Cheminots – SNCF
TRACT: Sur les pas de Juppé 1995 et Villepin 2006, Macron : « droit dans ses bottes », contre le peuple ! – Retrait pur et simple du projet de « retraite par points » !
Repris de PCF Paris 15e, 11 décembre 2019
Le mépris du peuple rend sourd. Macron n’entend rien de la protestation populaire contre sa politique antisociale en faveur de la finance et des super-riches. Il ignore le bruit qui monte des manifestations massives, des grèves déterminées, de l’opposition majoritaire à son nouveau projet de casse de notre système de retraite solidaire, avec la « retraite par points ».
Appliqué et laborieux, le 11 décembre 2019, le premier ministre Philippe n’a fait que confirmer toutes les craintes. Loin de se contenter de chercher à « sauver la face », Macron fait le choix du passage en force sur les retraites pour faire passer tout son programme de contre-réformes et de destruction des services publics et des acquis sociaux et démocratiques, coordonné avec l’UE du capital. Malgré la période de l’année, le durcissement probable de l’affrontement, la mobilisation populaire, la convergence des luttes, doivent encore s’amplifier pour le faire plier.
Depuis des mois, le pouvoir est évasif et refuse de mettre en débat le vrai contenu de son projet. Acculé à se dévoiler, Edouard Philippe ne parvient pas à masquer que:
- Au nom de « l’équité », le régime macronien entend utiliser les différences historiques entre les régimes de retraite pour abaisser les droits de tous.
- Au nom de « l’universalité », le régime macronien veut se donner, avec le système « par points », le moyen d’abaisser mécaniquement, d’un coup, toutes les retraites, par exemple à la faveur d’une « crise financière ». La valeur du « point », déconnecté de la carrière des retraités et des cotisations sociales, sera la variable d’ajustement : évidemment à la baisse.
- Au nom de la « responsabilité », Edouard Philippe confirme la perspective de passage de 62 à 64 ans de l’âge de départ à plein droit (d’ici 2027), aggravant encore les dispositifs SarkozyFillon (2010) et Hollande-Touraine (2017).
Sous-traiter la « gouvernance » des retraites, la fixation de la « valeur du point » aux « partenaires sociaux », avec le patronat en position dominante et le gouvernement en arbitre, n’a rien de rassurant. On le voit aujourd’hui dans les coupes sombres des allocations chômage.
Le premier ministre n’a pas davantage rassuré sur les situations particulières.
Pour diviser les générations, il prétend épargner les salariés nés avant 1975 (au lien de 1963 dans le projet Delevoye). Si la retraite par points est vraiment un don du ciel, pourquoi en priver les plus âgés ?
E. Philippe promet un minimum de pension à 85% du SMIC net. C’est une misère et, encore, ces 1000 euros par mois, ce sera seulement pour ceux qui auront cotisé au moins 43 ans au niveau du SMIC, arrivé à 62 ans puis 64 ans. Autant dire quasiment personne! Pour les autres, ce sera la pauvreté, le minimum vieillesse payé par la collectivité.
Pour les femmes, les familles, les réversions, le discours du premier ministre prépare, globalement, de nouvelles dégradations. Un petit mieux, peut-être, pour les parents d’un enfant unique, mais beaucoup moins pour les familles nombreuses et les veufs et veuves dont le conjoint avait à peu près le même salaire. Et combien de diables encore dans les détails ?
Pour les régimes dits « spéciaux », notamment SNCF et RATP, le premier ministre renvoie à des négociations dans les branches et les entreprises. C’est un chantage inacceptable. Le gouvernement et le patronat veulent diviser le monde du travail, isoler et stigmatiser les agents des services publics. Ils veulent les pousser à accepter la casse de leur service public, la destruction des monopoles publics, en contrepartie de la sauvegarde de quelques miettes de leurs acquis sociaux.
A EDF et GDF, on a vu où cela menait : à des dizaines de milliers de suppressions d’emplois, au bradage au privé de GDF (qui a été dissoute !), au démantèlement de la distribution, maintenant au scandaleux projet « Hercule » de scission d’EDF et de privatisation de la moitié de l’entreprise nationale. Signez la pétition : https://edf-stop-scission-privatisation.fr/ !
