Armelle Hervé, secrétaire de la section de Mantes-la-Jolie et Marc Jammet, conseiller municipal de Mantes et membre du Conseil départemental du PCF 78 s’adressent chacun à Jacques Chabalier, commissaire national à la « vie » du PCF. Plus que jamais, comme adhérents et cotisants du PCF, ils signent le texte alternatif « Un parti résolument communiste dans l’affrontement de classe, ni abandon, ni effacement » et exigent que leur signature soit respectée!

LETTRE DE ARMELLE HERVE A JACQUES CHABALIER

 

Armelle HERVE                                                                   Le 30 novembre 2012

78200 Mantes la Jolie

A Jacques CHABALIER

Je viens de recevoir ta lettre circulaire – non signée – me signifiant que ma signature apposée au texte alternatif « Ni abandon, ni effacement, un parti résolument communiste dans l’affrontement de classe » n’avait pas été validée faute de cotisations à jour.

Je n’ose croire que tu te sois laissé abuser par la Fédé des Yvelines ! Lequel de vous deux est le plus malhonnête (au moins) intellectuellement ?

Aucune précision ne m’a été demandée par courriel, par téléphone …

Je vais donc t’expliquer les choses : suite à un accord entre la section de Mantes-la-Jolie et la Fédération du PCF des Yvelines, depuis l’an passé, il a été convenu de faire le point une fois par an, au nom par nom, pour les adhérents qui règlent leur cotisation en espèce ou en chèque à l’ordre de notre section. Il était entendu que les règlements ADF PCF et les prélèvements automatiques seraient encaissés par la Fédé – qui par ailleurs nous reverse avec un délai plus ou moins long la part qui nous revient … (ce n’est pas exactement cela dans les statuts, je me permets de te le rappeler toi que je sais tatillon …).

Je ne vais pas m’attarder sur les difficultés à faire vivre un parti essentiellement organisé dans la grande cité populaire du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie, sur les bonheurs et les espoirs que portent nos luttes. C’est le cas notamment pour l’embauche de salariés à la CAF, pour la réouverture du service de cardiologie interventionnelle dans notre hôpital public depuis …2 ans ½ . Non, je ne m’attarderai pas sur ces sujets, je crois que tu as bien d’autres préoccupations bureaucratiques, loin de ces activités extérieures qui ont pour modeste ambition d’organiser la lutte, de nourrir le débat idéologique sur la nécessité d’un changement de société en rupture avec le capitalisme.

Alors, pour en venir à l’essentiel de ton courrier administratif, je te précise qu’en un peu plus de 30 ans de Parti, j’ai toujours été à jour de mes cotisations (quelle que soit ma situation financière par ailleurs). Lorsque j’étais adjointe au Maire, je « virais » directement l’intégralité de mon indemnité à la Fédé, et il fut une époque où je versais aux différentes souscriptions.

Mais je te sens encore sceptique, alors je t’adresse la photocopie des chèques versés. Pour finir de te rassurer je te joins celle du dernier trimestre 2012 que je remets ce jour à ma trésorière.

Avec cette mise au point je te demande de faire un rectificatif, public, dans Communistes, et à l’attention des adhérents. Je persiste et signe pour le texte alternatif « Ni abandon, ni effacement, un parti résolument communiste dans l’affrontement de classe » et te demande de l’enregistrer.

Je ne te demande pas d’excuses, je sais qu’elles ne seront pas sincères puisque tu es dans un affrontement idéologique. Tes pratiques sont à l’opposé de tout principe démocratique, dignes de celles que je combats.

Je ne te salue pas.

 

Armelle Hervé

Secrétaire de la section de Mantes la Jolie (78)

LETTRE DE MARC JAMMET A JACQUES CHABALIER

Marc Jammet

Membre du Conseil départemental des Yvelines du PCF

Conseiller municipal de Mantes la Jolie

78200 Mantes la Jolie

A

Jacques Chabalier

Responsable Vie du Parti

2, place du Colonel Fabien

75019 Paris

Copie à Pierre Laurent

Secrétaire national du PCF

Le 1er décembre 2012

 

Cher camarade,

 

Ton courrier est une insulte au militant et à l’élu que je suis, respectivement depuis 35 ans et 10 ans.

J’ai toujours été à jour de mes cotisations et, bien souvent, davantage qu’au taux préconisé.

Je te signale que je finance seul, en sus de mes cotisations, mon bulletin d’informations municipales envoyé à plus de 1.000 Mantais par La Poste, trois fois par an – soit 3.000 euros annuels alors que je sors à peine d’une période de chômage de 3 ans et 6 mois.

Pour ce qui concerne la fédération des Yvelines, je t’invite à te rapprocher d’elle et à lui demander des explications sur ce qui semble être, pour le moins, « une légèreté » de la direction.

Il faut en effet que tu saches qu’après quelques péripéties et parce que notre fédération ne reversait pas la part qui revenait aux sections, nous avons passé un accord nous permettant de garder les cotisations qui nous sont versées directement avant que nous ne régularisions, une fois par an, les comptes.

Cela nous permet tout simplement de pouvoir disposer d’un « fonds de roulement » pour mener notre activité politique. C’est le cas notamment de notre action pour que la CAF de Mantes la Jolie réponde à sa mission de service public ou celle encore contre la privatisation d’une partie des services de notre hôpital (qui a rassemblé 27.000 signatures sur un bassin de vie de 100.000 habitants).

La fédération le sait d’autant plus qu’elle a envoyé un courrier à notre trésorière lui demandant de lui indiquer quels adhérents étaient à jour. Notre  camarade lui a répondu aussitôt (je suis à jour – comme tous les autres camarades signataires du texte).

Je m’étonne donc que, sans attendre notre réponse, la fédération nous ait déclarés « non-cotisants » alors qu’elle vient de reconnaître avoir attribué « 40 adhérents fantômes » à une autre section depuis 2009.

Au-delà de cette « cuisine » à l’odeur peu ragoutante, tu ne m’empêcheras pas de penser que le courrier « très moral » que tu viens de m’adresser ne vise qu’à une chose : casser le thermomètre pour faire réélire la direction nationale actuelle et donner une caution démocratique à une ligne politique qui mène droit à la disparition du PCF et de ses idéaux au profit d’une partie de pouvoir dans une société que la direction nationale a renoncé à changer.

Pour ce qui me concerne – et j’en suis persuadé, l’ensemble de mes camarades que tu veux considérer comme quantité négligeable, je te réaffirme notre volonté de faire vivre et développer un parti communiste utile au changement de notre société et à la construction du socialisme dans notre pays.

Cordialement,

Marc Jammet