Social – Travail

Contre leur politique « d’austérité », PRENDRE L’ARGENT LA OU IL EST! – Tract général/Sécu oct. 2014

Les femmes de ménage des hôtels de grand luxe Hyatt Vendôme et Madeleine ont montré l’exemple. Dans ces hôtels, certaines suites se louent plus cher pour une seule nuit – plus de 10.000 euros – qu’une année de paye de celle ou de celui qui la nettoie. Le personnel, organisé par la CGT, a fait grève pour que la multinationale Hyatt cesse de recourir à des sous-traitants qui payent les femmes de ménage au lance-pierre et les embauche directement, sous la convention collective bien moins désavantageuse de l’hôtellerie de luxe. La détermination des grévistes, l’indécence dévoilée de la situation sociale, ont permis de gagner.

Au plan national, la situation est tout aussi scandaleuse. Hollande et Valls prétendent maintenant faire les poches des retraités, des familles, abaisser les allocations familiales et notamment le congé parental. Ils pleurent que le pays serait en faillite.

Les médias appointés ne cessent d’alarmer sur la « dette publique » qui écraserait le pays. Le problème, c’est que c’est précisément la politique de ces gouvernants, Hollande et Valls maintenant, après Sarkozy et Fillon hier, toujours sous l’égide de l’Union européenne, qui la creuse ! Pendant ce temps, les profits – 32 milliards d’euros en 6 mois pour les entreprises du CAC 40 – explosent. La machine à broyer les acquis sociaux, la santé, la formation, l’investissement pour répondre aux besoins, l’avenir de notre pays s’emballe.

On dramatise la dette publique en faisant oublier que la dette privée, des ménages et des entreprises, est largement supérieure (2600 milliards d’euros). Communistes, nous sommes résolument contre le mauvais endettement public, celui qui rétribue les parasites financiers et ne sert pas à l’investissement.  C’est là le problème. Le soi-disant « pacte de responsabilité », dont l’application est en cours dans le projet de budget pour 2015, dirige 41 milliards d’euros vers le patronat et le profit capitaliste : 41 milliards qui plombent les comptes de la Nation, de la Sécurité sociale ! Le « Crédit d’impôt compétitivité » (CICE) ne crée par un emploi mais coûtera 20 milliards par an ! Exemple : les laboratoires pharmaceutiques Sanofi, aux actionnaires engraissés sur le dos de l’assurance maladie, touchent 130 millions d’euros par an grâce au CICE mais annoncent la suppression de 4000 emplois en France.

Au total, les exonérations d’impôts et de cotisations sociales patronales atteignent 220 milliards d’euros par an, bien plus que les « déficits » dont on nous rabat les oreilles. Et ces cadeaux au patronat, nous les payons cher sur notre santé, nos retraites, l’école de nos enfants, aussi sur le maintien et le développement de la production. La Cour des comptes a été obligée d’estimer le coût de la fraude patronales à la Sécurité sociale : entre 20 et 25 milliards d’euros par an, deux fois le « déficit » affiché. Le gouvernement inscrit dans son projet de loi des mesures pour essayer de récupérer 75 millions, 0,3% du total… Mais on criminalise les familles!

Autre dépense du moment : la guerre ! Mali, Centrafrique, Irak : on va arriver à 1,5 milliard d’euros pour jouer les supplétifs des Etats-Unis et les aider à entretenir le chaos dans le monde.

La liste des mauvais coups est très longue. La hausse des tarifs du gaz, de l’électricité, dosée dans le temps pour essayer d’esquiver une explosion sociale est révoltante vu les profits des entreprises du secteur. 11,5 millions de Français renoncent à se chauffer correctement ! La hausse du prix du timbre, de 15%, après les 5300 suppressions d’emploi à la Poste au premier semestre, sous la couverture de l’ex-ministre Montebourg, confirme la stratégie de démolition d’un service public structurant. Le gouvernement – toujours le duo Valls/Montebourg – est allé aider PSA à liquider 10.000 emplois dans l’automobile et à se lier au groupe capitaliste chinois Dong Feng.

La question, c’est comment on s’oppose à ces choix politiques. Pour nous communistes, il n’y aura d’issue politique qu’à partir du développement des luttes, de chaque lutte. C’est une politique globale qu’il faut changer mais la cadre politique institutionnel reste actuellement bouclé par le système.

Après les illusions de 2012, on essaie de recréer des illusions pour 2017. Quel décalage avec la réalité vécue par les travailleurs et leurs familles ! 

