Nous publions la traduction en français du rapport d’introduction, prononcé par Patrik Köbele, secrétaire général du Parti communiste allemand (DKP, en ouverture du congrès du Parti, le 14 novembre 2015. Les analyses et orientations proposées, dans la continuité du congrès précédent, ont été globalement reprises et développées. Köbele a été reconduit. Certaines questions ont été renvoyées à un approfondissement du débat, notamment celle de la rupture complète avec le PGE (où le DKP a un statut d’observateur). Merci à Alexandra Liebig pour la traduction et à Georg Hallenmayer pour la transmission.

Introduction de la traductrice:

« Il y a le feu » Ainsi le titre du discours de Patrik Köbele, président du Parti communiste allemande (DKP) au congrès du parti, qui a eu lieu le 14 et 15 novembre 2015 à Francfort /Main.

Au début de leurs discours, Köbele et Richter ont condamné les attentats à Paris, mais en même temps attirée l‘attention sur le fait que les guerres de l’Ouest sont les causes de la terreur dans le monde.

Le samedi soir, la plupart des 171 délègues du 21ème congrès du DKP ont confirmé l’ancienne direction dans ses fonctions dirigeantes: Patrik Köbele (131 voix) les deux vice-présidents Wera Richter (159) et Hans-Peter Brenner (119). A été voté le Leitantrag (41 voix contre). Cette directive, publiée le 02 décembre 2014, porte le titre et les sous-titres suivants :

Le DKP en action – faire le bilan, reconnaître ce qui est nouveau, utiliser les chances données – contre le pouvoir des monopoles, la politique de guerre et le développement de l’extrême droite

Le risque de guerre s’accroit

L’exploitation s’accroit

Le danger venant de l’extrême droite s’accroit

Le rôle et les tâches du DKP

Notre lutte antimilitariste

Notre lutte antimonopoliste

Les combats suivants sont les plus importants :

Notre lutte antifasciste

Renforcer le DKP

Voici la traduction du discours de Patrik Köbele, tenu le 15 novembre 2015 au congrès du DKP, qui reflète et défend les positions du Leitantrag

Les mots [en crochets] ainsi que les notes sont faites par la traductrice pour faire ressortir quelques points.

« Il y a le feu », Patrick Köbele

… Il y a le feu. Au sens propre, car – après les manifestations de Pegida [les soi-disant Européens patriotes contre l’islamisation de l’Orient] (1) à Dresde et Erfurt – a eu lieu maintenant une manifestation de plusieurs milliers de manifestants à Berlin. Son organisateur fut l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), se situant selon les sondages autour de 9 %. Même son cofondateur, le grand capitaliste Henkel l’a appelé « NPD-light ». [NPD : le parti néo-fasciste qui n’est toujours pas interdit].

Il y a le feu – chaque jour les hébergements des immigrants brûlent, chaque jour des attentats sont exercés. Il y a le feu de manière figurée, quand nous voyons les affiches qui font de la publicité pour la profession meurtrière – et c’est un crime – de la Bundeswehr : « Les poudrières, tu ne les efface pas en attendant et buvant du thé – fais ce qui compte vraiment ! » Il y a réellement le feu dans les opérations extérieures et les exportations de l’armement. Le nombre des foyers de guerre au monde n’est plus guère à compter. On abandonne la population des continents entiers, où s’installent la faim, la misère. Il existe aucun accès à la santé publique, à l’éducation et la culture. Rien ne montre une amélioration, mais toute une aggravation. Le nombre d’êtres humains au monde fuyant la guerre, la faim, l’avenir sans perspective est monté à 60 millions, c’est le nombre le plus haut de l’Histoire humaine connue. Pour ces humains, c’est l’acte d’une guerre mondiale qui les force à laisser leurs biens maigres, la patrie, la famille et leurs amis.

Quelques foyers de guerre :

En Syrie, le mécontentement de certaines parties de la population a été utilisé par une alliance impérialiste avec à la tête les Etats-Unis pour miner l’intégrité territoriale du pays et pour renverser Assad le malaimé parce qui ne se laisse pas mener par les impérialistes. Les pouvoirs régionaux comme la Turquie, l’Arabie-saoudite et le Qatar ont flairé leur chance et financé l’EI, aussi en armes contre les Kurdes. Aujourd’hui, on s’indigne contre la Russie parce qu’elle s’engage militairement autant que les Etats-Unis le font déjà depuis longtemps. On ignore complètement la différence sur le plan du Droit international, car contrairement aux Etats-Unis, le gouvernement syrien a demandé l’aide de la Russie.

Notre position : nous sommes sûrs qu’il n’y a aucune solution militaire à la situation. Le danger d’une propagation comme un feu de paille, le danger d’une confrontation militaire entre les Etats-Unis et la Russie ou entre la Russie et la Turquie est immense. Malgré tout – les impérialistes de l’ouest ont commis ces actes d’agression contre ce pays; et la situation ne changera pas sans le rétablissement de l’intégrité territoriale de la Syrie.

La situation en Iraq est identique. Beaucoup de gens l’ont oublié. De même en Libye. Des prétendues armes de destruction massive jamais trouvées, des massacres de la population civile jamais prouvés – ils sont la raison pour l’intervention militaire des impérialistes de l’Ouest en formant coalitions différentes. Le Droit international est transgressé et enfreint, seul compte le droit des puissants. La souveraineté des Etats est affaiblie, on installe, au nom d’une « cause humanitaire », toujours les zones d’exclusion aérienne. En Israël et Palestine, le Bande de Gaza est une prison de masses, la politique israélienne est inhumaine et contredit le Droit international. Celui qui la critique n’est pas antisémite, mais celui qui ne la critique pas n’est pas un humaniste. Notre salut aux camarades en Palestine et Israël !

Et l’impérialisme allemand – est-il pacifique ?

Il n’était pas présent en Libye, s’est montré avec circonspection en Iraq et en Syrie, il n’a que le pied dans la porte, seulement avec des roquettes « Patriotes », en Turquie. Seul quelqu’un qui voit naïvement le processus peut tirer de telles conclusions. Mais le capitalisme monopoliste de l’Etat, l’impérialisme, est complexe, traversé par une multiplicité de concurrences, où les intérêts différents des monopoles et des groupes des monopoles jouent un rôle sur le plan multinational, transnational et national. Les Etats sont « les capitalistes collectifs en idée »(2), mais il se trouve qu’ils sont aussi les instruments pour équilibrer les différents intérêts des fractions du capital. Les institutions internationales jouent le même rôle. Tout cela mène de nouveau aux intérêts uniques et contradictoires des différents impérialismes et aux différentes formes pour imposer ces intérêts.

Cela mena, en Libye, à la situation que l’impérialisme britannique, français et des Etats-Unis misèrent sur la carte agressive, pendant qu’au début des conflits en Ukraine et de l’instrumentalisation de ce conflit pour encercler la Russie, l’impérialisme allemand alterna avec les Etats-Unis le rôle du partenaire le plus agressif. Cela a eu pour résultat des contradictions au sein du capital monopoliste. Elles sont arrivées au grand jour, quand le chef de Siemens, Kaeser, a été critiqué par les médias pour avoir rendu visite à Poutine. Cette fraction a perdu, quand les intérêts ont été équilibrés, mais aussi parce que l’Etat comme « capitaliste collectif en idée » a montré une autonomie relative, et que l’impérialisme allemand a dû renforcer sa suprématie. La dite fraction l’a rapidement compris, cachée derrière une phrase sur « le primat de la politique ».

