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Choix du PCF pour les échéances électorales de 2017, « Consultation » du 26 novembre 2016: la section du PCF Paris 15 dénonce un simulacre de démocratie et une manœuvre politicienne méprisante des communistes.

L’assemblée de la section du PCF Paris 15ème (ci-après « nous »), à la suite du bureau de section du 8 novembre, a discuté des décisions de la direction du PCF, exposées au Conseil national du 4 novembre puis ratifiées par la « conférence nationale » (CN élargi aux représentants désignés par les directions départementales) le 5. Elle a adopté l’analyse suivante de la situation du PCF et pris la décision de la diffuser largement.

Choix du PCF pour les échéances électorales de 2017, « Consultation » du 26 novembre 2016: la section du PCF Paris 15 dénonce un simulacre de démocratie et une manœuvre politicienne méprisante des communistes.

Analyse et déclaration, 19 novembre 2016 

Nous dénonçons un simulacre de démocratie et une manœuvre politicienne destinée à faire patienter les adhérents du PCF puis à leur faire accepter les combinaisons unilatérales de la direction. Nous considérerons cette consultation comme nulle et non avenue.  

Les deux – faux – choix soumis au vote ne tranchent rien. Ils sont, tous les deux, subordonnés à la « recherche d’une candidature commune » de la gauche de la social-démocratie. Manifestement, l’appareil du Parti spécule sur les mouvements des clans du PS d’ici sa « primaire » de janvier et sur l’évolution des sondages pour voir comment se raccrocher, notamment aux législatives et en vue d’élections ultérieures.

Nous soulignons que la procédure démocratique prévue par les statuts du PCF n’a toujours pas été enclenchée et que la direction n’a pas annoncé si, et quand, elle le ferait.

Pour nous, et c’est le plus grave fondamentalement, ces pratiques politiciennes sont le résultat et la manifestation de l’aggravation du reniement des positions révolutionnaires, marxistes et léninistes, de notre parti, de la destruction voulue du parti de classe, du ralliement au réformisme, à la « réorientation » du capitalisme, de ses structures, de son Union européenne etc. Le soutien répété par Pierre Laurent au dirigeant opportuniste antipopulaire Tsipras, au dernier congrès de Syriza, en octobre dernier, l’illustre tragiquement.

Nous posons de plus en plus fort la question du maintien de Pierre Laurent à son poste à la tête du PCF. Son ralliement dans les médias, même de façade, à Mélenchon, à la veille de la conférence nationale, a choqué légitimement de nombreux communistes, dont nous-mêmes. Nous n’avions pas déjà accepté ses choix personnels, lourds de signification, sans consultation du CN, d’approuver, au parlement français, en juillet 2015 le plan de super-austérité de Tsipras, ou bien, au lendemain des attentats de novembre 2015, de se ranger dans « l’Union sacrée » derrière Hollande. Sur le même sujet qu’aujourd’hui, il récidive après son choix unilatéral, en janvier 2016, d’engager le PCF dans les appels pour des primaires à gauche (Cohn-Bendit etc.), choix qui a pollué le 37ème congrès du Parti.

Il semblerait qu’il y ait contradiction entre ce choix d’hier et le soutien à Mélenchon aujourd’hui. Pas si sûr, à écouter les comptes-rendus du CN du 4 novembre ! L’annonce de Pierre Laurent est guidée par la préoccupation de mieux préparer tous les cas de figures issus des primaires du PS. Si Montebourg (ou Hamon) l’emporte, Pierre Laurent sera plus en mesure de faire pression, au nom de l’unité, pour un ralliement de partisans de Mélenchon à la candidature du PS. Et si ce n’est pas le cas, Pierre Laurent aura quand même placé des billes sur Mélenchon. Dans le même temps, il aura contenu les divisions politiciennes entre les clans de la direction, apparus au grand jour au congrès.

Ces calculs politiciens, exposés au CN, dégoûtent à juste titre les camarades. Ils sont mortifères pour le Parti.

Nous rejetons la « consultation » des 24, 25 et 26 novembre (nous enregistrerons les votes éventuels des camarades cependant) parce qu’elle ne pose pas de choix définitif, ni dans l’option 1, ni dans l’option 2.

L’option 1, celle du soutien pour l’instant à Mélenchon, reste subordonnée aux « efforts pour une candidature commune ».

