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Le gouvernement Tsipras facilite les retraits de fonds du clergé grec

Le grand quotidien grec Ekhatimerini a donné l’information  le 16 octobre 2015.

Dans les toutes premières mesures adoptées par le gouvernement de coalition Syriza-Anel, après sa reconduction aux élections du 20 septembre, figure un décret assouplissant les règles de retrait de capitaux pour le clergé orthodoxe grec. Depuis juin, les simples citoyens ne peuvent retirer que 60 euros par jour au distributeur ou 420 euros par semaine à leur agence bancaire. Grâce au décret signé par le ministre des finances, Euclide Tsakalotos, les évêques pourront retirer 10.000 euros de cash par mois et l’archevêque d’Athènes 20.000 euros.

Cette mesure, principalement symbolique, confirme la bienveillance d’Alexis Tsipras envers l’Eglise qui détient le plus grand patrimoine du pays après l’Etat, bénéficie d’exonérations historiques d’impôts et fait payer 10.000 salariés par les contribuables.

Ceux-ci apprécient sans doute moins le symbole et le maintien de tous ces privilèges par la « gauche » qui se disait « radicale » et qui leur inflige les pires mesures antisociales.

Sort des migrants en Grèce : aggravé par l’hypocrisie du gouvernement Tsipras

Brève, vivelepcf, 15 août 2015

Des réfugiés fuyant les guerres du Moyen-Orient affluent, depuis des semaines, par dizaines de milliers dans certaines îles grecques. Les côtes turques n’étant distantes que de quelques kilomètres, en cette saison, la situation n’atteint pas le niveau d’horreur de la situation entre Libye et Sicile. Mais elle n’en est pas moins dramatique.

Les migrants débarquent et sont parqués dans les pires conditions. Les autorités locales sont non seulement débordées mais souvent délibérément malveillantes et intéressées. Les forces publiques semblent agir de même. Les médias ont diffusé une vidéo montrant des gardes-côte en train de couler une embarcation emplie de réfugiés. Le pouvoir central grec a manifesté impuissance sinon laxisme et une incapacité totale à dépasser son incurie sans l’intervention de l’UE, dans les îles comme sur le continent.

Comme bien d’autres, nous l’avons dénoncé : la responsabilité première de ces drames se trouve dans les politiques hypocrites et cyniques des puissances impérialistes, notamment de l’UE. Elles attisent les guerres, déstabilisent des Etats pour étendre leurs intérêts économiques, pour enrégimenter leur « démocratie » dans une croisade contre le terrorisme. Elles défendent les plus sombres dictatures. Elles repoussent ceux qui fuient les guerres et les atrocités dont elles sont complices, ou, du moins, les trient sélectivement selon leur besoin de main-d’œuvre, plus ou moins qualifiée, à sous-payer. Elles instrumentalisent leur drame dans des débats politiques nationaux de diversion teintés de xénophobie et de racisme.

Ceci étant rappelé, même ceux qui ne se font plus guère d’illusion sur Tsipras pouvaient imaginer qu’au moins, sur cette question, il trancherait avec la politique de l’UE. Et ceux qui veulent encore s’accrocher à son image peuvent penser que son gouvernement n’a pas les moyens d’agir, malgré une supposée bonne volonté.

Tsipras n’a-t-il pas d’ailleurs nommé ministre des politiques migratoires une avocate droits-de-l’hommiste, Mme Tasia Christodoulopoulou, qui, longuement interviewée dans l’Humanité dimanche du 30 avril, paraissait plus humaine sur la question de l’accueil des migrants. Mais (naïvement ?) elle fixait déjà elle-même les  limites de son humanisme : « Par ailleurs j’essaierai de toutes mes forces de rendre l’UE plus humaine dans son traitement des immigrés et des réfugiés ».

Les résultats de la politique de Tsipras donnent un résultat inverse. De sinistres bidonvilles se développent jusqu’aux parcs publics d’Athènes. Ils exacerbent les tensions.

Les caisses sont vides en Grèce même pour répondre à cette situation d’urgence affirme Tsipras. Pourtant son gouvernement a trouvé quand même de quoi engager en avril, pour 500 millions d’euros, la modernisation des avions de reconnaissance de la Marine, dont l’une des missions, précisément, est de contrôler les déplacements des migrants…

Avec son franc-parler goguenard et toujours cynique, le ministre de la défense et partenaire de Tsipras, Kammenos, leader du parti d’extrême-droite ANEL allié de Syriza, avait donné le ton. En mars, il déclarait au journal italien La Reppulica : « Si l’Europe nous lâche en pleine crise, on l’inondera de migrants, on leur distribuera des papiers valides qui leur permettront de circuler dans l’espace Schengen. Ainsi, la marée humaine pourra se rendre sans problèmes à Berlin. Et tant mieux si, parmi ces migrants, se trouvent des djihadistes de l’État islamique ». Quel encouragement au peuple grec à être accueillant ! Une conception des migrants bien proche de celle de l’idéologie dominante diffusée par l’UE !

