Les actes des capitalistes contredisent leur discours politique.

Les tenants de l’UE du capital n’affichent pas de perspective plus terrible que la fin de l’euro pour la France. Dans leur scénario catastrophe, certains experts (l’officine patronale qu’est l’Institut « Montaigne » par exemple – Les Echos du 11 décembre 2011) vont jusqu’à prédire la destruction d’un million d’emplois, et de « 6 à 19% de la richesse nationale ». Rien que ça !

Ces savants spécialistes s’étaient bien gardés de prévoir, d’annoncer, en 2000, la hausse du nombre de chômeurs depuis l’introduction de l’euro, 502.000 personnes (chiffres officiels INSEE pour la catégorie A uniquement) ou le niveau l’affaissement de la production manufacturière.

Aujourd’hui, leurs amis financiers, « investisseurs », révèlent par leurs actes qu’ils ne se placent pas du tout dans une perspective catastrophique pour la France en cas d’abandon de l’euro.

 

Le 7 juin 2012, ils se sont rués sur le dernier emprunt de l’Etat français, au point que le taux à 50 ans est tombé au plus bas historique, 3,27%, celui à 10 ans à 2,46%.

Tous les analystes, dans les pages réservées aux avertis, font le constat que la dette française est un placement sécurisant, « le second meilleur choix après la dette allemande », avec un meilleur rendement (sur le dos des travailleurs), « en cas d’éclatement de la zone euro » (Les Echos du 8 juin 2012).

 

Un éventuel futur franc, valeur refuge en cas de disparition de l’euro !

 

Voilà qui contredit drôlement les discours politiques quasi unanimes pour défendre l’euro, qu’ils proviennent de Sarkozy ou de Mélenchon, avec l’extrême-droite en contrepoint et repoussoir convenus.

Les capitalistes ont besoin de l’euro pour pressurer les travailleurs de chaque pays un peu plus, au nom de la compétitivité, de la concurrence, des dettes publiques. Ils entendent bien aussi profiter de la crise de l’euro, de leur propre crise, pour mettre un peu plus les peuples sous la tutelle « fédérale » de l’UE du capital.

C’est la seule issue envisagée par les dirigeants allemands, français ou italiens quelles que soient les mises en scène politiques de fausses divergences entre Sarkozy et Merkel, maintenant entre Hollande et Merkel.

Bien sûr, les capitalistes, en position de force, ont des plans B, en cas de fin de l’euro.

Mais celle-ci peut et doit représenter une sacrée défaite pour leurs plans européens.

 

Il n’est que plus important que le PCF situe son action, non pas dans le réformisme et la collaboration avec l’UE avec le PGE, mais dans la continuité de sa dénonciation du Traité de Maastricht, confirmée par les faits, plus juste et actuelle que jamais.