Hollande réussit si bien sa politique antisociale qu’il permet à Sarkozy, malgré ses « affaires » louches, de faire un come-back. Sarkozy, Fillon, Juppé ne savent plus quoi trouver pour se démarquer à droite du gouvernement. A « gauche », le PS sépare ses œufs dans le panier. Pendant que Président et premier ministre continuent leur travail de casse sociale, on remonte une équipe de « gauche » avec Aubry, Montebourg, des « écologistes » et d’autres supplétifs, en vue de 2017, sur la base … du programme de Hollande en 2012 !! Dans la même logique, le système flatte outrageusement, jusqu’à l’écoeurement, l’extrême-droite et sa démagogie attrape-tout. Plus que jamais, elle est missionnée pour détourner les colères populaires et les traduire en haine, tout en les enfermant dans le système.

Pour l’immense majorité, des travailleurs, des retraités, des jeunes, la perspective ne situe ni dans ces illusions, ni dans la résignation mais dans l’action pour se défendre.

Des mouvements forts ont ouvert la voie, comme celui des cheminots en juin, ceux des postiers un peu partout dans le pays, aussi ceux des ouvriers des raffineries ou de l’agro-alimentaire, celui contre la généralisation du travail du dimanche etc. Les mobilisations médiatisées avec complaisance des professions libérales, douteuses ou justes, n’y sont pas assimilables. Il y a un potentiel de lutte et de convergence de lutte pour commencer à mettre en échec la politique du pouvoir.

Le 16 octobre, la CGT organise une grande journée d’action pour la Sécurité sociale, avec des appels à la grève et une manifestation à Paris à 13h00 au départ de la place de la Nation.

Communistes, nous appuyons cette mobilisation pleinement, notamment pour défendre l’hôpital public, remettre en cause la logique de restriction des soins au moyen de la « tarification à l’activité » les fermetures de services, la régionalisation, pour exiger le retrait des nouvelles mesures contre les allocations familiales et la revalorisation légitime des allocations et retraites. A cette occasion, plus que jamais, nous exigeons la suppression des exonérations de cotisations sociales patronales (35 milliards d’euros par an depuis les « 35 heures »), la suppression du « crédit d’impôt compétitivité », l’abandon du « pacte de responsabilité », des baisses de TVA.

Ça ne peut plus durer ! 

 

 

Suite de la sape du financement de la Sécu : le Conseil constitutionnel, la droite, les « frondeurs » veulent du sérieux et du durable !

Brève, vivelepcf, 8 août 2014

Les voies du Conseil constitutionnel sont loin d’être impénétrables.

Le gouvernement dispose avec le Conseil d’Etat d’un organisme hautement compétent qui examine tous les projets de loi et alertent, entre autres, sur les risques d’inconstitutionnalité de chaque disposition.

Des principes aussi vagues que « le principe d’égalité devant la Loi » laissent ensuite une latitude aux Conseil constitutionnel pour censurer ou non. Mais ces décisions sont toujours très politiques. Il n’y a qu’à voir qui le compose : Jean-Louis Debré, Jacques Barrot, Michel Charasse, Valéry Giscard d’Estaing pour citer les plus connus du grand public.

Plus que jamais, communistes, nous sommes pour la suppression du Conseil constitutionnel.

Le 6 août, celui-ci a censuré l’article 1 de la loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2014. En clair, il a supprimé la disposition ajoutée par Hollande au « Pacte de responsabilité » prévoyant d’exonérer totalement de cotisations sociales maladie et retraite les salariés à plein temps payés au SMIC et partiellement ceux payés jusqu’à 1,3 fois le SMIC.

Ce serait un non-sens de voir dans cette censure une remise en cause du Pacte de responsabilité dans son ensemble.

Le gouvernement perd seulement le maigre bénéfice politique – et encore on est en plein été – d’une mesure perverse dont affichage social n’a de toute façon pas fonctionné. Il pourra revoir sa copie à la rentrée. D’ailleurs, il ne se trouve guère que la CFDT pour pleurer.

La droite a la petite satisfaction dans l’immédiat de dénoncer « l’amateurisme » du pouvoir. Cela ne va pas loin.

Communistes, nous avons fermement dénoncé cette mesure. Augmenter les bas salaires nets en puisant dans le salaire socialisé, le financement de l’assurance maladie et l’assurance vieillesse, c’est mettre dans une poche ce que l’on a volé dans l’autre. C’est opposer les salariés entre eux. Ce n’est absolument pas augmenter le pouvoir d’achat. C’est surtout à nouveau saper les bases du financement de notre système solidaire de protection sociale.