Indépendamment de cela, comme avant 2012, nous refusons toute assimilation du PCF aux postures populistes, aux déclarations chauvines, au mitterrandisme, à l’anticommunisme de Mélenchon. Sa posture est la caricature de la personnification de la politique que nous rejetons. Sa personne, sans véritable parti, ne représente rien dans la société en termes de classe sociale. Il est amusant de voir qu’une partie des thuriféraires de JLM d’avant 2012 se rallient maintenant à nos dénonciations d’hier.

Pour autant, nous comprenons, mais nous ne partageons pas, le choix de certains camarades « JLM par défaut ».

Nous dénonçons les calculs électoralistes opportunistes de certains dirigeants du PCF qui misent sur JLM pour leur circonscription ou leur règlement de compte au sein des clans de la direction du PCF.

Nous appelons les camarades qui voient en Mélenchon « une gauche alternative à l’austérité » à analyser la continuité de ses positions. Un homme qui se voit Président ne peut avoir été le porte-parole du PS au Sénat en faveur de Maastricht en « faisant erreur » sur ce que l’UE ferait de ce traité…

Nous comprenons, mais ne partageons pas, le raisonnement de certains de nos camarades qui jugent que, puisque toute possibilité de candidat PCF sur des positions communistes a été rendue impossible, la candidature de Mélenchon, même malgré lui-même, pourra être un facteur de rassemblement à gauche contre le système et un point d’appui pour la suite. Au contraire, nous pensons que son populisme est dangereux, prépare le terrain à la droite, sinon à l’extrême-droite, et que ce choix risque de compromettre le relèvement nécessaire du PCF.

L’option 2, celle d’une « candidature issue des rangs des communistes » est essentiellement virtuelle, éjectable. La formulation ne trompe pas. Il s’agit de ne pas complètement disparaître en ce début de campagne. Elle prévoit clairement le retrait de cette candidature.

Nous rejetons cette supercherie et ses conséquences.

Nous comprenons mais ne partageons pas les positions de certains camarades qui espèrent, par ce moyen, même en connaissance de cause, défendre une certaine identité communiste et ne désespèrent pas de pousser cette candidature factice à devenir réelle et à aller jusqu’au bout.

Nous pensons que cette fiction est dangereuse. Il ne peut pas y avoir de candidature du PCF utile et crédible – comme candidature communiste – sur la base des compromissions avec le PS, sur la base des théories économistes fumeuses et réformistes de réorientation de la Banque centrale européenne ou des aides au profit capitaliste. 2002, 2007 nous l’ont montré : des candidatures issues du PCF sur des positions et des pratiques contraires à ce qu’on attend du PCF conduisent à la liquidation pure et simple.

Au CN des 24 et 25 septembre puis à la télévision, André Chassaigne a fait don de sa personne pour être éventuellement le candidat provisoire. En 2011, sa personnalité bonhomme et encore méconnue avait servi déjà à faire passer, au sein du parti, la candidature Mélenchon dans l’illusion du « Front de gauche ». Le député Chassaigne incarne le consensus extrême à « gauche », soutenant Tsipras, s’abstenant en 2014 sur la dissolution de la SNCF, rentrant totalement dans « l’Union sacrée » après les attentats de 2015, allant aussi jusqu’à imaginer siéger dans un même groupe parlementaire que son ami Jean Lassalle, député Modem (qui a appelé à voter Sarkozy en 2012). Nous ne voyons aucune utilité à ce qu’une candidature Chassaigne aille jusqu’au bout !

Dans la suite du 37ème congrès, délibérément précipité et bâclé, le risque existe en 2017 de voir le PCF devenir encore un peu plus un deuxième « parti radical de gauche » satellisé à la social-démocratie, dans le cadre d’une recomposition politique à gauche aux contours encore imprécis. Il resterait un identifiant historique, bien plus fort que celui du PRG, utilisable pour cautionner, notamment dans les syndicats de tradition révolutionnaire, une gauche réformiste faisant entendre un semblant d’opposition à la droite revenue au pouvoir, pour redonner aussi de la légitimité à l’UE. Le PCF serait réduit à un appareil, à des élus, des personnalités, des positionnements symboliques. L’exemple de ce que nous ne voulons pas nous est donné par la caution à Paris, contre l’octroi de places en vue, à la municipalité social-libérale d’Hidalgo.

Devant ce danger, nous appelons, dès à présent, à rejeter tout accord national ou départemental en vue de candidature unique de la gauche aux élections législatives, d’une répartition des places, même sous le prétexte de faire barrage au FN.