Il faut analyser ces différences et tenir compte d’elles. Elles sont importantes. Une réaction non-militaire est sûrement meilleure pour les peuples et la classe ouvrière qu’une agression militaire directe. Mais il faut se garder de déduire d’une réaction pareille qu’un ou plusieurs impérialismes sont aptes à la paix ou même pacifiques. Cette illusion a mené aux défaites dramatiques du mouvement ouvrier, aussi à celle du 1989/90.

Quant à l’impérialisme allemand, il est ouvertement belliqueux. Le meilleur exemple est l’opération de la Bundeswehr en Afghanistan. Elle a été ouvertement déclarée comme « défense de notre liberté au Hindou-Kouch », c’est à dire des intérêts du capital monopoliste allemand. Les têtes intelligentes de la classe au pouvoir ne cachent pas l’évaluation de l’opération. Professeur Carlo Masala de l’Université de la Bundeswehr à Munich écrit : « Bien que l’opération en elle-même puisse être considérée comme avoir échouée, le pays est tout autre que stable, le danger d’une guerre civile à long terme persiste et on doit compter sur une nouvelle prise de pouvoir par les Talibans », l’opération était alors un succès, parce que la Bundeswehr « s’est développée d’une armée de la défense du territoire et du Peacekeeping robuste en une armée d’intervention qui peut couvrir et exercer le spectre entier des tâches militaires, le combat inclus. » – Et aujourd’hui ? Il existe des réflexions inhumaines sur le fait de définir des parties de l’Afghanistan comme « pays tiers sûr ».

Oui, la participation, non conforme au Droit international, à la guerre contre la Yougoslavie a aussi commencé avec un mensonge. C’était la base. Et en Afghanistan, l’impérialisme était en train de rechercher le chemin vers le leadership.

Le risque est énorme que les guerres s’accroissent en permanence. Il y a trois tendances de dangers importantes :

  • L’encerclement militaire du concurrent russe en plein développement par les impérialistes de l’ouest
  • L’encerclement de la République Populaire de Chine en plein développement économique
  • La politique d’isolationnisme qui renforce les rapports économiques mondiaux exploiteurs, entre autre par les libres échanges comme TTIP et CETA

N’en oublions pas que les cycles des crises capitalistes incluent toujours la guerre comme moyen de supprimer les surcapacités et les suraccumulations.

Plus les situations de concurrence sont complétées par les problèmes économiques, plus encore le nationalisme et la logique des lieux d’implantation s’affronteront, plus on fera valoir la xénophobie pour semer la haine entre les expropriés, plus un climat se développera, où le militarisme, le nationalisme et le fascisme prospèreront, et plus le danger s’aggravera.

Une poudrière était et est encore l’Ukraine. L’agression est partie de l’impérialisme des Etats-Unis et de l’UE sous la direction de l’impérialisme allemand. La grande coalition, où le socio-démocrate Steinmeier [le ministre des Affaires étrangères] joua le précurseur, a « admis à la cour » les fascistes pour les hisser au pouvoir par un putsch. Ce gouvernement devait réaliser les plans d’association à l’UE et l’OTAN.

Dans cette course entre l’impérialisme des Etats-Unis et l’UE, les intérêts communs contradictoires jouaient un rôle : l’encerclement de la Russie et la question, si l’un ou l’autre aurait l’influence décisive en Ukraine. Cela et rien d’autre a mené au prétendu rôle pacifique par Merkel à « Minsk 2 ».

Nous ne nous faisons pas d’illusions sur le rôle de la Russie. La Russie est un Etat capitaliste et le gouvernement Poutine est le « capitaliste collectif en idée » du capital russe. Mais l’élargissement vers l’est de l’OTAN est l’attaque des grands Etats impérialistes puissants contre les concurrents plus faibles. C’est un des risques importants pour la paix et le fond actuel d’un consensus d’intérêts entre la Russie et les forces de la paix. Ici non plus, la Russie n’est pas devenu « per se » un pouvoir pacifique.

Il est encourageant que les pouvoirs dirigeants, malgré une russophobie et une campagne de dénigrement médiale, ne soient pas encore arrivés à diriger le cap de la conscience des masses vers l’agressivité.

Mais il est aussi inquiétant que le mouvement de la paix n’arrive pas à transformer cette conscience des masses en action des masses. Je pense qu’il y a du manque de définir la problématique : il faut arriver à unir les positions anti-guerre avec des stratégies, orientations et positions qui recueillent les craintes de l’avenir des larges couches de la population. Il est important d’expliquer que la lutte contre le risque de guerre, la lutte contre les dépenses d’armement et les exportations d’armement sont aussi des clés de succès dans les luttes sociales.

Les altercations dans le mouvement de la paix sont un problème. Dans les assises de la Présidence du parti [PV], nous nous sommes à plusieurs reprises consacrés au risque de guerre en général et à ces altercations. Nous confirmons : dans la lutte pour la paix il s’agit des plus grandes alliances possibles jusqu’au camp conservateur. Mais là où on instrumentalise la volonté pacifique des hommes et des femmes pour défendre les intérêts de l’impérialisme allemand contre la concurrence inter-impérialiste, nous disons non. A cause de cela, il ne peut y avoir de points communs avec les forces autour de Elsässer et son magazine Campact, avec des nationalistes et racistes et non plus avec ceux qui les soutiennent de plein gré.

[L’impérialisme et ses brèches]

Il serait imprudent de ne pas reconnaitre les différences entre les fractions du capital, entre les impérialistes. C’est aussi valable pour les différences entre les nations impérialistes dirigeantes et exploiteuses et les pays capitalistes qui exploitent toujours leurs classes ouvrières, mais qui sont en plus exploités par les pays impérialistes plus forts. Vu cette complexité des contradictions, il existe des chances pour la sortie du capitalisme et la survie des pays socialistes sous un rapport de forces défavorable. Cela fut manifesté par Lénine et la jeune Union soviétique, il fut apparent quand il fut possible de fonder la coalition antihitlérienne avec des impérialistes en Grande-Bretagne, en France et aux Etats-Unis, et cela montre le développement de Cuba. C’est la raison juste pour qu’elle le Leitantrag parle d’une tendance à une multipolarité, et que nous souscrivons comme important le développement récent des BRICS. Nous n’en attisons pas des illusions – et nous n’en avons pas le droit. Cela montre les illusions sur l’UE que beaucoup de gens de la gauche se sont faites, même des camarades de notre parti.

Les années passées ont clairement montré que l’UE n’a rien à voir avec le développement d’une nouvelle forme d’un Etat unique comme résultat impératif d’un développement des forces productives. Non, l’UE est une forme actuelle d’une coalition des Etats capitalistes. Au début il s’agissait du fondement d’une zone économique unique et d’un bastion contre le socialisme européen. Ensuite d’une coalition de l’impérialisme en Europe – dans toutes ses contradictions – contre les deux autres centres impérialistes, les Etats-Unis et le Japon. Ainsi, l’UE est en même temps devenue un levier pour construire un arrière-pays que les impérialismes dirigeants européens ont instrumentalisé et saigné à blanc. Les différences économiques dans l’UE ont été utilisées pour renforcer les impérialismes dirigeants, surtout l’impérialisme allemand, elles sont utilisées pour intensifier la concurrence des travailleurs.

Il est clair que les combats pour les réformes et les combats défensifs sont aussi à mener au niveau de l’UE. Evidemment, il y a une tendance à attaquer à l’aide des institutions de l’UE. Les combats pour les réformes et les combats défensifs peuvent aussi avoir des succès au niveau de l’UE. Il est juste d’y profiter des contradictions. Actuellement, on est en train de l’essayer dans le procès important qui concerne la prétendue grève « sauvage » chez Daimler à Brême.