C’est sur ce dernier point qu’il faut apprécier la décision du Conseil constitutionnel. Il l’a motivée par la « distinction entre cotisations sociales et impositions de toute nature » inscrite dans la Constitution et par le lien légalement nécessaire entre le droit à des prestations et le versement effectif de cotisations. Notons au passage que la conception du Conseil constitutionnel est très contestable : les cotisations sociales patronales encore versées (ou compensées) sont également liées au travail du salarié assuré et devraient suffire à l’ouverture des droits.

A droite, comme à gauche, sous l’influence du patronat, beaucoup jugent que la casse du financement de la sécurité sociale ne doit plus passer par une suite de mesures ponctuelles mais par des réformes structurelles globales.

A droite, depuis toujours, certains militent pour la remise en cause du monopole de la Sécurité sociale, une mise en concurrence avec des acteurs privés, tout en maintenant le caractère obligatoire des versements de base.

A « gauche », l’aile aubryiste du PS, avec les « frondeurs » tel le député Jean-Marc Germain, auparavant parrain à l’assemblée de la loi de facilitation des licenciements (ANI), s’engouffrent dans la fissure ouverte par le Conseil constitutionnel pour remettre en avant la proposition de fusion entre la CSG et l’impôt sur le revenu.

Cette mesure structurelle serait d’une extrême gravité et porterait la destruction de tout le système. Elle effacerait tout ce que la CSG représente encore de prélèvement direct sur la création de richesse par le travail, son lien au salaire. Elle finirait presque totalement de déresponsabiliser les entreprises du financement de la protection sociale. Elle conduirait à son étatisation et rapidement à la réduction à un minimum à l’américaine de ses prestations.

L’expérience le montre depuis 30 ans, en particulier pour casser la sécurité sociale, droite et gauche d’alternance savent se répartir les rôles, casse des prestations pour les premiers, casse du financement solidaire pour les seconds.

De nouvelles grandes batailles pour la défense de la Sécurité sociale sont à prévoir.

Aubry, « l’aile gauche » du PS ? Vous y croyez, vous ?

Après la lutte des cheminots, des débats animent la CGT : c’est très bien ! Le PCF est également concerné.

