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Mélenchon, ennemi du PS ? Son meilleur ennemi ! Et le plus mauvais ami du PCF !

EDT, vivelepcf, 20 août 2013

On aimerait se passer de commenter les jeux de politique politicienne. Mais malheureusement ils ont une influence sur le mouvement réel et aussi sur notre Parti.

Pour sa rentrée, Mélenchon n’a pas fait dans l’originalité. Dans son interview au Journal du dimanche du 18 août, il teste une nouvelle série de formules pour mieux invectiver Hollande et ses ministres. Ses anciens camarades du PS ont réagi au quart de tour en condamnant ses propos et en demandant même au PCF de les désavouer. Pour le porte-parole du PS, David Assouline, « Mélenchon n’a d’ennemis qu’à gauche et cela commence à plus que se voir ». PS et Mélenchon, des amis de 30 ans, ennemis aujourd’hui ? Pas si sûr.

En 2009

On commence à connaître la musique. Avant les présidentielles de 2012, Mélenchon se répand en mauvais mots sur Hollande. Mais le soir du 1er tour, il appelle à voter pour lui comme si c’était lui-même. Remis de sa défaite aux législatives, il conspue à nouveau copieusement le président. Mais, avant son show du 5 mai à la Bastille, il lui propose de constituer un nouveau gouvernement avec comme premier ministre, lui-même ou bien Arnaud Montebourg. (Lire la suite…)

Obsèques d’Henri Alleg : hommages multiples à la vertu d’un communiste

Brève pour vivelepcf.fr,  21 août 2013

La salle de la Coupole du funérarium du cimetière du Père Lachaise a été beaucoup trop petite. Environ 400 personnes sont venues aux obsèques d’Henri Alleg le 29 juillet 2013, certaines de très loin, notamment d’outre-méditerranée. Pour la plupart, elles sont venues rendre hommage à un camarade de souffrance, à un camarade de lutte, à un engagement communiste exceptionnel.

La personnalité d’Henri Alleg, sa marque sur l’histoire ont aussi forcé des hommages venus de cercles beaucoup plus lointains.

Le choix avait été fait de laisser place à toutes les reconnaissances officielles.

Arnaud Montebourg a représenté le gouvernement. Dans un communiqué, François Hollande avait salué la mémoire de celui qui « alerta sur la réalité de la torture en Algérie » et « d’un « anticolonialiste ardent ». On ne manquera de rappeler ces propos le moment venu à ceux qui enchaînent les guerres néocolonialistes en Afghanistan, en Libye ou au Mali, à ceux qui se refusent toujours à ouvrir les archives sur la guerre d’Algérie, à ceux qui sont les héritiers en droite ligne des politiciens SFIO qui couvrirent la sinistre bataille d’Alger (et n’avaient pas besoin d’être « alertés » sur la torture… ).

Son excellence l’Ambassadeur d’Algérie, M. Missous Sbih représentait son pays. Un message du président Bouteflika a été lu dans lequel il salue un « vaillant compagnon de lutte », « son poignant et courageux témoignage contre la torture » et exprime « sa profonde gratitude et toute sa reconnaissance au valeureux militant qui s’est pleinement investi dans le combat de l’Algérie contre le joug colonial ». Cet hommage est clairement celui du peuple algérien. Ce n’est pas celui d’un régime qui, dans ses contradictions, selon les périodes, a interdit le Parti communiste algérien, a pu opprimer ses membres jusqu’à les torturer lui-même, a dénié la nationalité algérienne de certains de ces membres éminents combattants pour l’indépendance.

Pierre Laurent s’est exprimé au nom du Parti communiste français dont il est le secrétaire national. Il a évoqué principalement l’engagement anticolonialiste d’un « nom qui restera irrémédiablement synonyme de justice, de courage et de vérité ». Complétant son communiqué de presse où il saluait un peu étonnamment « Henri Alleg, l’honneur de notre nation », il a mentionné  « le communiste d’Algérie, le communiste de France, le communiste tout court », sans s’étendre.