Aux agents hospitaliers, en cherchant à diviser les catégories (infirmières/aide-soignantes), E. Philippe promet de petits arrangements, dérisoires par rapport à la colère qui s’exprime dans les services et hôpitaux publics devant le détournement des financements de l’assurance maladie vers le privé. Quelques primes qui seront avalées par l’abaissement des retraites ? Ce n’est pas du tout pour cela que l’hôpital se mobilise le 17 décembre dans une journée nationale de grève et de manifestation.
Aux enseignants, dans la foulée d’Edouard Philippe, le ministre Blanquer propose un chantage indécent et méprisant. Pour limiter les pertes de 300 à 600 euros par mois sur leurs retraites et obtenir quelques primes et augmentations, les enseignants et personnels devraient accepter la dégradation des conditions de travail, la dénaturation de leur profession, l’abandon de la priorité à la transmission des connaissances, la transformation en « garde-chiourne » du système.
Il est clair que Macron joue la provocation, tente de passer en force, en profitant du calendrier avant Noël. Peut-être va-t-il se trouver des comparses pour tenter de dévier le conflit vers la violence. Mais il a le pays contre lui ! Sur des projets de moindre ampleur, les mêmes prétentions autoritaristes de Juppé en 1995 ou de Villepin en 2006 se sont platement écrasées. En 2019, les politiciens de la droite et de la « gauche » traditionnelles, ceux qui ont saboté, à tour de rôle, depuis 30 ans, le financement et les prestations de la sécurité sociale, n’osent même pas soutenir Macron (Ils pensent sans doute aux municipales). Même le patronat se fait discret.
De nouvelles catégories rentrent dans la lutte : routiers, pompiers, gardiens de prison, même policiers. Dans les villes petites et moyennes, les manifestations sont considérables en rapport à la population. Elles traduisent le rejet de la casse sociale et économique, de la désertification des territoires en services publics. La question du pouvoir d’achat, c’est celle des salaires d’abord, des retraites, celle du refus de l’explosion des tarifs des biens de base, gonflés par les délocalisations, par les privatisations, par les profits, la finance et la spéculation.
La colère générale, transformée en lutte conséquente, peut et doit aboutir à mettre en échec la politique de Macron, serviteur de l’argent-roi et de l’UE du capital.
La bataille contre la « retraite par points » est un point de convergence naturel pour l’immense majorité des travailleurs.
La section du PCF Paris 15ème vous appelle à participer à toutes les mobilisations, notamment à la manifestation du mardi 17 décembre 2019, en lien avec l’action des agents hospitaliers. Nous appelons à soutenir les enseignants, les agents de la SNCF et de la RATP, ceux des finances publiques etc. en lutte. Nous vous invitons à prendre contact avec nous et avec les syndicats pour prendre connaissance des lieux de mobilisation, des actions militantes, à proximité, dans les quartiers et les entreprises de notre arrondissement et les rejoindre
Macron joue à « ça passe ou ça casse ». Ripostons ! Il ne s’agit pas seulement du grave sujet des retraites, mais de tout son plan de liquidation des acquis sociaux, économiques et démocratiques de notre pays !
TOUS ENSEMBLE JUSQU’A L’ABANDON DU PROJET DE RETRAITE PAR POINTS, POUR FAIRE RECULER TOUTE LA POLITIQUE DE MACRON !
Nos propositions immédiates :
COMMUNISTES, NOUS SOUTENONS ET PORTONS CES REVENDICATIONS: Le RETRAIT DE TOUT PROJET DE RETRAITE PAR POINTS. Nous nous battons pour la retraite à 60 ans, complète avec 37,5 annuités. Ces paramètres correspondent à la réalité des carrières et posent le lien essentiel, solidaire, entre travailleurs actifs et retraités. Le financement doit se faire par la fin des exonérations et autres cadeaux au patronat (CICE) qui pèsent plus de 60 milliards d’euros par an. / Un plan d’urgence pour l’hôpital public avec suspension de toutes les fermetures de services et d’hôpitaux, avec 4 milliards d’euros immédiatement en 2020 pour la revalorisation des professions, l’embauche, l’investissement./ La défense et la reconquête des monopole publiques SNCF-RATP-EDF/ Le retrait du plan Darmanin de saccage des services des Finances Publiques/ Le retrait des projets Riester contre Radio-France et France-TV/ L’abandon des réformes inégalitaires du baccalauréat et du lycée/ Des moyens pour les écoles/ le maintien des APL et de toutes les aides sociales spécifiques que le projet de « revenu universel » veut écraser: L’annulation de la réforme-étatisation de l’assurance chômage/ La sortie de la France de l’OTAN et la basse des dépenses militaires etc. FACE AU « EN MÊME TEMPS: LE TOUS ENSEMBLE! »
Après les épisodes 2014/2016/2018 : Avertis (et même plus!), les cheminots sont deux fois plus forts pour continuer à rassembler contre la casse du service public et la privatisation !