Mais tout cela n’a rien à voir avec l’illusion que l’UE entière ne nécessiterait qu’une réforme pour devenir meilleure, qu’on devrait revenir à ses prétendues racines humanistes. – Elle ne les a jamais eus! Pour le progrès des peuples, il faut surmonter cette UE. Il n’y a aucune autre possibilité. C’est formulé autrement que dans notre programme de 2006, où il y a une certaine contradiction. Car depuis, nous avons fait de nouvelles expériences. Nous avons vécu le cycle de crises, depuis 2008. Nous avons subi comment l’impérialisme allemand s’est préparé avec l’agenda 2010, et comment il a fait de ce pays, par rapport à sa productivité, un pays à bas salaires. Et à partir de cela, le « rouleau d’exportation » a saigné à blanc l’économie des peuples à la périphérie de l’UE, surtout les pays au sud. Nous avons enduré les actions agressives en Ukraine et comment la Méditerranée est devenue un cimetière par l’isolationnisme de l’UE. Puis nous avons essuyé les fausses illusions de beaucoup de Grecs, mais pas uniquement là-bas, éclatées à l’impossibilité de trouver une issue au sein de cette UE.

[Les réfugiés et la crise du capitalisme / impérialisme]

Chères camarades, chers camarades !

60 de millions de personnes sont en fuite. Seulement quelques cent mille sont actuellement venus en Allemagne. Mais c’est souvent comme ça que de nouvelles situations apportent plus clairement des contradictions au grand jour. Les dirigeants en profitent pour stabiliser leur pouvoir et pour monter l’un des exploités contre l’autre.

Depuis des années, on laisse dormir la construction de logements sociaux, le logement est de plus en plus un objet de spéculation. Puis, des réfugiés viennent. Mais on ne saisit pas les logements restés vides, non, on les héberge indignement d’êtres humains, par ex. dans les salles de sports ou dans les stades. On produit de nouveau problèmes sociaux, des foyers problématiques sociaux. Les gens sont avec désintéressement prêts à préparer aux réfugiés une culture du bienvenu, mais il manque une infrastructure du bienvenu, comme a dit notre camarade Arno Grieger. Aux comptoirs, on amène les gens à diriger leur colère face aux problèmes sociaux contre les réfugiés. Les médias et la politique ne disputent plus qu’on sape le droit d’asile qui n’existe quasiment plus. Quand c’est possible, les réfugiés sont politiquement instrumentalisés par un groupe réactionnaire qui s’appelle « Adobe a Revolution ». Ce groupe constate qu’ils n’ont pas fui la guerre, mais Assad. En fait, il reste à constater que l’impérialisme profite souvent des problèmes provoqués par lui-même pour sauver son pouvoir. Mais il faut aussi dire que les guerres, la catastrophe de la fuite de masses des êtres humains sous contrainte sont la preuve d’un système social pourri. Il ne s’agit non seulement d’une crise du capitalisme, mais de la crise générale de ce système.

La description de la crise dans notre décision au 20ème congrès du parti – « Les réponses du DKP à la crise » – a été confirmée. Nous avions formulé : « La crise actuelle est une crise structurelle du capitalisme. Ses causes ne dépendent pas de quelques acteurs et de leurs fautes ou erreurs de management, mais elles s’expliquent par l’essence du capitalisme et ses contradictions internes. La crise est une très forte crise de surproduction cyclique et s’exprime dans l’économie, la politique et la culture – dans tous les domaines de la société bourgeoise. En tant que crise de surproduction chronique, elle a mené au report du capital en faveur de l’économie financière et à la consolidation essentielle de son internationalisation. » C’est une crise de grande envergure de l’économie, de la politique, de l’idéologie, de tous les domaines de la vie. Cette crise représente une menace pour la survie de l’ordre humain, pour la vie de milliards d’êtres humains par les guerres, par la déconstruction de l’environnement, par les catastrophes des réfugiés. Cette crise a ses causes dans les rapports de production capitaliste et dans le stade impérialiste du capitalisme.

Si nous disons que ce capitalisme est pourri et parasitaire, nous n’en imaginons pas que sa liquidation sera plus facile –le contraire sera plutôt le cas. Il est toujours valable : lors d’un profit de 300% le capital ne recule devant aucun crime, devant aucun risque d’entrainer des entreprises, des économies, des pays, des coalitions des différentes pays dans l’abime et de provoquer des barbaries. Le scandale de Volkswagen prouve que le risque rend audacieux. Il fallait être clair pour tous les participants que l’escroquerie éclatera au grand jour, qu’elle coutera des milliards. Restera la question : qui payera ? Cela, nous l’avons déjà vécu avec des banques, avec les économies des Etats. La faillite d’une banque ne signifie pas la faillite du propriétaire, et la faillite d’un Etat n’est pas la faillite de sa classe dirigeante.

Nous savons bien, l’économie et surtout les rapports de production ont une fonction de base, c’est pourquoi il est nécessaire de regarder la situation actuelle de la crise capitaliste. Retenons donc :

La crise n’est pas terminée, ni globalement, ni en Europe, ni en UE.

La crise n’a guère diminuée les surcapacités et n’a pas fait disparaître le problème de la suraccumulation.

Les différentes tentatives de surmonter la crise ont plutôt renforcé le problème des déséquilibres économiques. Les Etats-Unis misent sur leur licence d’impression de l’argent. Avec cela, ils ont pris en responsabilité beaucoup d’autres économies dépendant encore du dollar comme monnaie mondiale dominante. Contre quelque résistance intérieure, l’UE sous la direction allemande a misé sur la politique antisociale et restrictive, entrainant délibérément sa périphérie dans la crise.

En Chine populaire, la croissance diminue et avec cela les chances des Etats-Unis et de l’Allemagne d’exporter. En Allemagne, on oriente les exportations plutôt sur le marché extérieur de l’UE, après avoir entrainé la périphérie dans la misère.

Tout cela porte à croire que la prochaine phase du krach ne se fera pas attendre longtemps. Il y a des signes d’une récession commençante, de la fin de « la voie particulaire » [allemande]. L’ampleur est difficile à prévoir. En 2001, nous avons eu affaire à la bulle internet ou bulle technologie [en anglais aussi dot-com bubble], une crise par laquelle ont été affectés une grande partie du secteur informatique et des secteurs limitrophes. À la seconde étape, les économies financière et immobilière dans les centres impérialistes ont été touchées. Mais déjà à la phase post-2008, la totalité des économies des Etats a été affectée par la crise. Et la spéculation continue inlassablement.

Nous sommes sûrs que les moyens supranationaux développés par le capitalisme n’augmenteront que l’ampleur des crises. Les accords des libres échanges comme TAFTA et CETA en font partie. Avec eux, le capital essaie actuellement de transformer ses surcapacités et ses suraccumulations.

Warren Buffet, l’un des cinq hommes les plus riches dans le monde, en a déjà dit en 2006 : » C’est une guerre des classes, c’est juste, mais c’est ma classe, la classe riche qui fait la guerre, et nous gagnons. » (3)

Cela serait la barbarie ou la fin de l’humanité. Rosa Luxemburg avait raison : « Le socialisme ou la barbarie. » C’est toujours l’alternative.