L’accord sur le 3ème mémorandum antisocial est signé maintenant. Plus pro-européen que jamais, Tsipras appelle à la « solidarité » de l’UE pour soulager son problème migratoire.

A l’opposé, des organisations, notamment le syndicat PAME lié au Parti communiste KKE, appellent à la solidarité populaire et l’organisent à Kos comme à Athènes. Les syndicats PAME de l’archipel du Dodécanèse (où se trouve Kos) ont dénoncé dans un communiqué les responsabilités conjointes de l’UE et du gouvernement et le choix de ce dernier de laisser faire les agissements des autorités locales. A Athènes, le PAME distribue des tracts aux migrants en grec et en persan affirmant leur solidarité objective de classe.

En servant les intérêts capitalistes grecs, l’UE et l’OTAN, le gouvernement Tsipras ne peut pas avoir une politique humaine à l’égard des réfugiés des guerres impérialistes. Tout est cohérent.

Grèce : Le PAME appelle à manifester le 13 août contre le nouveau mémorandum.

Le gouvernement SIRIZA-ANEL et la Troïka (BCE, UE, FMI) se sont accordés le 11 août sur le 3ème mémorandum. Tsipras convoque le Parlement en session extraordinaire le 13 août pour valider la nouvelle salve de mesures antisociales. Le PAME (organisation syndicale proche du Parti communiste grec KKE) appelle à manifester à Athènes (place Omonia à 19h30) et dans tout le pays. Communiqué du 12 août 2015, traduction MlN pour Solidarité internationale PCF

« Le « Front militant de tous les travailleurs grecs » (PAME) appelle la classe ouvrière à apporter une riposte massive, combative, décisive au gouvernement grec et aux monopoles qui font pression pour imposer le 3ème mémorandum et les mesures destinées à démolir ce qui reste du droit du travail. Les syndicats doivent renforcer leur présence sur les lieux de travail, y organiser la lutte à un rythme plus élevé ainsi que dans les quartiers. Demain, quand le gouvernement présentera son « mémorandum-guillotine » au Parlement, c’est par milliers que doit se compter la mobilisation militante des travailleurs dans les initiatives du mouvement syndical de classe.

Les mots d’ordre du syndicat d’orientation communiste:

Nous pouvons mettre en échec le mémorandum et les mesures dirigées contre les travailleurs

Nous pouvons abolir les lois patronales

Participez aux manifestations du PAME, jeudi 13 août ! »

Le gouvernement de coalition entre le parti social-démocrate SYRIZA et le parti d’extrême-droite ANEL soumet au vote du Parlement, suivant une procédure d’urgence, juste avant l’Assomption, le 3ème mémorandum qui représente un véritable désastre pour la classe ouvrière et les couches populaires des villes et des campagnes.

Le « mémorandum-Tsipras » est un nouveau paquet de mesures lourdes contre le peuple. Il détruit ce qui reste des droits des travailleurs et de la protection sociale. Il porte directement un nouveau coup dur au revenu des travailleurs. Il accélère le processus de privatisation des infrastructures stratégiques et des ressources naturelles. Il s’en prend à la petite paysannerie. Le nouveau mémorandum engage le pays à appliquer strictement toutes les lois issues des mémorandums précédents, de 2010 et de 2012 tout en ajoutant de nouvelles mesures dirigées contre le monde du travail.

Particulièrement dans les domaines des relations au travail et de la sécurité sociale, il comporte la mise en œuvre de toute la législation anti-ouvrière des deux mémorandums précédents mais encore la remise en cause des conventions collectives, l’élévation de l’âge de départ en retraite, l’allongement de la durée de cotisation, la perte de certaines bonifications, avec pour conséquences des coupes claires dans les pensions et les prestations de santé. Les mesures antisociales seront mises en route d’ici octobre, le nouveau Plan à moyen terme sur 2016-2019.

De l’autre côté, le gouvernement SYRIZA – ANEL accorde un financement généreux de plusieurs milliards d’euros aux banques et aux grands groupes, prouvant que les négociations se sont déroulées dans l’intérêt des monopoles. Ceux-ci se félicitent de la conclusion des négociations et de l’accord.

