Texte intégral du communiqué de presse suivant la 10ème rencontre internationale des partis communistes et ouvriers, organisée par le Parti communiste du Brésil, à Sao Paulo les 21, 22 et 23 novembre 2008. Traduction depuis l’anglais par vivelepcf.

 

La dixième rencontre internationale des partis communistes et ouvriers, organisée par le Parti communiste du Brésil, s’est tenue avec succès à Sao Paulo au Brésil du 21 au 23 novembre 2008. 65 partis étaient présents de 55 pays différents (voir la liste en annexe).

 

Les représentants des partis sont intervenus sur l’ordre du jour de la réunion : « Les nouveaux phénomènes dans le cadre international. L’aggravation des contradictions et des problèmes au niveau national, social, environnemental et anti-impérialiste. La lutte pour la paix, la démocratie, la souveraineté, le progrès et le socialisme. L’unité d’action entre les partis communistes et ouvriers ». La rencontre a permis un riche échange d’idées. Les textes des différentes interventions seront publiés intégralement par le parti hôte.

 

Le Président de la République fédérale du Brésil, Luis Inacio Lula da Silva, a adressé un message aux participants à la rencontre dans lequel il exprime sa « reconnaissance pour toutes les luttes en faveur des travailleurs et des pauvres » et « leur engagement pour construire un nouvel ordre économique international ».

 

Cette dixième rencontre internationale s’est déroulée au milieu d’une sévère crise du capitalisme, un sujet présent dans toutes les interventions. De nombreux participants ont insisté sur la nature structurelle et systémique de la crise, soulignant que la crise est une caractéristique du développement capitaliste, intensifiée dans le cas présent par les politiques financières néo-libérales des dernières décennies.

 

La crise actuelle démontre la faillite totale et l’effondrement du néolibéralisme comme l’ont fait ressortir plusieurs orateurs, mais cela ne signifie pas pour autant automatiquement la fin du capitalisme. Au contraire, la bourgeoisie se sert de son pouvoir politique dans les pays développés pour monter une opération de sauvetage du système. Mais loin de rendre le capitalisme vertueux, ces politiques visent à faire payer aux travailleurs le prix de la tentative de résolution des contradictions intrinsèques au système.

 

Cette crise aiguë fait aussi voler en éclats le mythe selon lequel la contre-révolution des années 1989/1991 aurait représenté le triomphe final et irréversible du capitalisme. Elle met en évidence à la fois les limites du capitalisme comme système social et la nécessité de le renverser suivant une voie révolutionnaire.

 

Sur la question de la crise capitaliste, les 65 partis ont adopté la « Proclamation de Sao Paulo », qui affirme que « le socialisme est l’alternative ».

 

Beaucoup de partis ont souligné la dimension positive de la montée de la contestation de l’hégémonie des Etats-Unis dans le monde, constatant que l’humanité est entrée dans une phase de renforcement de la lutte anti-impérialiste, pour l’indépendance, le développement et le progrès social des peuples et des nations. Dans cette optique, certains partis ont pointé l’importance de l’émergence de nouvelles coalitions de pays en développement comme l’IBSA (le forum trilatéral groupant l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud) et les rencontres régulières du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) comme expressions du renforcement des relations sud-sud.

 

Pour tous les partis communistes et ouvriers présents, la crise renforce la nécessité de mettre à l’ordre du jour la transition vers le socialisme et d’intensifier la bataille idéologique dans la population à un moment où les limites du capitalisme sont exposées aux yeux de tous.

 

Les partis présents ont mis l’accent sur l’importance symbolique que revêt la tenue pour la première fois de leur rencontre annuelle en Amérique Latine, soulignant l’élargissement international des rencontres annuelles et mesurant que cette région est devenu un pôle de la résistance anti-néolibérale et anti-impérialiste.

 

La dixième rencontre a adopté une déclaration de « solidarité avec les peuples d’Amérique Latine et des Antilles », saluant les luttes populaires et les récentes victoires obtenues dans le continent par les forces démocratiques, progressistes et anti-impérialistes, dont les communistes.

 

Les participants à la rencontre ont exprimé leur haute préoccupation au sujet de la situation explosive au Proche-Orient causée par les projets de l’impérialisme pour redessiner la région, l’occupation de l’Irak et l’oppression ininterrompue du peuple palestinien par Israël. Les partis ont en particulier appelé l’attention sur la crise humanitaire à Gaza causée par l’état de siège imposé par Israël, demandé la levée du siège ainsi que la suppression du mur raciste et des colonies israéliennes.

 

Les participants ont décidé de développer une série d’actions coordonnées comme des initiatives sur la crise capitaliste, des campagnes de solidarité avec Cuba à l’occasion du 50ème anniversaire de la Révolution cubaine, des initiatives contre l’OTAN à l’occasion des 60 ans de sa fondation, des actions de solidarité avec la Palestine, dont la visite de délégations à Gaza.

 

Tout le long du week-end, les délégués des 65 partis communistes et ouvriers ont pris part à un rassemblement public de solidarité avec la lutte des peuples d’Amérique Latine. Ils ont eu l’occasion d’écouter, comme les militants communistes brésiliens, les contributions de représentants de mouvements politiques et sociaux progressistes d’Amérique Latine et de réaffirmer leur solidarité internationalistes.

 

Sao Paulo, le 23 novembre 2008

Parti Communiste du Brésil – PCdoB. »