A la « conférence nationale », notre camarade de l’Isère, Dominique Negri, a demandé qu’une troisième option soit ajoutée au bulletin et soumise au vote.  Elle seule aurait donné un sens au vote. La direction l’a évacuée.

« Option 3 : considérant que la priorité est à donner au rassemblement dans les luttes sur des perspectives de ruptures anticapitalistes, refusant l’impasse trompeuse des recompositions politiciennes « à gauche » de la social-démocratie, rejetant les pédagogies de la résignation à l’austérité et à l’UE du capital version Tsipras/PGE, décidés à montrer que le PCF existe dans la continuité de son histoire dans la lutte des classes en France, les communistes jugent nécessaire, en 2017, de présenter une candidature communiste, sur un programme communiste, dans le cadre d’une reconstruction du PCF comme Parti de classe. »       

Devant le refus peureux de la direction de soumettre cette véritable alternative au vote des communistes, nous appelons les communistes à se détourner du vote bidon des 24, 25 et 26 novembre pour lui laisser aussi peu de légitimité que possible.

A notre niveau, nous userons de tous les moyens, devant les dangers pour l’avenir du Parti, en vue d’obtenir le respect des statuts et de la démocratie dans le Parti.

Dans les entreprises et les quartiers du 15ème, pendant la campagne électorale et non dans la campagne, nous continuerons à soutenir et alimenter les luttes alors que la « gauche » au pouvoir a préparé comme jamais le terrain aux pires contre-réformes de la droite, a fait le lit du détournement de la colère populaire à l’extrême-droite, a aggravé une politique de répression et de guerre.

Nous invitons largement au meeting que nous organisons le 11 décembre avec Dominique Negri et Emmanuel Dang Tran (10h45, 61 rue Violet, Paris 15e) qui sera suivi d’un banquet fraternel.

Alimenter l’espoir, ce n’est pas entretenir des illusions. L’heure appelle à renforcer, reconstruire le PCF comme parti de classe, à donner la priorité au rassemblement dans les luttes.

USA : Bernie Sanders s’aligne platement sur la représentante de Wall Street et du Pentagone. Tout sauf une surprise !

Bernie Sanders : « Occupy Wall Street » ? Oui, mais aux côtés d’Hilary Clinton!

Brève, Vivelepcf, 14 juillet 2016

Le sénateur américain Bernie Sanders, s’est officiellement rallié le 12 juillet à la candidature à la présidentielle de sa concurrente aux primaires démocrates, Hilary Clinton. Celui qui s’est présenté comme « socialiste » pendant la campagne n’a pas lésiné sur les compliments à la représentante directe de Wall Street et du Pentagone.

Sanders ne s’est en effet pas contenté de justifier son alignement total sur Clinton par le rejet du candidat républicain Donald Trump, comme le choix du moindre mal.

Certes, il a répété qu’il ne faudrait pas laisser à Trump le bouton de l’arme nucléaire et, avec gravité, que Trump se moquait du réchauffement climatique. Comme si Hilary Clinton n’avait pas, comme secrétaire d’Etat de Barak Obama, répandu la guerre impérialiste US partout dans le monde ! Du coup, on se souvient que le sénateur Sanders a approuvé la quasi-totalité des interventions guerrières américaines (et israéliennes). Sanders a aussi le même directeur de campagne que l’ex vice-président Al Gore, candidat malheureux à la succession de Bill Clinton en 2000, et lobbyiste acharné des intérêts capitalistes qui exploitent le réchauffement climatique.

Mais Sanders a surtout loué « l’intelligence » et l’expérience d’Hilary Clinton. Il a aussi lourdement mis en avant son programme social, le « plus avancé du Parti démocrate depuis des années » va-t-il jusqu’à affirmer,  avec la perspective d’un salaire minimum fédéral, d’aides aux étudiants pauvres, ou de l’extension de la couverture sociale, promesse aussi virtuelle que celle d’Obama il y a huit ans.

Dans son rôle de rabatteur, Bernie Sanders surprend et déçoit nombre de ses partisans.

Selon les sondages, une partie non négligeable de ses électeurs, séduits par son opposition apparente au système, se tourneraient maintenant vers Trump, au populisme iconoclaste. Aux Etats-Unis aussi, la démagogie « de gauche » fait le jeu de la droite radicale.

Les supporters les plus ardents de Sanders, ceux, par exemple, qui s’étaient cotisés, « en-bas », pour récolter dollar par dollar, les millions pour sa candidature, sont désorientés par son soutien à celle que les grands financiers arrosent le plus. Les « réseaux sociaux » sont le déversoir de dizaines de milliers de messages de ceux qui se sentent floués, trahis.