Plus aucune ruse ne peut cacher maintenant le caractère antipopulaire du gouvernement de coalition SYRIZA-ANEL. Tous les partis bourgeois lui ont offert leur soutien dont les conservateurs de ND et les socio-démocrates du PASOK qui avaient imposé les précédents mémorandums.

La recherche de la compétitivité et de la rentabilité pour les grandes entreprises, la participation à l’Union européenne sont incompatibles avec les intérêts du peuple. La rupture et la confrontation avec la barbarie capitaliste sont nécessaires, sinon les sacrifices exigés à la classe ouvrière et au peuple tout entier seront sans fin.

Il n’y a pas de temps à perdre ! Aucune résignation, frustration et acceptation ! A l’attaque du gouvernement, de l’UE, du patronat, nous répondons par l’organisation et la lutte dans chaque lieu de travail, chaque entreprise, chaque quartier. Nous renforçons le PAME, les syndicats de classe, les comités populaires. La perspective se trouve dans une lutte de classe puissante et une Alliance sociale forte qui permettra au peuple de bénéficier de la richesse qu’il produit, libéré de l’UE et des capitalistes qui l’exploitent.

Nous apporterons une réponse militante au nouveau « mémorandum – guillotine », avec la participation massive aux manifestations du PAM E (Athènes, jeudi 13 août, à 19h30 à Omonia). Nous ne donnons pas le moindre consentement aux nouvelles mesures antisociales brutales. Elles doivent être mises en échec sur les lieux de travail et dans les quartiers.

Nous nous préparons pour de nouvelles luttes difficiles.

Nous imprimons notre marque dans les développements en cours.

Nous pouvons annuler les lois patronales anti-populaires.

Août 2015

Situation en Grèce : analyses de différents partis communistes d’Europe

Compilation, vivelepcf, 7 août 2015

En coopération avec le site Solidarité internationale PCF, nous vous proposons de confronter les positions de plusieurs partis communistes européens sur la récente situation en Grèce. Nous n’avons retenu que les expressions de partis qui ont condamné le mémorandum signé par l’UE et le gouvernement Tsipras/Syriza et qui dénoncent la nature capitaliste de l’UE. Les textes traduits sont de nature différente : analyses, réactions, interviews. Ce n’est qu’un petit aperçu.

La différence de point de vue, suivant la situation des pays à la périphérie ou au cœur de l’UE, la puissance de leur impérialisme, donne un intéressant spectre. L’état des positions respectives sur les conditions de la rupture avec l’UE et/ou, d’abord ou non, avec l’euro, alimente notre propre réflexion, comme l’alternative de coopération des peuples envisagée.

Nous ajoutons à cette liste des liens vers plusieurs prises de position du Parti communiste grec (KKE), évidemment point de référence et plusieurs des textes que nous avons portés en France. Ces derniers sont en complet décalage avec les positions de soutien inconditionnel à Tsipras de Pierre Laurent et de la direction du PCF, même ceux-ci ont inversé leur intention de vote au Parlement sur le mémorandum UE/Tsipras après le 13 juillet, et en opposition totale avec l’illusion d’une réorientation sociale de l’UE du capital qu’ils propagent depuis la fin des années 90.

Bonne lecture (cliquez sur les liens).

Situation en Grèce et Union européenne: position de Parti communiste espagnol
Situation en Grèce : analyse du Parti communiste luxembourgeois (KPL-PCL)
Situation en Grèce : une analyse du secrétaire général du Parti communiste allemand (DKP)
Situation grecque: analyse du PC portugais
Situation en Grèce : « le « Grexit » comme chance pour un développement social ». Communiqué de la fédération de Styrie du Parti communiste autrichien (KPÖ).

POSITIONS DU KKE :

KKE, 10 juillet: Non au nouveau mémorandum de “gauche”
Le Parti communiste grec KKE est opposé au consensus antipopulaire des partis bourgeois.
Déclaration du secrétaire général du CC du KKE, Dimitris Koutsoumbas, sur le résultat du référendum du 5 juillet 2015

NOS POSITIONS DANS LE PCF :

La majorité des parlementaires PCF votent finalement contre l’accord UE/Tsipras : soulagement et interrogations
GRECE – APPEL DE COMMUNISTES DU PCF: Parce que nous sommes solidaires avec ceux qui résistent et luttent en Grèce, nous appelons la direction du PCF et les députés communistes à rejeter le nouvel accord UE-Tsipras
Grèce. Mémorandum ou Grexit : soumission pour rester dans l’euro ou punition pour pouvoir y revenir !
Grèce : la supercherie politique de Tsipras et de l’UE finit enfin d’éclater au grand jour
Tsipras enferme le pays dans le chantage de l’UE du capital puis refile la responsabilité au peuple !