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Meeting du 6 décembre 2015 (Paris 15ème) – Intervention de Corinne Becourt, secrétaire de la section du PCF Saint-Quentin, responsable nationale du réseau « Vive le Parti communiste français »

Nous reproduisons sur vivelepcf.fr les interventions politiques prononcées au banquet/meeting de fin d’année de la section du PCF Paris 15. Ci-dessous celle de Corinne Bécourt, secrétaire du PCF à Saint-Quentin et coordinatrice du réseau « Faire vivre et renforcer le PCF » , après les inquiétantes nouvelles prises de position de la direction du PCF, à « contresens de la raison d’être de notre parti », en faveur de « l’unité nationale », l’état d’urgence, la guerre impérialiste après les attentats, en soutien à la politique antisociale de Tsipras en Grèce, ou encore en alliance avec les pro-UE d’EELV aux régionales etc.  Corinne Bécourt expose l’état d’esprit de lutte qui anime des camarades de toute la France décidés à faire vivre le PCF « sur les rails de la lutte des classes ».

 

PCF Paris 15ème, repas fraternel du 6 décembre 2015, rencontre politique

Intervention de Corinne Becourt, secrétaire de la section du PCF Saint-Quentin, responsable nationale du réseau « Vive le Parti communiste français

Chers amis, chers camarades,

Je suis heureuse d’être à nouveau avec vous et de partager ce moment de fraternité. Notre première réunion ensemble remonte à 2008.

Aujourd’hui la direction du PCF Paris 15 m’a sollicitée pour vous présenter notre situation nationale dans le PCF à ce moment grave où la direction du Parti vient d’approuver l’intensification d’une guerre impérialiste et l’état d’urgence.

D’abord, avec les quelques camarades de Saint-Quentin qui sont venus avec moi, nous témoignons de notre expérience. Depuis plusieurs années, nous nous renforçons dans les quartiers populaires, dans la jeunesse mais aussi, de nouveau, dans les entreprises. En 3 ans, plus d’une cinquantaine d’adhésions sérieuses. Cela, nous le devons à notre activité mais aussi au travail en commun avec des camarades comme ceux de Paris 15 qui nous permis par exemple d’être très présents dans la lutte contre la « réforme ferroviaire ». Notre poids et l’écoute de ce nous disons dans l’Aisne augmente d’autant.

Au plan national, nous travaillons avec une trentaine de sections, aussi avec les fédérations de Haute-Saône et du Tarn, et des centaines de camarades plus ou moins isolés. Cela ne nous empêche pas d’être entièrement dans le Parti mais cela compense le déficit organisé d’échanges réels dans les fédérations et au plan national. D’une façon ou d’une autre, aussi par ma présence sur les « réseaux sociaux » (sourires), je participe à construire ce réseau pour l’instant informel, par choix. Mais à l’approche du congrès du Parti, avancé par Pierre Laurent en juin, nous sentons qu’il faut passer à une autre étape.

Dans les derniers mois, l’absence de point de vue communiste organisé s’est fait lourdement sentir. La défaillance, la faillite de la ligne direction du PCF aussi. Au moins sur trois points.

Le premier, le plus récent, je l’évoquais à l’instant, c’est le ralliement unilatéral, sans consultation du Conseil national du Parti, de la direction du PCF à l’Union nationale demandée par Hollande. Cela s’est traduit notamment dans les interventions des parlementaires à Versailles le 16 novembre, alignées. Puis les députés « Front de gauche » ont approuvé la prolongation de l’état d’urgence et l’intensification des bombardements en Syrie.

L’état d’urgence est destiné à réprimer la contestation du système dominant dans la société française et n’a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme. Nous l’avons montré, en nous appuyant sur les analyses de nos camarades députés de 1955…

Je tiens à faire savoir notre condamnation totale des récents propos du député Alain Bocquet approuvant les déclarations sur la « déchéance nationale » faites par Hollande après les attentats avec le sous-entendu évident d’aider les partis xénophobes.

La guerre impérialiste et le terrorisme sont les deux faces de la même pièce. Daesh, Al Qaïda sont des monstres produits par l’impérialisme, l’OTAN et son alliée l’UE. La direction de notre parti se trouve même aujourd’hui dépassée sur sa gauche par le Parti travailliste britannique qui refuse les frappes sur la Syrie et met en cause les alliés saoudiens, turcs et qataris de l’OTAN, soutiens directs du terrorisme.