Vivelepcf, 6 juillet 2014
La grève des cheminots contre la « réforme ferroviaire » a été suspendue le 25 juin.
« Suspendu » : souvent, le mot est utilisé comme un euphémisme pour atténuer un revers. Dans ce cas, pas du tout ! La lutte a éclairé les vrais enjeux dans le pays. Elle a montré aux cheminots leur propre force. Elle a ravivé d’autres luttes. La bataille du rail, contre l’application de la « réforme », contre le processus de mise en concurrence, contre la suppression des dispositions du statut social des cheminots, ne fait que commencer.
La période est maintenant, notamment pour les syndiqués CGT, de la SNCF comme plus largement, d’une autre façon pour les militants du PCF, à faire l’examen nécessaire du déroulement et de la conduite du mouvement.
La ligne des différents échelons de la CGT est mise en débat. C’est une très bonne chose. Des décisions sont à prendre dès à présent, dans cette situation nouvelle.
Les 7 et 8 juillet, le pouvoir convoque les organisations syndicales à sa « 3ème conférence sociale » avec les organisations patronales. De nombreuses organisations de la CGT appellent leur direction confédérale à ne pas y participer contrairement aux années précédentes.
Nous reproduisons trois motions dans ce sens ci-dessous. (UL Paris 15UD ParisSyndicat des Cheminots de Versailles)
Le fond de cette décision ne porte pas sur l’annonce par Valls d’un nouveau report du projet prétendument destiné à « prendre en compte » la pénibilité des carrières. Il ne se trouve que quelques petits patrons butés de la CGPME pour ne pas avoir compris qu’il s’agit d’un dispositif conçu politiquement et socialement dans l’intérêt du patronat (voir notre dernière analyse en lien). A se demander si ce n’est pas une diversion.
Non, la « conférence sociale » vise avant tout à faire avaliser le « pacte de responsabilité », à donner l’illusion que les 41 milliards d’euros de cadeaux au capital et les 5 autres milliards prélevés sur la sécurité sociale résulteraient d’un accord social.
La direction de la CGT s’est impliquée fortement, d’une façon inédite, dans la campagne pour François Hollande avant 2012. Les immenses mobilisations, par exemple de 2010 pour les retraites, ont été renvoyées implicitement à la perspective d’alternance politique. La désillusion est à la hauteur des illusions semées.
Des militants et responsables CGT s’interrogent sur le retard à corriger cette ligne et ses raisons, malgré l’évidence. La participation aux conférences sociales des deux dernières années l’a manifesté.
Cette année, la décision d’organiser une journée nationale de manifestation le 26 juin pour peser sur la 3ème conférence s’est traduite par un échec total, d’autant plus frustrant qu’à quelques jours près, la jonction aurait pu être faite avec la lutte des cheminots.
Il est frappant que la réunion du Comité confédéral national des 14 et 15 mai n’ait pratiquement pas abordé la riposte à la « réforme ferroviaire », à quelques jours de la manifestation nationale cheminote du 22 mai.
La lutte des cheminots a mis en évidence une forme de résignation dans les positions des dirigeants confédéraux, résignation notamment à l’Union européenne, allant de pair avec un manque de confiance dans les luttes.
Patronat, PS et UMP n’ont pas manqué de rappeler tout le long de la discussion le rapport de Thierry Lepaon, rendu au Comité économique et social en 2012, avant son accession au secrétariat général. Il y faisait des propositions précises pour l’aménagement de l’ouverture des trains régionaux à la concurrence, dès 2015. Pourquoi ne pas avoir renié ce rapport, du moins l’avoir remis à sa place ?
Pendant la grève, Lepaon a donné l’impression de sous-estimer la force du mouvement, de chercher à le contenir. Sa lettre proposant une conciliation à Hollande trois jours après le début de la grève, avant la discussion parlementaire n’a pas été comprise par les grévistes et les syndiqués. Les « avancées » parlementaires qu’il a cru bon de reconnaître dans les médias ont été qualifiées « d’enfumage », de dispositions « de surface » par la fédération CGT des cheminots.
Ces prises de position de la direction confédérale n’ont pas aidé le mouvement. Elles ont semé un certain désarroi.  
Du débat de fond qui s’ouvre maintenant dans la CGT ressort déjà un autre enseignement issu de la lutte cheminote. La lutte a été largement plus rassembleuse à l’appel de deux syndicats sur des bases claires, qu’elle ne l’avait été avec des syndicats tièdes précédemment, démasqués dans leur attitude de collaboration depuis.
Les similitudes entre la situation de la CGT et celle du PCF, à la lumière de la lutte cheminote, sont flagrantes.
Le décalage est le même entre les directions et l’état d’esprit des cheminots et militants en lutte.
Le porte-parole du Front de gauche à l’Assemblée, André Chassaigne, a démarré sur des positions de repli, s’abstenant en commission sur la contre-réforme, puis après en séance publique sur son article 1 actant la dissolution de la SNCF. Comme Thierry Lepaon, il a lourdement mis en avant le 19 juin les pseudo-avancées déjà concédées par le ministre à l’UNSA et à la CFDT.
In extremis, le vote négatif des députés communistes, obtenu sous la pression, a tenté de corriger le tir, fermant également, au passage, la perspective de « rassemblement » avec les alter-ego politiques de l’UNSA et de la CFDT, les PS aubryistes « frondeurs ».
Dans les régions, les vice-présidents PCF, affectés aux transports dans les exécutifs de « gauche », « gèrent » (au moins mal ?) et anticipent la marchandisation. La nouvelle convention signée entre la région Centre et la SNCF autorise les TER sans contrôleurs.
Les directions du PCF n’ont pas préparé et organisé une riposte nationale à la « réforme ferroviaire ». Il a fallu attendre la réunion du Conseil national des 14 et 15 juin pour voir une déclaration nationale en phase avec le mouvement. L’opposition à la « réforme » a été quasiment absente de la campagne du Front de gauche aux européennes, malgré le lien direct entre l’UE et les politiques de casse des services publics. Dans un tract 4 pages invitant à une réunion sur les transports, Patrick Le Hyaric – est-ce un oubli ou un acte manqué ? – parvient à ignorer complètement la réforme en France pour ne parler que du Parlement européen. Le 27 mai, au lendemain des européennes, 5 jours après la manifestation géante des cheminots à Paris, la seule interpellation à engager la bataille contre la « réforme » au Conseil départemental du PCF Paris n’obtient pas une seule réponse !
Les similitudes entre la CGT et le PCF ne sont sans doute pas fortuites. Les communistes ont besoin de débats aussi sains et nécessaires que celui qui se rouvre à la CGT et que nous suivons avec toute notre attention. 

