Conseil national du PCF des 25 et 26 mai 2013 – Compte-rendu de l’intervention de Claude Fainzang, fédération de Paris
La séance du 25 mai portait particulièrement sur la préparation des élections municipales. De façon étonnante, Claude Fainzang a été la seule des membres du CN, la seule de la fédération de Paris à aborder la situation dans la capitale.
Comme la direction nationale le préconise, la consultation des communistes parisiens sur la stratégie électorale a été reportée à l’automne. Pendant ce temps, Anne Hidalgo lance officiellement sa campagne au nom du PS et de la municipalité sortante. Le Parti de gauche annonce qu’il présentera de toute façon des listes « Front de gauche ».
Claude est revenue sur ces deux hypothèses qui se présentent au PCF parisien.
Elle conteste le bilan de l’équipe Delanoë, inspiré de social-libéralisme. « Vous ne nous ferez plus voter pour le PS » entend-elle de plus en plus souvent dans son arrondissement populaire.
La liste des mauvais coups est longue, de l’envolée de la taxe de balayage à la suppression de la gratuité des transports pour les plus de 65 ans. Delanoë et Hidalgo n’ont pas hésité à aller à l’encontre de l’immense majorité de la communauté éducative et des syndicats enseignants sur les rythmes scolaires. Les syndicats de la Ville, notamment la CGT, n’ont cessé de combattre leur politique « sociale » et leurs choix d’externalisation. Certains aménagements somptuaires comme la reconstruction du stade Jean Bouin sont un gâchis direct dans l’intérêt de quelques sponsors. Claude insiste sur le logement.
Elle réfute les chiffres municipaux qui amalgament les PLAI et PLUS, qui financent des logements véritablement sociaux, avec les logements « intermédiaires ». Les programmes de luxe concédés par exemple sur les terrains de l’ancien hôpital Laënnec (le promoteur Cogedim va jusqu’à commercialiser des appartements à 25.00 euros du mètre carré) sont proprement scandaleux.
Il serait encore temps de se démarquer de l’action de la municipalité sortante même si les élus Front de gauche ont été jusqu’à présent totalement solidaires de Delanoë et l’ont cautionnée, même après l’élection de Hollande.
Doit-on pour autant rentrer dans les calculs des amis de Jean-Luc Mélenchon ? Pour Claude Fainzang, c’est non, à Paris, comme certainement dans la plupart des villes où le PG attaque de la même façon. Ces anciens du PS adoptent une image de radicalité. Ce n’est qu’une image qui laisse le champ libre au social-libéralisme voire même à la droite. Ils se cachent à peine de vouloir plumer la volaille communiste. Aux régionales, la stratégie du Front de gauche a coûté la moitié de ses élus à notre parti. Le même scénario est prévisible à Paris. Claude a rappelé aussi l’affaire des 527.000 euros prélevés par Mélenchon et le PG sur les remboursements dus au PCF de la campagne des présidentielles.
Claude a évoqué une idée: celle de travailler à des listes communistes de rassemblement, du moins dans un premier temps. Des soupirs bruyants sont montés dans la salle du Colonel Fabien.
Ce qui était encore évident il y a peu de temps est tombé dans la résignation générale régnant même au sein de la direction nationale du Parti.
Comment réfuter qu’il y a un processus d’effacement du PCF, de ses positions et son organisation, s’interroge Claude.
Elle fait partie de ceux qui sont résolus à ne pas aller dans ce sens, dans ce contre-sens de l’histoire.