Comment s’expliquer ces positions de la direction du PCF ? Par électoralisme avant les régionales, vu la pression de l’idéologie dominante ? Par soumission au PS pour garder quelques places ? Et/ou parce qu’elle a viré sa cuti. En 1999, la liste « Bouge l’Europe » a fait élire, déjà, 3 députés européens ouvertement favorables aux bombardements de la Serbie par l’OTAN…

Deuxième défection grave récente et révélatrice de la ligne de la direction du PCF : la Grèce.

Vous avez sans doute suivi le voyage la semaine dernière de Tsipras en Israël et son alliance diplomatique, économique et militaire avec Netanyahou. Cela ne modifie pourtant rien au soutien indéfectible du Parti de la gauche européenne et de son président, Pierre Laurent, à Tsipras. Syriza est érigé en modèle politique de la « gauche alternative » en Europe alors que ce parti est en train d’infliger la pire politique antisociale qu’un peuple a eu à subir sur le continent. Tsipras et Hollande s’embrassent. Le Parti communiste grec – le KKE – alerte. Rien n’y fait : La direction du PCF reste collée à son anti-modèle. Quel projet de société pour notre pays ! De nombreux camarades ne comprennent pas, n’acceptent pas ces positions et sont en colère.

Le troisième point que je veux relever, c’est l’immédiat, la stratégie politique telle que la direction du PCF la prépare à l’occasion des élections régionales.

Je le dis tout de suite : nous ne sommes pas, communistes, tous dans la même situation. Dans certaines configurations régionales et locales, des camarades peuvent porter le sens du vote communiste à ces élections. Dans d’autres endroits, à Saint-Quentin ou à Paris 15, nous avançons nos propositions dans les luttes dans la période. Dans les régions où les directions du PCF sont parvenues à s’allier aux socio-démocrates d’EELV et à s’aligner derrière eux, aucune campagne n’est possible. Pour nos camarades de Haute-Garonne ou du Tarn, comment appeler à voter pour un co-rédacteur de la constitution européenne de Giscard, anticommuniste patenté et supporter de Cohn-Bendit 2017. Dans les Bouches-du-Rhône, comment supporter la candidature d’une soi-disant « écolo » qui en appelle à la candidature en 2017, du marchand de déodorant, Nicolas Hulot. On ma transmis un tract de cette région où les candidats EELV-Front de gauche promettent d’améliorer le dialogue social pour réduire la « conflictualité » (quel vocabulaire de patron et RH !) à la SNCF. C’est un front anti-luttes !

Les régionales traduisent une option politicienne indéfendable du PCF, néfaste pour les luttes. Les élus PCF seront restés jusqu’au bout dans les exécutifs régionaux PS qui ont relayé les pires mauvais coups du gouvernement, notamment en termes de marchandisation des services publics.

Pour s’en distinguer, les directions du PCF choisissent de faire des offres d’alliance à un parti sans réalité populaire dont la raison d’être est la collaboration avec l’UE du capital : EELV. « Europe, écologie les verts » : ils portent bien leur nom.

Les pauvres propositions en découlent : l’humain d’abord comme si quelque se présenterait en appelant à l’humain derrière ! Des aides au patronat plus ou moins contrôlées. Du baratin.

Il est significatif que la direction du Parti, qui finit de faire son deuil du Front de gauche, dont Mélenchon conserve la propriété, ne sache pas comment dénommer sa nouvelle formule d’alliance réformiste.

Stop ! Pierre Laurent nous discrédite complètement lorsque, tour à tour, il annonce qu’il ne sera pas candidat avant de changer d’avis et se désigner tête de file aux régionales en Ile-de-France pour gagner en notoriété face à Mélenchon et aux Verts dans la perspectives d’une candidature aux présidentielles.

Ils appellent cela « une nouvelle façon de faire de la politique ». Je préfère l’ancienne du PCF, le parti de la classe ouvrière et de la lutte des classes ! Celui auquel j’ai adhéré !

Plus aucun camarade ne doit se laisser posséder par le discours résigné et opportuniste selon lequel le rassemblement passerait par l’effacement du parti et de nos positions communistes, marxistes et léninistes.

Communistes, nous ne pouvons pas être autrement qu’à contre-courant de l’idéologie capitaliste dans l’intérêt des travailleurs et du peuple, et sur le fond !

Nous serons amenés, encore davantage ce soir, à mesurer le jeu dangereux que jouent les possédants, avec le FN, notamment pour éteindre les contradictions de classes, comme avec l’union sacrée contre le terrorisme, éventuellement contre le climat. Nous serons amenés à réagir sans doute dès ce soir.