Tract PCF Paris 15, diffusé notamment pour la manifestation nationale cheminote du 4 juin 2019
La contre-réforme ferroviaire de 2014, 2016 et 2018 a conduit strictement aux résultats attendus et combattus.
L’enfumage de la réunification de la SNCF en 3 EPIC (2014) a préparé la suite de la déstructuration et du démantèlement de toute l’entreprise nationale.
Les négociations sur le « décret socle » – le moins-disant social – et sur la convention collective s’éternisent, sur le mode du chantage et de la répression, le temps de faire passer la casse du statut et le cadre concurrentiel, coordonné entre l’UE et les gouvernements successifs.
Pépy et ses commanditaires, dont leurs relais politiques régionaux, se sont empressés, après juillet 2018, de régionaliser, de balkaniser les lignes, en accélérant les suppressions de guichets ou de postes de contrôleurs, les externalisations dans la maintenance.
La diversion sur la reprise de la dette de la SNCF par l’Etat (pour faire le lit de la privatisation et non du service public) est apparue comme telle au grand jour.
Mais, devant cette réalité, enrichies de ces expériences de lutte, les forces restent considérables dans le pays pour élargir la mobilisation pour le service public national SNCF.
Il s’en est fallu de très peu en 2016 pour faire jonction – convergence – entre les cheminots et les salariés en lutte contre la casse du droit de travail par El-Khomri, aggravée par Macron. Il s’en est fallu de rien pour qu’en 2018 la jonction se fasse avec les agents de la RATP et tous les transports publics confrontés, au même moment, aux mêmes règlements et directives européens.
La « Régie autonome des transports parisiens », suivant le projet de loi « Mobilités », devrait cesser d’organiser, en direct, dès 2024, avec cadre social dégradé dès 2021, les bus parisiens et franciliens : une aberration, au 70ème anniversaire de la nationalisation ! Le parallèle est exact aussi quant à la casse des statuts. La volonté des élus locaux de gaver les intérêts privés, avec sous sans la SNCF et la RATP, via leurs filiales privées, est identiquement nocive.
Les luttes locales se maintiennent à un haut niveau à la SNCF, dans les centres techniques, dans les gares comme chez les roulants (une vingtaine de mouvements relatés par la presse régionale chaque mois).
L’opposition à l’UE du capital, à la concurrence de tous contre tous, est plus forte que jamais. Les mots d’ordre, que l’idéologie dominante et les médias ont voulu occulter en 2018, la défense et la réaffirmation des monopoles publics nationaux acquis à la Libération, est plus d’actualité que jamais.
La suite de la feuille de route macroniste est connue.
Elle appelle de plus amples convergences de lutte, à partir de convergences d’intérêts. La prochaine étape de la casse des retraites, fin 2019/début 2020, veut détruire les derniers acquis des régimes SNCF/RATP/Fonction publique que le pouvoir s’est gardé d’attaquer en même temps que le reste en 2018.
Les régions, leurs dirigeants plus hypocrites les uns que les autres, notamment quand il s’agit de pleurer sur les «petites» lignes, font jouer la concurrence, avec Pépy, contre les agents, les usagers et leurs contribuables. La tarification devient encore plus inégale et incompréhensible.
Mais tous ces acteurs se retrouvent face à leurs contradictions, par exemple dans la filialisation du fret SNCF, par rapport à leur profession de foi « écologique ». Les effets des contre-réformes similaires en Belgique ou en Allemagne sont de plus en plus connus, sans parler du Royaume-Uni.
