Robert Hue devrait faire son entrée au gouvernement Ayrault lors du remaniement limité qui aura lieu ces prochains jours. Ce ne serait pas une surprise. Il s’est affiché comme l’un des plus francs soutiens de François Hollande depuis des mois.

Sa nomination attendue devait attendre les législatives dont le résultat allait fixer l’étendue de la caution « communiste » du gouvernement.

Réduit à 7 députés, la direction du PCF a découvert lundi 18 juin que les conditions n’étaient pas rassemblées pour y aller. Du côté des « ex », Patrick Braouezec (de la FASE – 2 députés rescapés) et Jean-Pierre Brard, tous les deux battus dans les circonscriptions dont ils étaient sortants, ne peuvent plus prétendre à rentrer au gouvernement.

Ne reste donc que Robert Hue.

Depuis 2009, il est à la tête d’une nouvelle formation politique groupusculaire, le « MUP », Mouvement unitaire pour le progrès. Mais il continue de se prétendre communiste et doit sa notoriété à son passé de secrétaire national du PCF de 1993 à 2001 (puis président du PCF jusqu’en 2003).

Le PS aide le MUP à avoir une existence minimale en termes d’élus et de moyens. Le successeur de Robert Hue comme maire de Montigny-lès-Cormeille, Jean-Noël Carpentier, vient d’être élu député du Val d’Oise. Il était soutenu par le PS au 1er tour. Le PS avait déjà octroyé au MUP quelques places de conseillers régionaux en 2011.

En revanche, Patrice Carvalho, qui vient de retrouver un siège de député dans l’Oise l’a été sous l’étiquette Front de gauche et non MUP. Il avait adhéré au mouvement de Robert Hue en 2009 puis figuré sur la liste PS aux régionales en Picardie (ni sur la liste Front de gauche, ni sur la liste communiste conduite par Maxime Gremetz). Mais il a choisi cette année de faire campagne pour Mélenchon au 1er tour et, dans sa circonscription, le PS a fini par désigner un candidat « divers gauche » à côté de lui.

On aurait tort de penser que Robert Hue et la direction du PCF n’ont plus du tout de rapport.

Jusqu’il y a quelques semaines, il était encore président de la fondation politique du PCF, la fondation « Gabriel Péri ». En septembre 2011, il était candidat désigné par le Front de gauche et le PCF sur la liste socialiste aux sénatoriales. Sa nomination au gouvernement fera d’ailleurs perdre un siège au groupe CRC-SPG au Sénat.

 

Robert Hue, Marie-George Buffet, Pierre Laurent ont initié ensemble le processus de « mutation » du Parti à partir de 1994 qui s’est poursuivi jusqu’aux transformations actuelles, en passant par la participation au gouvernement Jospin. Après l’effondrement électoral de 2002, la personne de Robert Hue a été disqualifiée, sinon sacrifiée. Après le 1,9% de Buffet en 2007, il a pu resurgir mais plus comme avant dans le PCF.

Buffet a été ministre entre 1997 et 2002. Sans doute au poste de ministre délégué à la formation professionnelle, occupé 10 ans auparavant par Mélenchon, Robert Hue le sera à partir de 2012.

A son tour de bénéficier de la récompense de son action politique !