Henri Alleg avait en effet poursuivi son engagement communiste en France au PCF auquel il avait adhéré en 1972. Jusqu’à la fin, Henri s’est battu pour le rassemblement des communistes, pour la défense et le renforcement d’un PCF marxiste-léniniste en opposition avec les mutations réformistes engagées dans les années 80 et 90.

L’hommage vibrant de William Sportisse, son compagnon de toujours, au nom du Parti algérien pour la démocratie et le socialisme, le PADS, a rétabli toute la cohérence des luttes d’Henri Alleg.

Le militant contre la torture l’était parce qu’il était militant algérien contre le colonialisme, parce qu’il était militant pour le droit des peuples et pour le socialisme, parce qu’il était communiste ayant trouvé la théorie et l’organisation permettant d’organiser sa révolte.

Les interventions d’Alban Liechti, soldat du refus en Algérie, pour l’Association contre le colonialisme aujourd’hui, l’ACCA, de Gérard Tronel pour le Comité Audin, le message retransmis de Mumia Abu Jamal depuis sa prison américaine ont souligné la continuité de l’engagement anticolonialiste d’Henri Alleg d’une façon particulièrement émouvante.

Les interventions de ses fils, André et Jean Salem, ont repris l’ensemble du parcours de leur père, rétabli toutes les convictions communistes profondes qui n’ont cessé de l’animer à travers les époques. Ils ont su, avec grande émotion, à travers quelques anecdotes, rendre la personnalité, le sens de l’humour de leur père dans lequel tous ceux qui l’ont même seulement croisé ont reconnu sa subtilité exceptionnelle.

Au son d’Au-devant de la vie », du Chant des partisans soviétiques, de l’internationale chantée en arabe, le rassemblement, transcendant les cadres de la cérémonie, a exprimé la communion autour d’Henri Alleg de ses camarades et amis sincères.

Vivent les partis communistes !

La « gauche » renoue avec les privatisations « partielles ». Dailymotion : l’écran de fumée de Montebourg.

Article pour vivelepcf.fr, 11 mai 2013

Des « cessions d’actifs pour financer l’investissement sans accroître la dette publique », voilà la nouvelle invention de la langue de bois gouvernementale. Entre 1997 et 2002, la gauche plurielle avait inventé « l’ouverture du capital » déjà pour « favoriser l’investissement ».

En clair, comme le pays en fait l’expérience, ce dont il s’agit, c’est de privatisations partielles ouvrant la voie à des privatisations totales.

Hollande et Ayrault mettent leurs pieds sur les pas de leurs prédécesseurs. Ils ont annoncé, le 7 mai, qu’un vaste programme de « cessions » serait intégré dans le projet de budget 2014 présenté à la fin de l’été 2013.

EDF et GDF-Suez pourraient être les premières concernées. Le gouvernement a déjà vendu en avril, sans débat, des parts de Safran et d’EADS. Les dépenses d’armement nourrissent d’autant plus les intérêts privés ! Demain, le nucléaire dans les mains du privé ?

Les cours en bourse des entreprises à participation publique sont au plus bas : ils le resteront jusqu’au grand bradage! Les capitalistes et spéculateurs se frottent les mains après l’annonce du pouvoir. Ils ont par exemple mis la main, à vil prix, sur la poule aux œufs d’or : les sociétés d’autoroutes, privatisées sous Jospin (Autoroutes du sud) puis sous Villepin. De leur côté, les collectivités s’endettent lourdement pour étendre le réseau.

Ayrault promet, la main sur le cœur, que les intérêts nationaux seront préservés. Cela aussi, on l’a déjà entendu.

