Tracts
Plus que jamais, la montée des luttes porte la perspective de rupture politique. Tract manifs
Repris de PCF Paris 15, manif du 8 octobre 2015
Plus que jamais, la montée des luttes porte la perspective de rupture politique.
Moins que jamais, leur convergence doit être détournée vers des illusions électorales.
Les travailleurs, les jeunes, les retraités subissent une offensive encore aggravée contre leurs acquis sociaux, leurs conditions de vie élémentaires. La tragédie subie par le peuple grec donne la perspective. Le transfert sans précédent, le « pacte de responsabilité » – 42 milliards d’euros – du travail vers le profit capitaliste ne serait qu’un prélude. De quoi Macron est-il le nom ? Inspirateur de Hollande depuis 2012, ce suppôt du patronat est maintenant en place pour préparer l’opinion au pire quel que soit le résultat de 2017.
Ouvriers, paysans, fonctionnaires : les luttes ne cessent pas contre cette casse sociale, contre la casse de l’appareil productif répondant aux besoins du peuple. La grande manifestation à l’initiative de la CGT le 9 avril a montré le potentiel de combativité de cette avant-garde de la classe ouvrière. A l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris, une lutte inédite dans sa capacité de rassemblement met le DG M. Hirsch, ancien ministre de Sarkozy, nommé par Hollande, en échec dans son rôle de relais de la casse de l’assurance maladie. A la SNCF, suite au mouvement contre la « réforme ferroviaire » de 2014, à La Poste, partout en France, la mobilisation pour les services publics rencontre le soutien du pays.
Ces luttes, les attentes de la colère populaire se heurtent à une impasse en termes de perspective politique. L’idéologie dominante sait couper la vie et la politique. L’hypocrisie est reine. L’émotion après les attentats de Charlie-Hebdo est honteusement détournée en soutien aux impérialistes criminels. Au nom du réchauffement climatique, on explique aux pauvres comment se passer de l’essentiel. Une atroce photo de gosse mort sur une plage est instrumentalisée pour faire oublier le cynisme des fauteurs de guerre impérialistes et des importateurs de main-d’œuvre. Solidarité de classe avec les migrants !
Tout cela ne réussit pas à faire passer l’Union européenne du capital pour une agence de bienfaisance. Heureusement ! Au contraire, la responsabilité de cette coalition des capitalismes européens, alliés toujours, rivaux parfois, apparaît pleinement dans le massacre « exemplaire » du peuple grec, censé mater les velléités de résistance des peuples. Le rejet des politiques nationales au service du capital, coordonnées par l’UE, avec son instrument de domination, l’euro, grandit.
Mais cette opposition de classe, venant des plus exploités, ne rencontre pas automatiquement des positions de lutte de classe. A défaut, d’un côté, les partisans de la fiction réformiste – plombée par l’expérience – d’une « Europe sociale » et « démocratisée » se répandent. Le congrès à Paris le 30 septembre 2015 de la Confédération européenne des syndicats a été inauguré par Hollande et Juncker ! De l’autre, en complément, des nationalistes sont les défenseurs nostalgiques d’un capitalisme plus national. Pour nous, communistes, la rupture avec l’UE du capital ne peut, ne doit, passer que par des luttes de classe.
Face à la gravité de cette situation, à l’impérieuse nécessité d’organiser les luttes, face à l’ex-UMP/PS, complétée par le repoussoir FN, certains imaginent tenir en France une « gauche de la gauche » à la façon de Tsipras/Syriza ou d’Iglésias/Podemos. Quelle inspiration ! Tsipras, allié à un parti d’extrême-droite, a réussi à faire passer le pire plan antisocial du continent, à désamorcer l’opposition à l’UE du capital. Parmi ses disciples proclamés en France, Mélenchon ne fera pas oublier son désistement inconditionnel sur Hollande en 2012. Ses déclarations germanophobes le disqualifient. Montebourg se voudrait en Varoufakis à la française : les deux ont déjà le même conseiller politique, Matthieu Pigasse, directeur de la banque Lazard. Côté « vertes », Duflot et Cosse lorgnent, après Tsipras, sur Cohn-Bendit pour 2017.
