Tracts

Salaires, travail, sécurité sociale, services publics, logement : La rupture politique passe par les luttes !

pcf 15 pour vivelepcf, 7 avril 2015

A l’initiative de la CGT, quatre organisations syndicales appellent à la grève jeudi 9 avril 2015 contre la politique antisociale poursuivie par le gouvernement. Une manifestation nationale partira à 13 heures de la Place d’Italie vers les Invalides.

Cette mobilisation est très importante. Elle va sonner le signal de la riposte du monde du travail face à la politique qui ne cesse de précariser, d’appauvrir les salariés, les retraités, les jeunes, les paysans. Dans cette période, la rupture politique ne peut passer que par le développement des luttes, de leurs convergences, par de premières victoires sociales.

La perspective politique institutionnelle est en effet plus bloquée que jamais. Les dernières élections départementales montrent une situation paradoxale. La politique du pouvoir est profondément désavouée : les partis au gouvernement obtiennent les voix d’un électeur inscrit sur 8, moins d’un sur 5 avec leurs alliés de gauche. Mais Hollande et Valls entendent aggraver leur politique comme si de rien n’était.

Les dégâts du « Pacte de responsabilité » s’aggravent. La TVA augmentée que nous payons, l’argent de nos hôpitaux, nos retraites, nos allocations familiales sont détournés – à la hauteur inédite de 40 milliards d’euros par an – vers le profit capitaliste. Engraissés, les patrons continuent à liquider emplois et entreprises en France. Ils en redemandent (les profits du CAC 40 ont bondi à 64 milliards d’euros en 2014).

22000 emplois par an d’ici 2017 vont ainsi être supprimés dans les hôpitaux publics alors que la situation est tendue à l’extrême et que les besoins de soins montent. La loi fourre-tout de la ministre Touraine poursuit la politique de privatisation de la santé. La loi fourre-tout du valet de la finance, Macron, continue la casse du droit du travail. Le démantèlement des services publics s’accélère. La liste des mauvais coups serait trop longue à dresser.

Le blocage politique n’est pas à trouver dans l’efficacité de la propagande officielle. Les discours sur les déficits ne convainquent plus personne quand le pouvoir les creuse lui-même, par dizaines de milliards, en cadeaux au patronat, en dépenses militaires, en scandales divers (1 milliard balancé pour « l’écotaxe », ou les concessions autoroutières). L’idéologie dominante n’ose plus agiter le prétexte européen tant l’UE du capital est profondément rejetée par les peuples, 10 ans après le vote NON – bafoué – du peuple français au référendum sur la « constitution » européenne.

Mais le pouvoir parvient encore à enfermer et écraser la perspective politique dans l’impasse de l’alternance droite/gauche, PS-UMP qu’il complète maintenant en un véritable système PS-UMP-FN.

Le système cultive l’écœurement, la résignation, l’indifférence politique qui conduit électoralement à l’abstention ou au choix du « moindre mal ».

Les partis de l’alternance, qui poursuivent la même politique depuis 30 ans tour à tour, ont de plus en plus de mal à se différencier quand ils sont dans l’opposition. L’UMP et ses satellites n’ont même pas obtenu le vote de 20% des inscrits aux départementales.

Le FN sert d’auxiliaire au pouvoir depuis 30 ans. Il se voit assigné un rôle accru. Valls l’a montré grossièrement avant les élections. Le FN sert à la fois à détourner et stériliser la colère et, comme repoussoir, à laisser passer la politique au service du capital – leur camp à tous. La démagogie technocratique de Philippot et l’image extrémiste de Jean-Marie Le Pen se complètent. Archi pro-européen dans les années 80, le FN sert en particulier à diaboliser le refus de l’intégration dans l’UE du capital, à dévoyer l’opposition de classe des travailleurs à l’UE dans le nationalisme.

Valls a lourdement insisté : la vie politique doit être polarisée sur les élections de 2017 et sur le danger Le Pen, pour qu’il puisse mieux continuer sa politique antisociale d’ici là. L’UMP offre déjà le spectacle dégoûtant, sur fond d’affaires et de coups bas, des « primaires » politiciennes pour 2017. La « gauche » s’y prépare. Une soi-disant « gauche de la gauche », avec ces députés PS « frondeurs » (qui ont avalisé toute la politique du gouvernement et dont la référence est le programme Hollande 2012), les « écolos » maastrichiens et quelques autres commencent à rejouer leur rôle de second fer au feu de la social-démocratie de Hollande ou Valls.

