De l’argent pour l’école ou de l’argent pour la guerre ? Former les jeunes pour qu’ils construisent le pays et s’épanouissent ou les envoyer au casse-pipe pour l’intérêt des multinationales et des trusts pétroliers ?

L’actualité illustre malheureusement ce raccourci. Les opérations militaires extérieures auront coûté un milliard d’euros en 2008 (640 millions en 2007). Le renforcement de l’expédition française en Afghanistan derrières l’impérialisme américain près de 300 millions et tragiquement, pour l’instant, la vie de dix soldats. 300 millions d’euros, c’est précisément le montant des « économies » escomptées par le gouvernement avec la suppression des 11500 postes d’enseignants et de personnels de l’éducation nationale en 2008. Déjà, le ministre a annoncé la destruction de 13500 autres emplois en 2009 (60.000 d’ici 6 ans !). Une véritable saignée !

 

 

Parents, jeunes, les autres coupes sombres dans le budget de l’éducation nationale ne nous passeront pas inaperçues.

Enseignements supprimés, fermetures de classes, élèves en sureffectifs, dégradation des conditions d’accueil : voilà ce à quoi nous allons être confrontés dès cette rentrée, établissement par établissement, et que nous devrons combattre. Moins d’école, c’est moins d’instruction, moins de chances pour nos enfants ! Ainsi les deux heures d’école supprimées le samedi, les restrictions de la scolarisation en maternelle.

Le gouvernement aggrave et planifie un véritable démantèlement du service public d’enseignement. Son projet suit plusieurs objectifs :

- Transformer l’éducation en marché lucratif, pour que des groupes privés fassent de l’argent sur le dos de l’éducation nationale. L’investissement pour la nation devient un coût pour les familles.

- Attaquer la cohésion sociale en creusant les inégalités, en renforçant les logiques de ségrégations, par l’argent, par la disparition de la carte scolaire, en attaquant le caractère laïque et républicain de l’école.

- Mettre l’école sous la coupe réglée du Medef et de ses besoins à court terme. La casse de l’enseignement professionnel avec la remise en cause des BEP, de filières entières, les bacs pro en 3 ans au lieu de 4 correspondent par exemple à la volonté de saboter l’industrie du pays au profit de la finance.

- Casser les conditions de l’acquisition de l’esprit critique, de la culture générale, sources d’épanouissent pour l’individu mais menace pour l’ordre établi. L’attaque contre les IUFM, Instituts universitaires de formations des maîtres, anciennes écoles normales d’instituteurs reflète, entre autres, cette volonté.

Ces objectifs font partie d’un projet cohérent de démantèlement de l’éducation nationale qui répond à la cohérence de la politique gouvernementale au service du capitalisme mondialisé. L’Union européenne en a tracé la feuille de route de la marchandisation de l’éducation en 2000 dans « l’agenda » de Lisbonne (dont le gouvernement Ps avait également approuvé les conclusions).

Aujourd’hui, plus que jamais, l’heure est à la résistance. De très fortes luttes se sont développés ces dernières années, tant la situation vécue devient critique et les menaces se précisent. Elles ont atteint un niveau très élevé au printemps 2008, avant d’être interrompues avec la période des examens, associant enseignants, parents et lycéens (dans le 15ème, grosses mobilisations à Buffon, Camille Sée, Louis Armand, Beaugrenelle …). Tous les motifs de l’action pour défendre l’école demeurent et s’aggravent.

Etablissement par établissement, la vigilance et la mobilisation seront de mise dès la rentrée, notamment sur la mise en place des « heures de soutien » et contre de probables suppressions d’enseignements et de classes. En juin, dans plusieurs écoles du 15ème, des fermetures de classe ont été laissées en suspens pour la rentrée.

Une première journée nationale d’action (d’information et de sensibilisation pour ce premier temps) est prévue le 11 septembre par les organisations syndicales.

Le 7 octobre se dessine une mobilisation générale interprofessionnelle. L’aspiration à la jonction des luttes monte devant leur caractère d’intérêt général.

Le gouvernement doit rendre l’argent à l’école ! Celui des 15 milliards de déductions fiscales au profit des plus riches et des actionnaires ! Celui de la guerre !

Communistes, nous entendons contribuer pleinement à ce combat décisif, à faire plier le pouvoir tout de suite, à construire l’alternative politique sans attendre 2012.

Vive l’école de la réussite de chacun pour l’intérêt de tout le pays !