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Raffinerie Pétroplus : l’exigence de nationalisation monte !

Article Vivelepcf, 18 avril 2013

Aucune des offres de reprise, certaines improbables (Libye…), n’a été retenue par le Tribunal de commerce de Rouen (NB : les juges des tribunaux de commerce sont des patrons élus par des patrons…).

Doit-on se résigner à ce que la raffinerie Pétroplus de Petit-Couronne soit démantelée, les 470 emplois supprimés ? Pour Arnaud Montebourg, la réponse est OUI : « l’Etat ne fait pas des miracles » (RTL, 18/04/2013). Pour la CGT de Petit-Couronne, comme pour nous communistes, la réponse est NON : « Il faut nationaliser ».

En 2010, Total liquidait sa raffinerie de Dunkerque. En 2011, Pétroplus déjà liquidait la raffinerie de Reichstett dans le Bas-Rhin. En fait, à Petit-Couronne comme à Reichstett, le modeste groupe suisse effectue la sale besogne pour le compte de la puissante multinationale Shell qui s’est désengagée de France en 2008. A Berre-l’Etang dans les Bouches-du-Rhône, une autre ancienne raffinerie de Shell est en arrêt, menacée de fermeture définitive par son repreneur américain Lyondell Basell.

La suppression en l’espace de 4 ans de 30% de capacité de raffinerie française correspondrait-elle à une fatalité économique ? Tout au contraire !

Le pays se retrouve incapable de satisfaire ses propres besoins dans nombre de produits dont le gazole, encore moins de fournir des pays dépourvus de cette industrie. Au total la capacité de raffinerie, après la fermeture de Grand-Couronne et de Berre, est tombée à 70,5 millions de tonnes pour une consommation nationale de pétrole brut de 83 millions de tonnes en 2011 (77,3 de produits raffinés).

Et il ne s’agit pas « canards boiteux » dont se débarrassent les grands trusts pétroliers mais d’usines de pointe dotées d’un personnel hautement qualifié. Leur seul objectif, c’est de se reconcentrer sur des activités plus rentables encore, de laisser le raffinage à des sous-traitants, si possible dans certains pays étrangers où existent des conditions financières avantageuses, à divers titres.

Considérant tous ces éléments, pour éviter ce gâchis humain et économique, la CGT de Petit-Couronne a raison d’interpeler directement le gouvernement : « il faut nationaliser ».

L’intervention de l’Etat a déjà été massive, mais dans le mauvais sens.

Le ministre Montebourg n’a pas lésiné dans les déplacements et les discours pour en définitive faire accepter au pays la casse de Petit-Couronne.

Depuis des années, les gouvernements successifs font le jeu des trusts pétroliers. La privatisation d’Elf, le désengagement de l’Etat de Total, au fil des années 90, ont fait de l’ensemble unifié la première pompe à dividendes du CAC 40. Sur 8 à 12 milliards d’euros de profits annuels, Total ne paie même pas le tiers du taux normal d’impôt sur les sociétés avec ses montages à l’étranger. Autant dire que de l’argent, il y en a !

Petit-Couronne, Berre : les capitalistes préfèrent saccager l’outil industriel pour maximiser leur profit. On ne peut pas laisser faire ! Il appartient aux ouvriers, au pays.

Dans le secteur clé de l’économie qu’est l’énergie, la nationalisation (sans indemnisation puisqu’il s’agit quasiment de biens vacants) s’impose, d’abord immédiatement celle de ces deux sites, ensuite de l’ensemble de l’activité de raffinerie, passage obligé de toute l’activité pétrolière, ensuite encore, de toute l’énergie.

Contre toute suppression d’emploi. Pour le développement industriel !

RENAULT

CONTRE TOUTE SUPPRESSION D’EMPLOI

POUR LE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL

 

Après Peugeot, c’est au tour de Renault d’annoncer une nouvelle charrette de suppressions d’emplois. Pour Peugeot, le gouvernement avait fait semblant de s’opposer (avant de céder). Pour Renault, le gouvernement approuve !

 

CHANGEMENT. ON Y AVAIT DROIT NOUS DISAIENT-ILS ?

 

Au-delà des rodomontades du gouvernement, c’est bien en effet la même politique qui se poursuit depuis des dizaines d’années : la baisse du « coût du travail » au nom de la concurrence internationale.