Pour nous communistes, il est grand temps que se manifeste l’expression politique des travailleurs dans la lutte des classes. Le 9 avril en fournit une occasion très importante.

Le 9 avril, on ne manifestera pas pour un vague programme de gauche pour 2017. Communistes, nous faisons partie de ceux qui n’ont pas propagé d’illusions en 2012 sur l’élection de Hollande. Ces illusions n’ont que trop gravement démobilisé le monde du travail face à la « gauche » au pouvoir. Le 9 avril, on ne manifestera pas pour appuyer une soi-disant « gauche de la gauche » destinée à servir de force d’appoint en 2017.

Le 9 avril, on ne manifestera pas sur la base du plus petit dénominateur commun contre le FN. Entre les organisations de travailleurs et les fascistes, il y a un fossé, historiquement empli de sang. Mais l’expérience nous enseigne à d’abord lutter contre la politique qui fait leur lit.

Le 9 avril, on manifestera pour ne pas laisser la rue aux forces réactionnaires. S’emparant de questions de société, agitées comme diversion par le gouvernement, les catégories les plus rétrogrades ont pu s’emparer dangereusement de la rue, restée vide après 2012. Des catégories, aux privilèges archaïques et intenables, comme les notaires, ou bien défendant un système injuste et en faillite, comme certains médecins libéraux (au mieux, certains se trompent de colère…) sèment la confusion sur l’opposition aux projets de loi Macron ou Touraine. Le 9 avril, la voix des travailleurs va clarifier les choses. Le 11 janvier, le pouvoir a cyniquement instrumentalisé l’émotion populaire qui a suivi les attentats odieux de Charlie-hebdo pour faire diversion, se refaire une virginité, et, dangereusement, au contraire de ses objectifs affichés, attiser les replis communautaristes, les haines, justifier sa politique de guerre et de répression des libertés. Le 9 avril, on manifestera aussi pour défendre nos acquis démocratiques fondamentaux.

Le 9 avril, on manifestera avant tout pour développer et faire converger chaque lutte, pour gagner des victoires et commencer à inverser cette politique. En juin, les cheminots sont passés tout près de faire capoter la « réforme ferroviaire » visant à dissoudre et démanteler la SNCF (elle est passée notamment grâce aux « frondeurs » !). Ils ont conservé une grande force de mobilisation contre son application. Dans l’automobile (PSA), la métallurgie (Alstom, Arcelor) des mobilisations nationales ont été amorcées contre les délocalisations. Dans le commerce, les luttes se multiplient pour les conditions de travail, contre la surexploitation. Dans les services publics – Poste, hôpitaux, transports, à l’éducation nationale etc. -, il ne se passe pas une semaine sans que des luttes éclatent un peu partout en France. Elles ne demandent qu’à s’unir ! A Radio-France, la grève démasque, avec courage et détermination, la politique de sabotage du pouvoir.

Communistes, nous serons présents le 9 avril avec nos propositions de rupture et de luttes nationales, notamment:

  • Pour la défense de la Sécurité sociale, le rétablissement de son financement solidaire, la suppression des exonérations de cotisations sociales patronales
  • Pour la reconquête des services publics nationalisés, des grands monopoles publics, contre les hausses de tarif
  • Pour un vaste programme de nationalisations démocratiques dans la banque, l’industrie et le commerce
  • Pour la vraie semaine de 35 heures
  • Contre l’application des directives européennes et pour la rupture avec la politique de l’UE et son instrument l’euro
  • Contre les interventions militaires françaises dans le monde

Le 9 avril, par centaines de milliers, par millions, ça comptera ! D’ores et déjà, préparons les suites !

Après la journée du 3 février: La priorité à l’éducation ? Seule la lutte l’imposera !

La journée de grève du 3 février dans l’éducation nationale a sonné la rentrée des luttes. La manifestation régionale à Paris, modeste en nombre, n’a pas reflété l’ampleur de la grève notamment en Seine-Saint-Denis et dans certains lycées de Paris. On est encore très loin de la force que représenterait l’addition des luttes des derniers mois, contre la mise en œuvre des nouveaux « rythmes scolaires », contre les dégâts induits par la « réforme » de l’éducation prioritaire, des actions un peu partout contre les fermetures d’école et de classe, de la montée de l’exigence élémentaire de véritables recrutements et d’une revalorisation des traitements. Les annonces qui viennent de tomber dans les rectorats, très mauvaises, pour la rentrée 2015, en particulier dans certaines zones actuelles d’éducation prioritaire, ne peuvent que renforcer la détermination et l’ampleur des luttes.

