Faire entendre le NON à l’UE du capital, contre l’idéologie dominante, contre sa diversion à d’extrême-droite, malgré le Front de gauche et le PGE !
EDT pour vivelepcf, 18 mars 2014
Ci-dessous, pour rappel, l’Appel de 2005 d’anciens résistants et déportés contre la « constitution européenne », rédigé et initié par notre regretté camarade Emile Torner, récemment décédé.
Le pouvoir a décidé de réduire au minimum la campagne des élections européennes : à peine six semaines entre les municipales et le 25 mai. Il est clair qu’il redoute comme jamais, comme ses homologues des autres pays, le rejet populaire de l’UE et de l’euro.
Sur chaque pays, à tour de rôle, s’est abattue la politique antisociale d’austérité au moyen et au nom de l’euro.
Les impérialismes associés dans l’UE, avec les Etats-Unis, viennent aussi de réussir un coup d’Etat, sans hésiter à recourir aux fascistes, en Ukraine, pour finir de transformer ce pays en marché et en réservoir de matières premières et de main d’œuvre à vil prix pour les trusts.
L’UE, c’est la domination capitaliste, c’est l’exploitation, c’est la guerre ! Depuis le début !
En France, l’idéologie dominante s’efforce de détourner la colère, l’opposition de classe vers l’extrême-droite et sa démagogie. C’est la meilleure façon de la stériliser, de la couper du mouvement des luttes. Le repoussoir fasciste sert à valider le consensus capitaliste.
L’importance de faire vivre le point de vue communiste, celui du seul parti qui a condamné dès le départ l’entreprise capitaliste européenne, est plus grande que jamais.
La responsabilité de l’équipe dirigeante du PCF n’en est que plus lourde de s’enfoncer dans la « réorientation » des institutions de l’UE, de se fondre dans le Front de gauche du Maastrichien Mélenchon en France, dans le Parti de la gauche européenne en Europe.
Les communistes ont été privés de débat et de décision sur la l’UE, au dernier congrès comme avec l’adoption en catimini d’une « résolution » en novembre 2013. La ligne de soumission à la logique d’intégration européenne est imposée d’en haut.
Maintenant, les laborieuses tractations pour les places bien appointées au Parlement européen ont commencé entre PG et direction du PCF. Leurs bisbilles tactiques des municipales seront vite oubliées. On annonce en Ile-de-France en deuxième place l’ex-bras droit de Delanoë, Clémentine Autain, comme future élue FdG ! Lamentable !
Le Maastrichien Mélenchon se prend à tenir une posture plus eurocritique que la direction du PCF tout en tendant la main aux pires pro-européens : Cohn-Bendit, Eva Joly et cie…
Tout le Front de gauche se retrouve à défendre l’inconcevable pour les communistes : une candidature supranationale du PGE à la présidence de la Commission européenne, en l’occurrence, celle du leader grec de la « gauche » Alexis Tsipras.
C’est doublement inacceptable !
D’abord et avant tout, défendre une candidature à la présidence de la Commission européenne, c’est légitimer la soumission à l’UE du capital, conférer à son institution suprême une image démocratique. L’UE supranationale est conçue pour que les capitalistes de chaque pays puissent contourner les acquis sociaux et démocratiques des peuples, écraser les mouvements de classes qui existent au plan national. Le Parlement européen sert d’alibi « démocratique ».
Ensuite, Tsipras n’est pas un gentil « radical de gauche » mais un politicien à la solde de l’UE et des USA. En Grèce, son groupuscule Syriza, est devenu depuis la crise, l’appareil de substitution pour les socio-démocrates du PASOK, contraints de sacrifier leur précédente organisation. Tsipras a fait allégeance à son maître Obama. Il se fait le héraut en Europe… du sauvetage de l’euro qui massacre son propre peuple !
La direction du PCF, dans ses revirements et ses compromissions électorales, renie gravement les positions historiques de notre parti sur l’Europe, celle dont les luttes ont besoin en France comme dans les autres pays. La conversion à l’intégration européenne, à l’euro, au mythe de « l’Europe sociale », c’est l’expression actuelle du réformisme.
Nous ne pouvons l’accepter. Nous ne pouvons accepter le refus de toute confrontation.
C’est dans cet esprit, avec des camarades de dizaines de sections de France, que nous abordons la nécessité d’une expression communiste, de rupture avec l’UE du capital et l’euro, pour sauvegarder la SNCF par exemple de la « réforme » ferroviaire, dans cette période d’élection.
Nous reproduisons ci-dessous le texte initié par notre regretté camarade Emile TORNER en 2005 contre l’UE et sa constitution. Tous ceux qui se prétendaient progressistes à l’époque le reprirent. La Résistance a montré le prix de la défense du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes !
NOUS APPELONS A VOTER NON AU PROJET DE « CONSTITUTION » EUROPENNE
Déclaration d’anciens résistants et déportés—2005
Anciens résistants, anciens déportés, nous n’admettons pas que le 60ème anniversaire de la capitulation sans conditions de l’Allemagne nazie et de la libération des camps de la mort soit instrumentalisé pour promouvoir le projet de « Constitution » européenne soumis à référendum.
Nous incitons chacune et chacun à prendre connaissance et conscience par soi-même du contenu et de la portée de ce texte.
Pour notre part, nous considérons que le projet de « constitution » européenne va à l’encontre des idéaux de la Résistance qui continuent d’animer notre engagement.
En effet, ce texte, tout dédié aux marchés pour les puissances d’argent, programme la destruction du socle même des conquêtes démocratiques et sociales de la Libération, issues du Programme du Conseil national de la Résistance.