Pour nous communistes, il n’est pas question d’accepter que notre parti s’engage sur ces voies de recomposition politique et ces disputes de personne pour 2017. Le mouvement populaire en France se moque bien de qui veut jouer les Tsipras aux élections présidentielles de 2017…
Les élections régionales de décembre pourraient et devraient permettre de relayer le mouvement social. Cela ne se fera pas en continuant à apporter une caution aux exécutifs socio-libéraux qui relaient – globalement – la politique du gouvernement. Cela ne se fera pas en s’alliant avec des opportunistes verts ou roses au 1er tour, artisans, entre autres, des contre-réformes ferroviaire et territoriale. Tout cela dans l’idée d’une candidature stérilisante en 2017…
Communistes, nous proposons à l’ensemble du PCF de se remettre dans les voies de la lutte des classes avec des propositions immédiates, s’inspirant de la résistance et des positions de nos camarades grecs du KKE ou portugais du PCP qui restent communistes et résistent.
Aux démagogues qui disent « Prenez le pouvoir : votez pour moi », nous répondons : « Organisez votre colère » avec et dans le Parti communiste français.
Apprentissage/travaux dangereux: tract de rentrée
Repris de JC Paris 15, août 2015
APPRENTISSAGE, TRAVAIL EN HAUTEUR, MACHINES DANGEREUSES : HALTE AU RECUL SOCIAL
Il ne passe plus une semaine sans que le journal télé ne vante les « bienfaits de l’apprentissage ». Pour beaucoup d’entre nous, après le lycée pro ou technologique, l’apprentissage peut être la garantie future d’un emploi, une échappatoire au chômage (près de 25% chez les jeunes), et un premier revenu. Mais ne soyons pas dupes !
Nous voulons apprendre un métier, dans le bâtiment, la menuiserie, l’informatique, le commerce, la mécanique, etc. Mais trop souvent, ce qui devrait être une formation à l’entreprise se révèle n’être qu’une forme de travail sous-payé, avantageuse pour le patron qui ne consacre que peu de temps à nous former.
Et parce que nous sommes jeunes, heures supplémentaires non payées, retenues sur salaire injustifiées et brimades quotidiennes peuvent être notre lot quotidien.
Alors que nous faisons souvent le même travail que les collègues, nos salaires restent très faibles : 400€ en moyenne à 16 ans, 800€ à 18 ans. Pour prendre son indépendance, payer un loyer, ça ne suffit pas ! Et le gouvernement Hollande-Valls, bien loin d’apporter des améliorations à nos conditions de travail, multiplie les mauvais coups contre les apprentis.
Jeunes communistes du 15ème, nous alertons nos camarades contre ces mesures (voir au dos du tract). Ne reste pas seul, organise-toi, prends contact avec nous !
HOLLANDE BANALISE LE TRAVAIL EN HAUTEUR ET LE TRAVAIL DANGEREUX CHEZ LES APPRENTIS
Le 2 mai sont entrés en vigueur deux décrets concernant les apprentis âgés de moins de 18 ans, suivant les demandes du patronat.
Désormais, ces apprentis pourront être « affectés à des travaux temporaires en hauteur » sans que l’entreprise ait mis en place, comme elle y était obligée jusqu’à présent de « protection collective ». Le deuxième décret autorise les patrons à utiliser les apprentis sur des « machines dangereuses » et au « montage et démontage d’échafaudages » sur simple déclaration à l’inspection du travail.
Cerise sur le gâteau pour les patrons, Hollande leur a promis qu’à l’avenir les « appentis de moins de 18 ans » ne leur coûteraient plus rien, que l’État allait payer les apprentis à leur place. Une aubaine pour les patrons qui pourront encore mieux exploiter les plus jeunes, sans rien payer !
Jeunes travailleurs et apprentis, tout est fait pour nous isoler. Mais nous ne sommes pas seuls face à ces premières expériences de travail. Jeunes communistes, nous tenons régulièrement des réunions sur la situation dans les entreprises, pour connaître nos droits, les faire appliquer, se mettre en contact avec des salariés plus âgés, avec les syndicats dans nos entreprises.
Pour connaître tes droits et les défendre, pour t’organiser, ne reste pas seul, prends contact avec les jeunes communistes, participe à nos réunions !
« Réforme » du collège = recul des enseignements + creusement des inégalités !
Soutenons la journée de grève du 19 mai 2015, à l’appel d’organisations syndicales représentant 80% des enseignants !
Hollande et ses ministres ont pris en traître le monde de l’éducation. Avant les élections de 2012, il avait promis de rétablir les postes supprimés sous Sarkozy (ce qui ne suffirait même pas à compenser l’augmentation des effectifs d’élèves). Au bout de trois rentrées sur cinq, les créations de poste se font toujours attendre.
Soutien aux grévistes de Radio-France ! Le pouvoir démasqué dans son entreprise de sabotage du service public de l’information et de la culture.
