Vivelepcf, 2 avril 2013

La coupole du CN pour faire résonner ou étouffer les débats?

A propos de la décision unilatérale de la direction du PCF d’interrompre la publication des résumés dans le supplément de l’Huma, lire Notre article : Les premiers CN du PCF suite au 36ème congrès. Unité de façade, suppression de la publication des débats dans l’Huma

 

Et le résumé de l’intervention de Dominique Negri (fédération de l’Isère) dans le très court temps de débat laissé en fin de séance :

La suppression des résumés des interventions au CN dans l’Huma est un recul démocratique inacceptable. Cette décision administrative est imposée sans vote, alors qu’il y a 3 ans le CN avait discuté et tranché pour leur maintien. Les arguments invoqués sont irrecevables. Internet ne remplace pas le papier. Un coût de 60 000 euros par an ? C’est l’équivalent de 50 centimes par adhérent ou des indemnités de 5 adjoints au maire. Combien le PCF transfert-il au Front de gauche ? Comme au Congrès, la direction veut masquer l’existence de débats et de contradictions dans le Parti. Les comptes rendus seront l’expression d’une pensée unique. C’est un signe de défiance vis-à-vis des communistes, un signe de faiblesse.

Sur l’ordre du jour du CN :

Le résumé de l’intervention de Claude Fainzang (fédération de Paris) :

Le capitalisme a deux fers au feu : la droite et la social-démocratie. Le rôle du PCF est aussi de mener la bataille idéologique contre la social-démocratie, qui vise à transformer la société française comme en Allemagne avec le plan Hartz IV du social-démocrate Schröder et ses salaires à un euro de l’heure. Dans les luttes et dans les quartiers populaires, dénoncer qu’ils veulent aller plus loin en France, dire la société que nous voulons : salaires décents, mieux vivre pour tous. Les salaires ne sont pas le problème, ils sont la solution. Nationalisations, relance industrielle. Congrès verrouillé. 20 % de cotisants en moins avec la stratégie du Front de gauche, qui se structure, devient la tutelle du PCF, avec le PGE. Maintien des résumés des interventions dans « l’Humanité » !

Le résumé de l’intervention d’Emmanuel Dang Tran (fédération de Paris) :

Les débats esquivés au Congrès explosent en retour. Avec la stratégie du Front de gauche, le PCF est coincé entre l’image de compromis avec le PS et la posture gauchiste de Mélenchon, tribun populiste lorgnant vers Beppe Grillo (mais en pro-UE). La voie de sortie : rejeter les deux options réformistes du FG, renouer avec la raison d’être du PCF dans la lutte des classes. La seule façon d’être « constructif » (même pour les municipales!) : combattre sans complaisance la politique de Hollande en faveur du capital, porter des ruptures immédiates : retrait de l’ANI, nationalisations, rejet de l’UE… aussi loin de l’illusion de « tirer le PS à gauche » que de la perspective de recomposition politicienne avec son aile « gauche ».

Le résumé de l’intervention d’Eric Jalade (fédération du Tarn) :

La poursuite des politiques d’austérité est insupportable pour les populations, notamment les plus fragiles : baisse des dotations aux collectivités, 5 milliards d’économies pour le budget 2014. Nous avons besoin de mener une grande bataille idéologique sur la question de l’argent, des moyens. L’argent existe pour mener des politiques favorables au monde du travail. Sur l’ANI, indispensable de mener une grande campagne d’informations des citoyens (diffusion du texte…). La bataille contre l’austérité doit prendre un caractère concret national, sur des propositions en rupture avec les politiques européennes, par exemple pour la nationalisation de l’automobile ou de la sidérurgie.

Le résumé de l’intervention de Dominique Negri (fédération de l’Isère) :

ANI, TVA, 20 milliards de « crédit d’impôt » aux patrons : Sarkozy l’a rêvé, Hollande le fait ! Luttes dans l’industrie, la fonction publique : les manifs du 5 mars contre l’ANI peuvent marquer la reprise des convergences pour faire échec à cette politique. Mais il est nécessaire de balayer les illusions semées sur le changement en 2012, y compris par le FG, de dénoncer le piège des négociations sociales perdues d’avance et la caution syndicale au pouvoir, de tenir des positions de rupture claires : retrait de l’ANI, nationalisations, hausse des salaires face au chantage à l’emploi. Le réformisme du FG pour « l’Europe sociale » porte le lourd danger de laisser la volonté de rupture avec l’UE être détournée par le FN.