Tous les arguments contre TAFTA et CETA sont justifiés. Nous devons, de toutes nos forces, chercher à empêcher ces attaques contre la démocratie, les droits du travail et des consommateurs, la protection de l’environnement et cet isolationnisme contre les autres. Pire encore, nous devons nous préparer mentalement au fait que tout comme l’UE est devenue le carnage des impérialismes dirigeants pour les faibles économies, tout comme elle a préparé l’arène pour la concurrence des capitaux, autant le seront ces accords. Ainsi ils commenceront un nouveau round de spéculations et de guerres économiques. Les peuples, les masses, les départements nationaux de la classe ouvrière en subiront les conséquences.

[Sur le développement des forces productives et nos conclusions]

Il est d’une importance capitale que nous travaillons sur l’essentiel des processus. Le développement des forces productives est la base. Dans la dernière période, nous avons fait quelques pas. Une session de la Présidence du parti a travaillé sur ce thème, nous avons fait une conférence sur la politique syndicale, la commission de la PV y travaille continuellement. Tout de même, nous devons l’analyser encore plus profondément. Les syndicats, beaucoup d’institutions, ainsi que beaucoup de représentants du capital parlent d’une nouvelle qualité sérieuse et utilisent des formulations comme l’industrie 4.0. Ils indiquent souvent que le processus de fond serait la numérisation. Au moins, il faut montrer des doutes, car la numérisation progressive est déjà en développement dominant depuis les années 80 du siècle dernier. Il n’existe ni dans le processus de recherche et de développement, ni dans la production, ni dans les commerces et dans l’administration un processus qui ne soit essentiellement ou complètement contrôlé ou au moins soutenu par les moyens de la technologie de l’information.

À mon avis, nouvelles et en train de s’imposer sont des îles, développées pendant cette phase et de plus en plus intégrées dans une architecture générale de la technologie d’information. Elle pénètre toujours plus uniformément dans ce que les pouvoirs appellent « la chaine de création de valeur ».

Le seconde point de ce développement est que les limites entre les livreurs, les producteurs, le commerce et le client final sont dépassées, mais pas les structures de pouvoir qui vont avec. Cela mène absolument au renforcement du pouvoir des monopoles et à l’aggravation de la situation des parties non-monopolistes du capital. Troisièmement, le consommateur devient de plus en plus transparent. En conséquence, sont quatrièmement possibles des changements fondamentaux des conditions du travail et des contrats de travail. Dans les rapports de productions existants, cela signifie le travail intermédiaire, le pseudo-travail indépendant, les contrats de louage d’ouvrage et d’industrie, la précarité. [En France, les sociologues du patronat favorisent le mot de l’uberisation.] Il s’agit de larges processus et ils changent beaucoup. Toutefois, quelques flots de paroles sont aussi des manœuvres de diversion pour cacher l’essentiel. C’est valable pour le mot « la chaine de création de valeur ». Il sonne tellement simple et parlant, mais il détourne l’attention du fait que la création de valeurs et de la plus-value est toujours le résultat du travail humain ou du travail humain matérialisé (4), c.à.d. des machines, des ordinateurs etc. Ces cas nous montrent que nous devons justement parler beaucoup plus sur le développement des forces productives, mais avant tous encore sur la position de la force productive « être humain » dans les rapports de production.

Vu les rapports de production existants, les nouvelles possibilités techniques peuvent mener aux larges réorganisations des processus en recherche et développement, production, planification de la production, logistique, commerce etc. Dans une toute nouvelle qualité, les risques et les coûts sont transférés aux travailleurs, aux petits sous-traitants et en passant par l’Etat aux contribuables. C’est le vrai arrière-plan du travail intermédiaire et des contrats de louage d’ouvrage et d’industrie, de la sous-traitance « just-in-time », qui transfèrent les frais de stockage aux autoroutes et une partie du risque aux sous-traitants et à la logistique. La contradiction est: en tant que contrôleur et régulateur, l’humain peut en effet souvent rester à côté du processus de la production. Mais en conséquence des conditions de la production ultraperfectionnée capitaliste, il est confronté au précariat, à une situation non protégée, au chômage ou se noie comme réfugié dans la Méditerranée.

Cette situation nous offre, à mon avis, de grandes chances pour l’agitation, la propagande et la politique de l’alliance antimonopoliste. Mais aujourd’hui, nous avons le problème que même, si les débats syndicaux contiennent le développement des moyens de productions, la force productive « être humain » ne joue souvent aucun rôle dans la discussion, et d’autant moins la relation entre les rapports de production et le développement des forces productives.

[La réponse antimonopoliste au mouvement ouvrier]

Chères camarades, chers camarades !

Regardons le projet du Leitantrag. Je reste ferme : Nous avons bien analysé les développements principaux et en avons déduit nos stratégies. Oui, nous sommes devant une situation où s’accroissent le risque de la guerre, de l’extrême-droite et de l’exploitation. Nous devons constater que le mouvement ouvrier y est mal préparé, et c’est pourquoi nous devons de toute urgence donner une réponse antimonopoliste. Aujourd’hui en tout cas, elle doit comprendre les renforcements de la lutte pour la paix, de la lutte antiimpérialiste et de la lutte antifasciste.

Nous nous rendons compte que la « mauvaise préparation » du mouvement ouvrier n’est pas à réduire à des facteurs moraux ou même aux fautes d’une quelconque direction. Non, en Allemagne, nous avons en effet une problématique historique et structurelle qui est en train de s’aggraver par le développement des forces productives dans la phase impérialiste du capitalisme en Allemagne.

Je veux citer quelques facteurs :

Historiquement, nous avons affaire, au sein du mouvement ouvrier, à une pensé massive de suppléance. Les expériences sont souvent telles que les groupes principaux de la classe ouvrière des grandes entreprises, c. à. d. surtout les travailleurs en contrat à durée indéterminé, sont satisfaits de leur prétendue bonne situation, quand ils délèguent la défense de leurs intérêts aux comités de l’entreprise et aux appareils du syndicat. Agir et lutter massivement et de façon autonome, c’est plutôt un rituel. On nourrit toujours l’espoir d’un prétendu « partenariat social ».

Le capitalisme prouve que la concurrence et la peur de n’avoir aucun profit le mènera toujours à l’opposé du mot à la mode « durabilité », ou à la criminalité. Malgré ce fait ne sont toujours coupables que certains banquiers ou managers idiots. Il suffit que la bonne famille, se constituant des propriétaires, bons managers, des délégués de personnel et du personnel, corrige ses erreurs. C’est justement ça que disent les T-Shirts avec le logo de Volkswagen (VW), IG-Metall et l’inscription « une famille ».

[Le syndicat et le mouvement ouvrier]

La focalisation du mouvement syndicaliste sur les groupes principaux, cités ci-dessus, le comportement presque déjà traditionnel qu’on soit coupable soi-même de son chômage, la reproduction de la scission et la menace aggravante d’une misère existentielle par l’Agenda 2010 et les lois dites Hartz, tout cela fait que ceux mis à l’écart se laissent faire et que la résistance n’est guère organisée. C’est un facteur de pression énorme qui pèse sur toutes les parties de la classe ouvrière. Il est renforcé par le fait que la partie de la classe qui grandit ne connait que deux formes normales : Soit tu fais/feras partie de l’élite ou tu seras précaire. Il est à prendre très au sérieux, que les camarades de la SDAJ [la Jeunesse ouvrière socialiste allemande] viennent juger : « Précaire est le nouveau normal. »

Tout cela se reflète historiquement et actuellement au sein du mouvement syndical par la focalisation sur les grandes entreprises et dans celles-ci sur les comités d’entreprises. Evidemment, les grandes entreprises et leur volonté de se battre sont toujours les fleurons du mouvement ouvrier. Mais le mouvement ouvrier doit s’adresser à la classe entière, et aussi aux parties mises à l’écart pour faire vivre la fonction des syndicats : repousser le comportement concurrentiel parmi les travailleurs.