Une même politique qui se poursuit partout en Europe, quelles que soient par ailleurs les « couleurs » des gouvernements dits de gauche ou de droite.

ACCEPTER CETTE POLITIQUE EUROPEENNE, C’EST RENDRE ILLUSOIRE TOUTE PERSPECTIVE DE CHANGEMENT.

Ainsi comment le gouvernement PS-Verts peut-il affirmer que le dispositif « contrats d’avenir » permettra d’insérer dans l’emploi des milliers de jeunes alors que, dans le même temps, il approuve la casse de milliers d’emplois – jusque dans les entreprises où l’Etat est actionnaire ?

Cette course à « la baisse du coût du travail », si elle répond aux exigences des grandes entreprises capitalistes et des marchés financiers, est un véritable désastre humain.

Combien de temps va-t-on dire aux salariés qu’ils gagnent trop, qu’avec leurs familles ils coûtent « trop cher » ?

Combien de temps va-t-on continuer ainsi à réduire la consommation des mêmes salariés, partout dans le monde et justifier ensuite … la nécessité de baisser encore leurs salaires pour garder « des parts d’un marché » que l’on réduit constamment ?

IL FAUT SORTIR DE CETTE SPIRALE INFERNALE.
IL FAUT SORTIR DE CETTE EUROPE.

C’est devenu une exigence incontournable pour qui veut sincèrement changer la société.

On le voit aujourd’hui avec un gouvernement acceptant docilement le rôle assigné à la France – « bras armé de l’Europe pour défendre « l’ordre international » imposé par les USA – pendant que l’Allemagne constituerait le principal pôle industriel européen.

Autrement dit : la France dépense des milliards d’euros pour porter la guerre en Côte d’Ivoire, en Libye, maintenant au Mali et approuve les suppressions d’emplois industriels sur son propre territoire.

C’EST LA RESISTANCE QUI EST A L’ORDRE DU JOUR.

Elle l’est, bien évidemment, du côté des salariés de Renault.

Ils n’ont aucune raison d’accepter que leurs emplois, l’outil industriel auquel leurs savoir-faire, leurs compétences ont grandement contribué soient sacrifiés.

Elle l’est également du côté de tous les autres salariés. En soutenant les salariés de Renault, c’est aussi leur propre emploi demain – et celui de leurs enfants – qu’ils défendent.

Et cette résistance doit être accompagnée de choix politiques forts :

-          augmentation du SMIC et de tous les salaires pour relancer la consommation

-          nationalisation de Peugeot et de Renault pour se donner les moyens de mettre en œuvre un véritable plan de développement industriel.

Quand l’exigence de nationalisation devient incontournable, le pouvoir s’efforce de la contourner !

Pcf Paris 15, 1er décembre 2012

François Hollande et son gouvernement poursuivent leur jeu de l’impuissance et leur pédagogie de la résignation.

Ils avancent, quand ils ne peuvent pas faire autrement, des idées marquées à gauche. Mais ils s’appliquent à démontrer qu’on ne peut pas les mettre en œuvre. C’est à quoi depuis une semaine, le chœur dissonant de Montebourg, Ayrault et Hollande, s’évertue pour contrecarrer une exigence qui monte : celle des nationalisations. Avec les hauts-fourneaux d’Arcelor-Mittal à Florange comme cas d’école.

Dans l’automobile, la sidérurgie, la pharmacie, les raffineries, les chantiers navals… la recherche du profit capitaliste amène à la suppression de dizaines de milliers d’emplois, à la casse même de l’outil de production. La France est ainsi devenue lourdement importatrice net de biens automobile depuis 2002 (année du lancement de l’euro). Elle est en passe de le devenir pour l’acier etc.

Devant un tel gâchis, l’idée monte : celle de l’appropriation collective par la nationalisation. Elle s’appuie sur l’histoire de notre pays, celle des grandes nationalisations de la Libération notamment, qui ont été des points d’appui pour l’ensemble du monde du travail, pour la réponse aux besoins du pays comme pour la coopération internationale.

En une semaine, le gouvernement a dû reprendre le mot, mais pour mieux le déformer. (Lire la suite…)

STIF/délocalisation des centres d’appels téléphoniques : la seule solution dont personne ne parle est celle qui correspond au service public et au bon sens !