Le pouvoir de Macron aujourd’hui tente des duos exclusifs avec l’extrême-droite, avec certains « Gilets jaunes » pour brouiller les vraies possibilités de convergences et de rassemblement dans les luttes. La gauche EELV-PS et cie, qui a porté en France et en Europe, toutes les directives de mise en concurrence et de privatisation tente de relever une illusion d’ici 2022.
C’est ailleurs, dans les luttes avec les agents de l’éducation nationale, des services de santé, les ouvriers su sucre ou de l’automobile, avec les usagers des transports, dans l’unité pour les statuts et le service public, pour les retraites et la sécurité sociale, contre, plus que jamais, l’application des directives européennes de mise en concurrence…
…que les grandes luttes cheminotes historiques de 2014/16/18, que peuvent se prolonger pour la réaffirmation du MONOPOLE NATIONAL PUBLIC SNCF!
Dans une perspective nationale de résistance anticapitaliste!
8000 signatures à la pétition pour « l’avenir du service public nationalisé SNCF » : nous continuons pour renforcer la convergence des luttes sur les questions de fond.
Communiqué, lettre aux signataires, 13 juin 2018
Le niveau et l’impact considérables de la grève à la SNCF, hier 12 juin, « journée de la colère cheminote » montrent que les forces existent plus que jamais dans l’entreprise pour mettre en échec le « Pacte ferroviaire » de Macron-Philippe.
Cette réalité dépasse la fatigue et la tension causées par deux mois et demi de grève par épisodes. Ce mode de « grève perlée » avait été adopté pour déjouer les manœuvres de procédure du pouvoir : ordonnances, amendements de dernière minute au projet de loi etc. Le gouvernement a cherché à faire traîner le débat sans dévoiler toutes ses décisions, dans une logique de chantage. Cette semaine, le projet de loi sera voté. Mais la lutte va continuer, probablement sous une autre forme.
Il faut voir un aveu de faiblesse dans le matraquage des ministres, des médias de l’idéologie dominante, des « experts », pour nous expliquer que l’affaire est pliée. Non, le pouvoir n’a rien gagné sur le fond. La campagne de stigmatisation des cheminots dans la population n’a pas pris, pas plus que la propagande sur les bienfaits de la concurrence. Quant au rejet de l’UE et de ses directives, il est plus élevé que jamais en France comme dans les autres pays.
Le pouvoir n’a qu’une méthode pour réussir : continuer à esquiver, à jouer la montre, à parier sur l’essoufflement et l’isolement des grévistes les plus déterminés.
Toute notre démarche politique a visé le contraire. 1- remettre inlassablement au centre les questions de fond dont tout dépend : la fin du monopole public, la concurrence, la transformation en sociétés anonymes 2- Travailler à l’élargissement de la lutte et aux convergences, dans l’entreprise SNCF et partout ailleurs, sur la base des intérêts communs des salariés et des usagers avec les cheminots. Nous continuons.
Le pouvoir aimerait bien que le mouvement s’achève par un « baroud d’honneur », des actes symboliques émanant de quelques-uns. Ses médias à la botte sont prêts à célébrer des desesperados si c’est pour mieux sonner l’isolement et la fin du mouvement. Les cheminots en lutte n’ont pas besoin de « baroud » pour avoir l’honneur et être fiers de leur bataille pour le service public et les conditions sociales dans le pays.
Tout montre que des possibilités large de rassemblement dans la lutte existent toujours.
A la SNCF d’abord. Les syndicats réformistes sont encore obligés de rester dans le mouvement quoique leurs directions ne cachent pas leur tentation d’en sortir et qu’ils aient complaisamment joué le jeu des amendements à la marge au Parlement. Cette attitude ne traduit pas uniquement leur crainte de boutique avant les élections professionnelles de fin d’année. Elle reflète le niveau de prise de conscience et d’inquiétude de leurs cheminots-électeurs potentiels et de certains de leurs militants devant le massacre de l’esprit de service public et des conditions de travail que prépare le « pacte ferroviaire ».
La « vote-action » à la SNCF qui a suivi le référendum à Air France, manœuvre ratée du PDG Janaillac (remercions-le : il a prouvé que le pouvoir peut échouer) a établi l’opposition massive, 95%, dans toutes les professions cheminotes, sur le fond du « pacte ferroviaire ». Elle a montré les possibilités d’entrée dans la lutte dans d’autres catégories de cheminots, pour l’instant moins grévistes.