Pour cela, toutes les tendances d’affaiblir encore plus la Confédération allemande des syndicats (DGB) comme organisation faîtière sont fausses. Le contraire serait important. Nous avons besoin d’une forte organisation syndicale faîtière, un fort DGB. Les congrès des deux plus grands syndicats indépendants [et au DGB], Verdi et IG Metall, a lieu récemment. Là, on trouva de l’ombre et de la lumière. L’ombre : une certaine dépolitisation, la question de la paix ne jouait guère de rôle chez Verdi. La lumière: beaucoup de délégués se sont activement penchés, dans la question des réfugiés, sur le mouvement Pegida. Quant à l’IG Metall, saper le droit de grève par la prétendue loi d’unité de la péréquation tarifaire (5) pose un problème énorme autant que la position face au DGB. La lumière: le recommencement, l’intensification des débats sur la défense autonome des intérêts au lieu d’un partenariat social, sur la conversion d’armement et sur la réduction du temps de travail (un début, mais les avancés sont encore trop timides).

[Les faiblesses de la gauche et ses causes]

Ces faiblesses du mouvement ouvrier ont un rapport direct avec la faiblesse de la gauche. La faiblesse de la gauche comprend non seulement la faiblesse de la gauche réformiste, mais encore celle de la gauche révolutionnaire.

La faiblesse de la gauche réformiste et du mouvement ouvrier est essentiellement justifiée, tout comme la faiblesse de la gauche révolutionnaire, par la défaite de 1989/90 et par le changement du rapport de force. L’existence d’un camp socialiste fort, l’existence d’un antiimpérialisme fort a obligé l’impérialisme à régler ses combats de concurrence inter-impérialistes, contre ses concurrents et contre la classe ouvrière, dans une manière plus civilisée et à faire des concessions à la classe ouvrière dans les pays impérialistes dirigeants. Il s’agissait de faire d’un côté la publicité en vitrine pour le socialisme, et de l’autre d’empêcher les pays d’un développement plus faible de prendre le cap vers l’antiimpérialisme ou même le socialisme. Cela a ouvert des marges de manœuvre pour la politique réformiste. Il n’y en a plus. Par conséquent et en combinaison avec son essence, le réformisme se définit aujourd’hui essentiellement par la résistance à l’aggravation de la situation. Il doit se donner beaucoup de peine pour dissimuler les espoirs de changements sociaux par transformations irréelles, car il se défile devant l’analyse du capitalisme comme société de la dictature du capital.

C’est cela que nous avons essentiellement pu voir en Grèce. Là-bas aussi, il ne s’agit pas de moraliser contre Syriza ou Tsipras. Il s’agit de la clarté: une économie relativement faible faisant partie d’une construction impérialiste, l’UE, ne peut pas attendre de ses créanciers et concurrents, des « capitalistes collectifs en idée », des puissances impérialistes dirigeantes, que des appels à la raison peuvent mener au renoncement à leur rôle historique, ce qui est justement la défense des intérêts de leurs capitaux monopolistes.

Et ici, il faut simplement dire : notre parti fraternel, le KKE, a eu raison. Nous souhaitons particulièrement beaucoup de succès au KKE et PCP au Portugal. Camarades, avec vos partis, vous êtes en première ligne de la lutte contre la lutte des classes pratiquée par l’impérialisme allemand et les classes au pouvoir dans vos pays. Nous connaissons la responsabilité de la classe ouvrière de notre pays et la solidarité manquante avec vos combats. Et c’est ce que nous essayons de changer. – Vive la solidarité internationale !

[La crise du réformisme]

Dans notre pays aussi, nous connaissons en pratique cette crise du réformisme. Certes, ce sont des conneries quand certaines personnes de gauche peignent en rose le SPD [Parti socio-démocrate d’Allemagne] sous Willi Brandt. Il ne l’était pas. C’était un parti de la guerre froide, il représentait les interdictions professionnelles et la décision de l’augmentation du potentiel militaire. Mais il arriva aussi à la conclusion qu’on ne pouvait pas vaincre le socialisme réel et que la politique de l’isolationnisme avait échoué. Pour cela, le SPD représentait des projets de la publicité en vitrine et le démantèlement en le serrant dans les bras jusqu’à l’étouffement. [En France, on se rappelle Mitterrand et les communistes.]Par conséquent, des concessions à l’intérieur-même étaient nécessaires, ce sont des réformes qui ont améliorée partiellement la situation de la classe ouvrière.

Ainsi, le SPD à l’époque ne se laisse pas comparer avec le SPD actuel. Depuis le démantèlement du socialisme en Europe, il faut faire le bilan suivant : toujours, quand le capital au pouvoir pense devoir impliquer le SPD dans l’administration de l’Etat, il s’agit de faire des contre-réformes auxquelles le capital craint une résistance trop grande, surtout dans le cas où les syndicats ne sont pas neutralisés par l’implication de la social-démocratie traditionnelle. C’était ainsi, quand l’impérialisme a décidé de devenir militairement tout à fait à la hauteur. [Sous le gouvernement SPD et Les Verts, 1998-2005, a lieu la première « opération extérieure » de l’armée allemande, la guerre de l’OTAN en Yougoslavie.] C’était ainsi pendant l’attaque la plus drastique contre les ménages et la perspective matérielle de la classe ouvrière, la prétendue Agenda 2010. Et c’était ainsi quand il s’agissait du rôle de l’UE sous la direction allemande, en même temps ensemble et en concurrence avec l’impérialisme des Etats-Unis, lors de l’encerclement de la Russie par l’installation d’un gouvernement de putschistes en Ukraine.

Dans la politique intérieure, le SPD essaie actuellement tout pour maintenir les syndicats dans le coup, et en même temps il signale au capital : nous assurons largement toutes les variations possibles. Les socio-démocrates et les associations d’entreprises font ensemble de l’agitation en faveur du TAFTA. Il peut déjà arriver que Gabriel [prén. Sigmar, chef du SPD et ministre fédéral de l’économie et de l’énergie] embobine PEGIDA , et dans la question des réfugiés, certains socio-démocrates doublent par la droite même Mme. Merkel.

Tout cela fait grandir le danger venant de la droite. Il a atteint une nouvelle qualité. Dans notre pays, il y a des millions d’humains qui craignent pour leur avenir. L’internationalisme a presque disparu. La logique de la politique d’implantation, ancrée profondément dans la conscience d’un part de la classe ouvrière, est un terrain très favorable au nationalisme. Ce terrain est cultivé idéologiquement par la culture dominante et les médias. La première fois depuis la libération du fascisme, des forces racistes et parmi eux des fascistes réussissent à développer les signes premiers d’un mouvement de masses qui s’appelle PEGIDA. Ils accumulent en même temps de premières expériences aux élections avec des forces politiques comme par ex. l’AfD (l’Alternative pour l’Allemagne) et constituent un trait d’union entre lesdites forces et le prétendu centre bourgeois. Nous ajoutons à ce développement la déconstruction massive de la démocratie, où je ne cite que la conservation des données, les scandales d’indicateurs de la NSA et du BND (Service de renseignements fédéral allemand). Nous ajoutons que des institutions de l’Etat et ses membres sont impliqués massivement non seulement dans les directions des partis fascistes, par ex. le NPD (1), mais en parlant de la terreur du NSU [National-sozialistischer Untergrund / Clandestinité national-socialiste] on minimiserait dangereusement l’aveuglement de l’Etat, de ses organismes de répression et de ses services de renseignement sur l’œil droite. Cela signifie : la situation est d’une brûlante dangerosité.