Qu’ils se soient fait un peu d’illusions, ou pas du tout, sur Sanders, les progressistes américains les plus conséquents s’interrogent maintenant sur les formes d’organisation de la contestation sociale et politique, « à gauche », bien réelle dans ses limites, que la campagne de Sanders a canalisée et dévoyée.

En France, des « réformistes radicaux » n’ont cessé de mettre en avant le leurre de Sanders, comme ils l’avaient fait avec Tsipras. Parfois, ils continuent encore.

Dans la préparation du 37ème congrès du PCF, la motion  n°4 avait mis en débat ces exemples et proposé une analyse critique de l’illusion et de l’impasse réformistes pour les communistes qu’ils représentent. Nous reproduisons le texte proposé alors ci-dessous, considérant que ce débat reste nécessaire et que les faits l’éclairent.

Extrait de la motion n°4 du 37ème congrès du PCF, « Reconstruisons le Parti de classe – Priorité au rassemblement dans les luttes ».

« À propos des nouveaux mouvements « radicaux ». Etats-Unis/Grande-Bretagne/Espagne/Grèce

Devant la crise de sa démocratie bourgeoise, le système encourage aussi l’émergence d’une social-démocratie de « gauche ». Il en a besoin pour contenir l’opposition populaire notamment du « peuple de gauche » attaché aux acquis sociaux et démocratiques. La vie politique reste formatée par les expériences comme l’Union de la gauche. La social-démocratie « de gauche », un certain gauchisme aussi, sont beaucoup moins stigmatisés que le point de vue révolutionnaire communiste, qui plus est en plein effacement depuis des années. Nous allons à la rencontre des aspirations que nous partageons de ce « peuple de gauche », aussi des couches moyennes en voie de prolétarisation et de paupérisation. Mais nous devons y aller sur une base de classe, sur des objectifs de lutte. Nous développons à plusieurs reprises, dans ce texte de congrès, la thèse que le PCF ne doit pas s’effacer plus encore dans cette illusion, dans une nouvelle illusion, une nouvelle tromperie social-démocrate de « gauche », même teintée « d’indignation ». L’analyse de la situation politique dans d’autres pays l’étaye.

Aux États-Unis, symétriquement au succès dans les primaires du candidat populiste de droite extrême Trump, on assiste à l’émergence de Bernie Sanders, sénateur indépendant, qui se prétend « socialiste », dans les primaires démocrates avec Hillary Clinton. Sa promotion médiatique est par elle-même le signe, comme celle de Trump, de l’épuisement du système politique américain et d’aspirations réelles à des changements sociaux, même si Sanders recueille principalement un soutien dans la petite bourgeoisie intellectuelle. Mais il n’y a aucune illusion à se faire sur Sanders. Ce « socialiste » exclut l’appropriation publique des moyens de production privés. Ses références sont Roosevelt ou Truman. Son directeur de campagne est celui qui a organisé la campagne d’Al Gore en 2000. Sur les questions très contestées des interventions américaines à l’extérieur, il les a quasiment toutes approuvées. Il est clair que la candidature Sanders est le moyen de canaliser  l’aspiration au changement pour renforcer la candidature d’Hillary Clinton, représentante directe de l’impérialisme US. »

CN du PCF du 15 avril 2016 (primaires/congrès) – Intervention de Dominique NEGRI

Conseil national du PCF, 15 avril 2016, intervention de Dominique Negri, fédération de l’Isère

La résolution que vous allez adopter nous enfonce dans le piège des primaires. Elle prépare de nouvelles divisions entre communistes tout en évacuant les débats dont ils auraient absolument besoin, dans le cadre d’un congrès digne de ce nom, notamment sur le bilan de la stratégie mise en œuvre avec le Front de gauche depuis 2008 et 2012.

Avec de ce débat qui prend toute la place, cette impasse politicienne pour le PCF, le congrès est confisqué aux camarades.

Les communistes n’ont pas besoin d’écuries pour 2017, mais de mobilisation immédiatement dans les luttes. Contre le projet de loi El-Khomri, notre objectif ne peut être que son retrait ouvrant à une remise en cause de toute la politique du gouvernement de « gauche » et de ses relais. Il passe aussi par la construction de convergences de lutte avec les cheminots et les fonctionnaires notamment. Je pense notamment à cette administration, les finances publiques, au cœur des attaques des politiques d’austérité, des menaces que font peser les perspectives du prélèvement à la source et de la fusion, voulue par les « frondeurs » de la CSG et de l’impôt sur le revenu. Contre le projet El-Khomri, les travailleurs ont besoin d’une victoire !

