La lutte contre les hausses de TVA doit s’amplifier. Elle ne s’arrête pas parce que la manifestation à l’appel de Mélenchon est passée.

Déclaration, Pcf Paris 15, 2 décembre 2013

L'affiche du PS en 2012 quand il pensait se passer de la TVA et imposer la CSG!

La lutte contre les hausses de TVA au 1er janvier est une lutte juste et potentiellement rassembleuse. Elle touche au centre de la politique en faveur du Medef. L’effort important demandé aux familles – 6,5 milliards d’euros – correspond à de nouveaux cadeaux au patronat au titre de la mise en concurrence des salariés les uns contre les autres.

Comme de nombreuses organisations locales du PCF, nous avons engagé une campagne dans les entreprises et les quartiers du 15ème arrondissement. Dans les semaines qui viennent, nous allons la poursuivre, l’intensifier, l’adapter à cette période annuelle de grande consommation.

Dimanche 1er décembre a eu lieu une manifestation nationale portant notamment cette revendication.

Pour rester prudemment optimistes, dans des conditions difficiles, elle a rassemblé entre 10.000 et 30.000 personnes à Paris, dont une grande part amenées par les autocars affrétés par des organisations du PCF de toute la France. Nous voulons retenir de cette mobilisation, de toute façon non négligeable et essentiellement militante, l’existence d’une volonté d’organiser la lutte contre la politique du pouvoir, la confirmation de la possibilité de faire grandir la bataille précise contre les hausses de TVA dans le monde du travail et la population.

La préparation et l’utilisation de la manifestation par Jean-Luc Mélenchon ne vont pas dans ce sens. Il l’a convoquée en solo à la radio. Il l’a située dans la suite des rassemblements précédents organisés en 2012 puis en 2013 derrière sa personne de candidat à la présidence. La direction du PCF a choisi de le suivre, entre autres, pour ne pas lui laisser la totalité du « Front de gauche ». Les organisations gauchistes se sont ensuite raccrochées.

Ce mode de fonctionnement politique se trouve aux antipodes du mouvement de masse, construit nationalement en direction d’abord de la classe ouvrière, auquel nous voulons contribuer. En proclamant l’estimation délibérément ahurissante de 100.000 manifestants derrière lui-même, Mélenchon persévère dans son calcul politicien. Il dévoie le slogan même de la manifestation.

Les grandes centrales syndicales, notamment la CGT, n’ont pas engagé de batailles spécifiquement contre les hausses de TVA. Maintenant, elles sont légitimées à refuser de nourrir une récupération politicienne.C’est très regrettable.D’autant qu’un autre piège, est apparu dans le développement du mouvement.

Le premier ministre Ayrault, soucieux que le « ras-le-bol » fiscal débouche sur un rassemblement conséquent contre les hausses imminentes de TVA, a annoncé une « mise à plat » de toute la fiscalité en 2015. Ayrault tente d’associer les organisations syndicales et politiques à cette perspective de diversion et d’anticipation de futurs mauvais coups.

Communistes, cégétistes, nous luttons depuis toujours contre une fiscalité injuste, une fiscalité de classe, pour une refonte complète de l’impôt en France.

Mais aucune confusion ne doit apparaître avec les projets du gouvernement. Notre programme de changement global constitue un repère pour les luttes immédiates. Il doit servir à faire grandir le rapport de force actuel contre la TVA et non à le diluer.

C’est partant de cette analyse, renouvelée après le 1er décembre, que, communistes de la section du PCF 15ème, nous entendons participer au prolongement de la lutte contre les hausses de TVA, de façon conquérante, en phase avec la colère sociale.