[La reconnaissance de la dette publique]

Un problème de fond est que les forces de la gauche n’ont guère à offrir une alternative à la peur pour l’avenir de millions de personnes. Le mouvement ouvrier organisé ne s’intéresse guère aux humains mis à l’écart, un phénomène de masses, qui vivent aussi dans notre pays dans la misère. Car ils ne se défendent pas et ne votent plus. On laisse se délabrer des quartiers entiers, alors qu’à côté on fait de la gentrification. Celui qui n’a pas les moyens de s’offrir plus sera expulsé. Quelle commune a encore l’argent pour les installations sportives, culturelles ou sociales dans les quartiers pauvres? Mais jusque dans le sein de la gauche, les prétendues contraintes matérielles de la dette publique sont reconnues, or, elles ne sont rien d’autre qu’une forme de répartition dans la lutte des classes.

La reconnaître au niveau communal n’est rien d’autre que reconnaître les contraintes matérielles des institutions en Grèce.

[« Tenir fermement le cap en direction de la rupture révolutionnaire avec le capitalisme »]

« Il y a le feu. » Ainsi ai-je commencé mon discours.

En septembre, lors de la session de la présidence du parti, nous avons tiré l’attention sur une situation dangereuse, qui est qualitativement nouvelle : la guerre comme moyen d’imposer les intérêts de l’impérialisme est devenue définitivement le moyen de la politique en Europe.

Est-ce qu’on peut faire plus, dans une telle situation, qu’orienter vers la résistance et vers la défensive contre le risque de guerre ainsi que contre la menace d’un développement réactionnaire et fasciste, et se mobiliser contre ? Ne faut-il pas inévitablement orienter tous les signes vers les combats défensifs ?

Lors de la manifestation contre la rencontre des G-7 en juin 2015 à Elmau, ou lors de la manifestation des 250.000 à Berlin contre le TAFTA (TTIP), les manifestants dans les blocs du DKP et de la SDAJ, n’ont-ils pas perdu la tête, quand ils ont scandés « ONE SOLUTION ! » et ensuite de toutes leurs forces le mot grave de « REVOLUTION » ?

Le 24 février, le quotidien « Die Welt » a publié un article sur une grande étude d’une équipe de recherche de la Freie Universität de Berlin à la demande du ministère de la famille, des séniors, des femmes et de la jeunesse, qui a porté sur environ 1700 personnes de tous les groupes d’âges et de couches sociales.

Le gros titre de l’article de « Die Welt » fut : « Chaque cinquième Allemand veut une révolution de la gauche ». Au-dessus fut imprimée la photo d’une manifestation, sur laquelle on pût aussi bien voir une banderole du DKP disant : « Bas les battes de l’Ukraine ! ». Quelques résultats du sondage :

61% pensent que notre démocratie n’est pas une vraie démocratie, parce que les gens de l’économie et non les électeurs commandent.

59% à l’Est pensent que le socialisme est une bonne idée.

42% pensent que le socialisme / communisme est une bonne idée, seulement mal pratiquée à ce jour.

37% pensent que le capitalisme mène inévitablement à la guerre.

20% pensent que les conditions de vie ne seraient pas améliorées par des réformes – nous avons besoin d’une révolution.

Qui le lit, croit d’abord vivre dans un autre monde. Mais celui qui a manifesté à Elmau contre le G-7 et à Berlin contre le TAFTA sait que de tels sondages ne sont pas que de la fiction. Ils reflètent une humeur existante surtout dans la jeunesse.

Evidemment, on peut revendiquer avec de bons arguments « plus de réalisme ». Et le but de cette publication a été certainement aussi de détourner l’attention du danger réel de la droite. Mais le mécontentement basé sur l’écart croissant entre les milliardaires et les millionnaires d’une côté et la pauvreté et l’inquiétude sociale de l’autre se heurte de plus en plus à un refus du système actuel de partis politiques. Momentanément, c’est de l’eau sur les moulins de la droite et de ceux étant fascistes (ou nazi) déclarés.

Mais il faut avoir une idée globale et avoir en vue la situation globale du climat politique.

Pour moi, c’est un encouragement à être fidèle à notre conception de la lutte antimonopoliste, à des réformes antimonopolistes et démocratiques, à tenir fermement le cap en direction de la rupture révolutionnaire avec le capitalisme. Non, nous ne sommes pas des utopistes rêvasseurs. Nous savons, si nous ne réussissons pas à intensifier la lutte pour la défense des acquis sociaux et démocratiques, reçus au combat, dans une large alliance avec des centaines de milliers, même de millions d’antifascistes et de démocrates, toutes les volontés pour « une meilleure vie » du peuple travailleur ne seront que des bulles de savon. Mais dans la lutte pour « l’eau de thé », étant aujourd’hui dans beaucoup de régions plus rare et ayant un goût amer parce que les catastrophes climatiques et les destructions de l’environnement la rende toujours plus chère, nous sommes fermement fidèles à la perspective d’une alternative profonde et parlons de la nécessité et de la faisabilité de la rupture avec ce système.

[Le DKP - un parti marxiste-léniniste]

Et maintenant, je viens à la question centrale de la discussion du Leitantrag. Il s’agit de la question: est-il justifié que nous nous qualifions de parti marxiste-léniniste ? Je prends aussi position sur cela, car j’en suis pratiquement le responsable. La raison est une déclaration que je prends pour non fondée. Il s’agit d’un point déclaré dans le programme de notre parti disant que nos bases idéologiques sont les idées de Marx, Engels et Lénine et que nous luttons pour la libre propagation du marxisme-léninisme. Mais cela veut justement dire que nous ne sommes pas un parti marxiste-léniniste.

Il ne s’agit pas de deux mots, il s’agit de nos bases idéologiques, de notre intégration dans le mouvement communiste mondial et de l’histoire du DKP. Pourquoi ? Je commence avec le dernier point. Il n’y avait aucun doute pour moi, quand je suis devenu membre du DKP en 1978, que nous sommes le parti marxiste-léniniste de la République fédérale et que nous n’utilisons pas cette formulation dans nos documents programmatiques à cause du jugement sur l’interdiction du KPD [Parti communiste de l’Allemagne, interdit en 1956]. C’était important quand ce parti, le DKP, s’est démarqué d’une forme précoce du développement réformiste / révisionniste dans les partis communistes européens, du prétendu «eurocommunisme ». Nous n’avons pas honte de cette démarcation, et je suis sûr que sans elle nous n’existerions plus, aujourd’hui. Je suis sûr que c’est valable aussi pour la seconde démarcation nécessaire, la confrontation avec les prétendus « rénovateurs ». Celle-ci avait un caractère abondamment idéologique, et il s’agissait de la question centrale, l’importance de Lénine pour le développement de la théorie marxiste. Il ne s’agissait pas du personnage de Lénine, mais des questions comme de l’analyse de l’impérialisme, le stade suprême du capitalisme, de la théorie révolutionnaire, de la question de l’Etat impérialiste, de celle du pouvoir et de la théorie du parti. Il n’est pas étonnant que justement ces questions fussent, lors du passage du SED au PDS (6), les questions centrales du changement idéologiques, et ce sont toujours ces questions qui qualifient la différence entre nous, à l’époque et aujourd’hui, parce que nous sommes un parti communiste et que nous voulons le rester.

