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Pierre Mongin : un serviteur du service public ? 6 mois après avoir sollicité sa reconduction comme PDG de la RATP, il part pour un poste plus lucratif chez GDF-Suez !

Brève, PCF Paris 15 – Collectif PCF RATP Bus, 22 mars 2015

Devinette : qui a prononcé les phrases suivantes ? « C’est un grand honneur pour le serviteur de l’Etat que je suis, d’être devant vous, sur la proposition du Président de la République, pour solliciter votre accord sur la poursuite de ma mission à la tête de la RATP ». « Sur le plan personnel, je ressens une grande motivation dans l’accomplissement quotidien de ma tâche, dans une entreprise dont l’activité est sanctionnée par des résultats mesurables, mais aussi dans une entreprise fondamentalement inspirée par l’esprit du service public, une haute conscience de l’intérêt général et un sens profond de la solidarité. C’est donc avec beaucoup de modestie, un peu d’expérience et beaucoup d’ambition pour servir ma mission que je soumets ma candidature à votre approbation ».

Réponse : C’est Pierre Mongin, PDG de la RATP dont on vient d’apprendre le départ. Pas à la retraite malgré ses 60 ans et une fatigue éventuelle ! Non, pour un poste de cadre dirigeant au sein de la multinationale GDF-Suez !

Où et quand a-t-il prononcé ces cris d’amour au service public ? Le 16 juillet 2014 devant la Commission du développement durable du Sénat, il y a peine 6 mois alors que son mandat a été prolongé de 5 ans !

Cet exemple d’indécence, de cynisme, de mépris pour la chose publique, pour habituel qu’il devient, ne saurait être banalisé.

Mongin a accéléré, de concert avec le gouvernement et la Région Ile-de-France, le processus de marchandisation des activités de la RATP. Celle-ci se développe en multinationale rachetant des réseaux en Afrique du Sud ou en Arabie Saoudite. En Région parisienne, les conditions de travail ne cessent de se dégrader, les salaires sont bloqués, des activités entières sont externalisées (privatisées). Les tarifs s’envolent pour la majorité des usagers.

Quel bilan ! Un bon bilan personnel, oui, pour un mercenaire parti se vendre à GDF-Suez !

Certains commencent à avoir des doutes sur les conditions du partenariat signé, sous l’égide de Mongin, dans le cadre du plan bus 2025, entre la RATP et GDF-Suez pour le ravitaillement des dépôts de bus en GNV « gaz naturel véhicules ».

Il est inacceptable que des patrons puissent passer comme cela du secteur public au privé. On se souvient que l’ancienne directrice de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris, Marie-Rose Van Lerberghe,  était passée au groupe privé de maisons de retraite médicalisées Korian après avoir considérablement dégradé ce secteur à l’AP-HP… Les contrats d’Etat devraient l’interdire sous peine d’amende.

Evidemment, à la RATP, nous n’allons pas regretter Mongin ! Mais les conditions de son départ ne peuvent que renforcer la détermination des agents, fidèles au service public, à s’opposer à la politique que poursuivra son successeur.

Mélenchon : fausse sortie. Front de gauche : vrai échec pour le PCF et le mouvement social !

EDT pour Vivelepcf, 24 juillet 2014  

Mélenchon : fausse sortie. Front de gauche : vrai échec pour le PCF et le mouvement social !

Vivelepcf, 24 juillet 2014

Mélenchon, absent depuis les européennes, a fait sa rentrée politique en annonçant son retrait provisoire. Il veut prendre le temps de se reposer, on le comprend.

De leur côté, les militants ouvriers s’activent à préparer un rude affrontement social et politique pour la rentrée. Mais pour Mélenchon, aucune élection nationale ne pointe d’ici 2017.

Pour mieux se reposer, il pourrait aussi démissionner du Parlement européen et laisser sa place à un élu PCF. Avec ses retraites de ministre et de sénateur, il a assez pour prendre des vacances loin des problèmes des travailleurs.

Dans son interview-bilan à un média marginal « Hexagones », mais largement reprise, Mélenchon constate l’échec du Front de gauche, expérience politique amorcée depuis bientôt six ans et le recrutement de Mélenchon par la direction du PCF en marge du 34ème congrès de notre Parti.