La montée du capital privé fait prévaloir les intérêts privés contre le service public, les investissements répondant aux besoins, contre les salariés, les usagers, les populations. Les « garanties » promises ne valent rien. Sur tous les points, France-Télécom aura été le pire exemple de saignée du pays et du personnel. Le seuil des 50% de participation d’Etat « garanti » est tombé tout seul en 2004. Les promesses du ministre Sarkozy sur le maintien à 100% public du capital d’EDF et GDF lui ont fait allonger le nez d’un kilomètre !

Les gouvernements successifs de droite ou de « gauche », privatiseurs par alternance, se relaient également comme complices des capitalistes, même lorsque l’Etat conserve une part de capital, reste « l’actionnaire de référence ».

Une affaire récente presque anecdotique vient le souligner : Dailymotion.

Voilà tout d’un coup M. Arnaud Montebourg qui enfourche ses grands chevaux pour partir en croisade sauver … Dailymotion. Soudain, il s’est souvenu que l’Etat restait l’actionnaire de référence de France-Télécom, propriétaire de cette petite entreprise de 120 salariés, acteur secondaire de la diffusion de vidéos par internet. Pas question pour M. Montebourg de laisser Dailymotion passer sous contrôle étranger!

Mais alors, puisque l’Etat est toujours leur actionnaire de référence, pourquoi M. Montebourg n’intervient pas pour s’opposer à gestion du personnel à France Télécom, au plan massif de suppressions de poste à Renault (non, là, il approuve Carlos Gohsn) ?

L’affaire surmédiatisée de Dailymotion sert d’écran de fumée pour masquer la gravité du nouveau programme de privatisations annoncé.

La même hypocrisie se retrouve sur le plan politique. Ayrault s’applique à faire profil bas, le temps de faire passer les pires mesures antisociales du quinquennat, que le Medef espère irréversibles. A Montebourg le rôle de l’affirmation à « gauche », le soin de se tenir prêt pour une deuxième période de la présidence Hollande.

Nous ne sommes pas dupes.

Début avril, Montebourg, grisé sans doute d’être interviewé par le célèbre Wall Street Journal, avait imprudemment vendu la mèche du projet de « cessions de participations ».

Certains, issus du PS, commencent à avancer la perspective de participer à un gouvernement dirigé par Montebourg. Parmi ceux-ci, Mme Lienemann, M. Mélenchon l’ont applaudi bruyamment sur la micro-affaire Dailymotion. Peut-être veulent-ils faire oublier leur soutien aux privatisations de Jospin lorsqu’ils siégeaient dans son gouvernement.

L’opposition aux nouvelles privatisations, dans l’énergie, la défense, l’industrie ne peut être remise à des postures politiciennes, renvoyant la perspective à quelque changement institutionnel.

Cette bataille décisive est directement à relier à l’ensemble des luttes pour le service public, contre la casse de l’industrie, pour, à l’opposée, de nouvelles nationalisations dans les secteurs cruciaux comme l’automobile, la sidérurgie, l’énergie…

Communistes, nous la mènerons !

Pourquoi nous n’appelons pas à marcher derrière Mélenchon le 5 mai. CN du 13 avril, Emmanuel Dang Tran, Dominique Negri

Analyse reprise par vivelepcf.fr, 24 avril 2013

 

Membres du Conseil national du PCF, nous faisons connaître notre refus d’appeler à manifester derrière Jean-Luc Mélenchon le 5 mai 2013 et notre réflexion dans le débat.

Cette position n’est pas uniquement justifiée par la priorité que nous accordons à la préparation du 1er mai, date importante pour la convergence des luttes contre la poursuite par le gouvernement de la politique de casse économique et sociale, sous l’égide de l’UE.

L’appel pour la manifestation du 5 traduit la stratégie erronée du Front de gauche. Sous les mots d’ordre de Mélenchon, elle est même dangereuse. Court-circuiter les manifestations syndicales du 1er mai (CGT) et leur contenu social, pour faire écho aux manifestations réactionnaires sur le « mariage », à la manifestation du FN, sur les mêmes thèmes que ceux qu’exploite l’extrême-droite, est dangereux.   (Lire la suite…)