Conjuguer la bataille pour de vrais emplois pour les travailleurs déclassés en « contrats aidés » avec la bataille contre les ordonnances Macron ! Refuser de rentrer dans le piège de la défense du système des « contrats aidés ».

Vivelepcf, 12 septembre 2017

Le nouveau gouvernement passe pour être habile en communication. L’annonce, très médiatisée, de son intention de supprimer 100.000 à 149.000 « contrats aidés » dès la rentrée, ne coïncide pas par hasard avec le coup de force pour faire passer les ordonnances de casse du code du travail.

Communistes, nous distinguons notre défense des travailleurs déclassés en « contrats aidés » et une défense du principe des « contrats aidés ». Loin de défendre ces derniers, nous les condamnons depuis 40 ans, depuis les TUC et les SIVP de Fabius jusqu’aux CES et « contrats d’avenir ». Nous combattons ces formes d’emploi dégradé, au rabais, de chômage déguisé, frappant notamment les travailleurs les plus jeunes et les plus vieux.

Alors que nous engageons la lutte contre la casse du code du travail, contre la nouvelle dégradation programmée du statut du travail, nous ne tomberons pas dans le piège de considérer les « contrats aidés » comme une quelconque référence. Nous ne sommes pas des héritiers et des satellites de la social-démocratie à l’origine du soi-disant « traitement social du chômage » qui érigent aujourd’hui la bataille des « contrats aidés » en symbole de la lutte pour l’emploi, en parallèle ou au-dessus de la revendication de retrait des ordonnances Macron.

On saisit le calcul du gouvernement, sa tentative de diversion.

Ses ordonnances sont techniques dans la forme, d’autant moins lisibles qu’elles ont été tenues secrètes jusqu’au 31 août. Elles frapperont les emplois à l’avenir. Au contraire, la remise en cause des « contrats aidés » est évidente à comprendre et suscite, logiquement et légitimement, la protestation immédiate des acteurs touchés brutalement.

Pour ajouter à la confusion politique, parmi les employeurs de contrats aidés, on trouve des municipalités de toutes couleurs. Des élus, notamment de droite, parfaitement favorables à la casse du code du travail, se rangent dans les défenseurs des « contrats aidés » auxquels ils recourent abondamment au lieu d’emplois statutaires.

Le premier ministre prétend vouloir faire des « économies » en supprimant les « contrats aidés », ce qui associe son annonce à la politique d’austérité que nous combattons. En réalité, les « contrats aidés », le plus souvent à temps très partiel, ne donnant pas lieu au paiement de cotisations sociales, reviennent à peine au niveau de dépenses du RSA.

La réalité, c’est que Hollande et Valls ont gonflé le nombre de « contrats aidés » avant les élections et que Macron et Philippe ont moins besoin de dissimuler le chômage. La réalité, c’est que les employeurs privés, du secteur marchand, pour lesquels l’emploi de « contrats aidés » correspond à seul effet d’aubaine, vont bénéficier d’autres dispositifs d’emplois sous-payés.

Dans les administrations, les écoles, les hôpitaux (où des « services civiques » font le travail d’aides-soignants !) etc., les « contrats aidés » servent et continueront à servir à pallier le déficit de personnel et à accompagner les suppressions de postes de fonctionnaire ou de CDI. Dans le secteur associatif, les meilleurs cas côtoient les pires. Trop souvent, les associations ne sont que des sous-traitants bon marché et déqualifiés des services publics.

En cette rentrée, nous sommes avec les personnes en « contrat aidé », les personnels des services publics, notamment les enseignants, les responsables d’établissement, contre les menaces de désorganisation brutale de leur travail et de leur vie que fait peser l’annonce des suppressions de « contrats aidés ».

Mais plus que jamais, nos mots d’ordre sont d’exiger de véritables emplois statutaires pour les travailleurs déclassés en « contrats aidés », de véritables formations pour les chômeurs ainsi parqués.  La mobilisation de tous pour des services publics de qualité, avec des emplois statutaires et qualifiés, partant des besoins, est la seule façon de maintenir et de gagner des emplois dans les moins mauvaises ou les meilleures conditions.

Ainsi seulement, la question des « contrats aidés » peut et doit s’inscrire dans la lutte générale pour le retrait des ordonnances Macron.