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Deux mois après sa généralisation, la réforme dite des « rythmes scolaires » ne convainc ni les acteurs de la communauté éducative, ni les parents quant à un meilleur rythme pour les enfants (soit-disant plus adapté) ou quant à une amélioration dans les apprentissages. Mais les craintes que nous avions se concrétisent : inégalités territoriales, ouverture des portes de l’école publique au privé, fuite vers l’enseignement privé, dégradation des conditions de travail des enseignants et des personnels municipaux, emplois précaires, …

Depuis bientôt deux ans, nous dénonçons cette réforme, qui dans la continuité de celles des gouvernements Sarkozy, contribue à la déconstruction méthodique d’un des services publics les plus importants : l’Education nationale.

La droite avait supprimé plus de 60 000 postes d’enseignants et par la loi Darcos, enlevé deux heures d’enseignement par semaine à tous les élèves. Le Parti socialiste continue la casse en offrant le choix des horaires aux mairies et en permettant la gestion d’une partie des heures passées dans l’école par les enfants à des intervenants extérieurs à ceux de l’Etat. Un retour en arrière historique, où la qualité de l’enseignement public devient fonction des volontés politiques des municipalités et des moyens financiers et logistiques dont elles disposent.

A Saint Quentin, Xavier Bertrand (qui a participé aux gouvernements Sarkozy) a feint une opposition à la réforme avant de rentrer bien sagement dans le rang. Dans notre ville, fin juin 2014, nous ne savions toujours pas quels étaient les horaires prévus pour la rentrée de septembre. Les animateurs ont été recrutés sur le tard, dans la précipitation, durant l’été. A la rentrée, les parents n’étaient pas clairement informés du mode de prise en charge de leurs enfants à 15h45, après la journée scolaire. A ce jour, à peine 40% des élèves restent pendant les activités périscolaires, de la garderie en fait, puisque les véritables activités ne devraient débuter que d’ici quelques jours, soit 2 mois après la rentrée et dans un certain flou. Xavier Bertrand a choisi la pire option qui soit : appliquer la réforme mais mal et à minima. Les subventions de l’Etat semblent être la seule réelle motivation de la mairie. Celles-ci sont versées au nombre d’élèves scolarisés, peu importe le taux de participation aux activités périscolaires.

La qualité du service fourni n’est en rien garantie, allant d’une absence totale « d’activités » périscolaires à une gestion par des associations ou des intervenants privés ou municipaux en passant par de simples garderies, tout cela gratuit ou non. En plus de semer le trouble pour les enfants entre le temps scolaire et le temps périscolaire, la réforme laisse penser qu’une partie de l’enseignement pourrait être « gérée » par d’autres personnes que des professeurs formés dans un cadre national. De grands principes de l’Ecole publique comme la gratuité, l’égalité, la neutralité, la laïcité qui devaient être développés, sont ainsi mis à mal.

Et personne ne s’y trompe, les personnels sont désabusés, les parents s’organisent et se mobilisent.

perm boycottLa mobilisation, sur Saint Quentin et dans ses environs, ne cessent de croître. Les vacances scolaires ont permis de l’intensifier. Chaque semaine, de nouvelles écoles, par le biais de parents motivés et volontaires, entrent dans la lutte. La Section du Parti communiste français leur apporte tout son soutien matériel, logistique et humain. Ainsi, depuis le mois de septembre, ce sont près de 10 000 tracts qui ont été tirés sur le secteur, 300 affiches et autant de pétitions en circulation. Des permanences ont été mises en place tous les lundis de 17h à 19h au 22, rue de la Pomme Rouge pour améliorer la mobilisation et permettre à chacun de venir chercher le matériel nécessaire.

Une manifestation est en préparation, elle devrait se dérouler le 28 novembre, vers 17h30 devant la Mairie de Saint Quentin pour se rendre à la Sous-préfecture où nous remettrons les pétitions signées.

 

Pour nos enfants, pour l’école publique, exigeons :

- le retrait des décrets Peillon et Hamon instaurant la réforme des « rythmes scolaires »

- la baisse des effectifs dans les classes par le recrutement d’enseignants supplémentaires

- l’augmentation des budgets alloués aux écoles par les municipalités (à Saint Quentin, parmi les plus basses du département)