C’est sur ce plan que je situe l’espoir et non dans la construction politicienne d’un « processus », de « primaires » ou peu importe le nom qu’on lui donne. Même si l’ordre du jour de ce CN n’est pas prioritairement là, je trouve que nos échanges sur les primaires, s’ils étaient retransmis, pourraient décourager les travailleurs…

Certaines voies qui peuvent paraître comme des boulevards n’en sont pas moins des impasses. Remettre en selle Mélenchon maintenant, éternel homme providentiel, la personnalité qu’il faudrait pour en finir avec le pouvoir personnel, en est une sacrée d’impasse. Celui qui a appelé à voter Hollande comme pour le lui-même, qui conspue les communistes, qui copine avec Dassault et multiplie les sorties nationalistes ? Une fois, ça suffit ! ça déjà été de trop ! Une candidature issue du PCF, dans le cadre d’un rassemblement « primaires » à la Tsipras, allant jusqu’à Cohn-Bendit !  Elle n’aura plus rien de communiste et ne peut qu’entraîner le parti à un nouvel échec d’autant plus grave que le « Front de gauche », les compromis d’hier et d’aujourd’hui avec le PS, ont encore terriblement affaibli structurellement et sur le fond le Parti.

La résolution d’aujourd’hui nous promet une conférence nationale sur les présidentielles ? Oui, mais avec le choix des primaires, imposé en marge du congrès des communistes, elle sera complètement faussée et condamnée à s’enfermer dans ce cadre.

C’est ce qu’avec 1000 communistes, je refuse à travers l’appel pour la sortie immédiate du Parti du processus des primaires.  

La préparation de ce congrès est délibérément précipitée et détournée de son objet. Il n’est que plus important de ne pas laisser faire en utilisant le texte alternatif, « Reconstruisons le Parti de classe ! Priorité au rassemblement dans les luttes » comme base de débat, et moyen d’enrayer le scénario mortifère pour le Parti que les primaires annoncent.

Plus de 700 communistes pour la sortie immédiate du PCF du processus des primaires. La nocivité de cette stratégie politicienne pour les luttes se révèle face au projet Valls-El-Khomri

Communiqué de presse, 22 mars 2016

Depuis le siège du PCF au Colonel Fabien, hier, Cécile Duflot a plaidé pour « avancer dans la direction » des « primaires à gauche ». Elle était l’invitée à une séance des « lundis de la gauche ». Ce club de discussion pour personnalités de « gauche », dans la logique des « primaires », a été institué unilatéralement par Pierre Laurent, sans aval du Conseil national du PCF.

Hier soir, à nouveau, de même qu’un autre invité, l’ex-secrétaire d’Etat de Jospin, aujourd’hui « frondeur du PS », Christian Paul, Pierre Laurent a dit son engagement en faveur des primaires. Nous rappelons que ni le Conseil national du PCF, ni les adhérents du PCF n’ont validé, en aucune façon, ce choix politicien lourd de conséquences.

Si le fond n’était pas grave, le spectacle serait presque cocasse de l’alternance entre Cécile Duflot et Emmanuelle Cosse. Elles se retrouvent tour à tour secrétaires nationales d’EELV, tour à tour ministres du logement dans le gouvernement antisocial de Hollande, tour à tour avocates des primaires. Et tour à tour partenaires privilégiées de Pierre Laurent !

Pour les élections départementales et les régionales de 2015, la direction du PCF a essayé de forcer des alliances contre-nature, couronnées de plus ou moins de succès, avec EELV, organisation politicienne, dénuée de base sociale, mais propagandiste viscérale de l’intégration dans l’UE du capital. Jusqu’au début de l’année 2016, y compris après le lancement de l’opération « primaires » notamment par Cohn-Bendit, Emmanuelle Cosse était l’interlocutrice. Avec Pierre Laurent, ils se sont notamment retrouvés côte-à-côte dans la campagne pour le 2ème tour des régionales en Ile-de-France derrière le PS Claude Bartolone. Depuis l’entrée au gouvernement de Cosse, Duflot, qui a un peu fait oublier (sans hésiter à le dénigrer) son passage au gouvernement reprend la place de Cosse. Question présidentielle, l’une et l’autre s’étaient retrouvées alternativement derrière Eva Joly (qui avait elle-même lorgné vers Bayrou), Nicolas Hulot ou sur l’hypothèse Cohn-Bendit.