En dehors de la SNCF, les possibilités d’extension de la lutte sont très importantes. Communistes, nous savons qu’elles ne se décrètent pas mais se construisent. Le mouvement est encore très loin d’avoir développé toutes les potentialités.
Les manifestations en week-end « pot-au-feu » ou « grande-marée » (5 et 26 mai) ont eu le mérite de témoigner d’une recherche de convergences des luttes sociales, y compris du côté d’importantes directions syndicales. Mais la simple juxtaposition de mobilisations disparates n’y répond pas et les récupérations politiciennes y sont objectivement nuisibles. Ce n’est pas dans la recomposition d’une illusion électorale face à Macron en 2022 que se construit la rupture, mais bien dans la lutte des classes.
La lutte des cheminots peut et doit engager davantage les usagers, les défenseurs des « petites » lignes, des arrêts de TGV, des gares et des guichets, de tarifs accessibles etc.
La lutte des cheminots correspond étroitement avec celles de travailleurs d’autres services publics, comme ceux de la RATP confrontés au même calendrier européen de concurrence et de démantèlement, comme ceux d’EDF et d’ex-GDF, en lutte actuellement avec la CGT, contre le bilan de 13 ans de libéralisation-privatisation. Etc.
La lutte des cheminots est aux avant-postes de la lutte contre la dégradation des conditions de travail, du droit du travail, des statuts de tous, fonctionnaires, salariés du public comme du privé (cf les ordonnances Macron de l’automne ou la loi El-Khomri). Elle coïncide avec la montée de l’opposition au prélèvement à la source qui menace l’impôt juste et progressif et le financement de la Sécurité sociale.
La lutte des cheminots porte la riposte à la nouvelle casse du système de retraites, tous régimes confondus. Le gouvernement tente d’abattre la résistance cheminote en 2018 pour mieux la faire passer en 2019.
Il est plus que significatif que le pouvoir, frileux, ait reporté la privatisation totale d’Aéroport de Paris ou l’annonce de sa contre-réforme des retraites.
La victoire des cheminots sera directement la victoire de tous les travailleurs, jeunes et retraités. C’est notre conviction depuis le départ de cette lutte cruciale.
C’est dans cet objectif que, responsables d’organisations du PCF de différents départements, localités et entreprises, nous avons proposé à l’ensemble du PCF et mis à disposition de tous nos camarades, dès début avril, la pétition « Pour l’avenir du service public nationalisé SNCF : Monopole, établissement public et statut contre concurrence, sociétés anonymes et casse sociale »
Nous l’avons pensée comme outil pour mettre et remettre le cœur de l’attaque du pouvoir au centre. Des questions aussi importantes que celle de la dette sont subordonnées à la mise en concurrence et à la transformation de la SNCF en sociétés de droit privé (l’Etat reprend ou non une partie de la dette pour exonérer à terme le privé). La question de faire sauter le statut des cheminots et le verrou qu’il représente est indissociable de la casse sociale généralisée contre toutes les catégories de cheminots, statutaires ou non, sur le réseau privatisé ou non, que provoquera la mise en concurrence. Les « négociations », en retrait, avec la direction de la SNCF, le patronat du ferroviaire privé, en présence des représentants de l’Etat, sur les 9 parties de la convention collective du rail, impliquent l’acceptation, comme fait accompli, du « pacte ferroviaire ».
Nous avons aussi pensé notre pétition comme un moyen d’aller vers les usagers, les populations les salariés des autres entreprises publiques et privées.
Nous en sommes à plus de 8000 signatures, dont plus de 1500 cheminots. De l’ordre de 150 initiatives militantes ont repris notre pétition. Des milliers d’affiches ont été collées, plus de 200.000 tracts diffusés. C’est la pierre, que communistes, nous avons apportée, pour l’instant, à l’édifice de cette lutte d’intérêt général pour le monde du travail.
Pour les pétitions par internet, nous avons développé, de façon militante, notre propre site de signatures, pour échapper aux entreprises de lobbyings associatifs et politiques qui fichent et marchandisent les coordonnées (change.org, Nation-Builder etc.). Quitte à obtenir moins de signatures, mais des signatures entièrement conscientes…
Nous continuons. Nous transmettons aux signataires, qui ont laissé leur adresse mail et accepté que nous leurs envoyions des informations, différents tracts, documents et prises de position etc.