Collectif PCF-RATP-Bus, 16 août 2012

Et pourquoi le STIF n’internaliserait-il pas l’assistance téléphonique aux ayants-droit à la carte solidarité transport plutôt que de nourrir les profits des délocaliseurs ?


Le président PS d’Ile-de-France et président du STIF, Jean-Paul Huchon n’a toujours pas compris pourquoi l’affaire lui tombait dessus.

Pour lui, l’externalisation, les appels d’offres, l’attribution des marchés publics au moins coûtant (apparent) sont entièrement intégrés dans ses mœurs politiques gestionnaires, peu importe si le prestataire se situe à l’autre bout du monde. En 2006, il s’était vanté de livrer le « marché du siècle », 1,8 milliard d’euros, du renouvellement des trains de banlieue au trust canadien Bombardier, très peu implanté en France, plutôt qu’à Alstom, parce que ça coûtait « moins cher à la région ».  En définitive, non seulement la plus grande partie de l’activité industrielle est délocalisée (quel coût ?) mais les dysfonctionnements se multiplient sur les nouvelles rames Bombardier, entraînant d’importants surcoûts pour le STIF…

 

Voilà maintenant que l’on cherche des poux à M. Huchon pour un tout petit marché, en comparaison, de 3 millions d’euros, un contrat d’assistance téléphonique, que le STIF s’apprête à attribuer à un prestataire privé dont l’activité se fera sur une « plateforme » téléphonique située au Maroc. L’information a été rendue publique en juillet 2012.

On comprend, sincèrement, l’énervement de Huchon quand il voit que la protestation émane de l’actuel détenteur du marché, cette fois ci recalé, la société Webhelp. Le patron de Webhelp pleure, fait pleurer sur 80 emplois menacés et sur les villes de Fontenay-le-Comte et de Saint-Avold en crise. Il oublie de dire que la proposition de Webhelp comprenait également une part d’activité délocalisée et que cette firme emploie elle-même 70% de ses 10.000 salariés à l’étranger pour des prestations destinées à la France (Roumanie, Île Maurice… Maroc).

 

La mauvaise foi patronale s’est habilement saisie de la posture « patriotique » du nouveau ministre du « redressement industrielle », le PS Arnaud Montebourg. Comme c’était prévisible, Montebourg a réagi au quart de tour accusant le choix du STIF. On comprend, à nouveau, l’énervement de Huchon qui prend ça comme un coup de poignard dans le dos, qu’aucun élu régional de « gauche plurielle » n’a jamais tenté de lui porter en contestant ses choix « libéraux ».

Donc Montebourg monte sur ses grands chevaux et un débat national s’instaure. Voilà l’UMP qui demande des clauses sociales dans les appels d’offres, des élus de toutes couleurs qui veulent restreindre les marchés publics à des entreprises françaises ou européennes etc.

En toile de fond, le débat sur le « coût du travail » en France, forcément trop élevé : 2000 euros par mois pour 35 heures pour un télé-opérateur non qualifié contre 450 euros tout compris au Maroc !

Et le coût du chômage pour les travailleurs français et le pays ? Et le coût pour la collectivité des profits des actionnaires de Webhelp ou de ses concurrents ? Et le service rendu ? Quant à la « coopération » avec le Maroc agitée par quelques-uns : les diplômés marocains francophones ont mieux à faire pour leur pays que du marketing téléphonique.

 

Le marché contesté du STIF porte sur les activités de l’Agence solidarité transports d’Ile-de-France. Les télé-opérateurs au Maroc ou ailleurs auront comme tâche de renseigner les titulaires du RSA, de la CMU, dont de nombreux chômeurs, sur leurs droits à des cartes de réduction ou à la gratuité dans les transports franciliens. 350.000 personnes sont concernées.

L’objet même du marché rend l’appel d’offre encore plus indécent : l’aide aux chômeurs délocalisée ! Mais la question n’est pas que morale.

Il y a une solution que tout le monde exclut d’office et qui pourtant coule sous le sens : le STIF, ce géant financier, à fonction administrative, peut et doit internaliser ce service de renseignement téléphonique qui fait directement partie de ses compétences et qu’il est aisément possible de mettre en place.

Economisons sur les profits, gagnons sur les salaires, les conditions de travail, la qualité du service, l’emploi ! Interpellons Huchon, Montebourg et cie sur leurs contradictions ! Une victoire sur ce cas sensible et médiatisé peut en appeler d’autres.