Nous ne pouvons pas concevoir que le Parti communiste français soit intégré dans un tel jeu politicien. Le processus des primaires, aggravant l’institutionnalisation de la stratégie de la direction du PCF, détourne, étouffe la perspective de rupture que portent les luttes et que notre Parti devrait au contraire encourager. Le rassemblement politique que nous devons viser, ce n’est pas celui des politiciens qui choisissent de se positionner, un temps, « plus à gauche », mais celui des travailleurs, des jeunes qui luttent en ce moment contre la loi Khomri.

C’est l’aspect le plus grave de l’adhésion de Pierre Laurent aux primaires. Au Conseil national du PCF des 5 et 6 mars, nous avons dû voter contre le projet de résolution sur la loi El-Khomri parce qu’il aboutit à cette phrase : « Le PCF s’engage ainsi pour construire toutes les convergences qui permettront de bâtir une majorité politique nouvelle à gauche dès les échéances législatives et présidentielles de 2017 pour sortir le pays des impasses dans lesquelles la politique du gouvernement actuel l’enfonce ».

Non ! Les convergences que, communistes, nous devons développer dans la période, ce sont celles entre les salariés du privé qui s’opposent à la casse du code du travail, les cheminots qui s’opposent à la liquidation des acquis du statut SNCF, les fonctionnaires qui s’opposent au dépeçage du statut général de la fonction publique et les jeunes exposés à la remise en cause d’ensemble du statut du travail en France. Nous devons notamment tout faire pour déborder les organisations syndicales de collaboration et les organisations socio-démocrates (roses ou vertes) qui s’efforcent de canaliser le mouvement.

S’il a beau jeu de condamner les primaires, Mélenchon, déjà coupable des illusions semées en 2012, rentre dans la même perspective que leurs partisans. Et lui sur son seul nom « jlm2017 » !  Ni primaires, ni Mélenchon, rassemblement dans les luttes !

Une réunion du Conseil national du PCF est convoquée le 15 avril. Nous demandons qu’elle décide soit de la sortie du PCF du processus des primaires que les communistes n’ont jamais validé, soit d’une consultation immédiate des adhérents sur cette question. « Jeu de dupes », « de poker menteur », il est probable que le processus des primaires n’aboutisse pas, mais, dans un cas comme dans l’autre, et dans l’immédiat, nous demandons de sortir le PCF de toute cette démarche nocive. Nous avons lancé une pétition : « Nous demandons la sortie, sans plus attendre, du PCF du processus des « primaires » pour 2017. Cette démarche politicienne ne doit pas phagocyter le congrès du PCF. »

Passée de la main à la main, envoyée par mail, proposée à quelques réunions, elle a recueilli plus de 700 signatures de camarades de toute la France. Nous savons que la contestation monte dans le Parti, venant de camarades n’ayant d’ailleurs pas forcément les mêmes vues que nous sur d’autres questions. Nous demandons à la direction du PCF de faire connaître notre texte, à l’Humanité de le publier.

Il serait bien contradictoire, pour les hauts dirigeants du PCF, de vanter d’un côté une forme caricaturale de démocratie bourgeoise aussi fumeuses que les primaires à l’américaine, mais, de l’autre,  de refuser l’expression démocratique des communistes au sein de leur propre organisation.

Pour les initiateurs de la pétition,

Corinne Bécourt (secrétaire de la section du PCF de Saint-Quentin), Emmanuel Dang Tran (secrétaire de la section du PCF de Paris 15, membre du CN du PCF), Dominique Negri (secrétaire de la section du PCF de Saint-Martin-d’Hères, membre du CN du PCF)

Contact presse : Jérôme Rubes

Suivez les liens :

PETITION: Sortie, sans plus attendre, du PCF du processus des « primaires » pour 2017! Cette démarche politicienne ne doit pas phagocyter le congrès du PCF.

NOUS DEMANDONS:

- Que les dirigeants du PCF, autrement qu’à titre strictement personnel, suspendent toute participation au processus des primaires et le fassent savoir aux médias

- Que le Conseil national du Parti qui sera convoqué à la mi-avril décide l’organisation d’une consultation nationale des communistes – préalable à la préparation du congrès et indépendamment d’elle – sur la participation ou non à un quelconque processus de primaires pour les présidentielles de 2017.

POUR SIGNER EN LIGNE:    Cliquez sur ce lien

L’analyse et la liste des initiateurs de la pétition:   Suivre ce lien