En aucun cas pour nous, communistes, l’objectif ne doit être d’occuper un espace politicien, « à gauche de la gauche », sous des couleurs tantôt rouge, verte ou rose, suivant des postures préparées par l’idéologie dominante. En vue d’une place de figurant aux présidentielles ou pour autre chose.

20 ans maintenant de « mutation » du parti ont fait leur démonstration par le vide et la destruction. Ce parti, unique dans l’histoire de France, ils ont voulu le détruire nous voulons le préserver et le faire vivre !

Nous ne voulons pas d’un parti petit bourgeois, qui offre des espaces de discussions stériles, le soir, à ceux pour qui c’est un passe-temps de réfléchir à des combinaisons politiques. Plus que jamais, nous avons besoin d’un parti tourné vers l’entreprise, la lutte contre l’exploitation, les quartiers populaires et les campagnes, acteur de la vie syndicale.

20 ans d’adaptation au réformisme et de résignation à l’UE ont montré tout leur contre-sens. L’internationalisme, la défense de la souveraineté des peuples, la promotion de leur coopération sont inconciliables avec l’UE du capital.

La rupture avec l’UE, ses directives, avec l’idée illusoire du réformisme, que l’on pourrait la changer, la rupture avec l’OTAN sont des priorités pour nous.

Pour des nationalisations démocratiques, pour la défense du financement solidaire de le Sécurité sociale, nous devons être intransigeants.

Je ne veux pas m’étendre maintenant sur toutes les luttes que nous voulons mettre en avant, convaincus que l’alternative politique aujourd’hui, ne peut provenir que du mouvement populaire.

Le PCF, par ce qu’il représente historiquement, par la légitimité qu’il continue à posséder dans le mouvement syndical, ne peut être laissé à ceux qui renient sa raison d’être.

Telle est plus que jamais notre conviction. Je mentionnais tous les camarades, de toute la France, qui travaillent et militent suivant la même conviction que nous. Nous allons continuer.

La direction du PCF a décidé d’avancer le congrès à juin. Est-ce pour mieux le ficeler ? Est-ce pour mieux le concentrer sur une candidature bidon aux présidentielles ? Est-ce pour nous rejouer la mascarade de « rallumer les étoiles » le texte fumeux envoyé à la dernière minute en 2013 ?

Les camarades du 15ème ici présents et les autres peuvent être certains que nous ferons tout, pour le congrès, et d’ici-là dans les luttes, pour que le PCF se soit pas identifié à cette sinistre perspective.

Ensemble, nous pouvons faire vivre un PCF sur des bases de classes ! C’est une nécessité !

Merci à vous !

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Dans le contexte, avant les régionales: Soutien aux revendications des machinistes RATP en grève le 18/11

La section du PCF du 15ème arrdt a apporté son soutien aux machinistes de la RATP, en particulier à ceux du dépôt de Croix-Nivert, en grève le 18 novembre. Leur tract (lien vers le PDF)

Nous estimons très juste la décision des organisations syndicales qui ont maintenu l’appel à la grève pour défendre les conditions de travail, décidée depuis longtemps, dans le contexte suivant les terribles attentats du 13 novembre.Pour nous, l’émotion collective, que nous partageons, ne peut pas et ne doit pas être instrumentalisée pour enrôler le pays tout entier dans la politique de guerre et la politique antisociale du gouvernement, dans sa dérive sécuritaire. Nous considérons que les luttes sociales, notamment pour le service public, font partie de la réponse au besoin de fraternité qui s’exprime largement dans le pays, comme au refus des tentatives politiques de division de la population et des travailleurs sur des bases « identitaires ». Nous savons que ces dernières sont aussi malheureusement à l’œuvre à la RATP.

Les attentats du 13 ont souligné l’importance de nos services publics. Tout le monde rend hommage aujourd’hui aux hôpitaux publics et au dévouement de leurs personnels qui ont donné leur temps sans compter. En récompense, le directeur général de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, promet de leur supprimer de 4 à 6 jours de récupération et de tailler dans les effectifs déjà notoirement insuffisants. La bataille contre cette mesure unilatérale, prise contre les syndicats représentant l’immense majorité des agents, avec la complicité des jaunes de la CFDT, va reprendre et, plus que jamais, nous la relaierons sur le plan politique.

