Versailles, le 03 juillet 2014

 

Chers camarades,

 

Après un conflit très dur contre la réforme ferroviaire, dans lequel notre syndicat a pris toute sa place, il est de notre devoir de réagir, une fois encore, sur le comportement de Thierry Leapon, secrétaire général de la CGT.
En effet, alors que la corporation cheminote était massivement en grève contre la réforme ferroviaire, à l’appel de la fédération CGT des cheminots et de Sud Rail, et que des amendements de pur forme du projet de loi étaient débattus à l’Assemblée nationale, c’est encore par voie presse que Thierry Lepaon a pris les grévistes et notre fédération à contre-pied, en annonçant des « avancées »entre « le premier projet de loi et celui qui est débattu », et en se permettant même d’annoncer « un tournant dans la manière dont les cheminots ont décidé de s’exprimer ».
Au moment même où ces amendements, largement inspirés par le texte signé entre le gouvernement et les syndicats jaunes CFDT et UNSA, étaient rejetés par l’ensemble des Assemblées Générales de cheminots grévistes dans tout le pays et que notre secrétaire général de la fédération CGT des cheminots, Gilbert Garrel, les qualifiait très justement « d’enfumage », ces déclarations étaient absolument irresponsables et profondément démobilisatrices de la part du secrétaire général de la CGT, car elles ont mis notre fédération et l’ensemble des syndicats CGT cheminots en porte-à-faux.
Ce n’est pas la première fois que Thierry Lepaon se permet de se livrer à ce type de déclarations dans la presse, en décalage complet avec les organisations de la CGT, et nous l’avions déjà souligné.
Nous n’avons pas oublié sa position profondément néfaste en tant que rapporteur de la commission Travail du CESER sur l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs en juillet 2012, que nous nous honorons d’avoir fermement condamné à l’époque par une motion, car ce vote semblait valider, au nom de la CGT, le fait accompli de la privatisation du réseau et de la mise en concurrence des salariés, en violation des orientations de la fédération CGT des cheminots.
Nous disions dans cette motion que la position de Thierry Lepaon nous mettait en « difficulté sur le terrain », et bien il est clair aujourd’hui que ce rapport, pour lequel la CGT avait donc voté POUR, ainsi que les déclarations en plein conflit de Thierry Lepaon sur les prétendues « avancées » des amendements au projet de loi portant réforme ferroviaire, sont largement relayés par la direction de la SNCF, ainsi que par les syndicats briseurs de grève contre nous sur le terrain !
Voilà pourquoi la Commission Exécutive du syndicat CGT des cheminots de Versailles condamne avec la plus grande fermeté ces propos de Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT, comme elle avait condamné ceux tenus au journal Le Nouvel Economiste, il y a quelques mois !
De même, alors que de nombreux secteurs étaient en lutte simultanément à l’appel de la CGT, pourquoi la Commission Exécutive Confédérale n’a pas pris l’initiative de construire la « confédéralisation » de ces luttes ?
Il est aujourd’hui clair que sans l’heureuse initiative de l’URIF CGT, en liaison avec les autres orgas CGT d’Ile de France, la grande manifestation unitaire des cheminots et intermittents, organisée dans l’urgence à Paris le jeudi 19 juin, n’aurait même pas eu lieu !
La CGT se serait honorée d’organiser cela à l’échelle du territoire, ce que les grévistes de nombreuses corporations demandaient, par exemple en avançant la date de la mobilisation du 26 juin au 19, cela aurait pu rebattre complètement les cartes !
Par ailleurs, le syndicat CGT des cheminots de Versailles soutien pleinement la position exprimée par de nombreuses organisations de la CGT, tenant à refuser la participation de la CGT à la prochaine conférence sociale des 7 et 8 juillet prochain.
En effet, dans un tel contexte d’attaques d’une violence inouïe du gouvernement contre le monde du travail, d’un gouvernement au service exclusif de la défense des intérêts du Capital, la CGT ne doit pas s’associer à une telle mascarade de « dialogue social », accréditant l’idée du patronage d’un gouvernement « neutre », jouant un rôle « d’arbitre au dessus des classes ».
Après l’ANI, la casse des retraites, le vol organisé de notre salaire socialisé par des milliards d’exonération de cotisations patronales, et dans ce contexte d’attaques continues contre les cheminots, les intermittents, les agents de la SNCM et l’ensemble du monde du travail, la place de la CGT ces 07 et 08 juillet n’est pas dans les ors du palais d’Iéna, mais devant ses grilles, avec banderoles, drapeaux, torches à flamme rouge et mégaphones !
Notre syndicat s’inscrirait pleinement dans une telle action si elle était appelée par la CGT.

 

Fraternellement,
La Commission Exécutive du syndicat