Communistes, nous intervenons en diffusant plusieurs analyses en soutien de ces mouvements.

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Contre le démantèlement, la mise en concurrence et la privatisation de la SNCF, après la grande grève de juin, la bataille du rail ne fait que commencer.

TRACT SNCF APRES LA JOURNEE NATIONALE D’ACTION CGT DU 29 JANVIER 2015 (PDF dans la rubrique « tracts »)

La vigueur et la détermination des grévistes en juin contre la « réforme ferroviaire » a changé la donne.

Le gouvernement et la direction de la SNCF avaient compté sur un mouvement social symbolique pour passer en force, et en douce. Derrière quelques concessions de façade au Parlement, ils espéraient masquer la réalité de leur projet.

La grève, au contraire, a mis en évidence la dissolution de la SNCF historique en vue de son éclatement et le lien avec la dégradation des conditions de travail et du service public, y compris avec les dysfonctionnements aberrants comme les rames de TER trop larges et même indirectement avec les dramatiques accidents récents. Dans le monde du travail, dans les autres services publics, les cheminots sont apparus à nouveau comme un point d’appui pour la lutte.

Aujourd’hui, la direction et le gouvernement poursuivent leur stratégie de passage en force, en s’appuyant sur la levée des entraves juridiques à leur politique de privatisation avec la « réforme ». Mais il n’est pas si facile d’exploser une entreprise intégrée, aux activités imbriquées depuis 77 ans.

Les nouvelles annonces de suppressions d’emploi – 2000 pour 2015 -, la hausse brutale de 2,8% des tarifs passent très mal dans l’opinion, alors que des lignes, des gares, des guichets ferment. Au point que la ministre Ségolène Royal s’est émue à la télévision de la décision que son propre ministère a validée !

Dans la suite de la grève, les cheminots, avec leurs syndicats de lutte, s’opposent pied à pied aux dispositions précises d’éclatement de la SNCF. S’appuyant sur les contradictions entre les proclamations hypocrites de la loi et les faits, ils se battent notamment pour que le « décret socle »  reprenne les acquis du statut SNCF abrogé.

Ces batailles sont décisives pour défendre les acquis sociaux mais elles s’inscrivent aussi dans l’objectif de défense du service public nationalisé du rail. Même entamé, il continue à exister dans les faits et dans les têtes. Il n’y a pas de raison d’en faire le deuil comme les directions et la propagande gouvernementale y poussent. A l’inverse, de larges convergences existent pour le défendre et le reconquérir. C’est cela aussi qu’a montré la grève de juin.  

Elle a clarifié les positionnements de chacun, levé heureusement des confusions. La duplicité des syndicats de collaboration de classe est apparue au grand jour.

Du côté politique, il n’y a plus aucune illusion à se faire sur un changement de politique électoral à « gauche ». La grève a amené les députés PS « frondeurs » ou « écologistes » à se démasquer. Ils ont voté comme un seul homme la casse de la SNCF. Dans les régions – on vote en novembre 2015 après la dangereuse « réforme territoriale » -, les exécutifs de « gauche » rentrent dans la logique des appels d’offres et de la mise en concurrence. Ils cautionnent la suppression des contrôleurs dans les TER. Dès le lendemain de la grève de juin, des actions rassembleuses repartaient pour leur maintien.

Non, les convergences se situent ailleurs : des convergences d’intérêts chez tous les cheminots, des convergences avec les travailleurs des autres services publics, à commencer par ceux du transport, des convergences avec les usagers et les populations.

Il s’en est fallu de quelques jours pour que la grève de juin fasse jonction avec la journée d’action interprofessionnelle contre le « pacte de responsabilité ». En novembre, une journée d’action commune des salariés du transport a été organisée. La direction de la RATP, dans la même stratégie de concurrence et privatisation, s’attaque aux rythmes de travail, exactement dans les mêmes termes qu’à la SNCF. Les mouvements d’usagers se multiplient, s’organisent contre la réduction de l’offre de transport ferroviaire, la désertification de régions entières. Le lien est évident avec les dizaines de luttes locales pour La Poste.