Echec du Front de gauche ? Nous arrivons au même constat, prévisible, mais pas avec le même raisonnement que Mélenchon qui se montre injuste et ingrat avec les fondateurs du Front de gauche.

Il est indiscutable que l’effet Mélenchon n’a tiré le Front de gauche, électoralement et superficiellement que pendant la campagne des présidentielles de 2012. Depuis, Mélenchon a de plus en plus agacé l’opinion publique, surtout les communistes, même les plus accueillants. Les effets de bateleur gauchiste ont vite lassé. Le caractère politicien du jeu de Mélenchon, de son double-jeu est vite ressorti.

Le sénateur, vétéran du PS, qui brusquement se met à attaquer son ancien parti avec virulence, a montré qu’il savait rentrer dans le rang comme lorsqu’il a appelé sans conditions à voter Hollande « comme pour lui-même ». Ses critiques du PS ne sont jamais conséquentes, ni sur le fond, ni dans les actes militants.

Lui qui veut tout révolutionner n’entrevoit d’autre perspective que dans les combines institutionnelles et électoralistes. Il propose tour à tour des alliances à Cohn-Bendit et à Joly, se voit premier ministre de Hollande ou ministre de Montebourg…

Difficile aussi pour Mélenchon d’incarner l’opposition à l’Union européenne du capital, lui qui fut et reste un Maastrichien convaincu et qui ne trouve de modèle dans l’UE que chez le défenseur acharné de l’euro qu’est le dirigeant opportuniste grec Tsipras.

La tactique « front contre front » a aussi logiquement été gravement contre-productive. Mélenchon s’est évertué, jusqu’à la comédie de la législative d’Hénin-Beaumont, à gagner du profit politique dans le « peuple de gauche » en jouant sur l’opposition à la montée du FN. Dans la surenchère des phrases, le politicien, ex-apparatchik du PS, limité dans sa demi-démagogie, s’est vu largement battu par les Lepénistes, dont on peut penser qu’il a même favorisé l’essor électoral. Dans les milieux « politisés » de gauche, il n’a pas gagné grand’chose.

Mélenchon est un acteur principal dans l’échec politique du Front de gauche. Mais l’opération reste pour lui globalement très positive. Elle peut lui permettre d’envisager un maintien et un retour au premier plan rapide, du moins avant 2017.

D’animateur obscur d’un courant du PS englué dans les combines politiciennes de la social-démocratie, Mélenchon s’est hissé, grâce au Front de gauche, au niveau d’un politicien de niveau national. Depuis au moins les présidentielles, il est le détenteur, grâce au PCF de la marque nationale « Front de gauche ».

Accessoirement, le Front de gauche et le PCF lui ont permis de passer personnellement d’une sinécure PS au Sénat à une encore plus confortable sinécure FdG au Parlement européen.

Grâce au Front de gauche encore, il a pu donner un semblant d’existence à un rassemblement hétéroclite et réduit, le « Parti de gauche », qui bénéficie maintenant de quelques élus, de quelques moyens et d’une capacité de faire du bruit disproportionnée par rapport à sa réalité.

Au sein du Front de gauche, Mélenchon a aussi réussi, grâce à la direction du PCF, à paraître beaucoup moins affilié au PS que son partenaire, sur lequel il n’a cessé de prendre l’ascendant politique.

Donc vraiment, Mélenchon a tort de se plaindre et s’il pleure aujourd’hui, c’est conscient des cartes qui lui restent pour demain.

Du côté de la direction du PCF, le bilan du Front de gauche est beaucoup moins positif, c’est le moins que l’on puisse dire.

Le seul projet des dirigeants qui semble réussi, c’est l’aggravation de l’effacement du PCF dans la suite des stratégies de « mutation », « de collectifs antilibéraux » ou de « transformations » imposées aux précédents congrès du Parti. Le discrédit et l’effacement du PCF et de ses positionnements fondamentaux historiques sont encore plus grands aujourd’hui qu’en 2008.

Cette stratégie de la direction du PCF a amené un effondrement du nombre de ses élus. La Parti n’a plus que 7 députés, 1 seul député européen. Il a perdu la moitié de ses conseillers régionaux, un gros quart de ses municipalités etc. C’est un élément structurant qui est scié.