PCF Paris 15 & JC Paris 15, 8 avril 2015
Depuis le 19 mars, les personnels de Radio-France sont en lutte contre les projets qui menacent leurs conditions de travail et un service public national de référence. Leur grève connaît un large mouvement de soutien parmi les auditeurs et dans le pays. Il est totalement justifié. Cette lutte fait éclater au grand jour la stratégie de démantèlement rampant du service public de l’audiovisuel poursuivie sous Hollande comme sous Sarkozy.
L’actuel PDG de Radio-France, Mathieu Gallet est l’illustration flagrante de cette continuité. Ancien collaborateur de la ministre UMP Albanel, il a été la cheville ouvrière de l’assèchement des ressources publicitaires de France Télévisions en 2009. Le gouvernement PS le récompense en 2014 en le désignant, en connivence avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), à la tête de Radio-France. Le CSA, dont – rappelons-le – les membres sont nommés par le pouvoir et qui n’a rien « d’indépendant ».
Gallet se voudrait droit dans ses bottes. Il est plutôt péteux. Depuis 2001, la rénovation de la tour, puis de l’ensemble de la Maison de la radio, a été le moyen de vider les comptes de Radio-France. Budgétisés à 175 millions d’euros, les travaux – à force de marchés livrés au privé, de malfaçons – atteindront 584 millions d’euros. Symbole de la politique de gabegie, le réaménagement du bureau du PDG – avec des bois précieux – aura coûté, avec l’approbation de Gallet, 105.000 euros au lieu de 34.000.
Ces chiffres dévoilés détruisent le prétexte avancé par le PDG et le gouvernement pour justifier leur plan antisocial. Le pseudo déficit – entièrement fabriqué l’Etat lui-même – de 21 millions d’euros paraît-il en 2015 ne représente que le 20ème du surcoût des travaux !
Il y a bien un plan d’affaiblissement du service public de Radio France. Il consiste à livrer des activités entières à des sous-traitants privés, ce qui finit toujours par coûter plus cher pour des prestations de moindre qualité. Il consiste à faire pénétrer un peu plus l’esprit commercial dans l’entreprise (par exemple avec le mercato des animateurs ou la recherche de sponsors). Il consiste à affaiblir la position des radios de Radio-France dans la concurrence avec le privé. La qualité des émissions publiques obligent les concurrents à une certaine tenue, même relative. Il s’agit enfin d’attaquer la diversité culturelle, le sérieux de l’information, l’éducation à l’esprit critique, aussi leur rayonnement international, qui sont au cœur des missions de Radio-France.
Comme d’habitude, un rapport de la Cour des comptes (présidée par l’ex-dirigeant du PS, Didier Migaud) est tombé juste avant l’annonce du plan antisocial. Mais il risque de se retourner contre ses instigateurs, vu l’intensification et l’écho croissant de la lutte. La Cour dévoile le pot-aux-roses . Elle incite notamment à liquider un orchestre sur deux, deux rédactions sur trois (fusion de celles de France Inter, France Infos et France Culture). A France Télévisions, la même politique est à l’œuvre avec la remise en cause de la rédaction nationale de France 3. Le pouvoir ne veut entendre qu’une seule voix ! Mais la Cour des comptes est bien obligée également de constater la politique de sabotage financier dénoncée par les grévistes.
En difficulté, le gouvernement temporise sur ces projets. Il charge le PDG qui pourrait éventuellement servir de fusible. Les grévistes ont raison : Mathieu Gallet n’est pas le problème, seulement un symptôme. Mais le gouvernement veut avant tout faire passer le plan de suppression de 380 emplois, étape décisive pour la poursuite de sa politique de casse. Il est inacceptable socialement. Mais il est aussi inacceptable parce qu’il démembrait des services entiers, parfois uniques, en les privant des moyens humains et des compétences.
Communistes, nous soutenons entièrement et appelons à soutenir les salariés en lutte de Radio France. Leur combat pour ce service public fondamental et structurant est d’enjeu national. Avec eux, nous refusons toute suppression de poste, toute externalisation. Nous exigeons que ce soit les responsables et non le service public qui payent les frais de la gabegie passée. Nous demandons que soient restituées les ressources notamment de France Télévisions (publicité après 20h00), que soit limitée la publicité dans le privé, pour que la redevance puisse être redistribuée dans l’intérêt de l’ensemble du service public de l’audiovisuel.
La lutte des personnels de Radio-France est exemplaire. Elle peut et doit gagner. Elle sera l’un des fers de lance de la journée de grève et de manifestation interprofessionnelle du 9 avril. Manifestation nationale : 13h00, Place d’Italie.