Le groupe GUE-NGL au Parlement européen : une auberge espagnole de plus en plus européiste !
Brève, vivelepcf, 13 juin 2014
Le groupe au Parlement européen de la « Gauche unitaire européenne – gauche verte nordique » est en train de se recomposer après les dernières élections.
Créé en 1994, élargi en 1995 à des opposants à l’adhésion des pays nordiques à l’UE, la GUE-NGL a été conçue comme un groupe technique réunissant des partis de gauche hostiles à l’intégration européenne, mutualisant les moyens octroyés par le Parlement, respectant l’autonomie de chaque parti national membre.
Progressivement, le Parti de la gauche européenne, le PGE, a pris la mainmise sur l’organisation et l’expression du groupe. Le PGE et ses principaux animateurs, les Allemands de Die Linke notamment, ont imprimé leur ligne « euro-constructive ».
Aujourd’hui les portes du groupe n’ont jamais été aussi ouvertes. On dirait l’Auberge espagnole du film du même nom…
Les communistes grecs, le KKE, ont jugé impossible que leurs députés restent membres de la GUE-NGL du fait de la rupture avec sa conception technique d’origine et de l’orientation de collaboration avec l’UE du PGE.
A l’inverse, plusieurs nouveaux députés de plusieurs nouveaux partis vont intégrer le groupe. Des partis participant à des ensembles socio-démocrates, comme le SEL italien. Des partis champignons comme les « indignés espagnols » de PODEMOS, guidés par le présentateur de la TV Pablo Iglesias. Des partis nationalistes/régionalistes/fédéralistes comme l’alliance basque « Bildu » qui siégeait auparavant avec Cohn-Bendit. Aussi des députés et des partis plus insolites comme un indépendant irlandais préconisant l’usage du cannabis, ou les défenseurs des animaux néerlandais et allemands qui comptent chacun un député, autant que le PCF maintenant…
Le parti néerlandais de défense des animaux avait d’abord cherché à adhérer au groupe animé par les conservateurs britanniques mais a refusé la discipline de vote qu’il impose.
Le parti allemand de défense des animaux se distingue par l’amalgame qu’il établit entre le sort des animaux aujourd’hui et celui des déportés dans les camps de concentrations nazis. « Pour les animaux, c’est tous les jours Dachau » a affiché son nouveau député européen. Dachau pour les détenus, pas pour les bergers allemands que chouchoutaient les SS, bien sûr.
Sans doute pour les dirigeants du PGE, le seul fait que ces députés soient « pro-européens » les rend acceptables dans la GUE-NGL.
A la suite des communistes grecs, ne serait-il pas temps pour le PCF et son rescapé du Front de gauche de sortir de cet ensemble ?
Le PCF devrait quitter le PGE dont Laurent est le président.
Dur dur pour qu’il quitte ce poste !