Nous nous sommes battus, beaucoup de nos camarades sont morts, pour la restauration de l’indépendance de notre pays et de la souveraineté de son peuple. Nous refusons aujourd’hui que ces libertés fondamentales soient bradées, sous couvert d’Europe, aux « grandes féodalités économiques et financières », maintenant multinationales, que dénonçait le CNR.
Nous nous sommes battus pour un monde de fraternité, pour la coopération sincère entre tous les peuples. Rien n’est plus contraire à cet idéal que le primat universel attribué au principe de « concurrence », de tous contre tous, sous le règne du marché, par le projet de « constitution » européenne.
Epris de paix au plus profond de nous-mêmes, mobilisés depuis 1945 contre toutes les guerres de domination, nous rejetons ces « contre-valeurs »porteuses de l’injustice sociale et de l’écrasement des plus faibles qui firent le lit du fascisme et de la guerre. Nous dénonçons l’avènement d’un bloc militaire européen intégré et la hausse des dépenses d’armement explicitement inscrits dans le texte.
Pour toutes ces raisons, fidèles à notre engagement, nous nous associons à l’appel à voter NON au référendum émanant de militants syndicalistes, politiques, associatifs ci-dessous.
Référendum sur le projet de « Constitution » européenne :
nous appelons à voter NON
parce que nous refusons la soumission du peuple français et des peuples d’Europe à la dictature des technocrates de l’Union européenne au service de l’ordre capitaliste.
parce que nous voulons sanctionner les politiques de régression sociale et économique menées en France au service du MEDEF et des marchés financiers au nom de Maastricht et des traités européens que le projet de « constitution » européenne veut pérenniser.
parce que nous refusons de voir sacrifier sur l’autel de l’Eurodémolition de Maastricht les acquis sociaux et démocratiques de notre peuple, l’héritage des luttes en France, de la Révolution française, de la Commune de Paris, du Front Populaire, du programme du Conseil national de la Résistance, de 1968, l’égalité républicaine, la laïcité.
parce que nous refusons que la France s’intègre dans un bloc européen militarisé et aligné sur l’OTAN, ce qui est à l’opposé d’ œuvrer pour la paix.
parce que nous voulons préserver le droit de notre peuple à disposer de lui-même, à pouvoir encore à l’avenir dire NON !
parce que nous voulons le développement d’échanges et de coopérations entre peuples souverains mutuellement avantageuses pour les travailleurs de chaque pays d’Europe (comme de tous les continents).
Premiers signataires : Georges ABBACHI, ancien interné résistant, Georges ANGELI, déporté résistant, Buchenwald 14824, Simone BENHAMU, déportée politique, Lucien CHAPELAIN, déporté Buchenwald 20186, COTHIAS DU MEIX Josette, déportée résistante, chevalier de la Légion honneur, Béqui COVOIDIS, déportée politique, Jacques DAMIANI, lieutenant FTPF, Dachau 77710, Président d’une association d’anciens déportés résistants du Val de Marne, André DAUDONNET, résistant, agent de liaison entre Paris et Lyon sous la directive de Jacques Duclos, Rémi DUPONT, résistant, Jeunesse française libre, Jacqueline DURAND, veuve de Pierre DURAND, Buchenwald 49749, Léo FIGUERES, combattant volontaire de la Résistance, ancien maire de Malakoff, Jacqueline FOURRE, internée-résistante, évadée, agent de liaison FNL/FTPF/Rol-tanguy/CNRL Auguste GILLOT, carte du combattant, croix de guerre, Légion d’honneur, Georges FRISCHMANN, résistant, ancien député au Parlement européen, Suzanne GATELLIER, déportée résistante, Jean GAUTIER, déporté résistant, Sachsenhausen, Langenstein, Robert GELLY, cheminot résistant (janv 43 ?janv 44), puis maquis régional Cévennes (janv 44 ? sept 44), HUARD Raymond, déporté résistant, chevalier de la Légion d’honneur, Yvon JOUY, FFI 40/44 Marne, Odette LAURAIN, Croix du combattant, Croix de Combattant volontaire de la Résistance, LEROUX Eugène, déporté politique, Oranienburg-Sachsenhausen, chevalier de l’ordre du mérite, palmes académiques, MERCIER Pierre, clandestin dès juillet 39, section des cadres du Comité central du PCF, Médaille militaire, Croix de guerre, Médaille de la Résistance, Georges MEURIOT, interné Santé-Fresnes-Poissy-Clairvaux-Melun-Chalons sur Marne, déporté Buchenwald, 49978, André MORONI, responsable à Paris sous l’occupation de la jeunesse communiste et des Forces vives de la jeunesse patriotique, Eva PIERONI, déportée politique, André PIPARD, Résistant (Front National-Loire Inférieure), André PRENANT, ancien militant du Front national étudiant depuis 1942, FTPF depuis juillet 1943, lieutenant FTP-FFI pendant l’insurrection de Paris, chef du groupe de reconnaissance régimentaire de la brigade Fabien, Madeleine RABITCHOV, déportée-résistante, Auschwitz Ravensbrück, Gérard SCHMITZ, résistant FTPF, Lucienne ROLLAND, déportée résistante, officier de la Légion d’honneur, André SERRES, FTPF, Brigade Fabien (groupe de garde), Croix de guerre, croix du combattant volontaire, médaille militaire, Emile TORNER, déporté résistant, maquis FFI du Cher, « Compagnie Surcouf », Buchenwald 81 655, Président d’une association d’anciens déportés résistants de Paris, Camille TREBOSC, déporté résistant, Buchenwald 51372