Nous manifesterons le 12 avril pour contribuer au développement des luttes sociales, décisives pour mettre en échec la politique au service du capital

Déclaration reprise par plusieurs sections du PCF, 10 avril 2014

Le PCF a initié depuis plusieurs semaines la « marche nationale contre l’austérité » samedi 12 avril à Paris (14h République). Il a été rejoint par d’autres organisations. Un appel est finalement sorti, signé par des personnalités aux fonctions et perspectives politiques très diverses.

Ce texte général porte le rejet des politiques d’austérité, la défense de la Sécurité sociale et des services publics, la nécessité du retrait du « pacte de responsabilité », la condamnation de l’extrême-droite.

Nous manifesterons le 12 et appelons à manifester.

Ce qui nous importe avant tout, c’est de contribuer à redonner confiance au mouvement social, aux luttes, dans leur force, dans leur capacité à porter le changement politique alors que les élections municipales viennent de confirmer, sans surprise, l’absence, aujourd’hui de toute perspective de changement politique institutionnel. En 2010 pour défendre les retraites, nous étions le nombre pour battre Sarkozy. Nous pourrions l’être à nouveau face à la poursuite de sa politique par Hollande et Valls. Revenons sur les dégâts causés par les illusions électorales semées avant 2012 !

Ce qui nous importe, c’est de soutenir et d’alimenter les luttes décisives en cours, en premier lieu celles pour le retrait du « pacte de responsabilité », précisé et aggravé par Valls et celui de la « réforme ferroviaire », fer de lance de la casse des services publics, que le pouvoir espère faire passer en catimini au cœur de l’été.

Ce qui nous importe, c’est de combattre et démasquer le FN et le rôle que le système lui confie pour détourner des luttes – vers sa logique de haine –  et stériliser la colère populaire et l’opposition à l’Union européenne du capital.

Ce qui nous importe, à quelques semaines des élections européennes, c’est bien de faire le lien entre le rejet de classe de l’UE et les luttes nationales décisives. Refuser les « diktats » de Bruxelles, refuser les traités et directives européens illégitimes, cela ne peut se faire, pour les travailleurs de France, qu’en repoussant en France – dans une perspective internationaliste – le « pacte de solidarité » ou la « réforme ferroviaire ».

Nous réaffirmons la nécessité de la rupture avec toute intégration dans l’UE du capital, l’illégitimité de ses institutions. Il est inadmissible que l’UE puisse encore servir de prétexte idéologique à la résignation des travailleurs français devant l’austérité. La remise en cause de l’euro, son instrument de mise en concurrence des peuples et de contrôle des économies nationales doit être mise en débat dans notre pays.

A ce titre, nous exprimons notre désaccord total avec les positions politiques de la Confédération européenne des syndicats (CES – avec son relai en France, la CFDT), qui après avoir défendu la Constitution européenne et le Traité de Lisbonne, s’efforce de faire vivre l’illusion de « l’Europe sociale » pour mieux légitimer l’ordre de l’UE du capital. Nous exprimons notre désaccord total avec le politicien grec Tsipras, dirigeant du Parti de la gauche européenne (PGE), qui se présente à la présidence de la Commission européenne, légitimant la dictature de la principale institution du capitalisme européen.

Nous souhaitons aussi écarter et remettre à leur place, aussi bien la supercherie du « dialogue social » avec les syndicats de collaboration comme la CFDT, que les calculs et projets de recomposition politique de certains politiciens français de « gauche ». Certains passent allègrement du rose, au vert, au jaune, voire au rouge (pour la cravate) s’efforcent maintenant de constituer une « gauche de rechange » avant des élections, quand Valls aura commis ses méfaits.

Ce qui nous importe au contraire, c’est de montrer la nécessité d’un parti de classe révolutionnaire, intransigeant dans la lutte des classes du côté des travailleurs. Ce parti en France, historiquement, c’est le PCF, avec ses symboles, faucille et marteau.

Le 12 avril, nous voulons aussi marquer que les militants de ce parti – loin des calculs politiciens pour des places dans les institutions – se battent, vont au contact des travailleurs et des populations pour leur proposer d’organiser politiquement leurs luttes et leurs colères, ensemble, pour mettre en échec, en commençant tout de suite, la politique au service du capital.

Retrouvons-nous le 12 avril place de la République !