La signature de la pétition n’engage évidemment que sur le texte signé. Mais nous vous invitons à continuer, comme nous, avec les cheminots en lutte comme locomotive !
PETITION EN LIGNE : https://sncf-stop-concurrence.fr/
NOS TRACTS PCF :
D’AILLEURS :
14 mai 2018 : Déclaration des Cheminots de Miramas du 14 mai en Assemblée Générale
25 avril 2018 : La municipalité de Saint-Martin-d’Hères (2ème ville de l’Isère) adopte un voeu en faveur du service public nationalisé SNCF
SOLIDARITE INTERNATIONALE :
Juin 2018 : Question des députés communistes grecs au parlement européen concernant la grève des cheminots en France
SITE SIGNATURE PETITION EN LIGNE :
https://sncf-stop-concurrence.fr/
Une iniative d’organisations, fédérations, sections du Parti communiste français – Qui sommes-nous ?
SNCF : Macron/Philippe jouent la montre pour gagner sur le tapis vert. Les forces existent, toujours et encore davantage, pour mettre KO le « pacte de ferroviaire » de casse sociale et de privatisation par la concurrence
Tract – Manifestation cheminote SNCF – 29 mai devant le Sénat
PETITION: https://sncf-stop-concurrence.fr/
On nous excusera la métaphore de la boxe suggérée par les « rounds » de grève. Elle nous semble bien illustrer la situation.
D’un côté, Marcon/Philippe ne font qu’esquiver, poussé dans les cordes par la lutte cheminote. Ils jouent la montre et espèrent gagner le match aux points, sur le tapis vert, sachant les arbitres et les juges vendus : leurs parlementaires, la plupart des élus, les médias.
De l’autre côté, les cheminots dominent le jeu sur le fond : la dénonciation de la stratégie de concurrence/privatisation. Mais, d’un épisode de grève au suivant, ils sont à la recherche de l’occasion décisive pour un KO.
Le public leur est plutôt favorable mais sans encore s’engager dans la convergence des luttes.
Le gouvernement joue la montre : de projets d’ordonnance en amendements, il espace ses annonces – des pétards mouillés – présentant comme des concessions, des données acquises dès le départ.
C’est en particulier le cas de la « reprise » de la dette de la SNCF. Il est clair depuis le début que le pouvoir va la faire payer aux contribuables, aux usagers et aux salariés et non aux futurs actionnaires des sociétés anonymes issues de la SNCF!
Leurs reculs dans leur calendrier antisocial sont à prendre comme autant de signes de faiblesse et d’appels au rassemblement des salariés. La privatisation totale d’Aéroport de Paris a été repoussée. Les annonces sur le nouveau plan de casse des retraites ont pris des mois de retard.
De son côté, le mouvement cheminot s’est intelligemment appuyé sur l’action des salariés et des syndicats d’Air France pour réaffirmer sa raison d’être et l’état réel du rapport de force.
La « Vot’Action » a donné un résultat éclatant. Elle a établi l’opposition ultra-majoritaire des cheminots au « pacte ferroviaire ». 95% ! Elle a replacé la lutte sur le fond : statut, transformation en SA, concurrence. Elle a ouvert la voie à un nouvel élargissement du mouvement et de la grève.
Le contenu des « négociations », sous le contrôle du gouvernement, est totalement inacceptable, même pour les organisations syndicales les plus réformistes.
On ne négocie pas sur le maintien du statut des cheminots. Non, on négocie sur plusieurs niveaux de dégradation de l’accord d’entreprise SNCF, dans le cadre de la future convention collective, et sur la base des dégâts de la « réforme ferroviaire » de 2014/2016.
On va vers des abaissements des conditions de travail violentes touchant toutes les catégories : 1- les non statutaires sur les lignes privatisées, 2- les nouveaux embauchés hors statut à la SNCF, 3- les statutaires sur les lignes privatisées, 4– les statutaires sur les lignes restant SNCF. Avec la menace pour le régime de retraite dès 2019.