Il y a deux objections à la formule « parti marxiste-léniniste ». L’une prétend qu’il s’est depuis toujours agi d’un terme « staliniste » et l’autre que le programme de 2006 prendrait en considération le traitement des déformations venues au grand jour avec la contrerévolution de 1989/90. Je pense que les deux sont injustifiées du point de vue du contenu.

Le DKP n’a jamais été un parti « staliniste ». Le DKP a toujours fait part de toute l’histoire du mouvement communiste, avec ses succès, ses défaites, ses fautes, ses déformations et crimes. Mais le DKP ne s’est jamais approché de l’histoire du mouvement communiste en reprenant l’historiographie des dominants. Le DKP s’est approché de l’histoire en utilisant l’esprit matérialiste et dialectique, et il a pris le point de vu des opprimés. En conséquence, assumer notre histoire, oui, mais non à la réduction aux déformations et crimes.

Mais, cher(e)s camarades, que sont donc censés être les points négatifs, après 1989/90, la notion que « le marxisme-léninisme est la vision des communistes, écrit dans le programme de 1978 ? La contrerévolution ? Dans ce cas, je voudrais donc dire avec Ronald M. Schernikau que la bêtise des communistes n’est pas une preuve contre le communisme.

A mon avis, c’est exactement l’inverse, la condamnation de ce terme nous classe dans la catégorie de ces partis qui se sont plus ou moins séparés de la conception d’un parti révolutionnaire de la classe ouvrière. La condamnation de ce terme correspondrait à une condamnation de l’histoire de notre propre parti et de l’histoire du SED et du SEW. Et une condamnation de ce terme correspondrait à une condamnation de notre identité, le jugement porté sur le socialisme réel en Europe, en RDA qui est objectivement le plus grand acquis de la classe ouvrière de ces pays.

[La situation du parti – la formation, la jeunesse, les actions, les médias…]

Quant à la situation de notre parti, nous n’avons rien à embellir. Nous sommes petits, nous ne sommes pas capable de mener une campagne à grande échelle, nous avons toujours des débats idéologiques sérieux qui dégénèrent en combats de courants et en combats fractionnels. Bon, jusque-là, tout va mal. Mais en même temps, nous avons aussi des tendances contraires. La conscience de la propre valeur du parti a augmenté. Nous comprenons de plus en plus qu’il existe une dialectique entre le parti communiste, la politique d’alliance et l’action et le mouvement progressiste, il n’y a aucune raison d’y oublier le parti. Le parti est plus présent, la direction s’acharne de plus en plus à aider le parti à apparaître de façon indépendante dans l’alliance du mouvement, dans la rue.

Cela montre les commandes pour l’UZ [hebdomadaire du parti « Unsere Zeit »/ « Notre époque »], pour l’UZ spécial, l’utilisation des infos antiguerres, les commandes matérielles, la visite du UZ-Shop, les blocs en commun lors des manifestations, les réunions au centre Liebknecht / Luxemburg. Nous sommes de nouveau sûrs qu’on a besoin de nous, et cela, nous le montrons, c’est bien. Evidemment, nous avons encore le problème de notre sur-vieillissement relatif. Relatif veut dire que nous n’avons dans aucun cas trop de camarades expérimentés. Ses engagements sont souvent grandioses. Rien ne marche sans vous ! Mais nous avons trop peu de camarades du moyen et jeune âge, pour se mesurer à l’échelle Gouda. Une tendance importante des conférences de district, le changement des générations dans le travail de direction est bien en marche. Nous remercions tous les camarades qui quittent leurs fonctions de direction, et merci à tous ceux qui marchent sur ces grandes traces.

Nous avons aussi avancé dans l’intensification de notre formation. C’est encore trop peu pour démarrer la formation régulière dans les groupes. Il faut que les groupes s’engagent plus fortement pour devenir le lieu des discours et de la transmission de notre vision du monde. Le travail de notre école Karl Liebknecht (KL) a clairement avancé. Le séminaire de base récent était la première fois que nous n’avons pas pu prendre en charge tous les participants à cause d’une trop grande demande. L’école KL est revenue dans le focus du parti, c’est bien un résultat du travail des camarades là-bas et du travail de l’association culturelle liée d’amitié à nous. Merci pour cela ! Notre école est traditionnellement bien visitée par le SDAJ. Je vous dis, c’est vraiment passionnant de voir, que régulièrement plus que 20 jeunes ami(e)s, camarades y passent une ou deux semaines pour s’approprier en discussion la vision des communistes, le marxisme-léninisme.

Il est évident, aussi à cause de cela, que le rapport à « notre » association de jeunesse est un point central et indispensable pour la situation de notre parti, ce rapport à l’association de la jeunesse révolutionnaire, indépendante et autonome, à nos amies de la SDAJ. Camarades, il était donc nécessaire, lors du 20ème congrès, de créer une rupture et nous l’avons créé. D’un rapprochement avec la SDAJ comme une organisation entre beaucoup d’autres, nous sommes revenus à une amitié / communauté de combat sur la base de la conviction commune, au consensus de l’analyse, de la stratégie et de la tactique. Cela vaut la peine pour la SDAJ et le DKP. Le festival de la jeunesse [en juin à Cologne], la coopération contre le sommet des G-7, lors de rendez-vous centraux et sur place – tout cela est pour les deux et en conséquence pour le mouvement révolutionnaire de ce pays une ressource de force, une potentialisation des forces.

Cher(e)s camarades de la SDAJ, cher(e)s délégué(e)s qui vous aussi êtes membres de la SDAJ, merci pour la coopération, et si vintage sonne le rime : SDAJ et DKP tun den Monopolen weh [font mal aux monopoles]. A cette occasion je recommande : celui qui veut soutenir durablement la SDAJ, peut le faire par l’association SOJA ou par virement à la Présidence du DKP, parce que nous soutenons déjà depuis longtemps la SDAJ pour qu’elle puisse profiter d’un peu plus de la « notoriété».

Qui parle de la situation du parti, parle aussi de l’UZ. Il est devenu meilleur. Il est l’hebdomadaire de tout le parti. Différentes positions se reflètent, et il est devenu plus passionnant. Ce n’est pas venu tout seul, la rédaction et notre rédactrice en chef, la camarade Nina Hager, méritent notre remerciement cordial. Nous n’avons pas encore pu stopper durablement la baisse des abonnements, mais nous avons la chance d’aller à l’offensive, non seulement avec les nouveaux abonnements en ligne, mais aussi avec les abonnements écrits, jusqu’à la fête de l’UZ [en été 2016]. Avec UZ-online et l’UZ-Shop, nous « sommes au diapason des nouveaux médias » et nous avançons bien. Merci à tou(te)s les camarades ayant participé, je cite ici pour les représenter tout Klaus Leger, Wiljo Heinen, Walter Herbster et Ben Richter.

Après le 20ème congrès du parti, un vrai problème est apparu, quand des camarades qui se sont rangés dans un courant de l’opposition, ont exproprié notre plateforme internet. Vu tous les contenus des débats, il faut dire que vous n’avez présenté que des arguments du droit bourgeois, sinon vous avez misé sur votre influence. C’était le fait. Nous avons su nous en occuper, grâce à l’engagement de Sepp, Männe et d’autres, nous avons retrouvé une plateforme internet plus rapidement qu’attendu. Elle est actuelle, combative et elle est utilisée et perçue. Merci.

[La coopération internationale]

Nous avons intensifié aussi la coopération internationale. Cela concerne les rencontres des partis communistes et ouvriers.