Vendredi soir en revanche, les graves répercussions de la politique de la direction de la RATP se sont fait ressentir, heureusement sans drame. La régulation centralisée des lignes d’autobus (le CRIV), mise en place pour supprimer des postes en déshumanisant le fonctionnement du réseau, a abouti à un chaos complet. Les machinistes ont été laissés seuls sans information, sans consigne, y compris ceux des lignes traversant les lieux des attentats. Rétrospectivement, on mesure le danger encouru par les agents et les usagers.

Et le CRIV ne constitue qu’un aspect de la politique suivie depuis des années pour détourner l’argent du service public vers le profit privé dans toutes ces formes.

La grève de ce jour porte sur l’emploi. La situation dans ce domaine devient critique dans les autobus et tramways.Ces trois dernières années, ce sont 1300 agents qui auraient dû être embauchés – et qui ne l’ont pas été – uniquement pour répondre à l’accroissement de l’offre de transport. En 2014, la direction de la RATP n’a même pas tenu son propre objectif affiché ne pourvoyant que 800 postes sur 1000. Cette situation se traduit par des conditions de travail dégradées, une pression permanente sur les agents, des suppressions de services (comme cette année sur le PC1 aux heures de pointe), une généralisation des heures supplémentaires, une baisse de la qualité du service public.

Dans quelques semaines se tiendront les élections régionales dont les enjeux vont être encore plus dilués et coupés des attentes politiques réelles. Les transports figurent pourtant dans les principales prérogatives des régions.

La région Ile-de-France, qui contrôle le STIF, accompagne, en étroite connivence, la politique de la direction de la RATP. Nous nous souviendrons du président sortant de « gauche » Huchon, de son aide à la casse du régime de retraite, de ses professions de foi en faveur de la concurrence. STIF et direction de la RATP cogèrent la casse sociale, la politique « d’austérité » faisant le lit des intérêts privés, comme dans la toute dernière convention signée entre eux. Ils sont roués pour se renvoyer la balle et s’exonérer de leurs responsabilités communes vis-à-vis des salariés et de la population.

Avant les élections, nous invitons à interpeler les candidats sur plusieurs points précis :

A la dernière réunion du STIF, à la veille des élections, les administrateurs de tous les partis (gauche/droite) se sont bruyamment réjouis de l’embauche de 250 machinistes en « renfort » d’ici 4 ans. C’est du cynisme quand le déficit s’est creusé de 1300 postes depuis 3 ans. Les mêmes ont voté le contrat prévoyant l’augmentation de 0,8% de la « productivité » par an…

APPELONS A LA CREATION DE 1300 POSTES DES L’ANNEE 2016 !

Tous les élus reconnaissent la pénibilité des conditions de travail: alors pourquoi ne pas rétablir sa prise en compte dans le système de retraite avec le 1/5ème (une année de bonification pour 5 années travaillées)?

Les candidats de tous les partis, PS, ex-UMP, EELV, FdG revendiquent la paternité du Pass Navigo à tarif unique. Cette mesure répond aux exigences de constitution du Grand Paris et est effectivement avantageuse pour les banlieusards les plus éloignés de Paris. Mais qui a payé, qui va payer ? Les usagers et les salariés! Les entreprises sont totalement épargnées, la baisse des remboursements aux salariés et de nouvelles exonérations fiscales compensant la hausse du versement transport [contribution locale des employeurs aux transports en commun]. Mais depuis 2004 et le lancement de l’idée par l’UMP Copé, l’abonnement zones 1-2 a été augmenté de 65% ! Et ça va continuer car il manque encore 400 millions d’euros par an. En parallèle, la municipalité de Paris a fait exploser les abonnements des personnes âgées. La RATP accroît, de son côté, la pression sur l’emploi et les conditions de travail.

DEMANDONS L’AUGMENTATION DU VERSEMENT TRANSPORT DES ENTREPRISES A CONCURRENCE DU COUT DU PASS NAVIGO A TARIF UNIQUE !

Dans le même temps, pour le budget pour 2016, le gouvernement fait passer l’exonération de versement transport pour les entreprises comptant de 9 à 11 salariés. Le coût de ce nouveau cadeau au patronat s’élèvera, selon les associations de communes, à au moins 300 millions d’euros par an, dont la moitié frappera l’Ile-de-France. Mais Valls ne prévoit de compenser cette mesure qu’à hauteur de 85 millions d’euros.

FAISONS CONNAITRE ET DENONCONS CE MAUVAIS COUP CONTRE LES TRANSPORTS PUBLICS !