Le Front de gauche a fait payer au PCF le prix le plus fort de la ligne de reniement de sa propre direction. Son incapacité à sortir de la dépendance institutionnelle du PS est ressortie terriblement (et en partie injustement) des attaques de Mélenchon sur les alliances électorales aux municipales notamment à Paris (là, ce n’était pas injuste !).

Le PCF a porté tout le poids de sa conversion de sa direction à l’acceptation de l’UE du capital au nom de son illusoire réorientation, au moment même où le peuple en subit si cruellement la politique relayée en France.

Le Front de gauche a poussé jusqu’à la caricature – ces débats incessants pour des places – l’institutionnalisation du Parti, la prééminence donnée à la recherche de combinaisons dans les institutions sur le rassemblement à partir des luttes. Il a paralysé l’action des militants.

Les dégâts du Front de gauche pour le PCF sont à la hauteur de ses responsabilités dans la création de cet objet politique : primordiaux !

Le bilan du Front de gauche est donc unilatéralement négatif pour les militants communistes, les militants des syndicats révolutionnaires, l’intérêt des travailleurs. Le Front de gauche, signifiant l’étouffement des véritables positions communistes, est en particulier pour beaucoup dans les graves illusions semées avant 2012 et leurs conséquences démobilisatrices aujourd’hui.

Toujours coincé dans les conséquences de sa stratégie, Pierre Laurent propose de combiner un « Front de gauche élargi » avec un « Front du peuple », expression signifiant en fait une demande d’affiliation à certains courant du PS et à EELV pour recréer une illusion à « gauche » d’ici 2017.

Mélenchon s’en régale déjà. Plus le PCF se déconsidère, plus sa démagogie peut prospérer. Il prend des vacances pour mieux préparer ses « coups », aiguiser ses « formules » et ses insultes, pour mieux jouer un rôle dans le nouveau brouillage politicien qui précédera les élections de 2017.

Communistes, Mélenchon, nous souhaitons pour vous une bonne et définitive retraite et nous allons y contribuer !

Au schéma politicien perclus et mortifère tel qu’il est apparu aux élections européennes, s’oppose la perspective d’une nouvelle donne politique que les luttes, notamment celle des cheminots en juin ont dégagée.

Entre les stratégies politiciennes d’ici 2017 et l’action dans les luttes sur des positions de rupture, il faudra faire des choix. Nous avons déjà fait le nôtre.

Bonnes vacances M. Mélenchon ! Profitez bien ! Faites-vous oublier !

Sénatoriales. Appel du pied de la direction du PCF au PS : une démarche politicienne à contresens de la situation nationale!

Sénatoriales. Appel du pied de la direction du PCF au PS : une démarche politicienne à contresens de la situation nationale!

Brève, vivelepcf, 10 juillet 2014

La direction du PCF a produit un communiqué de presse le 8 juillet 2014, repris par plusieurs médias nationaux, intitulé « Sénatoriales : pourquoi le Parti socialiste fait le mort » (en lien). Il vise à faire pression publiquement sur le PS pour qu’il accepte l’offre de négociation du PCF pour la constitution de liste de gauche aux élections sénatoriales du 28 septembre 2014 qui concerneront la moitié des départements.

La direction du PCF argue de la nécessité de préserver une majorité de gauche au Sénat, de l’apport de ses cinq sénateurs communistes et apparentés renouvelables et du poids de son appareil d’élus et de « grands électeurs », sans taire les « divergences profondes au sein des forces de gauche ».

Cette démarche apparaît bien politicienne et choque de nombreux communistes (voir une réaction qui nous est parvenue ci-dessous).

Un corps électoral biaisé. Une élection antidémocratique

Les élections sénatoriales, le Sénat, ne constituent guère une préoccupation politique pour ceux qui luttent aujourd’hui. C’est le moins que l’on puisse dire.

Rechercher une forme d’accord national avec le parti qui conduit aujourd’hui une aussi violente politique antisociale, à la solde du patronat et de l’UE, est difficilement compréhensible. C’est un contresens nuisible pour le PCF, dont la direction donne, à nouveau, après les municipales dans certaines villes, l’impression d’être prête à toutes les compromissions pour sauver quelques places.