La lutte actuelle des agents d’EDF et du gaz, qui exigent le bilan de 15 ans de libéralisation, vient souligner la gravité de la menace de transformation des EPIC SNCF en SA. La porte ouverte vers la privatisation détruit, dès le départ, les emplois et le service public. Le maintien d’un semblant de cadre social commun n’y change rien.
Le point central du projet de gouvernement et de l’UE reste celui qu’ils veulent le plus effacer du débat : la concurrence, la fin du monopole public SNCF sur le transport de voyageurs.
Sans même évoquer les catastrophes à l’étranger, dans les pays où le service public était fort, l’opinion française n’a qu’à constater les dégâts dans l’énergie, les services postaux, le fret ferroviaire etc. La résistance à la concurrence ne peut s’imaginer qu’au plan national et non dans les régions. Les élus régionaux de droite et de « gauche » relaient, les uns et les autres, les pressions sur le service public et les conditions de travail induites par le cadre concurrentiel et l’austérité (que la SNCF soit maintenue ou non comme prestataire).
Pour gagner sur le fond, notamment après la « vot’action », le mouvement cheminot a raison de replacer au centre le rejet de la mise en concurrence comme point principal !
Oui, c’est bien dans le développement de la grève et dans la convergence des luttes que l’avantage politique des cheminots en action peut se transformer en victoire, par KO, sur le gouvernement. Les possibilités et les attentes sont énormes, malgré le matraquage médiatique.
Il était couru dès le début que les résultats du « pot-au-feu » du 5 mai et de la « marée » du 26 mai seraient maigres pour ceux qui sont dans la lutte. Les calculs politiciens de leurs initiateurs, avides de places électorales, de recomposition politique, étaient trop évidents. La juxtaposition de mouvements très éloignés, même justifiés (ex : pour la Palestine, contre les violences policières, etc.), une action le week-end, sans grève, ne fondent pas de convergence de lutte.
Il était difficile de demander aux cheminots de s’aligner sur ceux qui se sont docilement tus ou qui siégeaient au gouvernement pendant la « réforme ferroviaire » de Hollande. Retenons de ces épisodes la recherche d’unité de lutte d’un certain nombre et la solidarité, notamment financière, sincère, des manifestants.
Car des convergences à développer avec les cheminots, il y en a beaucoup et de très importantes !
Pour l’instant, les agents de la RATP ne sont pas massivement entrés dans le mouvement bien qu’ils soient frappés par le même calendrier de mise en concurrence et de casse de leur statut. Pécresse, suivant Huchon, vient ainsi de lancer l’appel d’offres au privé du nouveau tramway du Val-de-Marne.
Les revendications des fonctionnaires pour leur statut sont directement à lier avec la remise en cause du statut cheminot.
Le « parcoursup » infligé aux lycéens et étudiants correspond à ce projet de mise en concurrence de tous contre tous, des jeunes les uns contre les autres, sans rapport avec leurs aspirations et les besoins du pays.
La menace sur les retraites, contre tous, passe par la casse du régime cheminot.
L’avenir compromis d’Alstom ferroviaire, livré par Macron à Siemens, correspond étroitement à sinistre avenir prévu pour l’ensemble rail en France.
Nous pouvons et devons établir toutes ces convergences, une à une pour faire reculer le pouvoir.
Citons encore les attaques contre le droit à la mobilité que représente le nouveau contrôle technique ou la limitation à 80 km/h des vitesses (et le dangereux allongement des temps de parcours qu’elle implique) sur des routes dont l’Etat ne veut plus payer l’entretien, comme il n’a pas voulu payer l’entretien des voies du réseau SNCF où les trains roulent plus lentement qu’en 1900.
Communistes, toute notre énergie est dévouée à la construction de ces convergences de luttes autour, à ce moment, de la locomotive cheminote.
Dans les semaines qui viennent, des actions collectives majeures, rassembleuses, peuvent et doivent être envisagées.
Depuis deux mois, de plus en plus d’organisations du PCF diffusent et font signer, dans ce sens, la pétition pour « l’avenir du service public nationalisé SNCF »,contre la remise en cause du statut, la transformation des établissements publics SNCF en sociétés anonymes, la casse du monopole SNCF des trains de voyageurs. Nous continuons à aller dans les quartiers, vers les usagers, dans les entreprises! C’est notre contribution au rassemblement pour le KO à infliger à Macron/Philippe !
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