A la politique de casse de l’emploi, s’ajoute à la RATP les effets la politique d’intimidation, d’arbitraire, notamment dans le non-commissionnement aléatoire des jeunes agents (non-titularisation) et la révocation à tout-va de personnels. Plusieurs centaines de postes sont concernés. A Croix-Nivert, un machiniste chevronné, père de famille, a été révoqué avec pour motif notamment la constatation par un mouchard qu’il aurait retroussé son pantalon de service lors d’une journée de canicule !!!

CES METHODES DE MANAGEMENT PAR LA TERREUR, COMME A FRANCE-TELECOM, DOIVENT ETRE DENONCEES ET ERADIQUEES !

Communistes, nous appelons à résister à tous ces aspects de la politique de mise en concurrence de tous contre tous, à l’application des directives européennes.

NON AU PROFIT CAPITALISTE, NON A LA GUERRE IMPERIALISTE,

OUI A LA SOLIDARITE ET A LA FRATERNITE OUVRIERES !

PCF/Régionales. Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon: les communistes de Verfeil refusent de faire campagne pour la liste Onesta/Vieu

Elections régionales 2015. Assemblée des communistes de Haute-Garonne. 26 octobre 2015. Déclaration de Robert Bertrand, secrétaire de la section de verfeil

Tous les nouveaux éléments dont nous prenons connaissance sur la stratégie de Pierre Laurent et de Marie-Pierre Vieu pour les régionales, en particulier dans notre grande région, confirment les camarades de notre section dans leurs craintes, leur analyse et leur décision.

Nous ne ferons pas campagne pour la liste conduite par Gérard Onesta

Onesta, tête de liste, était dans la commission Giscard qui a écrit le projet de "constitution" européenne...

en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon même si elle comprendra quelques militants du PCF. Nous n’avons pas encore tranché pour savoir si nous allons faire connaître publiquement cette position.

En tout état de cause, nous allons continuer à militer dans la période sur les sujets de fond , pour contrer la réforme territoriale, les menaces régionales sur les services publics qui pèsent notamment sur les transports après la réforme ferroviaire et les directives européennes, sur l’enseignement professionnel etc…

 La lutte, c’est aussi le seul moyen de repousser l’extrême-droite dont se sert dangereusement le système d’ici 2017.

Sur la forme : Nous n’acceptons pas les conditions dans lesquelles la liste et ses composantes départementales ont été constituées.  Les directions du Parti ont imposé, « d’en haut » une recomposition politicienne, puis l’ont fait valider dans des consultations tronquées. A 98% dans certaines fédérations !! La circulaire de Pierre Laurent ordonnant aux secrétaires départementaux en juillet d’assurer, sans explications politiques, la validation de Marie-Pierre Vieu comme chef de file est inacceptable. En réalité, elle préparait l’alignement forcé sur Onesta mais sans le soumettre au débat.

Qu’en Haute-Garonne, Dominique Satgé notamment soit quasiment éliminée n’est pas acceptable. Ce coup de force politicien va à l’encontre de toutes les règles de notre parti.

Sur le fond, nous refusons d’entériner la nouvelle dilution du Parti dans un ensemble socio-démocrate quelle que soit la couleur arborée, rose ou verte. C’est tromper les communistes que de le leur faire croire. La liste Onesta ne représente en rien une émancipation de la social-démocratie, au contraire. On ne peut pas parler de rassemblement non plus avec des personnalités et des groupes qui ne représentent quasiment rien et qui posent comme préalable l’effacement du PCF.

Onesta ne cache pas ses orientations. EELV a voté pour la dissolution de la SNCF et la « réforme ferroviaire » : c’est une divergence fondamentale pour les régionales. EELV soutient la réforme territoriale en réclamant plus de pouvoirs aux féodalités régionales et à l’UE et moins de pouvoirs à la démocratie nationale.

Personne ne peut se dire surpris, surtout pas Pierre Laurent et VIEU, qui ne peuvent ignorer qu’Onesta, ancien vice-président du Parlement européen a collaboré avec Giscard à la rédaction du projet de constitution européenne.

C’est rédhibitoire.

Il est hors de question pour nous, communistes, de laisser le Parti s’associer à de telles postions. Parler « d’alternative anti-austérité » avec ceux qui collaborent aux fondements de la politique dirigée contre les travailleurs est impensable.

Nous sommes inquiets. D’étape en étape, d’échec en échec, la direction précipite le Parti dans le reniement de ses positions fondamentales. Un ministre socialiste, parmi d’autres, s’amuse à prédire que nous ne fêterons pas le 100ème anniversaire du PCF.

J’ai confiance que, NOUS  communistes, avec ceux qui animent la lutte des classes dans notre pays, nous le contredirons.