Ce 29 janvier, les électriciens et gaziers, en lutte contre le projet de loi soi-disant de « transition énergétique » rejoindront la manifestation des cheminots.

Toutes ces forces ensemble sont considérables !

Au plan international, les cheminots suédois, belges, puis allemands se sont mobilisés ces derniers mois, dans des grèves fortes, contre le même processus de privatisation. Les cheminots britanniques, avec leur syndicat RMT, gagnent du terrain sur leur revendication de renationalisation du rail (sur un champ de ruines dans le pays précurseur de la « libéralisation »).

Pour nous communistes, la question n’est pas de négocier à Bruxelles avec les autorités de l’Union européenne un accompagnement concerté de la politique de casse sociale portée par les directives de mises en concurrence des 4 « paquets ferroviaires ». La question est de s’appuyer sur les résistances des travailleurs de chaque pays, confrontés au même processus, mais un stade très différent, pour gagner en France le rejet de l’application des directives et règlements européens.

Communistes, cheminots ou salariés d’autres entreprises, jeunes ou retraités, nous avons soutenu entièrement la grève de juin, porteuse d’une alternative politique. Nous soutenons plus que jamais les revendications des cheminots qui rentrent dans la perspective pour laquelle nous voulons nous battre ensemble :

La défense, la reconquête et l’extension des monopoles publics des transports !

 

Sur le fond, sans brouillage politicien, Les forces existent pour faire reculer totalement Macron sur l’extension du travail du dimanche!

Tract repris du PCF Paris 15, 26 janvier 2015 (PDF dans la rubrique « tracts »)

La lutte s’amplifie contre les projets gouvernementaux d’extension du travail du dimanche. Communistes, nous en sommes partie prenante depuis le début, depuis toujours.

Les sondages fabriqués se heurtent à des réalités irréfutables. La population comprend parfaitement que l’ouverture des commerces du dimanche n’amène aucun pouvoir d’achat supplémentaire et donc aucun développement économique et aucun emploi. Dès lors qu’ils, ou leurs proches, sont concernés, les travailleurs n’acceptent pas pour eux-mêmes de travailler le dimanche dans des activités non nécessaires à la société, encore moins sans compensation.

Le projet de loi Macron, érigé en priorité par Hollande, est un catalogue de mesures disparates inspirées par les lobbys patronaux. Il porte des reculs graves en matière de droit du travail, contre les prud’hommes, des mesures facilitant la spéculation immobilière, autorisant la privatisation des aéroports etc. Dans le contexte, le projet de loi est peu identifiable et peu lisible. Chaque courant politique peut y trouver à redire, même la droite et l’extrême-droite qui prennent la défense par exemple des privilèges de la vieille bourgeoisie notariale. Une partie de la gauche du PS se saisit de ce projet de loi, et  notamment de la question du travail du dimanche, juste après avoir accompagné le « Pacte de responsabilité » et ses 42 milliards d’euros annuels de transferts au profit capitaliste.

Tout soutien est bon à prendre mais personne ne peut être dupe de la mise en scène politique rentrant dans le brouillage avant les élections de 2017. Les négociations à l’Assemblée nationale – 7 ou 12 autorisations d’ouverture le dimanche, plus ou moins de restriction aux compensations aux salariés etc. – ne nous dévient pas du fond. La force du mouvement, en nombre et en idée, contre l’extension du travail du dimanche peut et doit aboutir au recul intégral de Macron :

- Pas d’autorisation d’ouverture supplémentaire. Autorisation municipale systématique.

- Compensation, +100% et jour de repos, pour tous les salariés du commerce, y compris dans les zones touristiques existantes

- Refus des extensions des zones « touristiques » et notamment de la constitution de zone de non-droit « touristiques internationales ».

La clarté paiera !

Ci-dessous notre tract diffusé dans le 15ème (notamment à Beaugrenelle et Montparnasse) depuis novembre 2014, en plus de notre pétition de masse.

La mobilisation contre le travail du dimanche s’amplifie !

PETITION:NON à l’extension du travail du dimanche !

Voir aussi:

Alternative à la disposition de la loi Macron : transformer les notaires en fonctionnaires !