui, ces dernières années, ne cessent de le remettre en cause. Elles serviront dans les luttes à venir.

Car il existe bien un parallélisme entre l’éducation nationale et la Société nationale des chemins de fer. Elles subissent les attaques directes des politiques qui veulent les dénationaliser, les régionaliser, les soumettre aux directives de l’Union européenne pour mieux les démanteler, les livrer par morceaux au profit privé.

Le bac français est ainsi présenté comme une incongruité en Europe. Le patronat et l’UE ne supportent pas ce gage d’égalité, cette référence commune partout en France dans le monde du travail, cette portée d’entrée démocratique à l’université.

Défenseurs de l’éducation nationale, nos intérêts rejoignent ceux des cheminots en lutte ! Unité et action !

 

 

La FSU59-62 soutient les cheminots en grève

Le gouvernement s’apprête à faire adopter une réforme du système ferroviaire. Cette réforme, sous couvert d’une unification du service public, amènera en réalité un morcellement supplémentaire de la SNCF. Celle-ci serait éclatée sur trois établissements publics sans cohésion entre eux. Cette réforme, inspirée comme tant d’autres par la commission européenne, se ferait au détriment des cheminots et des usagers du service public. Elle est le prélude à une privatisation du rail dont on a pu mesurer les ravages au Royaume Uni. Face à cela, les cheminots et les cheminotes, avec leurs organisations syndicales, réagissent vigoureusement par une grève reconductible massivement suivie. Cette situation aurait pu être évitée par ce gouvernement qui n’a pas tenu compte des actions de ces derniers mois : deux grèves de 24h et une manifestation importante. Il n’a pas tenu compte non plus du préavis de grève, temps normalement prévu pour des négociations. La FSU 59-62 dénonce l’instrumentalisation des usagers en général et des candidats au bac. C’est un chantage qui contribue de fait à discréditer le mouvement et à remettre en cause le droit de grève. La FSU 59-62 soutient le combat des cheminots pour une SNCF au service des usagers et respectueuse des droits de ses salariés. Elle demande au gouvernement d’ouvrir de véritables négociations avec les organisations syndicales en lutte de la SNCF, d’autant qu’elles sont porteuses d’un projet ambitieux pour le service public.

Lille, le 13/06/2014