Nous ne faisons plus de la dissolution du Sénat, assemblée anti-démocratique, élue au suffrage indirect, une priorité. Dans la situation présente, cela permettrait à l’exécutif d’aller encore plus vite, de restreindre encore les conditions du débat public sur sa politique. Le Sénat offre à quelques communistes la possibilité de disposer d’une tribune et de moyens pour leur parti.

Mais cela ne saurait justifier aucune intégration au système et aucune compromission avec ses partis. (Lire la suite…)

Mélenchon devrait s’auto-exclure du PG pour cause de copinage avec Serge Dassault !

Vivelepcf, 6 mars 2014, article AC

Début février, Mélenchon virait, sans autre forme de procès, du « parti de gauche », sa tête de liste aux municipales à Périgueux. Mélenchon n’a pas toléré que ce dernier ait été vu en train de trinquer, dans la permanence de l’UMP, avec Yves Guéna, ancien maire, 91 ans, accessoirement ancien compagnon de la libération.

Notre Mélenchon/Robespierre est décidément inflexible. Sauf quand il s’agit de lui-même…

Serge Dassault n’est pas Yves Guéna, même s’ils ont presque le même âge. Dassault n’a pas de passé glorieux de patriote. Pourtant Mélenchon l’apprécie terriblement, comme chef d’entreprise, comme complice au Sénat, malgré son étiquette UMP et ses pratiques démocratiques spéciales.

L’article ci-dessous retrace les liaisons douteuses soignées par Mélenchon avec le milliardaire, soupçonné de corruption active, pas seulement à Corbeil.

La direction du PCF est vraiment allée chercher le meilleur politicien possible pour poursuivre sa stratégie de destruction de notre parti…

Les liaisons dangereuses entre Mélenchon et le marchand de canons Dassault : des mirages en rafales !

 

AC pour vivelepcf

Dassault, bientôt condamné, enfin peut-être. Le PG a condamné les parlementaires  qui ont refusé de lever l’immunité … oubliant que son leader avait en 2004 été le seul à défendre Dassault au Sénat, se justifiant par la suite systématiquement de sa « relation spéciale ».

Se congratulant après leur succès commun (combiné) au sénatoriales de 2004

Mélenchon et Dassault, c’est une vieille relation depuis les années 1980, nouée dans les couloirs du Conseil général de l’Essonne. Lui, le leader de la dite gauche radicale uni par les liens sacrés du mariage d’intérêt avec la 4 ème fortune de France, la 69 ème du monde : une union libre !

Dassault, c’est la quintessence du capitalisme monopoliste d’État en plein pourrissement : un marchand de canons qui se nourrit des guerres fomentées par la France, de nos alliés dictateurs ; un corrupteur d’électeurs et d’hommes politiques qui vit des contrats de l’État.

En 2013, la fortune de Dassault se chiffre à 13 milliards d’euros, soit l’équivalent de ce que gagne un million de Smicards en France. Depuis la crise de 2009, grâce à la politique de guerre de la France, sa fortune a été multipliée par 3, passant de 5 à 13 milliards d’euros. Rien que pour l’année 2013, sa fortune a bondi de 30 %, de 9,8 à 12,8 milliards !

Le « scandale Dassault » est trop gros. Magnanime à 88 ans ou cynique, Dassault a demandé lui-même la levée de son immunité parlementaire pour répondre des accusations de corruption.

Il faut dire que les parlementaires, de droite et de gauche, l’ont bien défendu jusqu’au 8 janvier dernier il avait sauvé in extremis sa tête, encore une fois lors du vote du bureau du Sénat.

On ne pouvait pas en attendre moins dans son propre parti (l’UMP), des autres gardiens du système – PS et Verts. Et la « gauche radicale » ? Le PG qui s’émouvait du rejet de la levée de l’immunité de Dassault, oublie vite que c’est Mélenchon qui avait défendu Dassault en 2004, lors de la première requête parlementaire visant à annuler son élection !

Au cœur des magouilles électorales du « système Dassault » : l’acteur Mélenchon (Lire la suite…)