Le « mariage pour tous » n’est ni de gauche, ni de droite. Qu’il soit enfin voté !
Vivelepcf, 15 avril 2013
Qu’il soit enfin voté et qu’on n’en parle plus ! Les agitations autour du « mariage pour tous » polluent gravement le débat politique, détournent des questions principales.
En Grande-Bretagne, c’est le premier ministre conservateur Cameron qui fait voter le droit au mariage des homosexuels. Aux Etats-Unis, c’est Obama. En Espagne, le très réactionnaire Mariano Rajoy n’est pas revenu sur la loi de son prédécesseur socialiste. Avant les élections de 2007, Sarkozy avait également songé à l’inclure dans son programme.
Le « mariage pour tous » n’est ni de gauche, ni de droite. Les débats philosophiques, moraux sur cette question de société sont transversaux, notamment sur la défense ou la remise en cause de l’institution du mariage. Celle-ci a objectivement évolué et continue d’évoluer dans la société depuis des décennies. Intellectuels, associations, groupes d’intérêt, groupes religieux se sont abondamment exprimés. C’est peut-être passionnant mais cela ne peut pas être mis au premier plan pendant tout un quinquennat !
Le « mariage pour tous » n’est ni de gauche, ni de droite. Mais la gauche et la droite gouvernementales ont trouvé là une opportunité de monter entre elles un sujet de clivage. Elles voudraient faire oublier qu’elles viennent de se succéder pour continuer et aggraver la même politique d’austérité européenne au service du capital.
A ce jeu, il s’avère, logiquement, que c’est la droite, maintenant dans l’opposition qui y gagne le plus : raison supplémentaire de clore au plus vite le débat.
L’opération de diversion de Hollande a rapidement été interprétée comme telle par l’opinion publique au point même de réduire l’indifférence plutôt favorable au « mariage ». La campagne d’une certaine gauche pour associer la question du mariage homosexuel à des causes progressistes historiques, comme la défense de l’école laïque, se retournent dangereusement. Le retour de boomerang frappe non seulement le gouvernement, englué de surcroît dans l’affaire Cahuzac, mais aussi tout le mouvement progressiste. L’opération de diversion devient de plus en plus lourde de conséquences.
Une improbable « Frigide Barjot » réussit à rabaisser encore le débat politique, « surfant » sur les tartes à la crème comme la « 6ème république », reprenant à son compte la proposition de référendum d’initiative populaire. Songeons avec gravité à la situation de l’Italie où deux sinistres clowns Grillo et Berlusconi rassemblent 55% des voix pendant que la « gauche » enfonce le peuple dans l’austérité et la pauvreté.
Prenons conscience, toujours avec gravité, que l’affaire du « mariage pour tous » a permis à la droite, battue de justesse en 2012, de rassembler à plusieurs reprises, plusieurs centaines de milliers de personnes dans les rues.
Maintenant, il est urgent d’aller vite. Que le projet de loi soit voté le plus tôt possible, sans écueil « constitutionnel » ! Il est important de mettre en évidence l’accord réel très large dans le monde politique en faveur du mariage homosexuel. Cela ne doit même plus être une question. Dans les autres pays, comme en France déjà le PACS, à peine 2% des unions sont signées entre partenaires du même sexe.
Remettons, nous communistes en avant-garde, au centre du combat politique la transformation du rejet de la politique d’austérité en luttes victorieuses !