 C’est pourquoi, à cette étape, nous refusons de cautionner la liste Onesta-Vieu.

Elections locales en Grèce : des résultats très inquiétants

Vivelepcf, 20 mai 2014

Il faut être sacrément myope pour se réjouir, comme Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, des résultats du premier tour des élections locales, régionales et municipales, qui avait lieu en Grèce le 18 mai 2014 avant le 2nd tour qui coïncidera avec les élections européennes.

Dans le pays « cobaye » de la super-austérité, dont le peuple a subi les plus lourds sacrifices pour sauvegarder l’euro, instrument de l’intégration dans l’UE du capital et de la désintégration des acquis sociaux et démocratiques nationaux, le système est parvenu à museler électoralement la contestation populaire. Quitte à jouer avec le feu.

Le parti ouvertement néo-nazi, « l’Aube dorée », atteint 16,1% aux municipales à Athènes, 8,1% dans l’ensemble du pays aux régionales malgré son inexistence au plan local. Cette formation, qui appelle à des ratonnades publiques, ne présentait pas de candidats en 2010. La mise en prison de 6 de ses députés n’a pas signifié, bien au contraire, la fin de la complaisance du pouvoir à son égard. L’irruption du fascisme comme roue de secours de l’UE du capital doit être l’enseignement, l’avertissement premier du scrutin de dimanche en Grèce.

Dans les conditions d’une consultation locale, les formations de notables ont à peu près réussi à maintenir leurs positions quitte à changer d’étiquette. Avec 26,3%, le parti à la tête de la coalition au pouvoir, « Nouvelle démocratie », perd 6% sur 2010, mais seulement 3% sur les législatives de juin 2012. Il parvient à atténuer le vote sanction.

Le processus de recyclage électoral de la social-démocratie continue. Le Parti socialiste, PASOK, caché derrières différentes dénominations, dont « l’Alliance pour une Grèce nouvelle », à 16,2% perd la moitié de ses voix de 2010 mais remonte de 4% sur les législatives de 2012, s’appuyant sur son réseau d’élus. Les socialistes dissidents, de la formation nouvelle « Dimar », recueillent 3,8%.

Le parti de gauche, Syriza, obtient 17,7% dans le pays et arrive en tête dans la région la plus peuplée, l’Attique. Cela n’a aucun sens de comparer ce résultat à celui de la coalition de groupes socialistes, gauchistes, et communistes repentis qu’était Syriza en 2010. Depuis, à la faveur de la débâcle du Pasok, fusible sauté, Syriza et son ambitieux dirigeant européen Alexis Tsipras se sont vus octroyé un nouveau rôle : celui de contenir et canaliser à « gauche » la protestation contre l’Union européenne et l’euro, celui de regrouper les caciques socialistes en déshérence.

Tsipras et Syriza jouent bien leur rôle de bons élèves de l’UE. Un côté « contre l’austérité », comme tout bon parti « socialiste » (du moins dans les mots), l’autre, le principal, pour la sauvegarde de l’euro en Grèce et pour la défense de l’UE. Les modèles de M. Tsipras sont les démocrates américains, Roosevelt, le plan Marshall… La droite grecque peine de plus en plus à le dépeindre comme un dangereux révolutionnaire tant Tsipras fait de concessions au système, jusqu’à aller légitimer la dictature de la Commission européenne en se portant candidat à sa présidence.

L’opération fonctionne moins bien que prévu. Syriza reste aux régionales, très en deçà, de 9,2%, de son résultat aux élections législatives. L’objectif d’être présent au second tour dans 10 des 13 régions est loin d’être atteint : dans 3 seulement.

Notons que l’abstention a atteint 38,5% et les votes blancs et nuls 7,9% aux régionales.

La contestation et la mobilisation populaires contre les capitalistes grecs et européens n’a pu trouver qu’une seule traduction électorale : le vote pour le seul Parti qui les organise réellement, le Parti communiste grec KKE. Avec 8,8% des voix, le KKE est en repli de 2,1% sur 2010 mais remonte de 4,6% sur les législatives. Le matraquage autour du vote utile pour les opportunistes de Syriza commence à moins opérer.

Le résultat du KKE est le seul point encourageant dans ces élections, parce qu’il reflète, seul, les luttes réelles des ouvriers, employés, paysans, travailleurs indépendants, étudiants et retraités, pour leurs intérêts de classe immédiats, contre le capitalisme grec, contre l’Union européenne du capital, pour une vraie alternative.