Notre idée, d’initier ensemble avec le Parti du travail de Belgique et le PC Luxembourg une déclaration pour le centième anniversaire de la Première Guerre mondiale, a trouvé un grand écho. La déclaration a été signée par plus de 30 partis et présentée à l’occasion de la Conférence Rosa Luxemburg, où elle a été fortement applaudie. Ont été intensifié les relations bilatérales qui ont rendu possible une déclaration commune du PCF, du PC britannique, du PC des Etats-Unis et du Parti communiste de la fédération russe à l’occasion du 70ème anniversaire de la libération du fascisme. Nous avons gardé à un haut niveau les relations traditionnelles, par ex. notre amitié étroite avec le Parti communiste du Cuba socialiste. Encore une fois un bienvenue à l’ambassadeur de la République du Cuba et à l’ambassadeur de la République socialiste du Laos, ici à notre congrès !

Nous, les quatre partis de la Belgique, du Luxembourg, des Pays-Bas et du DKP, avons fait en coopérant de grands pas en avant. Ensemble, nous avons élargi l’éventail de tâches de nos conférences annuelles. Il est nouveau de commencer ces conférences annuelles par une action publique – à Aix-la-Chapelle et Groningen, les manifestations ont donné de la force et du courage. Cette coopération rayonne au-delà de l’Europe sans oublier le spectacle à l’occasion du 70ème anniversaire de la libération et la contribution du Parti russe. Sans oublier l’action solidaire avec le front syndical révolutionnaire PAME, la contribution de 24 partis à notre fête de l’UZ ainsi que les visites et entretiens bilatéraux. Merci à notre commission internationale et notre camarade Günter. Cela se matérialise par la grande participation de nos partis fraternels à notre congrès.

[L’appartenance au PGE]

Maintenant la question d’en finir avec l’appartenance observante au Parti de la gauche européenne (PGE).

Je veux exprimer, pourquoi je partage cette opinion. Mais je veux prévenir les auditeurs que cette décision, si le congrès décide ainsi [elle a été ajournée au janvier], n’a rien à faire avec le fait que nous voulons terminer notre coopération avec les partis membres. Nous confirmons notre politique fraternelle aux partis communistes, nous confirmons notre politique de l’alliance et de l’unité de l’action. Quant au PEG, il s’agit d’une appartenance, qu’elle soit observante ou pas. Et cela signifie, que nous le voulions ou non, que nous sommes en ligne avec les objectifs du PEG, dont nous ne pouvons pas être responsables. Je cite le comportement indécis et équidistant face au conflit en Ukraine, je cite le soutien aux organisations qui sont des ennemis de nos partis fraternels, comme c’est le cas par ex. au Portugal, en Grèce et au Luxembourg, et je cite le problème réel grec qui concerne aussi la critique sur la politique européenne. – Non, je ne suis pas aux côtés du gouvernement Syriza – Anel, le PEG oui. Je reste ferme : si je veux coopérer avec des socio-démocrates, ce que je veux, je ne deviens pas membre chez eux. Puis, j’entends l’argument : mais tu es aussi pour la lutte et l’appartenance aux syndicats uniques, et que nous le voulions ou non, ils sont actuellement sous l’hégémonie de la socio-démocratie. C’est vrai. Mais cela n’a rien à voir avec la question du PEG. Le caractère des syndicats comme organisation centrale pour la défense des intérêts de la classe ouvrière est totalement différent. Malgré tout le partenariat social, ils sont les « écoles de la lutte des classes », et cela, quelqu’un veut-il vraiment le prétendre du PEG ?

[Encore une fois - notre vision du monde]

Notre vision du monde n’est pas un dogme, mais elle n’est, en aucun cas, sans principes. Le monde ne se laisse connaître sans reconnaître que l’Histoire est une Histoire des luttes des classes. On ne peut pas comprendre le monde si on ignore qu’il y a des lois fondamentales dans l’évolution de l’humanité. L’existence des lois fondamentales ne veut pas dire, en aucun cas, qu’elles agissent automatiquement, il est nécessaire que les actions humaines les poussent en avant. C’est justement cela qui rend indispensable, entre autre, le parti communiste. Cela lui donne dialectiquement la tâche de la transmettre et se débattre pour la vision du monde et. Nous avons avec les « Marxistische Blätter »(MB) un partenaire important et rayonnant qui transmet amicalement notre position, s’ouvre au débat et se charge des débats avec la gauche entière. Merci à la rédaction et les éditeurs des MB !

L’un de nos succès de la dernière période a été la fête de l’UZ en 2014. Sans le grand engagement des camarades dans la commission de la fête, je ne cite que Wera, Uli et Klaus, on n’aurait rien pu faire, mais avant tout comptent les centaines de volontaires. Soyons clairs, après l’avant-dernière fête, nous étions inquiets. Mais la fête a eu un succès énorme. Il y avait des disputes, mais le parti est passé au-dessus, non dans le sens : foncer têtes baissées, mais sciemment. Nous les notons, aussi les petites provocations avec les fanions du Mali ou du PEG, ici et là. Mais nous avons fait une fête de l’UZ qui a montré à tout le parti et à toute la gauche que le DKP sait le faire.

Et ce DKP voudrait aussi faire une fête de l’UZ en 2016 …

1) Les Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident (« Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes, abréviation PEGIDA) sont un mouvement de la tendance néofasciste en Allemagne, entre autre proche du parti AfD (Alternative pour l’Allemagne) et du NPD (Parti national-démocrate d’Allemagne). Le racisme et l’anticommunisme font partie de leurs paroles, mais aussi un potentiel de violence.

2) Friedrich Engels : SOCIALISME UTOPIQUE ET SOCIALISME SCIENTIFIQUE, 1880, écrit pour la fondation du Parti ouvrier de la France, décidée lors du 3ème congrès ouvrier en 1979 à Marseille, traduit par Paul Lafargue : « L’État moderne, quelle qu’en soit la forme, est une machine essentiellement capitaliste: l’État des capitalistes, le capitaliste collectif en idée. » (chapitre 3, vers la fin)

https://www.marxists.org/francais/marx/80-utopi/utopi-3.htm

3) “There’s class warfare, all right,” Mr. Buffett said, “but it’s my class, the rich class, that’s making war, and we’re winning.”

http://www.nytimes.com/2006/11/26/business/yourmoney/26every.html?_r=0

4) Karl Marx a écrit : « Dans le processus de travail, l’activité de l’homme effectue donc à l’aide des moyens de travail une modification voulue de son objet. Le procès s’éteint dans le produit, c’est à dire dans une valeur d’usage, une matière naturelle assimilée aux besoins humains par un changement de forme. Le travail, en se combinant avec son objet, s’est matérialisé et la matière est travaillée. Ce qui était du mouvement chez le travailleur apparaît maintenant dans le produit comme une propriété en repos. L’ouvrier a tissé et le produit est un tissu. »

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-7.htm

5) En Allemagne, il y a des accords de la région, de la branche ou d’une entreprise. La négociation collective d’un syndicat mène à la situation que tous les travailleurs d’une branche (industrielle ou non), parfois membre du syndicat ou non, reçoivent le même salaire. La nouvelle loi de l’unité de négociation prévoit que tous les syndicats d’une entreprise ne dépendent que des accords négociés par le syndicat le plus fort d’une entreprise. Une stratégie des patrons comprend aussi l’ignorance ou la sortie de l’unité tarifaire.

6) Parti socialiste unifié de l’Allemagne en République démocratique allemande (RDA) et à partir du décembre 1989 Parti du socialisme démocratique, aujourd’hui La Gauche, Die Linke.

http://news.dkp.suhail.uberspace.de/2015/11/21-dkp-parteitag-das-referat-patrik-koebeles/

Traduction : Alexandra Liebig